Le temps gris d’aujourd’hui (jeudi) est en accord avec cette chronique qui veut rappeler un massacre encore douloureux pour nous toutes, pour nous tous, femmes et hommes du Québec. Le meurtre de 14 femmes, prémédité froidement, nous hante encore, suscite toujours interrogations et commentaires.

Ce serait si simple de dire qu’il s’agit uniquement de l’œuvre d’un fou. Cela a été répété abondamment, d’ailleurs. Perturbé gravement, en détresse, sans doute Marc Lépine portait son malheur comme un trop grand fardeau. Mais il n’y a pas que cela.

« J’haïs les féministes, » a-t-il dit et écrit. Pour lui, elles étaient responsables de ses difficultés. C’est pourquoi il a tué 14 jeunes femmes. N’y a-t-il dans ce geste que folie individuelle sans aucune portée sociale? Je ne le crois pas et je ne l’ai jamais cru.

La preuve, depuis 1989, des milliers de femmes québécoises ont été violentées et plusieurs tuées par un conjoint ou un ex-conjoint. Oui, malheureusement, il y a encore des hommes qui traitent leur conjointe comme si elle leur appartenait, comme si elle n’avait pas le droit d’être libre et autonome. Oui certains hommes croient, à l’instar de Marc Lépine, que les féministes sont à l’origine de tous leurs maux et de tous les maux sociaux au Québec. Voilà pourquoi il faut non seulement nous souvenir du massacre de Polytechnique mais aussi agir.

Agir, cela signifie dénoncer les atteintes aux droits des femmes. Refuser toutes les violences. Nous battre ensemble, hommes et femmes, pour un monde sans discrimination envers les femmes.

J’ai toujours été convaincue d’une autre chose : que l’immense majorité des hommes souhaite que leurs sœurs, leurs conjointes, leurs mères, leurs filles, vivent dans un monde qui respecte la dignité et l’intégrité des femmes. Voilà pourquoi je m’adresse ici à vous : serez-vous nombreux, en ce 6 décembre, à participer à la grande chaîne humaine qui se tiendra au square Émilie-Gamelin à 13 heures ?

Pour nous souvenir des 14 jeunes femmes de la Polytechnique, agissons!

Votre point de vue (4 commentaires)

  1. Christian Lévesque
    Vendredi 4 décembre 2009 à 03 h 33

    Salut Françoise,

    Voici comment je vois cela: La société est axé sur la performance personnel,sexuel,amoureuse et matériel. Il y la compétition entre les individus, les stéréotypes, les modèles de société véhiculé par la société et les médias, l’influence de la violence à la télé, de certains milieux sectaire et religieux, etc. Un individus qui vie le rejet ou qui ne fonctionne pas comme les autres ou qui subit constamment du harcèlement peut en venir au point de vouloir s’attaquer aux personnes les plus vulnérables pour passer son message et très souvent se sont les femmes qui en font les frais, ils ne vont jamais s’en prendre aux personnes les plus fortes car très souvent ils ont peur d’eux(personnes les plus fortes) si c’est le cas ils utiliseront des moyens de dernière chance comme les armes à feu. Notre société encourage les différences, on a qu’a penser aux émissions de télé-réalité, aux programmes et magasines. Il ne faut pas oublier l’influence d’internet et aussi au condition de vie vécu par l’individu par le passé jusqu’au moment de passé à l’acte, c’est pour moi le facteur principal. L’environnement social et familiale aussi ne sont pas à oublier! Les problèmes de justice et conjugaux. Il y aussi le milieux du travail. Moi je pense que les hommes ont plus de difficulté à manifesté leur émotions que les femmes. C’est pour cela que les hommes vont accumulé leur colère par en dedans et quand ça explose ils posent des gestes avec de graves conséquences. Moi je ne suis pas pour qu’on lance la pierre à ces individus mais plutôt essayer de leur venir en aide avant qu’ils passent à l’acte. Créons des maisons pour les hommes qui subissent la violent ou qui sont violents au même titre que les maisons pour femmes battues. Ils ne faut pas oublier que la violence verbale autant chez les femmes ou les hommes qui la subit est très dommageables pour tous les individus et parfois plus que la violence physique et si l’individu est laisser à lui même il peut très bien se tuer ou tuer des personnes. ET voila c’est mon opinion pour ce sujet!

  2. Serge St-Arneault
    Vendredi 4 décembre 2009 à 11 h 19

    Bonjour,
    Je vous ai entrevu dans les rues de Montréal il y a 10 ans. Vous ne me connaissez pas. Je suis le frère d’Annie, l’une des victimes de la Poly. Puis-je vous inviter à regarder mon blog à http://sergestarno.blogspot.com où j’ai écris un poème à l’occasion du 20eme de la tragédie.
    Merci,
    Père Serge St-Arneault M.Afr

  3. Sylvain Bérubé
    Dimanche 6 décembre 2009 à 12 h 38

    Merci à toi, Serge, pour ce partage.

  4. Françoise David
    Jeudi 10 décembre 2009 à 10 h 55

    Merci d’avoir partagé avec nous ce poème. Même si je ne suis pas croyante, votre texte m’a touché. «Ce jour-là», ce pourrait malheureusement être aujourd’hui, demain ou après-demain… Ne perdons cependant pas espoir parce que, chaque jour, des hommes et des femmes comme vous oeuvrent à rendre le monde meilleur.

    Au plaisir.

  5. Ajouter un commentaire


    Fil RSS des commentaires de ce billet Fil RSS des commentaires de ce billet






bande_bas_de_page