Pendant que les yeux des médias étaient tournés vers Ottawa où on s’attendait à un déclenchement rapide des élections fédérales, pour la première fois cette année, les députés du Québec rentraient à l’Assemblée nationale aussi tôt que le 15 septembre. Et Québec solidaire annonçait son congrès d’orientation les 20, 21 et 22 novembre.

Comment ça va à Québec solidaire ? Pas mal du tout, merci. Nous nous maintenons à 5000 membres. C’est bien même si nous aimerions en compter beaucoup plus parmi tous ces gens qui nous disent : »Beau travail, ne lâchez pas ! » On dirait qu’il est difficile, de nos jours, de passer de l’appui à un parti politique à l’adhésion entière. Découragement devant ce qui s’est passé avec d’autres partis dans lesquels on avait cru ?

Nos membres sont regroupés pour la plupart au sein de 60 associations locales. Celles-ci travaillent dans leur comté pour faire connaître Québec solidaire. Ces temps-ci, elles préparent des assemblées de discussion en préparation de notre tout premier congrès dans la démarche d’élaboration d’un programme pour QS. La différence entre un programme et les plate-forme électorales que nous avons adoptées jusqu’ici ? Une plate-forme fait des propositions circonscrites dans le temps. C’est pour ici et maintenant. Un programme développe une vision à plus long terme sur de grands pans de la vie en société.

Sur quoi portera le congrès ? Sur la question nationale, l’intégration des personnes immigrantes et le choix de nos institutions démocratiques. Un gros menu !!! Nous voulons en effet qualifier le projet souverainiste que nous portons, nous entendre sur des stratégies, raffiner les liens avec notre projet de société, débattre de laïcité, de mode de scrutin. Les membres de QS y sont invités mais aussi toute personne qui veut venir débattre de ces sujets.

Vous vous doutez bien qu’outre ce gros événement, nous serons actifs sur la scène publique. Déjà Amir Khadir a marqué à sa façon sa rentrée parlementaire en dévoilant l’utilisation de ses budgets de député, une demande de la Tribune de la presse. Il a invité tous ses collègues à en faire autant dans une optique de transparence. Il semble que le PQ n’y serait plus opposé, tiens donc ! Amir a bien l’intention d’intervenir aussi sur les projets de loi qui sont sur la table, dont certains impliquent lourdement la fondation Chagnon. Il reviendra sur les minières pour exiger une refonte de la loi afin que le peuple québécois profite de cette ressource et non seulement les multinationales. Il fera partie des discussions afin que l’Assemblée nationale se dote d’un véritable code d’éthique.

Beaucoup de pain sur la planche, comme d’habitude pour Amir, pour moi, pour tous-tes les membres et associations de Québec solidaire. Nous tenons bon car nous sommes portés par toutes les personnes qui nous demandent d’être là pour parler au nom des laissés pour compte, des régions malmenées par la crise, des travailleuses et travailleurs précaires, des personnes immigrantes sans emploi, etc. Parler inlassablement d’une vision écologiste et juste de l’avenir du Québec.

Serez-vous des nôtres ?

Françoise David

Votre point de vue (6 commentaires)

  1. Mario Jodoin
    Jeudi 17 septembre 2009 à 00 h 00

    «Serez-vous des nôtres ? »

    Moi, j’y suis déjà, pas de problème. Par contre, dans mes discussions politiques, je constate que bien des sympathisants potentiels, qui appuient une bonne partie des positions de Québec solidaire, refusent d’y adhérer ou même de voter pour lui, de peur de «perdre» leur vote.

    Bien sûr, toute forme de scrutin proportionnel, intégral ou mixte (que je favorise) solutionnerait en bonne partie ce problème. Cela vaut la peine d’en débattre, ne serait-ce que pour proposer une solution de rechange. Mais, bon, ne rêvons pas en couleur. Les partis au pouvoir et dans la première opposition sont là parce qu’ils bénéficient de l’inéquité du système de scrutin actuel. On ne peut donc pas compter sur eux pour obtenir un changement de ce côté à court et moyen termes. Alors comment convaincre les sympathisants potentiels ?

    Pour moi, il est clair que le vote dit stratégique n’est qu’une illusion qui ne peut qu’engendrer la médiocrité. Et c’est ce qu’elle fait !

  2. Hélène Bouley
    Jeudi 17 septembre 2009 à 21 h 42

    Des vôtres? certainement! Je viens de lire en diagonale les perspectives et même si globalement je suis d’accord, je suis un peu déçue : il s’agit de grandes idées importantes il m’est difficile de ne pas y adhérer - il m’est aussi difficile d’être enthousiaste.

    Je me sens un peu ignorante de la «chose politique» mais il me manque quelque chose de plus concret, entre le programme et une plate-forme électorale, il y a de la place pour des idées plus concrètes qui s’appelle une plate-forme. En passant, j’aime beaucoup la façon dont les verts présentent les choses : les fondements et l’application des principes.

    L’application a besoin de lignes directrices mais les agissements, au nom des grands principes, laissent parfois à désirer et peuvent être très contestables. On dit souvent que le diable est dans les détails et cette phrase d’allure ordinaire en dit long.

    J’aimerais sentir un parti, guidé par des idéaux certes, mais plus tourné vers l’application des ses idéaux.

    Quant au vote stratégique, j’ai pris la décision d’arrêter çà lors de la dernière élection : voter pour le parti le «moins pire » m’est devenu impossible. Le choix est devenu ne pas voter ou faire un choix auquel on croit.

  3. Richard Langelier
    Mardi 22 septembre 2009 à 23 h 15

    Bonjour Françoise,
    J’aimerais bien rester des vôtres. Ce n’est pas l’absence du terme social-démocratie qui m’inquiète. Il a été utilisé à toutes les sauces. Lucien Bouchard a même parlé de «néo-social-démocratie», pour justifier le sort qu’il imposait aux personnes en bas de l’échelle lorsqu’il était premier ministre (non-indexation des prestations d’aide sociale, le fameux 10 cents d’augmentation du salaire minimum, etc.). À Option citoyenne, tu nous avais assurés que les collectifs du futur parti devraient en admettre les principes fondamentaux. Or Québec solidaire vient de reconnaître comme collectif, la formation Tendance marxiste. Or, sur le site de cette formation http://marxiste.qc.ca/index.php/qui-nous-sommes/notre-programme, on y lit nationalisations sans indemnisation. Si cela est compatible avec la Déclaration de principes de Québec solidaire, j’en perds mon latin [1].

    Lorsque le rédacteur en chef du Devoir, Bernard Descôteaux avait écrit que Québec solidaire proposait des choses sans expliquer comment ce serait financé, toi et Amir aviez répondu qu’une équipe travaillait avec des économistes chevronnés sur un cadre financier. J’ai lu ce cadre, les chevrons m’en semblent solides. Pourquoi l’avez-vous rejeté? Y avait-il une erreur de typographie dans Le Devoir, aviez-vous écrit : «une équipe travaille contre des économistes chevronnés?».

    Si tu avais participé au débat des chefs, comment aurais-tu justifié qu’un gouvernement solidaire provincial aurait ajouté un palier d’imposition de 29% pour les contribuables qui déclarent plus de 85 000$? Combiné au taux d’imposition fédéral, le taux aurait été de 51% pour ces contribuables [2]. Pourquoi s’en prendre à ceux qui déclarent 85 000$ et plus et qui acceptent de payer leurs impôts? Le vrai problème, dans le cas des particuliers, ce sont ceux qui facturent leurs meubles personnels pour leurs bureaux et le fait que l’impôt minimum de remplacement puisse être reporté pendant tant d’années qu’il ne rapporte presque rien.

    Je tente de faire une critique constructive de Québec solidaire. Aujourd’hui, j’ai demandé à mon médecin de famille de modifier ma prescription, puisque que je n’ai plus droit à l’aide sociale et donc à la gratuité des médicaments prescrits (acceptés par l’assurance-mécicaments gouvernementale), parce que j’ai plus de 1300$ en biens liquides.
    - Tu n’as plus doit à l’aide sociale, pour si peu? C’est bien ridicule!

    Bien sûr, il y a des personnes impossibles à convaincre. «Je paie des impôts pour les maudits chômeurs [3] et assistés sociaux». D’autre part, il y a des personnes qui sont scandalisées lorsqu’on leur explique les règlements actuels de l’aide sociale. Pourquoi revenir à une lecture de la réalité du 19e siècle?

    [1] Sur le plan éthique, je suis prêt à faire le débat : «Allende avait-il raison de nationaliser sans indemniser?», sauf qu’au congrès de fondation, Québec solidaire a fait une autre choix, à mon humble avis (naïf?).
    [2]. Les contribuables résidant au Québec soustraient 16,5 % de leur impôt fédéral. À 85 000$, le taux marginal fédéral était de 26% en 2008. 0,165 X 0,26 = 4,29.
    [3] Cf la nuance, chômeurs de longue durée et chômeurs découragés, sur le «débat» que j’ai eu avec Mario Jodoin sur ce blogue.

    Richard Langelier

  4. Mario Jodoin
    Mercredi 23 septembre 2009 à 17 h 23

    @ Richard Langelier

    Un billet a été diffusé ce metin sur Oiikos au sujet du Chantier vers une nouvelle social-démocratie. Si vous ne l’avez pas vu, allez à http://www.oikosblogue.coop/?p=1231.

    Je me suis dit que cela vous intéresserait.

  5. Laurent
    Mardi 29 septembre 2009 à 00 h 59

    Autre test, désolé de vous embêter par courriel (pour ceux qui sont abonnés aux alertes)…

    Je suis présentement en train de faire la traduction des messages d’alerte par courriel (tel que celui que vous lisez présentement). Ils seront dorénavant en français au lien d’être en anglais.

  6. mcb
    Vendredi 16 octobre 2009 à 22 h 18

    le dire à la joute c’est bien, mais le dire ailleurs c’est encore mieux:
    l’infectiologie n’est effectivement pas la même chose que la microbiologie.
    En défendant la différence des microbiologistes d’avec les infectiologues c’est la cause environmentale que l’on défend !

  7. Ajouter un commentaire


    Fil RSS des commentaires de ce billet Fil RSS des commentaires de ce billet






bande_bas_de_page