Votre point de vue (37 commentaires)

  1. Annie Pouliot
    Lundi 8 juin 2009 à 14 h 06

    Bonjour Françoise,

    Merci pour ce beau partage littéraire … Je me sens émue :)

    Je suis une lectrice gourmande et presque sans préjugées… Souvent mes envies de lecture sont telles, qu’elles dépassent toutes considérations temporelles ! Et c’est pour ça qu’il y a toujours une pile de livres sur ma table de chevet que je lis au gré de mes humeurs. Des romans et des essais sur tous les sujets … Voilà l’inventaire actuel de ma table :

    - L’Utopie néolibérale, un excellent essai de Michel Bernard publié en 1997, un genre de b-a-ba de l’idéologie néo-ibéerale très instructif.

    -Vivre heureux - Psychologie du bonheur de Christophe André chez Odile Jacob … Un excellent vulgarisateur loin de la psycho-pop

    - Un certain Monsieur Blot de Pierre Daninos … Un auteur de livres d’humeurs et d’humour très .franchouillard » … Et aujourd’hui presqu’oublié, mais pourtant très amusant, tout comme Paul Guth que j’adore … Une bonne lecture de détente …

    - Rabaska - Autopsie d’un projet incensé … ce dernier mot à lui seul résume l’impression qu’il vous laissera …

    - Un autre monde - Contre le fanatisme du marché de Joseph E. Stiglitz prix Nobel d’économie et ancien VP de la BM

    … Que j’ai arrêté quand j’ai réalisé qu’il a été précédé de La Grande désillusion que je lis actuellement, pour mieux entrevoir et comprendre vers quel monde nous mène la mondialisation.

    Bonnes lectures à tous et Merci encore Françoise pour cette belle inspiration.

  2. Stéphane Magnan
    Lundi 8 juin 2009 à 21 h 22

    Le livre qui m’a illuminé: « Le manuel du guerrier de la lumière » de Paulo Coelho.

    J’ai réalisé que j’ai diminué ma « consommation de livres » depuis quelques années, mais je me suis fait une liste de bouquins à découvrir pour les mois qui viennent! ^^

  3. RickDeckard
    Mardi 9 juin 2009 à 00 h 12

    Il semble y avoir eu un pepin technique, au risque de me repeter:

    Je n’ai pas lu de livre depuis plus d’un an, et les derniers romans que j’ai lu n’etaient plus disponible en librairie alors je l’ai aie achete sur ebay.

    Je me suis procure plusieurs livres pour ipodtouch/iphone, deux douzaines de romans classiques, une collection complete d’un auteur, deux bandes dessinees et quelques livres datant de la renaissance. Je peux en tout temps lire l’un de ces livre, c’est pratique et agreable a lire(j’ai toujours perfere les livre papier mais la ca commence a etre bien). Ces livres en format electronique ne sont pas a ce que je sache disponible ni en librairies independantes ni dans les grandes surfaces, en fait le lieu physique n’a plus d’inportance, je peux me procurer le livre en quelques seconde tranquilement dans mon salon ou dans un cafe internet dans n’importe quelle ville. Pour l’instant, Il ne semble pas y avoir d’auteur ou d’application de distribution de livres quebecois, du moins a ma connaissance, et les livres en francais ne sont pas nombreux.

  4. Sylvie Provost
    Mardi 9 juin 2009 à 05 h 09

    Le principe du gros qui mange le petit s’applique aussi dans le domaine du livre. On a vu disparaître les épiceries indépendantes, qui sont devenues des dépanneurs de quartier sous des grandes bannières la plupart du temps… Je préfère flâner dans les petites librairies, sentir l’odeur des livres, me pénétrer de l’ambiance feutrée. J’aime fréquenter les librairies comme les bibliothèques municipales. J’emprunte les romans que je ne lis jamais deux fois mais j’achète les livres qui me font grandir ou qui m’informent (comme Le monde selon Monsanto, Toxic, le Guide des pivoines, Rien n’est plus précieux que la liberté et l’indépendance (Pierre Falardeau), les livres du Dalaï Lama et de Mathieu Ricard. Je vais bientôt lire les trois Millenium avant de voir le film. J’ai lu quelques Ken Follet depuis un mois. Je viens de commencer un roman de Jacques Lazure, Vargöld. Je lis d’ailleurs beaucoup plus depuis que je travaille à Montréal et que j’utilise le transport en commun. En autobus, on peut lire, écouter de la musique, ou dormir…

  5. Danièle Bourassa
    Mardi 9 juin 2009 à 13 h 41

    Les grandes surfaces étouffent les librairies indépendantes…. avant longtemps même les grandes surfaces vont être étouffées par les librairies virtuelles.

    C’est p-e triste pour les gens qui aiment le contact avec l’objet, collectionner, être dans une librairie ou une bibliothèque. En ce qui me concerne je n’aime pas accumuler des choses et l’air des bibliothèques me rend claustrophobe, alors le virtuel me plait bien. En attendant, je lis beaucoup sur les sites internet et quand je veux un livre, puisqu’il le faut, je le prends à la bibliothèque.

    Côté journal, je lisais régulièrement Le Taon dans la Cité - celui qui trouble votre quiétude. Malheureusement, il n’est plus publié. Excellent journal d’analyse sur des sujets d’actualités économiques. Les analystes sont des universitaires qui ont choisi de mettre leurs connaissances à notre service plutôt qu’au service de l’élite néolibérale. Ils nous amène à un point de vue totalement différent de celui vers lequel la presse traditionnelle voudrait nous faire converger. À lire et relire….

    http://www.cese.uqam.ca/pages/pub_journal.php?sujet=pub_journal

    Ces temps-ci je lis des livres de Hélène Pedneault: La déposition, La douleur des volcans. J’adorais lire sa chronique délinquante dans La vie en rose.

    Pour mes vacances, je vais aller chercher d’autres livres de Mme Pedneault et ceux de Nelly Arcan. Et j’aimerais bien relire une série de bandes dessinées faites par Quino avant qu’il écrive les Mafalda…..pour rire encore.

    Je ne comprends pas vraiment pourquoi encourager les librairies indépendantes. Elles sont indépendantes de quoi? Y trouve-t-on des livres qu’on ne trouve pas ailleurs?

  6. Christian Lévesque
    Mardi 9 juin 2009 à 17 h 14

    @Françoise David

    Bonjour madame David, je sais que ce n’ai pas le sujet dont on parle ici présentement mais j’aimerais vous entendre au sujet du plan Marois et de son étapisme pour arriver à la souveraineté. Le sujet de la souveraineté me passionne de puis toujours j’aimerais que vous écriviez un billet sur la souveraineté. Je trouve que vous en parler pas assez. Dans aucun de vous billet vous avez parlez de souveraineté ou d’indépendance. Vous dites que la souveraineté n’ai pas une fin en soi au contraire elle est une fin en soi surtout que notre projet de société que nous voulons ne pourra jamais se faire en reste dans le canada car tous les partis politiques au Canada on un penchant néolibéraliste bien sur le NPD les moins mais demeure farouchement opposé à la souveraineté tout comme le parti libérale seul le bloc est plus près de nos valeur souverainiste même s’il es le parti frère du PQ. Plusieurs progressites pensent que si le NPD prenaient le pouvoir au Canada on ne serait pas oubliger de devenir un pays. pour moi c’est une erreur de penser cela car je pense que le NPD et les autres partis fédéralistes c’est de garder le stut quo. Si Québec Solidaire prend le pouvoir un jour, comment aller vous faire pour négocier avec un gouvernement conservateur ou libérale qui eux endoce le néolibéralisme, la ligne dur avec le Québec, le statut quo et l’impéralisme canadien car si la tendance ce maintien les canadiens(nes) risque de voté pour les conservateurs et les libéraux pour plusieurs années encore donc pour cela la souveraineté est la seul solution à notre projet de société. Un membre Qs. Solidairement M.David.

  7. Christian Lévesque
    Mardi 9 juin 2009 à 17 h 23

    Depuis plusieur mois je m’intéresse beaucoup à des livres sur la mondialisation, la globalisation, sur la souveraineté bien sur, la philosophie et la gestion du stress car je suis une personne beaucoup anxieuse. Depuis que j’ai lu ces livres je suis plus ouvert qu’avant et j’ai appris le plaisir de lire.

  8. Sébastien Robert
    Mardi 9 juin 2009 à 23 h 13

    De mon côté, je suis en train de lire « Le XXe siècle américain, une histoire populaire de 1890 à nos jours » de Howard Zinn qui est un historien s’intéressant principalement à l’histoire des classes populaires (travailleurs, pauvres, autochtones) en Amérique.

    Sinon, j’aime beaucoup les livres d’Écosociété ( http://www.ecosociete.org ) qui est malheureusement victime d’une SLAPP.

  9. Ramiel
    Mercredi 10 juin 2009 à 18 h 47

    1)J’aurais plus de sympathie pour les libraries indépendantes s’il était possible qu’elles commandent des ouvrages. Lorsque une libraire de quartier REFUSE CATÉGORIQUEMENT de commander un ouvrage français de 2008 disponible chez Folio, il y a un maudit probleme. (Surtout lorsqu’une librarie de Québec-pas du fin fond des régions-me fait épeller  »Dumas »….)

    2)Madame David, désolé de vous dire ça, mais  »Twilight »,  »Harry Potter » ou  »StarWars » ou même  »Naruto »…ce n’est pas parce que c’est COMMERCIAL que c’est abject. J’oserais dire que si les auteurs islandais qui hurlent au complot néolibréal sont moins lus que ces dits ouvrages, c’est peut-être parce qu’ils sont…réellement moins intéressants pour un large public ? Car entendez vous : voulez vous que les jeunes LISENT, ou qu’ils lisent CERTAINS livres ? Car à moins qu’on désire l’endoctrinement, un livre…c’est un livre….

    PS : Je consacre 75% de mon budget de loisirs à acheter des livres, et je trouve la quasi totalité des auteurs français modernes d’une arrogance aussi insuportable que leur manque de talent. Le fait que la moitié du dit budget soit consacré à l’achat de vrais livres d’histoire (ie, des livres avec des concepts très avancés….comme des notes en bas de page, des références, tsé, le genre d’affaires  »capitalistico-machin-chouette » qui manque dans pas mal d’ouvrages dénoncant des complots imaginaires…) me rend des plus sceptiques vis à vis nombre d’ouvrage militants….

  10. Annie Pouliot
    Jeudi 11 juin 2009 à 02 h 03

    Ramiel, Ramiel,Ramiel … :)

    Votre point de vue est intéressant en substance, mais le mépris venimeux avec lequel vous l’exprimez en gâche tout l’intérêt et laisse perplexe …

    Dans son vidéo, Francoise David ne porte aucun jugement de valeur (est-ce votre cas ?), sur ce qu’il convient de lire ou de ne pas lire. Elle ne fait que partager avec autrui son amour des livres, et en retour cherche à connaître les goûts de ses auditeurs. C’est un é-chan-ge sim-ple-ment… Y’a pas de quoi discourir rageusement pour frapper dans le tas ! …

    Alors la prochaine fois, laissez-donc, vanité et colère au vestiaire, car vous vous trompez monumentalement de cible, en vous contentant d’exprimez que de niaises préjugés.

  11. Mario Jodoin
    Vendredi 12 juin 2009 à 18 h 57

    Comme je lis beaucoup de textes sérieux (journaux, études, etc.) le jour, je lis surtout des romans le soir : polars (Connelly, Mankell, Crais, Larsen, Westlake, Senécal, Pelletier, Lehane, Nesbo, Indriasson et bien d’autres), historiques (Rutherfurd est mon favori), fantasy, et autres. Comme je lis les chroniques de livres dans les journaux de fin de semaine, j’ai toujours des listes pour mes prochaines lectures.

    Je parsème ces lectures d’essais économiques, philosophiques et autres. J’ai d’ailleurs lu le livre de Krugman dont parle Mme David dans sa version anglaise (il n’était pas encore traduit), soit «The Conscience of a Liberal» (bien meilleur titre), qui est aussi le titre de son blogue. Ce livre explique très bien la montée des inégalités de revenus aux États-Unis.

    Du côté québécois, en plus de Patrick Senécal et de Jean-Jacques Pelletier (j’attends avec impatience le dernier volet de sa série «Gestionnaires de l’apocalypse» qui devrait sortir d’ici la fin de l’année, enfin, je l’espère), j’ai lu beaucoup de livres de François Barcelo et en lis fréquemment d’autres. J’ai terminé par exemple l’excellent Tarmac de Nicolas Dickner la semaine dernière.

    Je prends 90 % de ces livres à la bibliothèque. Le service de réservation des bibliothèques de Montréal (gratuit et par Internet) est vraiment efficace. Je n’achète jamais de livres dans de grandes surfaces, car je n’y vais jamais (pas d’auto et pas d’attirance…) ! En plus, comme je ne lis pas de bio de star, ni de psycho-pop, je n’y trouverais pas grand chose à mon goût.

  12. Marc Brault
    Mercredi 17 juin 2009 à 13 h 15

    .

    - LE LIVRE D’ICI : Un immigrant dans son propre pays

    En 2006, un rapport de « L’Observatoire de la Culture et des Communications du Québec » (OCCQ) notait une nette progression, au Québec, dans les ventes des livres en provenance de France. Mais, en même temps une stagnation, proportionnelle, (voir une régression), de l’espace réservé aux livres produits ici, (en moyenne, à peine, 6% de l’espace dans les librairies est dédié aux livres d’ici).

    Cette contradiction n’est pas nouvelle, elle n’a rien de bien mystérieuse. L’un des plus gros distributeur de livres au Québec est, dans les faits, une filiale d’un imposant consortium d’éditeurs franco-européens. L’autre distributeur du livre au Québec, qui a fait son blé avec les manuels scolaires, s’occupe des éditeurs franco-européens qui ne font pas partie du consortium susmentionné. La quantité de titres, proprement québécois, pris en charge par ses distributeurs est, a toujours été, d’un niveau « symbolique ».

    C’est cette mainmise des distributeurs franco-européens sur le réseau des librairies au Québec qui explique, selon moi, pourquoi le livre d’ici , même aujourd’hui, demeure un « immigrant dans son propre pays ».

    - « L’AVALÉ DES AVALÉS » : « Sous le manteau »

    Dans le numéro de juin 2008, de l’Aut’Journal (# 280), Jean-Claude Germain, historien et dramaturge, dans sa chronique « L’apostrophe », rappelle le lien de complicité et de connivence qui existait dans les années 50, 60, au Québec entre certains libraires, indépendants, et des auteurs d’ici.

    […] « Les libraires montréalais aimaient les livres, mais pas au point d’en commander des nouveaux à leur auteurs. Pour plusieurs, les classiques possédaient une qualité inestimable : ils étaient morts et enterrés ou son équivalent, étrangers et lointains. Aucun danger qu’il débarquent dans leurs magasins pour s’attarder à feuilleter des bouquins et à en lire de longs passages sans les acheter, comme leurs contemporains québécois, proches et inconnus.

    Seuls ou presque, Henri Tranquille et Jean Bode établissaient un lien autre que commercial avec la littérature vivante. Le premier en acheminant les manuscrits intéressants qu’on lui avait soumis vers un éditeur et le second, également directeur des éditions de la Librairie Deom en rajeunissant singulièrement son catalogue avec les premières œuvres de Gérard Bessette, Jacques Brault, Paul Chamberland et Claude Jasmin.  » […]

    Auqu’elle je rajouterais la première édition, entre autres, de L’Avalé des Avalés de Réjean Ducharme, d’abords vendue, « sous le manteau », dans quelques librairies indépendantes d’ici. Ce n’est qu’avec son passage chez l’éditeur parisien, Gallimard, que l’Avalé des Avalés et les autres titres de Réjean Ducharme deviendront disponibles dans l’ensemble du réseau des librairies au Québec.

    - LA LITTÉRATURE C’EST COMME DU BEURRE D’ARACHIDE (selon le gouvernement du Québec)

    Les stratégies du gouvernement du Québec, autant PLQ que PQ, depuis 15 ans, pour contourner le problème de la distribution du livre d’ici, reposent sur un « corporatisme culturel » et la formule du Partenariat Public-Privé (PPP). Ce qui en fin de compte n’a produit qu’une marée d’œuvres prudentes, raisonnables, uniformément « crémeuses » (mais pas trop), et a marginalisé, encore plus, les œuvres plus audacieuses, excessives, imprudentes, « crunchy ».

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    - LE NET ET LA PAROLE D’ICI

    Gustave Flaubert a écrit :

     » Je veux bien être contemporain, mon problème c’est de l’être avec les vivants. »

    En raison de sa situation marginalisée dans le réseau des librairies au Québec, c’est maintenant sur le Net que loge la parole d’ici.

    Beaucoup d’éditeurs de livres voient le Net comme rien de plus qu’un moyen pour promouvoir leur catalogue. Mais les changements dans la relation qu’établit le Net entre l’auteur et le lecteur me semble plus, radicale, fondamentale.

    La technologie du Net est fondée, dérivée, de la téléphonie, celle des échanges de personne à personne, un mode DIALECTIQUE, mais utilisant le texte et parfois l’image. Par contre, le livre est un produit de l’imprimé, il demeure dans son rapport au lecteur, un exposé MARGISTRAL, (le contraire de dialectique).

    La différence fondamentale entre un texte imprimé et un texte sur le Net, c’est que ce dernier est par nature éphémère, c’est un « hit and run », une expérience plus près du « happening » que d’un imprimé à archiver. « L’authentique » texte pour le Net, n’existe que dans le présent, transitoire, d’une mouvance dialectique.

    Sans égards pour les impératifs commerciaux, le Net crée de nouvelles attentes envers le livre. Après cinq siècles, la fonction sociale du livre est en train de changer

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    - À TEMPS PERDU, je suis en train de lire les essais de Michel de Montaigne (1533-1592) et les textes critiques de Denis Diderot (1713-1784)

    Il y a quelques années, j’ai eu la chance de trouver une version des essais de MICHEL DE MONTAIGNE dans leur français, 16ième siècle, d’origine ; (c’est sensiblement le même dialecte qu’Antonine Maillet a utilisé pour les monologues de la Saguoinne). Ce qui est fascinant chez Montaigne est son effort pour tenir un discours complexe, nuancé, philosophique sur des sujets à première vue anodins. Ce qui était loin d’être évident vu l’état brut du français de l’époque. C’est grâce à son travail, si par après les textes de loi, dans la doulce France, ont été rédigés en français, plutôt qu’en latin comme à son époque.

    Pour ce qui est de DENIS DIDEROT (1713-1784) un écrivain, philosophe, encyclopédiste français, mon intérêt est d’un autre ordre. Dire de Diderot qu’il était arrogant, qu’il avait une idée très élevée de lui-même, serait bien tempéré. Mais, pour sa défense, il possédait un sens de l’observation hors du commun et maîtrisait l’art de la formule qui « scie les jambes » de son adversaire comme nul autre ; un délice.

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  13. Annie Pouliot
    Mercredi 17 juin 2009 à 23 h 37

    Merci à Marc Brault pour cet excellent commentaire … La remarque concernant l’espace occupée par les titres québécois (6 %) est, selon mon expérience personnelle en librairie, tout à fait juste.

    Les quelques notes historiques, ainsi que ses observations sur la modification radicale du lien existant entre l’auteur et le lecteur portent mes réflexions de la cause vers l’effet.
    Quels changements profonds peut apporter cette mutation sur notre société et quel en sera le bénéfice pour ses citoyens ?

  14. Marc Brault
    Vendredi 19 juin 2009 à 13 h 36

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    Annie Pouliot, Mercredi 17 juin 2009, a écrit :

    « Les quelques notes historiques, ainsi que ses observations sur la modification radicale du lien existant entre l’auteur et le lecteur portent mes réflexions de la cause vers l’effet.

    Quels changements profonds peut apporter cette mutation sur notre société et quel en sera le bénéfice pour ses citoyens ? »

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    La question est complexe, la réponse risque de l’être aussi.

    L’INFLUENCE DE L’INTERNET sur le discours social, (dont le livre n’est qu’une des manifestations), a provoqué un véritable choc de « cultures », ayant de multiples répercussions ; une secousse socio-culturelle « transversale » (pour paraphraser un qualificatif à la mode dans certains quartiers).

    Une perspective : si « le média est le message » quel est le sujet (de ce message) ?

    LA CULTURE, « MAGISTRALE », DU LIVRE (un temps d’écoute …)

    Le livre, tel qu’on le connaît, existe depuis six siècles ; le cinéma, la radio depuis un siècle ; la télévision (de la radio avec des images), au Québec, depuis environs 60 ans. Ce qu’ils ont en commun, c’est le modèle de relation qu’ils entretiennent entre l’émetteur et le récepteur, le mode, l’exposé, « magistral ».

    L’intelligentsia, autoproclamée, traditionnelle au Québec est issue en droite ligne de la « culture » du livre. Un texte réalisé par un « auteur », reproduit à de nombreux exemplaires, est distribué à des « lecteurs ». C’est le discours d’une « autorité », celui de l’homélie que, du haut de sa chaire, le curé sert à ses ouailles ; celui d’une vision magistrale de ré-ingénérie sociale, que le tribun flamboyant, du haut de sa tribune, prophétise à son auditoire ; c’est le discours construit sur des grands mythes « rassembleurs ».

    LA CULTURE, « DIALECTIQUE », DU NET (celle de la « cité », un espace « politique »)

    La technologie de l’Internet est un dérivé de la téléphonie, c’est la culture des échanges, des interactions, de personne à personne, c’est le mode dialectique. Le mot « politique », (qui en grec antique, voulait dire « la cité »), désigne l’art et la science d’influencer le ou les « décideurs ». Sur le Net, ne cherchez pas, « croûte que croûte », à prouver que c’est vous qui avez raisons, c’est tellement « vieille école », d’ailleurs la vie est beaucoup trop courte pour de semblable vanité.

    Quand JACQUES PARIZEAU a qualifié le rapport de la Commission Bouchard-Taylor, «d’abstrait et fumeux», tout juste bon pour «la filière 13», il n’a fait que reprendre à son compte les propos « indignés » d’une certaine intelligentsia, autoproclamée, locale. Leurs appréciations caricaturales ne pouvaient pas porter sur le contenu du rapport puisqu’au moment où elles ont été prononcées le rapport de la commission Bouchard-Taylor n’avait pas été déposé, il était encore au stade de la rédaction, du développement, sans idées préconçues, de l’argumentaire. Selon moi, ce ne peut être que le mode utilisé par la Commission Bouchard-Taylor, celui d’une large consultation des citoyens, dans toutes les régions, qui a provoqué le courroux des « Jacques Parizeau » de ce monde qui se sont vus dégradés au stade de simple citoyen, parmi tant d’autres.

    Bien avant que commencent les travaux de la commission, GÉRARD BOUCHARD, me semble, avait prévu le coup, comme le suggèrerait ses propos lors d’une interview accordée, le 10 mars 2007, au journal Le Devoir, intitulé « LA CULTURE QUÉBÉCOISE EST-ELLE EN CRISE ? 141 intellectuels se prononcent « .

    Quelques extraits :

    [...] « Gérard Bouchard » [...] « reconnaît les bouleversements profonds que traverse la société québécoise, occidentale, et l’attrait des discours de crise dans un tel contexte.

    Mais au diagnostic de crise, il préfère celui de transition, qu’il étaye à la lumière des propos positifs de 36 % des répondants. «J’aime mieux dire qu’on est en transition structurelle profonde que de dire qu’on est en crise; j’aime mieux non pas m’émerveiller de ça mais préserver la faculté d’étonnement devant l’ampleur de cet événement. Une fois qu’on a dit cela, il me semble qu’on a un peu moins d’angoisse, qu’on peut prendre un peu de distance pour le comprendre mieux.» [...]

    [...] « Aussi, écrit l’auteur, «il semble bien qu’on ait décrété trop hâtivement la fin des grands récits (d’autres ont parlé de la fin des utopies, du crépuscule des mythes). En réalité, ils ont été remplacés»… par d’autres, enchaîne-t-il en entrevue, «extrêmement puissants et mobilisateurs», apparus notamment chez les jeunes: l’écologie, l’engagement citoyen, l’économie sociale, le cyberespace, l’altermondialisme. La différence avec la situation passée? «Ces mythes ne sont pas conjugués, ils sont fragmentés. Mais est-ce nécessaire qu’ils soient conjugués?», se demande le sociologue. » [...]

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    Pour l’interview au complet :

    Journal Le Devoir / 10 mars 2007/ « La culture québécoise est-elle en crise? … »

    http://www.ledevoir.com/2007/03/10/134360.html

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    Annie Pouliot, Mercredi 17 juin 2009, a écrit :

    […] « Quels changements profonds peut apporter cette mutation sur notre société et quel en sera le bénéfice pour ses citoyens ? » […]

    UN PAS DANS LA BONNE DIRECTION : l’acceptation, la reconnaissance, que chaque citoyen, citoyenne, est, dans l’acceptation ou le refus, le premier responsable de ses propos, de sa situation, de sa condition.

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    P.-s. En passant :

    Dans mon « poste » du Mercredi le 17 juin, au chapitre « À TEMPS PERDU », la deuxième phrase, du premier paragraphe (sur les essais de Michel de Montaigne), aurait dû se lire :

    « (c’est sensiblement le même dialecte qu’Antonine Maillet a réinventé pour les monologues de la Sagouine). »

    Comme le « joual » de Michel Tremblay, le « chiac » d’Antonine Maillet est un dialecte inventé. En plus des emprunts, chez cette dernière, au français 16ième siècle, celui de Montaigne, entre autres, on y retrouve également des procédés plus contemporains, comme le caractère foncièrement intraductible de son dialecte et les assemblages inusités, aux effets inattendus, qui rappellent les procédés de, l’irlandais, James Joyce.

    .

  15. Marie-Josée Forget
    Mercredi 24 juin 2009 à 15 h 07

    Il est doux de lire, il est doux d’entendre parler de lecture. Moi je lis les choses sérieuses en vacances!! parce que le reste du temps lire est pour moi une façon de décrocher, de me détendre. Je vais régulièrement jeter un coup d’œil dans les lectures de mon chum qui lit beaucoup sur l’économie, les relations politiques et la sociologie. J’aime aussi emprunter des livres. Lire ce que ma famille, mes amis lisent, aiment. C’est une autre façon de les connaître.

    Si je vous prêtais un livre… ces jours-ci ce serait: La découverte du ciel, de Harry Mulish, un néerlandais. bon été!

  16. D
    Vendredi 26 juin 2009 à 09 h 37

    Mme David, vous lisez Paul Krugman? ha ha ha ha
    Voici ce que ce génie de la finance a dit après l’éclatement de la bulle internet en 2002:
    « To fight this recession the Fed needs more than a snapback; it needs soaring household spending to offset moribund business investment. And to do that, as Paul McCulley of Pimco put it, Alan Greenspan needs to create a housing bubble to replace the Nasdaq bubble. »

  17. Mario Jodoin
    Vendredi 26 juin 2009 à 17 h 54

    @ D

    Le 10 mai dernier, Vous écriviez «De toute manière, j’ai fini d’écrire sur ce blogue.». À moins que ce ne soit un homonyme qui a les mêmes idées… Bon retour !

    Aux États-Unis, on dit souvent qu’un libertaire est un républicain qui est contre l’interdiction des drogues… Vous avez justement pris ici un contenu des Républicains qui cherchaient absolument quelque chose qui mettrait Krugman en contradiction. Tout ce qu’il ont trouvé dans tout ce que Krugman écrit (et il écrit à tous les jours), ce sont les quelques phrases que vous citez hors contexte, d’une chronique qu’il a écrite en… 2002. Il a d’ailleurs répondu à cette critique il y a moins de deux semaines à http://krugman.blogs.nytimes.com/2009/06/17/and-i-was-on-the-grassy-knoll-too/ .

    Bref, il a dit que pour sortir de la bulle technologique, cela prendrait une bulle immobilière. Krugman avait dans d’autres chroniques dénoncé les politiques monétaires de Greenspan et de la Fed, lui reprochant justement de chasser un problème par un autre, bref de plonger le pays d’une bulle à l’autre. Il ne faisait que prévoir ironiquement ce que Greenspan, avec sa logique, pouvait faire. A-t-il eu tort ?

    En août 2005, pendant que les Républicains et Greenspan niaient encore l’existence d’une bulle immobilière, Krugman écrivait déjà une chronique sur le début de son éclatement (That Hissing Sound, http://www.nytimes.com/2005/08/08/opinion/08krugman.html ).

    Vous pouvez continuer à rire…

    P.S. Krugman n’est pas un financier.

  18. Mario Jodoin
    Vendredi 26 juin 2009 à 19 h 09

    Oups, dans le commentaire précédent, remplacer libertaire par libertarien : «Aux États-Unis, on dit souvent qu’un LIBERTARIEN est un républicain qui est contre l’interdiction des drogues… »

    Désolé… et je m’excuse auprès des libertaires !

  19. D
    Vendredi 26 juin 2009 à 21 h 26

    @ Mario Jodoin

    Krugman dit beaucoup d’imbécillités et ça ne se limite pas à la citation ci-haut. Krugman a dit que la guerre était bonne pour l’économie, que la destruction du « World Trade Center » allait stimuler l’économie, que face à la crise économique actuelle nous aurions besoin d’un autre « new deal » alors que c’est cela même qui a contribué à prolonger la crise économique de 1930 au delà de la deuxième guerre mondiale, etc. Je pense que je vais continuer de rire.

    Tant qu’à l’explication à la critique qui lui est adressée, ça ressemble plus à une rationalisation après avoir constaté que ça solution ne fonctionne pas. Encore aujourd’hui il est un partisan des stimulations gouvernementales qui vont inévitablement créer d’autres bulles.

    P.S. Krugman est économiste, mon erreur.

  20. Mario Jodoin
    Samedi 27 juin 2009 à 09 h 50

    @ D

    Guy Sorman, sors de ce corps ! Guy Sorman est ce génie qui a publié l’an passé un roman un essai intitulé L’économie ne ment pas ! Il prétendait qu’avec les systèmes mathématiques sophistiqués d’aujourd’hui, les crises étaient maintenant presque impossibles… Quel visionnaire ! Il affirmait comme vous que le New Deal a retardé la fin de la grande dépression, même si, les États-Unis sont retombés en récession la seule année où il a mis les freins au New Deal (1938, il voulait équilibrer son budget…)… Plus récemment, Sorman attribuait la crise financière actuelle à la trop grande réglementation du secteurs financier ! Plus un révisionniste qu’un visionnaire, en fait !

    Krugman n’a jamais dit que les guerres sont bonnes pour l’économie. Savez-vous la différence entre un constat, une analyse et une recommandation ? Il a constaté que le PIB a augmenté lors de la IIème guerre mondiale, mettant fin pour de bon à la grande dépression et représentant le point de départ des trente glorieuses.

    Or, si son examen permet d’évaluer l’activité économique, le PIB demeure un des indicateurs les plus idiots qu’on peut imaginer. Il calcule l’activité économique, qu’elle soit destructrice ou crée vraiment du bien-être. Le PIB met donc sur le même pied des dépenses militaires qui ne servent qu’à détruire des vies et des richesses, et des dépenses dans le domaine de la santé qui améliorent la qualité de vie et la prolonge. Krugman trouve tellement que la guerre est bonne pour l’économie qu’il était avec la faible minorité des chroniqueurs des États-Unis à être contre la guerre en Irak, ce qui lui a valu d’être qualifié de traître par vos amis républicains et autres animateurs de Fox.

    Plus récemment, il déplorait, tout comme Stiglitz, Roubini (le seul économiste des États-Unis qui a prévu la crise financière) et bien d’autres, la timidité du plan de relance d’Obama. Il prônait par exemple davantage de dépenses dans les infrastructures (construire des ponts, réparer des égouts et ériger des éoliennes apporte drôlement plus de bien-être que de les détruire comme on le fait dans les guerres), moins de baisses d’impôts et l’établissement d’un véritable système d’assurance-maladie. Quelle bulle cela créera-t-il ?

    Quant à l’interprétation de l’analyse de Krugman sur ce que vous appelez le bienfait de la destruction des tours du World Trade Center, vous atteignez des sommets de mauvaise foi et de révisionnisme. Je me souviens très bien des chroniques qu’il a écrites à l’époque. Il y déplorait ces événements (rien d’original là) et prévoyait que Bush utiliserait ces événements pour mettre de l’avant son programme politique de droite. Pas mal ! Sur l’aspect économique, qu’il disait aborder avec réticence, il disait que la peur de la peur risquait davantage de mener les États-Unis en récession que la destruction des tours comme telles. Pour ce, il a comparé la valeur monétaire de ces tours à l’ensemble des avoirs des États-Unis et a conclu que cela ne représentait qu’un pourcentage infime du total. Il ajoutait que la hausse de la demande d’espaces de bureau consécutive à la destruction des tours devrait à moyen terme stimuler la construction et donc l’économie. Est-ce si stupide ?

    Krugman est loin d’être parfait. Il est selon moi un peu sec, un peu trop comptable à mon goût. Par contre, il est sans conteste un des meilleurs analystes de l’économie nord-américaine et mondiale.

    Je ne sais pas où vous prenez vos interprétations malicieuses de ses écrits, sûrement dans un blogue républicain ou sur Fox (qui ne rate aucune occasion pour le calomnier, pour transformer leurs mensonges en vérité en appliquant le principe que si on répète assez souvent un mensonge, cela devient une vérité), à moins que ce ne soit dans les élucubrations de Rush Limbaugh.

    On peut être en désaccord sur la vision économique, mais de grâce faites preuve d’un peu plus de rigueur intellectuelle. Si vous croyez en vos valeurs, pourquoi utiliser des interprétations aussi mensongères pour les faire valoir ?

  21. Annie Pouliot
    Samedi 27 juin 2009 à 14 h 11

    Les commentaires postés sur ce blogue sont, à part quelques exceptions :) … tout à fait intéressants et véritalement instructifs, pour qui souhaite mieux saisir la complexité apparente du Monde d’aujourd’hui, et de ses enjeux socio-politiques.
    J’y trouve des références et des observations qui enrichissent mes réflexions et convictions progressistes …

    Merci à tous … Certainement, je reviendrai vous lire …

  22. D
    Samedi 27 juin 2009 à 16 h 32

    @ Mario Jodoin

    « Si vous croyez en vos valeurs, pourquoi utiliser des interprétations aussi mensongères pour les faire valoir ? »

    C’est trop d’efforts de toujours recommencer les mêmes explications rigoureuses en détails je suppose. Je pourrais reprendre en détails les explications de Krugman et utiliser d’autres citations pour prouver mon point. À la base, il demeure que Krugman est un keynésien et interventionniste et que les mesures économiques qu’il défend sont néfastes pour l’économie et la qualité de vie des gens en générale.

    L’ensemble des économistes autrichiens avaient prévu la crise économique actuelle ainsi que ses causes. Ils sont les seuls à présenter un modèle analytique cohérent (contrairement aux keynésiens ou monétaristes.) (Ils n’utilisent pas de modèles mathématiques en passant, ils ont compris que la nature humaine peut difficilement être modélise avec les mathématiques.)La pensée économique autrichienne est une hétérodoxie à la pensée économique dominante principalement parce qu’elle remet en question l’interventionniste étatique. L’état qui subventionne donc l’ensemble des universités n’a pas intérêt à ce qu’on y enseigne des théories qui pourrait remettre en question son monopole étatique (par exemple de la monnaie, de l’éducation, etc.) Le nombre d’évidences en faveur des autrichiens est de beaucoup supérieur à celui en faveur des keynésiens. Continuer de croire quelque chose malgré les évidences qui prouvent le contraire est pire que de la mauvaise foi, c’est de l’aveuglement. Continuer d’écrire dans une chronique pour défendre les principes keynésiens c’est de la propagandes. Alors, je ne me sens pas trop mal si je manque de rigueur intellectuelle lorsque j’attaque Krugman.
    Que Francoise David lise Krugman me fait rire, parce que c’est un exemple typique du biais de confirmation d’hypothèse.

    Au plaisir.

  23. Mario Jodoin
    Dimanche 28 juin 2009 à 11 h 36

    @ D

    Vous voyez, pas besoin d’interpréter de façon mensongère les chroniques de Krugman pour faire valoir votre point de vue. Ce que vous lui reprochez en premier lieu, c’est sa philosophie économique (keynésienne et interventionniste), ce que j’avais compris dès le départ.

    La pensée économique autrichienne ne serait pas enseignée dans les universités ? C’est drôle, mais je me rappelle d’avoir étudié au moins Hayek et peut-être aussi von Mises à l’université (ce dernier n’a certainement pas marqué ma mémoire). Je conviens qu’on ne leur accorde pas l’importance que vous leur prêtez et qu’on les conteste davantage qu’on ne les encense, mais on moins on en parle.

    Aux États-Unis, entre autres à l’université de Chicago, bien sûr, mais dans d’autres établissement aussi, on peut obtenir un baccalauréat en économie sans avoir ne serait-ce qu’entraperçu un texte de Keynes ou une analyse de sa pensée.

    De toute façon, l’école autrichienne accorde, comme les écoles classique et néoclassique, beaucoup d’importance au libre marché. Or le libre marché repose sur des postulats qui n’existent nulle part dans le monde réel. Les faits montrent qu’on ne peut laisser le marché fonctionner sans l’encadrer et corriger ses effets les plus nocifs (dont la concentration des richesses, objet justement du livre de Krugman cité par Mme David).

    Une précision sur Keynes. Même s’il avait une formation en mathématiques, il s’opposait énergiquement à la modélisation à outrance de la réalité, prétendant, avec raison, qu’un modèle ne peut contenir tous les facteurs qui jouent un rôle dans l’économie et que ces facteurs n’agissent pas toujours de la même façon et avec la même ampleur, compte tenu de la nature humaine. Dans ce sens, nombre de keynésiens et néokeynésiens ont en fait perverti sa pensée. Gilles Dostaler, dans son livre «Keynes et ses combats», raconte que Keynes, entrant dans une réunion avec d’autres économistes, s’est exclamé «Je constate que je suis le seul non keynésien ici !». Il s’élevait contre les recettes toutes faites et favorisait l’adaptation des mesures à prendre aux particularités de toute situation.

    Mais, peu importe, notre appréciation des différentes théories économiques repose en premier lieu sur nos valeurs. Et nous ne partageons manifestement pas les mêmes.

  24. D
    Dimanche 28 juin 2009 à 15 h 56

    @ Mario Jodoin

    « Mais, peu importe, notre appréciation des différentes théories économiques repose en premier lieu sur nos valeurs. Et nous ne partageons manifestement pas les mêmes. »

    Ce n’est pas seulement une question de valeurs mais bien d’évidences. Lorsque la prochaine bulle créée par l’injection massive d’argent imprimé à partir de rien va éclater vous allez continuer de blâmer le libre marché? Comment se fait-il que la récession au Japon dure depuis plus de 15 ans, malgré les interventions du gouvernement japonnais. Peut-être qu’ils n’ont pas assez intervenus, peut-être devraient-ils faire comme au Zimbabwe? Le libre marché repose sur des postulats qui n’existent pas dans la monde réel? Lesquels? Le keynésianisme repose-t-il sur des postulats plus solides (spend your way to prosperity / borrow your way out of debts)?

    Avez-vous déjà vu un gouvernement accepter ses responsabilités lorsqu’il a fait quelque chose de mal? Moi, non. Il est donc normal que le gouvernement blâme le libre marché. Aucun gouvernement va reconnaître que se sont leurs politiques désastreuses qui créer les crises. Le libre marché a le dos large et les gens sont étrangement indulgents envers les gouvernements.

  25. Mario Jodoin
    Dimanche 28 juin 2009 à 20 h 06

    @ D

    Vous parliez d’aveuglement, moi de dialogue de sourds et revenez avec les évidences. Désolé, mais ce qui est évident pour vous ne l’est pas pour moi.

    «Le libre marché repose sur des postulats qui n’existent pas dans la monde réel? »

    Je vous ai déjà répondu à ce sujet sous le nom Darwin, avec mon nom à la fin du texte (clarification que vous ne faites toujours pas), dans le commentaire 17 de la page http://www.francoisedavid.com/2009/05/concretement-que-peut-on-faire. La mobilité parfaite des facteurs, ça exite peut-être ? Les néolibéraux confondent un modèle, qui peut aider à se représenter certaines interactions, avec le fonctionnement réel de l’économie.

    «Lorsque la prochaine bulle créée par l’injection massive d’argent imprimé à partir de rien va éclater vous allez continuer de blâmer le libre marché?»

    Nos valeurs différentes n’influencent pas que le choix des théories économiques qui y correspondent le plus. Elles sont aussi déterminantes dans la hiérarchisation des problèmes économiques. Votre affirmation parle de l’éclatement d’une bulle qui n’existe pas et qui a peu de chances d’exister, puisque les moyens pris pour contrer la crise financière et ses effets sur l’économie réelle sont insuffisants pour en créer une. Je m’inquiète davantage du peu d’action dans le domaine de la réglementation, où les projets concrets ne suivent pas les énoncés d’intention des dirigeants internationaux.

    D’autres questions me préoccupent bien plus. La première est la crise environnementale, dont le réchauffement climatique. Malthus n’avait pas nécessairement tort, il a simplement été trop vite. À quoi bon discuter de nos théories, des récessions et autres crises financières si notre planète ne peut faire vivre autant d’humains qu’il y en a et qu’il y en aura ?

    Pour le Québec, le vieillissement de la population représente un défi drôlement plus important que l’éclatement d’une éventuelle bulle imaginaire. Si le problème n’aura sûrement pas l’ampleur que lui prédisent les «lucides» (depuis 2001, la population croît à un niveau presque identique au scénario fort de l’Institut de la statistique du Québec, et non à celui de son scénario de référence sur lequel se basent les lucides dans leurs prévisions : l’ampleur de la baisse de la population active serait ainsi divisée par deux), il modifiera considérablement notre société.

    Face à un tel vieillissement, le Japon a préconisé des solutions de droite et s’est retrouvé avec une «décennie perdue» et retombe actuellement en déflation. Le concept de trappe de liquidité vient de Keynes. On a plus de chance de s’en sortir en se basant sur les moyens élaborés par quelqu’un qui a défini un problème que par celles de ceux qui l’ont ignoré. La Suède, et d’autres pays européens, ont su garder un État fort et interventionniste et s’en tirent beaucoup mieux (euphémisme) que le Japon, avec, pourtant, un vieillissement important (moins accentué qu’au Japon, j’en conviens).

    Ici, on a choisi de baisser les impôts et les taxes, enlevant à l’État les moyens d’intervenir efficacement. La part des dépenses gouvernementales dans le PIB (qui exclut les immobilisations) est en effet passée de 26 % à 23 % entre 1991 et 2008.

    Un autre jour, je parlerai du problèmes des rentes. On s’imagine qu’en épargnant des sous qu’on accumule des richesses. Pourtant, on ne met pas de côté des biens et des services, mais un moyen d’échange. Cela prendra bien quelqu’un pour produire les biens et services (véritable richesse) qu’on voudra s’acheter avec ces beaux dollars…

    Quant à votre dernier paragraphe, pour faire changement, je le trouve ahurissant. La population serait indulgente envers les gouvernements !!! Là, je passe !

  26. D
    Lundi 29 juin 2009 à 01 h 11

    @ Mario Jodoin

    Concernant le commentaire 17, j’avais essayé à plusieurs reprises d’y répondre, mais le modérateur du blogue ne publiait pas mes commentaires.

    En fait pour une réponse très courte, ce que vous affirmez est faux. Le marché peut fonctionné sans qu’il n’y ait de concurrence parfaite ou sans que les gens y fassent des décisions entièrement rationnelle. Vous vous imaginez avoir un monde parfait, sans erreur, sans échec, sans perte. Avec l’état, vous vous imaginez être capable de construire une société comme on construit un maison ; avec des plans et de la main d’oeuvre.

    « L’économie de marché ne représente pas un système parfait mais bien un système qui s’équilibre. C’est certain que les gens ne prennent pas des décisions parfaite! Par exemple les gens ont tendance à acheter des produits de marque parce qu’ils leur font confiance mais le rapport qualité/prix n’est pas nécessairement optimal! Tout de même, la décentralisation des décisions fait en sorte que les meilleurs produits et le meilleur rapport qualité/prix est en vigueur. La concurrence est le moteur de l’innovation et penser pouvoir diriger l’innovation est complètement utopique et stupide.

    Le terme « concurrence parfaite » est très révélateur puisque rien n’est parfait!!! Une concurrence parfaite impliquerait que les concurrents auraient très exactement les même moyen financier, la même notoriété, la même gestion. C’est tout simplement impossible à obtenir!!! Ça ne veux pas dire pour autant que l’économie de marché n’est pas un bon système. »

    Même chose pour l’utilité constante marginale de la monnaie. Cette hypothèse est fausse et n’est pas nécessaire pour que le marché fonctionne.

    Maintenant pour l’éclatement de la prochaine bulle « imaginaire » nous pourrions remonter dans le temps et avoir exactement la même discussion après l’éclatement de la bulle internet au début du siècle. Je vous dirais vaut mieux laisser le marché se rééquilibre et ne pas intervenir sinon une autre bulle risque de se former et plutôt que de vivre une courte récession maintenant, nous risquons de faire face à l’éclatement d’une bulle beaucoup plus grosse dans le futur. Vous diriez qu’ils y a des problèmes actuels qui vous préoccupe beaucoup que l’éclatement d’une bulle imaginaire. Pourtant la bulle imaginaire en 2001 est maintenant bien réelle et son éclatement à un impact réel sur la qualité de vie des gens. L’économie est indissociable des autres problèmes qui vous préoccupe.

    L’être humain à constamment augmenté le nombre de personnes pouvant vivre sur la terre grâce aux innovations technologiques et nous sommes loin d’avoir atteint la limite. Votre problème c’est qu’encore une fois vous croyez que c’est l’état qui doit prévoir et planifier le développement humain alors que c’est complètement irréaliste comme postulat. Au Québec, par exemple, le gouvernent n’est même pas capable de construire un hôpital. L’environnement et le vieillissement de la population sont des problèmes préoccupants, mais nous différons sur les manières à prendre pour régler ses problèmes.

    Finalement, oui la population est indulgente envers les gouvernements. Malgré les scandales ininterrompus et leur incompétence crasse, les mêmes gouvernements sont toujours réélus en alternance. Retourniez-vous voir un garagiste qui essai constamment de vous arnaquer et qui vous chargerait des frais sans réparer votre voiture? Non. Pourtant, c’est exactement ce que fait la population avec le gouvernement.

    « Si seulement nous pouvions élire les bonnes personnes, tout serait tellement mieux. » Pensée magique quand tu nous tiens.

  27. Mario Jodoin
    Lundi 29 juin 2009 à 18 h 52

    @ D

    «Le marché peut fonctionné sans qu’il n’y ait de concurrence parfaite …»

    Ce paragraphe dénature ce que j’ai écrit. J’ai pourtant écrit que le marché, même imparfait, existe et fonctionne, mais seulement qu’il ne peut le faire de façon optimale et mécanique.

    « … l’utilité constante marginale de la monnaie. Cette hypothèse est fausse et n’est pas nécessaire pour que le marché fonctionne.»

    Au moins, vous concédez que cette hypothèse est fausse. Cette fausseté a beaucoup plus d’impact que vous ne lui accordez. D’une part, les supposés mécanismes d’équilibre des marchés ne tiennent pas compte du fait que l’utilité marginale de la monnaie est beaucoup plus élevée pour les pauvres que pour les riches. D’autre part, l’utilisation du PIB par tête, indicateur idiot comme je l’ai mentionné dans le commentaire 20 (idiot dans le sens qu’il ne dit que ce qu’il dit, et non pas ce qu’on lui fait dire…), devient encore plus douteuse pour évaluer le bien être. Une moyenne (comme le PIB par tête), cela ne dit qu’une partie de l’histoire, comme l’explique si bien Krugman (n’oublions pas l’objet premier de ces échanges !) : quand Bill Gates entre dans un restaurant, en moyenne tous les convives deviennent millionnaires, même s’ils ne sont pas plus riches qu’avant !

    Comme vous semblez d’accord sur le fait que l’utilité marginale de la monnaie est plus élevée pour les personnes à faibles revenus que pour celles à revenus élevés, vous devriez l’être aussi pour contredire les lucides qui n’évaluent le bien-être qu’à la grosseur du gâteau, sans tenir compte de sa distribution. Vous seriez aussi d’accord pour compléter l’indicateur du PIB par tête avec au moins un indicateur de dispersion, comme le coefficient de Gini (d’autres aussi pourrait faire l’affaire, mais c’est le meilleur).

    Or, au Québec comme ailleurs en Amérique du Nord, le coefficient de Gini de marché a augmenté de façon importante depuis le début des années 1990 (il avait aussi augmenté dans les années 1980, mais l’augmentation des transferts et des impôts avait annulé cette hausse, ce qui n’est plus le cas depuis le début des années 1990, en raison des baisses successives des impôts et des transferts, dont l’assurance-chômage). Cela signifie que les riches sont plus riches et les pauvres plus pauvres, et que le bien-être n’a pas augmenté au même rythme que le PIB.

    «Je vous dirais vaut mieux laisser le marché se rééquilibre et ne pas intervenir»

    Ah, bien sûr ! La main invisible, pourquoi n’y ai-je pas pensé ? D’une part, j’ai démontré que la concurrence parfaite n’existe pas et que l’équilibre des marchés ne peut donc pas se faire de façon optimale. On a vu les résultats de la déréglementation du secteur financier au États-Unis ! Bizarrement, c’est le système canadien, le plus réglementé, qui a le mieux résisté à la crise. N’est-ce pas ce que vous appelez une évidence ? D’autre part, je partage l’opinion de Keynes, qui a écrit ceci à propos des marchés qui s’équilibrent à long terme (Krugman cite souvent en partie cet extrait, ces temps-ci) : «Le long terme est un horizon peu intéressant. À long terme, nous serons tous morts. Les économistes n’apportent rien si en pleine tempête, tout ce qu’ils trouvent à dire c’est qu’une fois l’orage passé la mer sera calme.» Et c’est exactement ce que vous dites ! Attendons que la tempête (crise et récession) passe, après, il fera beau…

    «Pourtant la bulle imaginaire en 2001 est maintenant bien réelle et son éclatement à un impact réel sur la qualité de vie des gens.»

    Quelle bulle, la technologique ? Elle a grossi dans la deuxième moitié des années 1990, Greenspan n’a rien vu (étrangement, il en était inquiet vers 1997 ou 1998 et ne s’en est plus préoccupé après) et n’a rien fait. Comme pour la crise actuelle, le Canada et le Québec, plus interventionnistes, s’en sont tirés sans récession, mais pas les États-Unis. Une autre évidence ?

    La bulle immobilière ? Krugman parlait de cette bulle depuis 2003, a annoncé le début de son éclatement en 2005 et Greenspan niait encore son existence. Encore une fois, on s’en tire mieux qu’eux parce que les règlements qui encadrent les prêts hypothécaires sont plus stricts (aux États-Unis, les règlements ne s’appliquant pas intégralement aux institutions financières qui ne reçoivent pas de dépôt, les banques ont créé des filiales qui ne reçoivent pas de dépôt et d’autres sociétés financières de ce type ont vu le jour).

    «Finalement, oui la population est indulgente envers les gouvernements.»

    Soyons sérieux, la population a moins confiance aux politiciens qu’aux vendeurs d’autos usagés (ou qu’aux mécaniciens automobile, pour reprendre votre exemple) ! Le cynisme est tel que les niveaux de vote atteignent des creux historiques.

    «Malgré les scandales ininterrompus…»

    De ce côté, il est indéniable que le secteur privé est plus efficace ! Une compagnie inconnue de 99 % de la population (Norbourg) est responsable d’un scandale d’une ampleur supérieure au plus gros scandale du gouvernement (celui des commandites) ! Et que dire des 50 milliards $ détournés par Madoff, du petit 9 milliards de Stanford, des scandales financiers de Enron, de WorldCom, etc. ? Quand le gouvernement effectue un achat douteux de 5 000 $ (les toilettes de Mme Marois…), cela fait la une des journaux ! Les délits d’initiés, eux, sont rarement prouvés et pénalisés. Il devrait y avoir une loi d’accès à l’information pour les entreprises privées, comme il y en une pour les gouvernements (pas assez efficace, j’en conviens, mais je me contenterais d’une loi d’accès incomplète pour le secteur privé !). Nous leur donnons pourtant plus d’argent qu’au gouvernement et n’avons aucun droit de regard.

    Attention, je ne suis pas manichéen : je ne dis pas que le secteur privé est toujours mauvais et le secteur public toujours bon. Je ne prétends même pas qu’un est meilleur que l’autre. Je dis seulement que l’être humain, avec ses qualités et ses défauts (dont son avidité et sa cupidité naturelles), est présent aux deux endroits et que cela à lui seul justifie qu’on soit soupçonneux envers les deux.

    Finalement, vous mettez une phrase entre guillemets dans votre dernier paragraphe, comme si j’avais déjà dit qu’en élisant les bonnes personnes, tout serait tellement mieux. Un, je n’ai jamais écrit ou dit cela. Deux, oui, ce serait de la pensée magique, presque aussi magique que l’action de la main invisible !

    Bref, le secteur privé apporte une contribution essentielle, mais qu’on doit surveiller, le marché envoie des signaux pertinents, mais qu’on doit interpréter en fonction des ses imperfections, et le gouvernement doit réglementer ce marché, gérer les biens publics (santé, éducation, transports, police, justice, environnement, etc,) et s’assurer de la redistribution des richesses. N’est-ce pas une évidence ?

  28. Karl
    Mardi 30 juin 2009 à 03 h 44

    Finalement, c’est M.Jodoin qui a raison. Pour bien comprendre ce débat sur l’encadrement du secteur privé et du libre marché versus le supposé rôle néfaste de l’interventionnisme étatique, il faut introduire la question de la prédation et du grand nombre de prédateurs dans le monde actuel de l’économie globalisée et libéralisée.

    Voici mon texte : http://sauvage.monblogue.com/

    Les prédateurs ont un rôle, une utilité et une fonction dans le règne animal. Mais ce n’est certainement pas le cas au niveau socio-économique. Pour Veblen, «les institutions de l’économie sont traversées par deux instincts de base, l’instinct artisan et l’instinct prédateur.» Le premier est bénéfique puisqu’il crée de la richesse et des biens de consommation. Le second est néfaste parce qu’il jouit des richesses des autres sans véritablement travailler et construire.

    «La prédation est une relation où l’une des deux parties est en mesure d’imposer à l’autre une transaction sans contrepartie.» Et que fait le prédateur au juste? Il s’accapare un patrimoine non ou mal surveillé. Il réussit, en trompant et en contournant les règles légales, à s’approprier les biens, la fortune d’autrui. On peut considérer que la prédation est une très vieille activité. Chez les anciennes peuplades, le chef, le roi, les guerriers et les sorciers sont le prototype même du prédateur. Ils vivent en soutirant le fruit du travail des autres classes de la société. On doit dire aussi qu’avec les nouveaux systèmes informatisés et la globalisation, la prédation s’est considérablement développée. Ce qu’on appelle l’économie casino, où il est possible de s’enrichir considérablement en une seule journée, permet aussi que des parasites viennent occuper des postes clé, comme celui de président d’une firme multinationale. Ceux-ci imposent des économies en délocalisant et, par le fait même, s’allouent des primes au rendement, des stocks options qui se chiffrent en plusieurs millions de dollars. Ce qui s’apparente à du vol.

    «La prédation, où l’une des deux parties peut imposer une transaction à l’autre, était la relation économique typique de la féodalité qui la compensait par la charité. L’échange équilibré, où les deux parties ont le même pouvoir d’accepter ou refuser une transaction, s’est imposé à partir du xviiie siècle avec l’indus-trialisation. La prédation n’a pas disparu alors – l’économie in-dustrielle a engendré l’impérialisme et la guerre – mais l’échange équilibré fondait cette économie sur un principe pacifique.

    La prédation revient en force dans l’économie contemporaine, fondée sur le système technique informatisé qui s’est déployé à partir de 1975 et où le risque et la violence, également extrêmes, vont de pair. Cette économie s’est divisée en deux mondes fonc-tionnant l’un sous le régime de l’échange équilibré, l’autre sous celui de la prédation.

    La charnière entre ces deux mondes, c’est le blanchiment. Il permet aux prédateurs d’introduire le fruit de la prédation dans le monde de l’échange équilibré pour s’y procurer richesse, influence et honorabilité. Il permet aussi aux financiers, journa-listes, politiques et magistrats que les prédateurs ont achetés de jouir du fruit de la corruption».

  29. Anne-Marie
    Mardi 30 juin 2009 à 10 h 46

    @ D

    “Concernant le commentaire 17, j’avais essayé à plusieurs reprises d’y répondre, mais le modérateur du blogue ne publiait pas mes commentaires.”

    En effet, parce que vous aviez changé votre nom pour “D=Amir Khadir”, pour ensuite affirmer que 2 chats pareils peuvent exister sur terre. Hors, il apparaissait évident que l’idée que quelqu’un tomberait sur un type qui se nomme Amir Khadir et qui défend des idées de droites vous paraissait fort amusante. Et considérant que votre vrai nom est dans votre adresse courriel, c’est vraiment nous prendre pour des idiots…

    Ceci dit, vous gardez un ton respecteux et constructif alors je ne modère pas vos commentaires en général. Une chance qu’il y a quelques personnes matures dans la salle.

  30. D
    Mardi 30 juin 2009 à 12 h 17

    @ Mario Jodoin

    `Ce paragraphe dénature ce que j’ai écrit. J’ai pourtant écrit que le marché, même imparfait, existe et fonctionne, mais seulement qu’il ne peut le faire de façon optimale et mécanique.`

    - Vous soutenez donc que puisque le marché n’est pas optimal et mécanique il faut le réglementer massivement. Cela me semble assez utopique, surtout lorsqu’on sait que les réglementations ne peuvent qu’imposer des distorsions et le rendre encore moins optimal. Ça me fait penser à ceux qui travaillent dans la prévention des feux de forêts. Ils voient des buissons vraiment secs et déterminent que si ses buissons prennent en feu, la forêt entière pourrait brûler alors ils les mettent en feu eux-mêmes dans l’espoir de le contrôler. Malheureusement, ils n’avaient pas prévue que le vent changerait de direction, ils perdent le contrôle et finalement la forêt brûle en entier. Ils ont provoqué exactement ce qu’ils essayaient de prévenir parce qu’ils avaient tenu compte du caractère imprévisible de la nature. De la même manière, les humains sont `imprévisibles` et toute réglementation ne peut qu’augmenter l’inefficacité du marché.

    - Je vous accorde qu’il y a un ensemble de problèmes avec la mesure du PIB, on s’entend là-dessus, mais je ne sais pas trop où vous voulez en venir. Pour le coefficient de Gini vous effectuez un important raccourci intellectuel. Vous affirmez que puisque le coefficient augmente, les pauvres sont plus pauvres. Ce qui n’est pas nécessairement vrai. Par exemple, si le revenu des riches diminue et que le revenu des pauvres diminue également mais moins rapidement, le coefficient de Gini sera plus petit, mais les pauvres seront plus pauvres. À l’opposé si le revenu des riches augmente plus rapidement que le revenu des pauvres, le coefficient sera plus grand sans nécessairement impliquer que les pauvres sont plus pauvres.

    - `Certes, le fossé entre les riches et les pauvres s’est accru, mais cette statistique n’a aucune valeur, car elle ne reflète pas la progression du niveau de vie des plus pauvres. En 1968, le revenu médian des Américains les plus riches était 4,33 fois supérieur au revenu médian des Américains les plus pauvres. En 2004, ce ratio est passé à 5,58 ce qui représente une augmentation de 28,9%. Par contre, en 1968, le revenu médian (ajusté à l’inflation) des plus pauvres était de 23 100$. En 2004, ce revenu (toujours ajusté à l’inflation) se chiffrait à 27 200$, soit une progression de 17,7%. Dites-moi, si vous étiez un pauvre à quelle époque préféreriez-vous vivre ? En 1968, les écarts de richesse sont moins marqués, mais votre revenu n’est que 23 100$. En 2004, les écarts de richesse se sont accrus, mais votre revenu est maintenant de 27 200$` (http://www.economicmobility.org/assets/pdfs/PEW_EMP_GETTING_AHEAD_FULL.pdf). On pourrait partir dans une guerre de statistique, mais à quoi bon. Chacun pourrait faire dire aux statistiques ce qu’ils tentent de prouver.

    `On a vu les résultats de la déréglementation du secteur financier au États-Unis !`

    - On a vu les résultats de la réglementation massive du secteur financier aux États-Unis. Fannie May / Freddie Mac deux organismes pseudo-gouvernementaux forcé de prêter de l’argent aux insolvables.

    `Le long terme est un horizon peu intéressant. À long terme, nous serons tous morts. Les économistes n’apportent rien si en pleine tempête, tout ce qu’ils trouvent à dire c’est qu’une fois l’orage passé la mer sera calme.`

    - Premièrement, il y a une différence entre une reprise économique saine et une reprise économique artificielle soutenue par l’injection massive d’argent imprimé à partir de rien puisque comme nous l’avons vu, la dernière ne peut mener qu’à des crises de plus en plus importante (reprise économique artificielle après l’éclatement de la bulle technologique qui mène à la crise actuelle.) Deuxièmement, la citation de Keynes est un sophisme puisqu’elle sous-entend qu’une reprise économique réelle prendrait plus de temps que la vie d’un être humain, ce qui est faux. Aussi, elle démontre la vision courtermiste de Keynes. Évidemment que d’un point de vu individuel, je devrais m’endetter et m’arranger pour mourir avant d’avoir à payer mes dettes et ainsi vivre au-dessus de mes moyens toute ma vie. Le problème c’est que maintenant nous payons les dettes des générations précédentes (qui effectivement ont fini par mourir à long terme.) J’aime bien cette vision courtermiste puisqu’elle est intrinsèquement liée à la pauvreté. Une vision courtermiste ou des fortes préférences temporelles sont fortement corrélés à la pauvreté individuelles, beaucoup plus que le statut social de la famille dans laquelle quelqu’un naît, mais c’est un autre sujet.

    `Comme pour la crise actuelle, le Canada et le Québec, plus interventionnistes, s’en sont tirés sans récession, mais pas les États-Unis. Une autre évidence ?`

    - Il est difficile d’appauvrir quelqu’un qui n’a pas d`argent. L’URSS non plus n’a pas été affectée par la crise économique de 1930.
    `(aux États-Unis, les règlements ne s’appliquant pas intégralement aux institutions financières qui ne reçoivent pas de dépôt, les banques ont créé des filiales qui ne reçoivent pas de dépôt et d’autres sociétés financières de ce type ont vu le jour).`

    - Fannie May / Freddie Mac… des filiales? Même Mme David avoue dans son plus récent manifeste pour un Québec communiste : `Le gouvernement américain a même encouragé des institutions à se spécialiser dans ce genre de prêts (Freddie Mac et Fannie Mae).` p.11.

    - Je me suis peut-être mal exprimé concernant l’indulgence des gens envers le gouvernement. Les gens n’ont peut-être plus confiance en les politiciens actuels, mais ils continuent de croire qu’il suffit d’élire les `bons` politiciens. Ils continuent de croire que les solutions viennent de la politique et de l’État. Ils sont désillusionnés, mais continue constamment de quémander l’aide de leur gouvernemaman. Ils continuent d’évoquer la coercition de l’état pour règlementer ‘tout’ et imposer leur point de vue sur les autres. Je suis convaincu que l’ensemble des électeurs de Québec Solidaire croient que si Mme David devenait première ministre, il n’y aurait plus de scandales, alors que ce n’est pas les politiciens, mais la social-démocratie elle-même qui est le problème.

    - Bon, cette conversation ne mène pas à grand chose, ce sera donc mon dernier commentaire (sur ce sujet du moins.) Nous pourrions continuer de se répondre avec des commentaires de plus en plus longs, mais je commence à manquer de temps. Si je ne réponds pas à votre prochain commentaire, ne vous imaginez pas que c’est parce que vous m’avez convaincu et que je vous donne raison. Certain de vos commentaires forcent à réfléchir, mais selon ma compréhension de l’économie actuelle, nous allons assister l’effondrement du dollar américain ou a une augmentation drastique du taux d’intérêt de la banque centrale américain qui mènera à une multiplication des faillites. Si le futur ne me donne pas raison, peut-être que je réviserais mes connaissances. Sinon, il est peu probablement que j’adhère à toute autre pensée économique.

  31. D
    Mardi 30 juin 2009 à 12 h 27

    @ Anne-Marie

    Je faisais cela simplement pour faire réaliser aux gens que le nom n’a aucune importance et qu’il devrait s’attaquer aux idées plutôt qu’aux personnes.

  32. D
    Mardi 30 juin 2009 à 12 h 33

    Correction à mon dernier post: … qu’ils devraient s’attaquer…

  33. Mario Jodoin
    Mardi 30 juin 2009 à 19 h 38

    @ D

    Pour ce dernier commentaire, je vais commencer par la fin…

    «ne vous imaginez pas que c’est parce que vous m’avez convaincu»

    N’ayez crainte, l’idée de vous convaincre ne m’a jamais traversé l’esprit et cela n’a jamais été mon objectif ! J’ai déjà écris ailleurs sur ce blogue : «je ne crois pas (…) que des arguments puissent faire changer d’idée quelqu’un de convaincu. Notre point de vue dépend beaucoup plus de nos valeurs, de nos perceptions et de nos aversions. Les arguments nous aident bien sûr à réfléchir sur la question et à mieux camper notre position (c’est pourquoi je participe à ce débat), mais ne peuvent que rarement parvenir à nous faire changer d’idée.»

    Je suis même surpris (et un peu flatté…) que vous disiez que certains de mes commentaires vous font réfléchir (sans ironie, ni sarcasme). J’écris aussi pour mieux organiser ma pensée, encourager les gens à se préoccuper d’économie (en espérant ne pas au contraire les en décourager…) et montrer qu’on peut avoir des connaissances assez solides en économie et être de gauche. Trop de gens se désintéressent de la question, car ils voient l’économie comme une discipline hautement technique et souvent synonyme de politique de droite. Il y a des aspects tehniques, c’est sûr, mais les mésententes entre les écoles de pensée économique sont rarement basées sur les aspects techniques, mais bien sur les valeurs. Et cela, tout le monde en a !

    Voici quelques bons sites québécois à visiter pour lire des auteurs de gauche en économie et, bien sûr, l’adresse du blogue de Paul Krugman :
    http://www.economieautrement.org/
    http://www.eve.coop/
    http://www.oikosblogue.coop/
    http://krugman.blogs.nytimes.com/

    Revenons au début…

    «Pour le coefficient de Gini vous effectuez un important raccourci intellectuel.»
    «Certes, le fossé entre les riches et les pauvres s’est accru, mais cette statistique n’a aucune valeur, car elle ne reflète pas la progression du niveau de vie des plus pauvres»

    C’est vrai que le coefficient de Gini ne montre qu’un agrandissement de l’écart entre les pauvres et les riches (c’est déjà beaucoup !). Mais, comme vous, le temps que j’investis à écrire ces textes est limité. Pour affirmer que «les riches s’enrichissent et les pauvres s’appauvrissent», je me basais sur une autre donnée, qui ressemble à celle vous avez utilisée, mais pour le Québec et le Canada et pour la période que j’ai mentionnée (depuis le début des années 1990).

    Vous, vous prenez des données américaines et choisissez une année de départ au milieu des trente glorieuses, époque où le fossé entre les pauvres et les riches a rétréci (et je ne peux croire que vous ne le sachiez pas). L’écart a commencé à se creuser sous Reagan et ses actions prises pour appliquer son slogan «Le gouvernement n’est pas la solution, le gouvernement est le problème». Pour les riches, sûrement, mais pas pour la majorité de la population… Lisez le livre de Krugman que Mme David présente dans sa vidéo, il parle abondamment de l’historique des inégalités de revenu aux États-Unis.

    Revenons au Québec et au Canada. Le revenu moyen familial du premier quintile (après transferts et avant impôt, car c’est de cela dont je parlais hier), est passé au Québec de 12 800 $ en 1989 (dernière année avant la récession) à 12 400 $ en 2006 (en $ de 2006), pendant que le revenu moyen du dernier quintile est passé de 86 300 $ à 99 100 $ (CANSIM 202-0701), une hausse de 15 %. Pour le Canada ? De 13 700 $ à 13 100 $ pour les uns, et de 98 700 $ à 119 300 $ pour les autres (+ 21 %). Bon, l’appauvrissement et l’enrichissement des plus pauvres peu varier selon le choix des années de départ et d’arrivée, mais dans tous les cas le dernier quintile est depuis plus de 25 ans le plus favorisé, et de très loin.

    De toute façon, le fond de mon argument demeurerait valide. Comme l’utilité marginale de la monnaie est plus élevée chez les pauvres, l’utilité totale (ou moyenne) de la société augmente moins vite quand les riches s’enrichissent à un rythme plus élevé que les pauvres, et augmente plus vite quand les pauvres s’enrichissent à un rythme plus élevé que les riches. Et cela, c’est sans parler de la compassion et des sentiments de justice et de solidarité envers nos concitoyens qui devraient toujours nous habiter.

    Citation de Keynes

    Keynes était un anglais et avait un humour…anglais. C’est évident que la partie de sa citation la plus connue («À long terme, nous serons tous morts») est une boutade (un sophisme pour vous). Toutefois, la partie que j’ai commentée est tout à fait pertinente et n’a rien d’un sophisme : attendre que l’équilibre se rétablisse grâce à la main invisible sans rien faire, c’est dire en pleine tempête de ne pas s’en faire et de ne rien faire parce qu’un jour il fera beau.

    Quant aux dangers du «courtermisme», je ne les nie pas. C’est pourquoi il faut bien choisir ses domaines d’intervention. Le devancement de travaux d’infrastructures est particulièrement pertinent, créant de la richesse à long terme et n’étant pas un type de dépenses récurrent. L’amélioration des prestations des stabilisateurs automatiques (assurance-emploi, aide sociale, etc.) permettent des interventions rapides et sont des dépenses qui diminuent d’elles-mêmes dès la reprise de l’emploi. Mais, je ne passerai pas en revue tous les investissements qui seraient pertinents. En plus, comme les taux d’intérêt sont très bas (ce qui ne s’est jamais vu lors des récessions précédentes), il sera facile et sans trop d’effets négatifs de les rehausser un peu advenant l’apparition d’une bulle ou d’une surchauffe. Disons que bien d’autres phénomènes m’inquiètent davantage que cela. En passant, Keynes n’a jamais fait de liste d’interventions à favoriser, considérant que chaque situation doit être analysée indépendamment et chaque mesure être adoptée en conséquence. Un sage, ce Keynes…

    «Il est difficile d’appauvrir quelqu’un qui n’a pas d’argent.»

    Bon. Je n’insisterai pas. Ce n’est pas votre meilleur argument. Comparer le Canada et le Québec à la Russie et à quelqu’un qui n’a pas d’argent… Passons. Avoir le temps, je m’amuserais bien à parler de notre supposée pauvreté par rapport au reste de l’Amérique du Nord (et de l’inadéquation du calcul de la parité du pouvoir d’achat qu’on utilise pour en arriver à cette conclusion), mais je ne l’ai pas…

    «Fannie May / Freddie Mac»

    Comme vous le dites, il s’agissait, avant la nationalisation, «d’organismes pseudo-gouvernementaux», en fait privés, qui ont agi … comme des organismes privés. Quant à votre prétention qu’on les obligeait à prêter à des insolvables, je vous ai déjà répondu (commentaire 17 de la page http://www.francoisedavid.com/2009/05/concretement-que-peut-on-faire). On ne les oblige pas à prêter à des insolvables, on leur interdit de faire de la discrimination basée sur le statut social.

    «nous allons assister à l’effondrement du dollar américain ou à une augmentation drastique du taux d’intérêt de la banque centrale américain…»

    Il y a tellement de facteurs à considérer à ce sujet (dont l’humeur des Chinois, l’avenir de ce dollar comme monnaie internationale, leurs déficits internationaux chroniques, etc.), que tout est possible, et ne dépend pas que des politiques mises en oeuvre pour contrer la récession (ils n’empruntent pas à l’étranger pour financer ces politiques, en passant). Que vos craintes se réalisent ou non, cela ne prouverait donc rien et ne changerait pas vos convictions, ni les miennes ! Disons que, pour le Québec, je m’inquiète davantage d’autres facteurs de long terme (quoi que vous en pensiez, je ne suis pas un «courtermiste»), qui sont actuellement occultés par l’urgence de la récession. J’allais dire que je pourrais développer une autre fois, mais. bon, cela se termine ici, semble-t-il…

    Maintenant que je sais que vous n’êtes pas Amir Khadir, je me demande bien qui vous pouvez bien être… Comme le débat est terminé, votre nom ne pourra pas influencer notre appréciation de vos idées, alors vous n’avez plus de raison de le cacher… Bravo à Anne-Marie pour son sens de la nétiquette, en cachant ce nom que j’aimerais bien voir… Je ne sais pas si elle aurait retiré mes commentaires si je les avais signés Darwin=Martin Masse…

  34. Anne-Marie
    Mercredi 1 juillet 2009 à 09 h 16

    @ D : Epic fail. De toute façon, on peut avoir plusieurs objectifs avec un seul et même acte, ou tout simplement que celui-ci ait plusieurs répercussions différentes…

  35. Marc Brault
    Lundi 6 juillet 2009 à 15 h 16

    .
    —————————————————————————-

    Marie-Josée Forget, le 24 juin 2009, au poste #15 de ce fil, a écrit :

    […] « Moi je lis les choses sérieuses en vacances!! parce que le reste du temps lire est pour moi une façon de décrocher, de me détendre. » […]

    —————————————————————————-

    J’ai un peu le même mode de fonctionnement. J’ai des livres que je lis en ville, (la majorité), mais pour les bouquins qui requièrent un effort de concentration, plus soutenu, ininterrompu, comme disons « Questions de Méthode » de Jean-Paul Sartre, ceux-là je les garde pour mes séjours estivaux dans un de ces petits villages, collés, collés sur la mer, le long de la côte gaspésienne. Les grands massifs mélancoliques de la Gaspésie, l’air salin, le grondement constant du roulement des vagues qui viennent s’étendre en discret crépitement sur la grève, ont toujours été, pour moi, l’atmosphère idéale pour ce genre d’exercice.

    —————————————————————————-

    Marie-Josée Forget, le 24 juin 2009, au poste #15 de ce fil, a écrit

    […] « Je vais régulièrement jeter un coup d’œil dans les lectures de mon chum qui lit beaucoup sur l’économie, les relations politiques et la sociologie. J’aime aussi emprunter des livres. Lire ce que ma famille, mes amis lisent, aiment. C’est une autre façon de les connaître. » […]

    —————————————————————————-

    Les livres qui ont marqué, perturbé, enthousiasmé mes ami(e)s et collègues, celles et ceux avec qui je partage des affinités électives, ont eu, et ont encore, une influence certaine sur mes choix de lectures. Ils ont régénéré, élargi, approfondi cette quête, d’UNE MEILLEURE INTELLIGENCE DE LÀ OÙ JE VIS, qui détermine mes questionnements, mes recherches, mes sujets d’études.

    Même si, par tempérament et formation, je prends au sérieux toute oeuvre qui participe au renouvellement de mon environnement culturel : autant le contenu du nouveau « Publi-sac », que le calendrier de la Caisse Pop, que « l’Indicateur des rues du grand Montréal » Lovell, que « L’ Évolution De La Théorie Du Conflit De Faible Intensité … Le Cas Du Honduras », (édit. C.É.P.É.S., UQÀM, Février 2001), d’Anne Duhamel, qu’un mini-comic de Kurt Beaulieu, que les Essais de Michel de Montaigne, que le « QUAND L’EXPERTISE DES EXCLU-E-S CONTRIBUE À LA CONSTRUCTION DES SAVOIRS », septembre 2001, de VIVIAN LABRIE ( http://www.pauvrete.qc.ca/article.php3?id_article=149# ), que …, il n’en demeure pas moins que lorsque je me retrouve dans une librairie, je tends à me diriger vers certains titres, auteurs, rayons plutôt que d’autres…

    Pour revenir, juste un instant, sur le sujet du billet, du 8 juin 2009, de Françoise David ; l’importance de soutenir LES LIBRAIRIES INDÉPENDANTES.

    L’apport des librairies indépendantes à la diffusion du livre d’ici est indéniable, même aujourd’hui ; qu’il s’agisse des librairies indépendantes généralistes, spécialisées, « ad hoc » (salon, festival, kermesse du livre d’ici).

    À titre d’exemple : LA BANDE DESSINÉE « expérimentale », « marginale », « underground » d’ici, (autrement dit, « La » bande dessinée QUÉBÉCOISE) a toujours été, et demeure, « le mouton noir » des organismes subventionneurs du domaine culturel. Pour aller à votre rencontre les bédéistes d’ici ont dû développer leur propre stratégie de distribution. Les librairies indépendantes, spécialisées, (comme la librairie « FICHTRE! »), en sont des maillons importants. Si aujourd’hui, on compte parmi les dix (10) auteurs canadiens les plus connus en Amérique du Nord, trois (3) bédéistes québécois :

    - JULIE DOUCET, ( http://www.bdquebec.qc.ca/auteurs/doucet/juliedoucet.htm ),

    - KURT BEAULIEU, ( http://www.bdquebec.qc.ca/forum/detail.php?forumid=21&id=1007&page=1 ),

    - MICHEL RABAGLIATI, ( http://www.bdquebec.qc.ca/auteurs/rabagliati/rabagliati.htm ),

    … c’est grâce à ces réseaux de distribution, « alternatifs », indépendants.

    .

  36. D
    Jeudi 16 juillet 2009 à 11 h 04

    @ Karl

    Vous avez bien raison, il faut tenir compte du rôle des prédateurs, mais il ne faudrait pas oublier le plus grand prédateur: l’État.

    Dans vos mots:
    `«La prédation est une relation où l’une des deux parties est en mesure d’imposer à l’autre une transaction sans contrepartie.» Et que fait le prédateur au juste? Il s’accapare un patrimoine non ou mal surveillé. Il réussit, en trompant et en contournant les règles légales, à s’approprier les biens, la fortune d’autrui.`

    Hum… s’approprier la fortune d’autrui… Qu’est-ce qui s’approprie 50% de votre fortune à chaque année?

  37. D
    Jeudi 16 juillet 2009 à 11 h 20

    Pour répondre à votre question Mme David, je lis Hayek, Bastiat, Friedman, Rothbard, etc. Des fois, lorsque j’entrevois l’avenir avec trop d’optimiste, je vais lire Keynes ou Krugman. Pour me divertir, j’aime bien les classiques français, Hugo, Dumas. Dans un autre style j’aime bien George Orwell, en particulier 1984 ;) Je lis aussi des livres sur la psychologie évolutive. En fait, je lis par mal n’importe quoi.

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