Ça fait longtemps que j’analyse des budgets provinciaux et fédéraux. Rarement ai-je vu un budget aussi scandaleusement injuste.

Depuis 10 ans, des gouvernements québécois ont baissé les impôts, ce qui a profité davantage aux individus riches. Ce faisant, il s’est privé de revenus et se retrouve en déficit. Alors, il fait payer la classe moyenne et les personnes appauvries.

Je manque de mots pour exprimer mon indignation. Aucune vision sociale ou écologiste dans ce budget. Aucune amélioration des services publics en vue. Rien pour les 500,000 travailleuses et travailleurs du secteur public.

Il ne faut pas laisser passer. Prendre la parole et marcher dans les rues de Montréal devient indispensable si l’on veut poursuivre la lutte pour plus de justice sociale.

Soyons très nombreux-ses demain à 13 heures au carré Philip (métro Mc Gill).

Cher Dany Laferrière,

Eh bien voilà, vous avez gagné le combat des livres à l’émission de Christiane Charrette. Des 5 livres en compétition, le vôtre était le meilleur, je n’en ai jamais douté. Et pourtant, ce fut un combat épique!

Premier jour : tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil. On présente nos livres, on se mesure à nos adversaires avec civilité, on se sourit beaucoup.

Deuxième jour : trois concurrents décident d’éliminer « L’homme invisible/invisible man de Patrice Desbiens au grand désespoir de Thomas Hellman qui défend ce livre avec beaucoup d’éloquence. Un beau livre, poétique et qui sonne vrai et dru. La parole d’un franco-ontarien qui expose sa dualité identitaire avec maîtrise. Je défends ce livre. Thomas perd, il en est un peu triste.

Troisième jour : les trois mêmes s’en prennent à L’énigme du retour. Leur stratégie est simple : éliminer le meilleur comme ça ils auront une chance de gagner. Je m’y attendais. La joute est rude, certains arguments faisant appel à une certaine démagogie : c’est trop facile, ce n’est pas un choix audacieux, ce roman est moins pertinent que le Survenant pour exprimer les débats identitaires d’aujourd’hui. Oui, le Survenant : un beau roman… mais qui se passe en 1910 et n’a pas grand-chose à voir avec les questions complexes d’aujourd’hui. Thomas défend votre livre brillamment. Je travaille fort moi aussi. Finalement, c’est Christopher Hall qui sauvera la mise en décidant à l’ultime minute qu’après tout, il ne peut pas éliminer votre si beau roman. C’est donc Jean Barbe et son « Comment devenir un ange » (bon livre, au demeurant) qui passera à la trappe du combat des livres.

Quatrième jour : je respire un peu. Christiane Charrette nous apprend que le débat portera sur le Survenant et sur le Cantique des plaines de Nancy Huston. Je défends ce dernier livre car la complexité des personnages m’intéresse et la description sociologique de l’Alberta des pionniers est tout simplement fascinante. Je perds, c’est le Survenant qui se rendra en finale.

Cinquième jour : le grand jour. On est tout un peu nerveux, surtout Christian Dufour et moi. Il défendra son choix avec la dernière énergie allant jusqu’à implorer Christopher Hall de l’appuyer. Moi je ramène mes arguments principaux : L’Énigme du retour est un livre d’une grande poésie, sa structure narrative est vraiment originale. C’est le livre d’un retour au pays de l’enfance, et sa puissance évocatrice me touche infiniment. Ce livre doit être dégusté lentement, pour en apprécier chaque strophe, qu’elle décrive un paysage ou une rencontre ou bien qu’elle assène, mine de rien, une grande vérité existentielle. Thomas Hellman ajoutera que c’est un livre  qui décrit la complexité identitaire d’aujourd’hui et la richesse d’un Québec métissé mais regroupé autour d’une langue commune.

Et finalement, votre livre est sacré vainqueur. Au total tout le monde est heureux. Le combat est terminé et plusieurs conviennent que L’Énigme…était le meilleur livre.

Toute une expérience! J’ai aimé…avec réserve. C’est stressant, amusant, stimulant. Mais lorsque l’on tente d’éliminer un livre parce qu’il est le meilleur, c’est vraiment bizarre. Nous ne sommes plus sur le terrain de la littérature mais sur celui d’un jeu un peu cruel.

Je suis honorée, cher Dany Laferrière, d’avoir porté les couleurs d’un livre qui a enchanté mon automne. Tout le mérite de la victoire vous revient.

Bien à vous,

Françoise David

Depuis un mois je sillonne les routes du Québec avec la campagne couragepolitique.org L’accueil est extrêmement chaleureux. Les gens sont contents de voir enfin un parti politique se porter à la défense des travailleuses, des travailleurs et des personnes vivant dans la pauvreté. Enfin un parti politique qui a le courage de demander aux riches individus et entreprises de faire leur part pour garnir les coffres de l’État! Ça nous change des propos timorés d’un certain parti soi-disant social-démocrate.

Au Saguenay, j’ai rencontré des syndicalistes, des féministes, des organismes communautaires, des écologistes, des étudiantes et étudiants. Je n’ai rencontré aucune opposition aux propositions de couragepolitique.org, bien au contraire! Les gens se demandent plutôt ce qu’ils et elles peuvent faire pour forcer les gouvernements à se préoccuper de la classe moyenne, à offrir des services de santé à tout le monde et une éducation de qualité. Ce que je leur ai dit? « Engagez-vous dans votre milieu et avec Québec solidaire. C’est ensemble que nous pourrons faire entendre une voix et obtenir de vrais changements! »

De retour du Saguenay, j’ai appris la nouvelle de l’expulsion de SPQ libre du Parti québécois. Suis-je surprise? Pas du tout. Au fond, madame Marois a bien choisi son moment, elle qui voulait se débarrasser de ce club progressiste depuis longtemps. Elle a décidé de le mettre dehors au moment-même où le PQ opère un nième virage à droite et marque une rupture finale avec le « préjugé favorable aux travailleurs ».

Il me semble que la situation politique est désormais bien claire. Les souverainistes ont le choix entre :

- un parti politique qui ne parle guère de souveraineté, très préoccupé de  richesse individuelle mais ne portant aucun projet collectif fondé sur la justice et l’égalité. C’est le Parti québécois.

-un autre parti pour qui le projet de pays doit inclure un projet socio-politique progressiste, écologiste, féministe. C’est Québec solidaire.

Elles sont des centaines de milliers à travailler pour le gouvernement du Québec. Enseignantes, secrétaires, infirmières, travailleuses sociales, techniciennes de laboratoire, fonctionnaires, elles forment 75% des 500,000 employés de l’État québécois. Et sont en négociation en ce moment pour obtenir un contrat de travail qui rendra justice à leur dévouement, reconnaîtra leur compétence et leur permettra de retrouver un pouvoir d’achat perdu avec le décret qui a fixé leurs salaires en 2005.

Comment pourrait-on se passer d’elles ? Ces infirmières qui soignent sans relâche et qui multiplient le temps supplémentaire obligé. Ces agentes qui, avec patience et courtoisie desservent une population parfois excédée des difficultés bureaucratiques. Ces enseignantes qui aiment et dorlotent nos enfants. Ces intervenantes jeunesse à qui l’on demande de porter un jugement éclairé sur les difficultés de nos ados. Ces préposées qui bichonnent nos vieux parents et sont parfois les seules à leur sourire. Peut-on imaginer une société fonctionnelle sans les travailleuses des services publics ?

Pourtant, lorsqu’il est question de les payer convenablement, tous les gouvernements que l’on a connus à Québec renâclent. Des chroniqueurs et éditorialistes s’inquiètent de la santé des finances publiques et prient les travailleuses syndiquées de présenter des demandes salariales modestes. Parmi ces bien-pensants de la santé de nos finances publiques, il se trouve des gens qui sur d’autres questions nous répètent qu’au Québec, les femmes et les hommes sont égaux et que cela n’est pas négociable. Fort bien.  Mais alors, comment tolérer des écarts salariaux criants entre infirmières et policiers, entre intervenantes sociales et ingénieurs, entre techniciennes de laboratoire et conducteurs de locomotives ? Pourquoi les métiers historiquement masculins demeurent-ils  souvent mieux payés que les métiers dits « féminins » malgré l’existence depuis plus de 10 ans d’une loi sur l’équité salariale ? Serait-ce qu’au fond, la société considère qu’il est normal que des milliers de femmes sous-payées, souvent précaires, aux horaires insoutenables, s’occupent des personnes vulnérables puisque tel est leur rôle « naturel »?

Il y a à peine quelques années, on appelait celles qui s’occupent gratuitement et à temps plein d’une personne en perte d’autonomie, des  aidantes « naturelles ». Dans 85% des cas, il s’agissait de femmes. Le vocabulaire a changé –on dit maintenant proches aidantes- mais la réalité demeure la même : la société, les patrons,  les gouvernements ont de la difficulté à considérer que le travail des femmes mérite son juste prix.

Québec solidaire veut rappeler au gouvernement Charest que les employées des services publics méritent mieux qu’une tape sur l’épaule : une convention collective juste et équitable pour elles et pour leurs collègues masculins. Où trouver l’argent ? Certainement pas dans la poche de la classe moyenne et des travailleurs et travailleuses au salaire minimum.  La campagne couragepolitique.org propose plutôt d’autres avenues : des redevances pour les minières, moins d’aide de l’État aux grandes entreprises, un palier additionnel d’imposition pour les très hauts revenus. L’égalité est à ce prix.

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