Le Parti québécois entame une discussion en Conseil national  sur la démocratie et le renouvellement des institutions démocratiques. Fort bien!

Depuis déjà plusieurs années, Québec solidaire défend des mesures comme des élections à date fixe, une plus grande imputabilité des députés-es et surtout un mode de scrutin véritablement proportionnel. La démocratie nous tient à coeur.

Intéressant aussi: de plus en plus de gens questionnent la démocratie représentative que nous connaissons. Des jeunes surtout, désabusés devant un système élitiste et refermé sur lui-même sans que la population ait vraiment son mot à dire dans les affaires de la cité. Un coup de barre s’impose. Pour moi, le tout premier est celui de l’instauration d’un mode de scrutin qui permet vraiment à différents points de vue de s’exprimer. Nous proposons un scrutin proportionnel mixte. Des députés-es élus par comté mais aussi par un scrutin de liste.

On vote pour un-e député-e dans sa circonscription. Tout de suite après, on vote pour la liste présentée par un parti. Deux votes en 5 minutes. Un citoyen peut décider de garder son député de comté mais de donner une chance à un nouveau parti dans un deuxième vote. Cela existe dans plusieurs pays.

Ça donne quoi? Souvent des gouvernements de coalition où la négociation est indispensable. Des partis doivent coopérer plutôt que se faire continuellement la guerre.

Ici cela n’existe pas. Dans chaque comté, il y a un-e gagnant-e et plusieurs perdants-es. Un parti pourrait bien amasser des centaines de milliers de votes répartis à la grandeur du Québec, il pourrait n’avoir aucun député. Cela voudrait dire que les idées de ce parti ne seraient pas représentées à l’Assemblée nationale.

Il faut changer cette situation insoutenable qui est le contraire de la démocratie.

J’espère que les démocrates qui se penchent sur cette question du mode de scrutin, au Conseil national du PQ ou ailleurs, se prononceront franchement pour changer en profondeur un système que René Lévesque qualifiait d’infect. Les changements cosmétiques ne seront pas suffisants pour redonner confiance en la démocratie. Un coup de barre s’impose! Un scrutin à deux tours est loin de répondre à la question fondamentale du pluralisme démocratique. Voyez la France: lors de l’élection présidentielle, les gens votent pour le parti de leur choix. Mais au deuxième tour, ils sont forcés de choisir entre deux partis.

Si le Parti québécois adopte le mode de scrutin à deux tours en fin de semaine, cela voudra dire qu’il renonce à l’instauration d’un mode de scrutin proportionnel mixte souhaité par un bon nombre de Québécoises et Québécois. Ce sera un recul pour les militantes et militants qui oeuvrent depuis au moins dix ans pour un changement en profondeur du mode de scrutin que nous connaissons.
Françoise David
En post-scriptum amical: à monsieur Denis Trottier, député péquiste, qui a l’impression que Québec solidaire ne parle pas suffisamment de la souveraineté (?) je suggère fortement la lecture du livre « De colère et d’espoir ». Au moins le chapitre 2: » le pays rêvé ».

Depuis mon investiture en novembre dernier, il arrive régulièrement que l’on me demande :  pourquoi  Gouin? N’y a-t-il pas là un député péquiste compétent et souverainiste en la personne de Nicolas Girard? Pourquoi ne pas aller plutôt dans Rosemont?

Mes interlocuteurs viennent de milieux divers et sont d’allégeances multiples. On retrouve, bien sûr, des péquistes fâchés que j’ose (!) me présenter contre un  député crédible de leur parti. Mais aussi des souverainistes inquiets de voir la droite fédéraliste l’emporter aux prochaines élections. Ne divisons-nous pas les votes souverainistes et de gauche, à Québec solidaire?

Démêlons un peu les choses.

D’abord, pendant que des membres du Parti québécois me suggèrent de me présenter dans Rosemont, la direction de ce parti est à la recherche d’une candidature vedette, comme celle de Jean-François Lisée. Pourquoi irais-je donc dans Rosemont, à l’est de mon lieu de résidence et où je ne me suis jamais impliquée?

Je vis dans Gouin (Rosemont-la Petite-Patrie) depuis 32 ans. J’y ai élevé mon fils,milité au comité d’école, fréquenté avec lui les arénas, participé à des regroupements communautaires, contribué à la mise sur pied d’une ruelle verte, organisé de multiples rencontres dans des cafés, participé à de nombreux événements culturels, soutenu des luttes locales. Je me sens donc pleinement justifiée d’être à nouveau candidate dans mon quartier.

De plus, et c’est probablement peu connu de certains interlocuteurs-trices, je suis arrivée deuxième lors des deux dernières élections générales pendant que monsieur Girard perdait des votes en chiffres absolus. En 2008, j’ai obtenu 32% des votes. Il me manquait moins de 2000 votes pour l’emporter. Et j’irais ailleurs?

Depuis 2008, j’ai redoublé d’efforts, avec l’appui indéfectible des membres Solidaires de Gouin, pour être présente dans mon comté.  Je crois fermement que ma persévérance va porter fruit cette fois-ci. Beaucoup de citoyennes et citoyens de Gouin me manifestent leur appui de mille façons. Je sens que les gens veulent un changement véritable. Ils sont à la recherche d’une alternative à la politique traditionnelle marquée par trop de compromis et trop de proximité avec les milieux d’affaires.

Une campagne d’idées

Je ferai campagne pour mes idées et celles de Québec solidaire. Je ne me bats pas contre Nicolas Girard, la personne, mais je veux gagner car j’ai des idées à défendre. Lesquelles?

-la lutte aux inégalités sociales par un revenu minimum garanti et la mise à contribution des plus riches pour garnir les coffres de l’État; un Québec vert, qui prépare un avenir sans gaz ni pétrole mais surtout qui possède collectivement ses ressources énergétiques : hydro-électricité, éolien, solaire, géothermie; des services publics gratuits et accessibles à tous et toutes entre autres dans la santé et l’éducation; un régime de retraite public; une assurance-médicaments publique et universelle; du  temps pour les familles, entre autres, par l’allongement du temps de vacances; une démarche claire, démocratique et rassembleuse vers la souveraineté du Québec, donc une assemblée constituante élue par la population pour bâtir un projet de constitution pour le Québec et consulter le peuple sur son avenir; un véritable mode de scrutin proportionnel mixte qui permet à toutes les options politiques de s’exprimer à l’Assemblée nationale.

Seul Québec solidaire défend fermement ces idées.  Elles seront au cœur de ma campagne. Une campagne propre et respectueuse comme en 2007 et 2008. La population de Gouin tranchera. C’est ça, la démocratie!

Le Québec a besoin de députés-es Solidaires

En 2008, Amir Khadir s’est présenté dans Mercier contre le député péquiste bien connu Daniel Turp. Amir l’a emporté. Qui s’en plaint aujourd’hui mis à part quelques péquistes encore fâchés? Amir Khadir a démontré tout ce que peut faire un député Solidaire pour le Québec. Il a dénoncé des pratiques crapuleuses, des comportements douteux, des politiques contraires à l’intérêt commun. Il a proposé des projets de loi privés. On le sait moins, mais il a réussi à influencer des décisions gouvernementales : hausse des redevances des minières, imposition de redevances sur l’eau, contestation juridique de l’abolition du registre des armes à feu, acceptation d’un BAPE aux Îles de la Madeleine sur le projet de forage pour exploiter du gaz naturel, etc.

Si un seul député de Québec solidaire peut réussir cela, imaginez ce qu’une équipe Solidaire pourrait faire! Voilà pourquoi je me présente. Voilà pourquoi je dis aux gens de Gouin que l’Assemblée nationale bénéficiera de ma présence.

Militante bien connue pour mes positions sociales, je suis aussi une souverainiste convaincue.  Les souverainistes de mon comté peuvent compter sur moi pour apporter une proposition rafraichissante et nouvelle quant à la manière de construire le pays. Je veux que l’on se donne un pays de projets, fondé sur des valeurs sociales, écologistes, féministes. Je veux que l’on en parle dès maintenant sans s’enfarger longuement dans la gouvernance souverainiste. Nous avons besoin, à l’Assemblée nationale, de souverainistes comme moi qui pourront défricher les chemins de la souveraineté.

Françoise David

En post-scriptum : un mot sur des paroles déplacées

Cette semaine, je lisais ceci dans la Presse : « Le peuple ne la veut pas la madame, il faut qu’elle parte! » Des paroles de Marc Laviolette, militant du SPQ-libre au Parti québécois. J’ai tiqué. S’il s’était agi d’un homme, aurait-il dit : « le monsieur »? Je n’en crois rien.

J’ai des désaccords avec Pauline Marois. Cela ne m’empêche pas de la traiter avec respect. Est-ce trop demander à un militant péquiste qui se dit de gauche?

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