Ainsi donc, le Parti québécois prend racine chez Quebecor. Ce parti entreprend une campagne publicitaire dans le 24 heures, un journal gratuit propriété de Québécor. Or le 24 heures vient de congédier la moitié des employés de sa salle de rédaction. Formidable, non? Désormais beaucoup d’articles seront écrits par des employés de l’agence QMI, celle-là même qui a été mise sur pied par Pierre-Karl Péladeau, patron de l’empire, pour faire échec à la lutte des journalistes du Journal de Montréal. Et une partie du montage du 24 heures est faite à Ottawa.

Les députés-es du PQ qui sont mis de l’avant au cours de cette campagne ne ressentent-ils aucun malaise à faire campagne ainsi chez Quebecor? N’ont-ils gardé aucun souvenir de la dure lutte des journalistes à la rédaction et des employés-es aux petites annonces du Journal de Montréal? Le Parti québécois a beau se dire social-démocrate, les gestes parlent.

Nous apprenons au même moment que Pauline Marois consentirait à ouvrir le code du travail pour moderniser les dispositions antibriseurs de grève en autant que l’on ouvre aussi d’autres articles pour satisfaire les attentes des employeurs. « C’est toujours une question d’équilibre » dit-elle, citée par le Devoir. D’équilibre? Et moi qui croyais que les employeurs avaient bien assez de pouvoir au Québec! Vous avez vu les fermetures des Couche-Tard? Difficile de se syndiquer au Québec même si des lois sont censées protéger ce droit social.

Pour moi, pour nous à Québec solidaire, la solidarité avec les travailleuses et les travailleurs doit être davantage qu’un discours. Elle doit s’incarner dans des gestes concrets. Voilà pourquoi nous ne solliciterons pas les journaux de l’empire Quebecor pour une campagne publicitaire.

Françoise David

Ainsi donc la Caisse de dépôt et de placement du Québec, fleuron de notre économie, embauche des cadres supérieurs unilingues anglophones.  Les comités d’investissement du groupe immobilier Ivanhoé Cambridge, filiale de la Caisse, se passeraient généralement en anglais.

Nous pensions que seul Stephen Harper avait le culot de choisir des juges unilingues anglophones à la Cour suprême? Détrompons-nous, l’embauche de cadres unilingues à la Caisse de dépôt, ça se passe au Québec et ce sont des Québécois qui procèdent à ces embauches. On me dit que cette situation existe aussi dans de grandes entreprises québécoises, mondialisation oblige (disent-elles!).

On s’étonnera après cela que des jeunes Québécois veuillent être bien certains de parler couramment anglais lorsqu’ils se préparent à entrer dans les milieux de travail! On se demandera pourquoi des immigrants-es francophones se mettent à apprendre l’anglais!

La connaissance de l’anglais, comme de d’autres langues, est une richesse pour quiconque. Mais je m’indigne devant ces entreprises qui exigent l’anglais à l’embauche même lorsque cela n’est pas nécessaire. Je m’insurge devant ces cadres unilingues anglophones, incapables de communiquer en français avec leurs employés. Voyez les propositions de Québec solidaire sur le français langue de travail à : http://tinyurl.com/3t7thnf

Le combat de la langue est plus que jamais nécessaire. Parce que le français, c’est notre passeur de culture. Parce que la culture québécoise est riche, variée, qu’elle nous rassemble au sein de la nation. Parce que le peuple du Québec se bat pour sa survie depuis 400 ans et veut durer au coeur d’un continent anglophone. Parce que la planète vibre d’identités diverses et que l’homogénéité culturelle, dominée par l’anglais actuellement et par la culture américaine, pourrait nous faire perdre cette diversité culturelle.

J’espère que l’enquête menée par l’Office de la langue française à la Caisse de dépôt va déboucher sur des correctifs réels et immédiats. J’espère que nous serons nombreux à protester!

Françoise David

La lecture des premières pages de la Presse de ce matin lève le cœur. Depuis trente ans, près de 600 femmes autochtones ont disparu ou ont été assassinées au Canada. 68% des cas sont des meurtres dont la moitié demeurent irrésolus. Les familles autochtones dénoncent l’indifférence avec laquelle leurs plaintes sont accueillies par les corps policiers. Les médias n’en parlent à peu près jamais. Jusqu’à cet article d’Isabelle Hachey ce matin. Enfin!

Leur peine et leur frustration sont justifiées. Qui n’a entendu parler de la famille Shafia soupçonnée d’avoir commis un horrible crime d’honneur? Qui n’est pas au courant de la disparition tragique des Natasha Cournoyer, Diane Grégoire ou Julie Surprenant?

Ce traitement différencié nous rappelle nos préjugés et parfois notre intolérance devant les problèmes graves qui affligent les populations autochtones. On évoque souvent la drogue, les violences, l’alcool, lorsque l’on parle des autochtones. On parle beaucoup moins de la surpopulation dans des logements mal isolés et trop petits, du chômage, du désespoir des jeunes, des maladies persistantes comme la tuberculose. On oublie de se rappeler que le Québec s’est engagé à négocier d’égal à égal avec les nations autochtones un partage du territoire et des ressources… sans que rien n’avance.

Je reviens à ces femmes disparues et trop souvent abattues comme des animaux pris au piège. Cette tragédie se passe au Canada, le « plus meilleur pays au monde » dixit Jean Chrétien. Je propose que nous n’acceptions plus jamais que des femmes, d’où qu’elles viennent, soient victimes d’une violence machiste et à certains moments raciste.

Nous approchons de la date du 6 décembre qui nous rappelle de bien tristes souvenirs. Beaucoup de personnes se mobilisent en ce moment pour que le gouvernement du Québec établisse son propre registre des armes à feu. Appuyons la coalition polysesouvient.ca .

Et veillons à ce que nos sœurs, conjointes, mères, amies, vivent en paix dans un Québec qui doit reconnaître l’égalité des femmes non seulement dans les chartes des droits mais dans la vie de tous les jours.

Françoise David

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