Un groupe d’économistes, mandatés par le ministre des Finances, viennent de publier leur deuxième fascicule sur les finances publiques. En parcourant ce texte, je me suis demandé pourquoi monsieur Bachand avait embauché des économistes qui nous répètent les mêmes mantras que l’on entend depuis plus de 10 ans : il faut rendre les services publics plus performants et ne pas augmenter les impôts mais les taxes.

Pour obtenir davantage de performance du système de santé, ces économistes proposent rien de moins qu’un développement des services privés de santé. Ce serait bon pour le système public car il serait en concurrence et devrait démontrer son efficacité. Comme si la privatisation n’avait pas déjà tracé son chemin dans les services de santé. Sait-on que 30% des services sont privés dans la santé? Ce n’est pas assez?

Comment peut-on sans rire parler d’égalité et de justice tout en développant un système de santé à deux vitesses?

Et maintenant, les taxes. Quant à proposer cette avenue, messieurs les économistes, pourquoi pas des éco-taxes et des taxes sur les produits de luxe? Ça, ce serait courageux, pertinent, efficace!

Vous dites qu’il faut taxer davantage la population et non augmenter les impôts. Je suis d’accord pour ne pas augmenter les impôts de la classe moyenne. Mais les contribuables aux revenus élevés pourraient franchement faire leur part, eux qui bénéficient de tous les services publics et parapublics que le Québec offre à moindre coût qu’ailleurs au Canada.

Et pourquoi ne pas regarder du côté des grandes entreprises, des banques, des compagnies d’assurances? Ces entreprises qui paient des dividendes élevés à leurs actionnaires et des bonus appréciables à leurs dirigeants, ne pourraient-elles pas contribuer davantage à l’effort collectif pour renflouer les coffres de l’État?

Vous aurez compris qu’avec Québec solidaire, je vais m’objecter de toutes mes forces à nous en faire passer une p’tite vite par le gouvernement du Québec. Non aux hausses de tarifs qui vont frapper surtout la classe moyenne, oui à un effort fiscal additionnel pour les grandes entreprises et les contribuables aux revenus élevés.

Deux jours après le séisme, je suis encore sous le choc. Comme vous tous et vous toutes, j’en suis sûre.

Je suis allée en Haïti pour un court séjour il y a environ 4 ans. J’y ai rencontré des femmes remarquables, dynamiques, courageuses, déterminées à faire d’Haïti une terre d’égalité entre les femmes et les hommes. J’apprends ce matin que deux d’entre elles sont mortes, Miriam Merlet et Magali Marcellin. Je sais qu’elles avaient de nombreuses amies au Québec et je leur offre toutes mes condoléances.

Ici, c’est toute une communauté qui pleure ses morts et s’organise. Une communauté bien québécoise mais qui conserve des liens d’attachement profond avec son pays d’origine. J’ai travaillé, milité, partagé de beaux moments (et je le fais encore) avec plusieurs personnes de la communauté haïtienne de Montréal. Je pense à Andrée-Rose, ma belle-sœur, à Marjorie qui m’a tout appris sur l’immense trésor haïtien en matière artistique, à Ninette qui dirige un organisme d’aide aux femmes immigrantes, à Franklin, ex-prof à l’UQAM pour qui j’ai tant d’affection, à Maguy, grande animatrice à CPAM.

À toutes ces personnes que j’estime et que j’aime, à toute la communauté, ma solidarité la plus entière.

Amies, amis, donnez généreusement pour aider le peuple haïtien à se relever de ce terrible drame.

bande_bas_de_page