Abolition du registre des armes à feu: NON!
26 octobre 2011
Il n’y a rien d’autre à dire que: non et non au gouvernement Harper.
Après les portraits monarchiques, la nomination d’un juge unilingue anglophone, le renforcement des forces armées « royales » canadiennes, les coupes de subventions à des projets novateurs et progressistes (le Wapikoni mobile), voilà que ce gouvernement ultra-conservateur abolit le registre des armes à feu. Plus encore, il entend détruire les données accumulées depuis 15 ans. Un véritable scandale!
Il en aura coûté 2 milliards pour constituer le registre des armes à feu. Et Stephen Harper décrète que les données iront aux poubelles. Son objectif : empêcher les provinces de se donner leur propre registre. Mais de quoi je me mêle? On enregistre nos chiens, nos voitures, nos bateaux de pêche…et on refuserait d’enregistrer des armes?
J’en appelle ici aux féministes, à toutes les femmes québécoises et à ceux qui les aiment : il faut empêcher ce saccage. Exiger de nos députés fédéraux qu’ils et elles se battent sans relâche pour le maintien du registre et des données. Mais aussi contacter les députés-es du Québec pour que l’Assemblée nationale s’oppose unanimement au projet Harper. Envisager la création d’un registre québécois.
Je ne peux m’empêcher d’aller plus loin dans ma réflexion : comme j’aimerais que l’argent de nos impôts nous permette de vivre dans un Québec plus juste et plus vert plutôt que de financer toujours plus d’armes et de soldats! Si on décidait souverainement, au Québec, des politiques économiques, sociales et culturelles que nous voulons?
D’ici là, un travail nous attend : dire non haut et fort à Stephen Harper!
Françoise David
L’extrémisme religieux, c’est non!
17 octobre 2011
J’apprends qu’un dénommé Abdur Raheem Green viendrait à Montréal cette semaine pour donner une conférence et recruter de futurs islamistes. Ce monsieur défend le droit pour un mari de battre sa femme « pour la protéger du mal ». Je crois rêver!
Il y a quelque temps, le Canada expulsait Paola Ortiz, une mère de famille sans histoire, vers le Mexique sous de fallacieux prétextes. Et on accorderait à cet individu le droit d’entrer au Canada alors qu’il fait la promotion d’un acte criminel? Dans notre code criminel, il est interdit de battre qui que ce soit. La violence conjugale est sanctionnée par la loi.
Abdur Raheem Green ne doit pas venir à Montréal. Il n’est pas le bienvenu ici. Il faut que cela se sache!!!
Françoise David
Le ridicule ne tue pas, heureusement!
13 octobre 2011
On sait depuis hier que Métromédia Plus refuse qu’une affiche conçue par la troupe de théâtre Sibyllines soit placée dans le métro de Montréal. Ce qu’on voit sur cette affiche : deux femmes en tenue légère (mais oh combien décente!), l’une avec une cigarette à la main et l’autre tenant un verre d’alcool. L’affiche annonce la pièce « L’Opéra de quat’sous » de Bertold Bretch. Une pièce que j’ai vue. Remarquable d’actualité puisqu’il y est question, entre autres, de pouvoir et de corruption.
La représentante de Métromédia Plus indique, sous le couvert de l’anonymat (!!!) que « Rien d’offensant, de sexuel ne passe dans le métro ». Ah non? Et toutes ces pubs où l’on utilise allègrement le corps des femmes, ce n’est pas choquant?
Je m’insurge radicalement contre ces censeurs nouveau genre qui prétendent décider pour nous ce qui est offensant dans l’art et ce qui ne l’est pas. Et j’ai une petite question : la STM ne doit-elle pas convenir au préalable avec l’entreprise qui s’occupe de l’affichage du code d’éthique qui doit être appliqué? Où se cache la STM dans ce dossier?
Françoise David
Abolir les cégeps : une idée folle!
5 octobre 2011
La dernière trouvaille de François Legault : on pourrait abolir les cégeps. Pas tout de suite -monsieur Legault a d’autres priorités- mais à long terme. Il parle ici des programmes pré-universitaires. « Il y a un problème de drogue très important actuellement dans nos cegeps! » ajoute-t-il sans le début d’une démonstration. Dans la bouche d’un ancien ministre de l’éducation, voilà des déclarations surprenantes. C’est à se demander s’il a déjà mis les pieds dans des collèges publics.
Moi je l’ai fait. J’ai dû en visiter au moins une quarantaine dans toutes les régions du Québec. J’ai été émerveillée par les réussites de ces institutions inégalées et par leur rôle unique dans les communautés. Sait-on que, depuis la création des collèges publics, dans les années soixante, des centaines de milliers de jeunes y ont été diplômés et ont ensuite accédé aux études universitaires? Sait-on que leur taux de diplômation est actuellement de 71%, l’un des plus hauts au Canada? Réalise-t-on que les cegeps sont des phares socio-culturels dans de nombreuses régions, que l’on y trouve des galeries d’art, des ciné-clubs, des studios de radio, des groupes de solidarité internationale? Que leurs étudiants-es sont engagés dans les communautés au sein d’activités supervisées par les profs; que d’autres parcourent le monde dans des stages ou au cœur de voyages culturels; que des échanges sont réalisés entre étudiants-es des villes et des régions… On est bien loin ici du portrait caricatural de jeunes qui s’adonneraient massivement à la consommation de drogues.
Soyons clairs. Ceux qui rêvent d’abolir les cegeps n’ont qu’une idée en tête : ajouter une année supplémentaire au secondaire et une aussi à l’université. Or, le gouvernement Charest prévoit augmenter dramatiquement les droits de scolarité universitaires. Si l’on souscrit à la proposition Legault, bien des jeunes et des parents devront payer quatre années pour un bac universitaire au lieu de trois. La classe moyenne casque encore. Les riches s’en fichent.
Vous l’aurez compris, je ne suis pas d’accord. Je trouve la proposition de monsieur Legault frivole, non-fondée et dangereuse. Je propose de conserver les cegeps et de les considérer comme « patrimoine mondial de l’humanité ». C’est à moitié une blague car vraiment, pour moi, les collèges publics sont des joyaux à préserver.
Françoise David
Au coin de ma rue
4 octobre 2011
Ce soir, avec une vingtaine de voisines et voisins, j’ai participé à une rencontre inusitée. Notre conseiller municipal avait convoqué les résidents-es du coin à cette rencontre pour parler de la restauration de notre rue. Nous étions présents-es, femmes, hommes, enfants -et chiens- au coin de la rue, dehors, et nous avons causé un bon trois quart d’heure.
Quelle belle initiative! Elle a été saluée par tout le monde. Cette rencontre nouveau genre permet à des gens qui se croisent parfois sans se saluer, de commencer à se connaître. On émet des suggestions, on parle de nos préoccupations. Le conseiller écoute, prend des notes. On sent qu’il ne joue pas. Il écoute pour vrai. Une belle leçon de démocratie.
Depuis plusieurs années, je fais du porte à porte dans mon comté. J’organise des assemblées de cuisine, des soirées dans des cafés (ou des bars!), des brunches, 5 à 7 ou BarBQ… mais une simple rencontre au coin de la rue, je n’y aurais pas pensé. Voilà une façon simple et originale d’aller à la rencontre des gens.
À l’heure où tellement de citoyennes et de citoyens s’interrogent, à juste titre, sur la santé et l’intégrité de notre démocratie, il faut souligner les efforts de celles et ceux qui continuent de croire qu’ensemble, on peut imaginer des rues, des quartiers, villes et villages…et les rebâtir. Ensemble, on peut tout!
Françoise David
Monsieur Legault n’est pas dogmatique!*
24 septembre 2011
En visite à Bécancour où il rencontrait des gens d’affaires, François Legault a proposé, paraît-il, de cesser d’être dogmatiques face à l’exploitation des ressources naturelles.
Dogmatique : qui exprime une opinion de manière catégorique, péremptoire, autoritaire (le Petit Larousse).
Si je comprends bien monsieur Legault il serait dogmatique de poser des questions sérieuses sur le nucléaire, les gaz de schiste, le pétrole, etc. Je ne sais pas si le peuple japonais est du même avis… Ou la population de la Louisiane.
À mon avis, les véritables dogmatiques sont ceux qui nous racontent n’importe quoi pour arriver à leurs fins : creuser, forer, explorer, exploiter. Sans questionnement. Sans vision à long terme. Je parle des entreprises minières, gazières, pétrolifères, nucléaires, uranifères qui n’ont en tête que des profits rapides et se fichent de l’avenir social et écologique du Québec.
Je propose plutôt que nous réfléchissions collectivement à l’utilisation de nos ressources naturelles et énergétiques. À leur propriété. À la préservation d’un environnement sain. Aux retombées sociales et économiques de l’exploitation de ressources renouvelables, en éliminant le plus vite possible le recours à des énergies sales.
Je vous parle de sagesse, de précaution, d’un débat à poursuivre. Loin de la précipitation dans laquelle veulent nous entraîner trop de dirigeants économiques.
Françoise David
* Ce titre fait référence à une déclaration de François Legault, source: le site du98.5 FM montréal: http://www.985fm.ca/regional/nouvelles/legault-et-les-ressources-naturelles-arretons-97819.html
Faut-il pleurer, faut-il en rire ?
17 septembre 2011
Ce titre d’une vieille chanson de Jean Ferrat (je trahis mon âge) m’inspire aujourd’hui. Devant le scandale de la corruption qui gangrène la classe politique et les milieux d’affaires, surtout dans la construction, on a envie, au choix : de hurler, de dire « Je le savais », de rire cyniquement, de pleurer, de fermer télé et radio. Je propose autre chose. On sort du « chialage » habituel et on se mobilise. Écrire à son député, lui téléphoner, utiliser les médias sociaux pour s’exprimer et réclamer une enquête publique, voilà des manières efficaces de faire entendre sa voix.
Je suis plus fâchée encore quand je lis que le gouvernement Charest coupe 530 millions dans la santé et l’éducation. Il trouve de l’argent pour engraisser ses amis mais prive la population québécoise de services publics. Lamentable!
Je propose que nous exigions un temps d’arrêt, en plus de la commission d’enquête, sur les grands travaux routiers ou hydroélectriques non-urgents pour la sécurité de la population. Comment être certains, en effet, que ces travaux sont justifiés, que leurs coûts sont correctement évalués et qu’il n’y a pas d’argent (notre argent!!!) versé sous la table aux amis du régime? Un comité parlementaire devrait réexaminer les grands projets et veiller à ce que leur réalisation se fasse dans les règles de l’art. Pourquoi ne pas en profiter, d’ailleurs, pour poser deux ou trois questions sur la pertinence-même de projets comme le Plan Nord ou un échangeur Turcot qui ne fait pas assez de place au transport collectif?
Certains sur le web appellent à un rassemblement devant les bureaux de Jean Charest, rue Mc Gill à Montréal, le 24 septembre. C’est une bonne idée. Nous y serons. Pourquoi ne pas orchestrer d’autres rassemblements dans toutes les régions du Québec?
Un automne chaud québécois est-il possible? Ça s’est déjà vu. Je propose que, dignement, pacifiquement et avec détermination, nous disions haut et fort que nous n’en voulons plus de cette politique bien malade. Nous exigeons que nos politiciens-nes travaillent pour le bien commun. Pour nous tous, nous toutes. En toute intégrité.
Françoise David
Mes petits-enfants vivront-ils en français à Montréal?
10 septembre 2011
C’est la question que je me suis posée en lisant le communiqué écrit par l’Office québécois de la langue française. Oui si la proportion de francophones continue d’être au -desus de 40%. Difficilement, à mon humble avis, s’il fallait que ce nombre décroisse dramatiquement. S’il fallait, par exemple, que l’on retrouve seulement 10 ou 20% de Québécois-es parlant français à la maison, dans la Métropole, quel succès aurions-nous dans la mobilisation de tous les Montréalais-es pour que les échanges personnels, commerciaux, de travail…se passent en français? Je me le demande.
D’un autre côté: qu’est-ce qu’un francophone? Selon les études de l’OQLF, c’est une personne qui parle français à la maison. Mon collègue et ami Amir Khadir, qui parle farsi avec ses filles à la table du souper, ne serait donc pas, statistiquement parlant, un francophone. Même s’il travaille, achète, milite…en français. Et connaît probablement mieux que bien des « francophones » l’anthologie de la poésie québécoise. Voilà pourquoi les choses sont plus complexes qu’on ne le dit. Il y a probablement davantage de francophones comme Amir qu’on ne le croit.
Pour moi, pour Québec solidaire, la situation du français dans la grande région métropolitaine mérite que l’on s’y penche. J’aimerais bien lire des études sur la langue parlée au travail, dans les PME mais aussi dans les grosses entreprises. Je soupçonne que l’anglais a repris beaucoup de place depuis 20 ans, depuis que l’on vit plus activement à l’ère de la mondialisation. N’est-ce pas par là qu’il faudrait commencer si l’on veut que le français devienne la langue chérie de tous-tes les Québécois-es?
En avril dernier, Québec solidaire a fait connaître 28 propositions pour protéger la langue française et lui permettre de s’épanouir pleinement. Vous les trouvez en page d’accueil du site de QS. J’aimerais beaucoup connaître votre opinion sur ces propositions.
Françoise David
Une semaine en montagnes russes
1 septembre 2011
Lundi : « Madame David, que pensez-vous de l’idée d’États généraux de la souveraineté? » Heu… Je sors d’une fin de semaine de réflexion avec le Comité de coordination national de Québec solidaire et vraiment, ce projet n’était pas dans nos cartons. Qu’est-ce que j’en pense?
Opération de sauvetage du PQ? Tentative sincère d’instaurer un dialogue fructueux entre souverainistes? Pour moi et pour mes collègues une chose doit être claire : nous participerons à des états généraux s’ils sont organisés par une réelle coalition non-partisane et qu’ils permettent la participation de toutes les personnes inquiètes de l’avenir du Québec. On ne pourra pas en rester à la démarche souverainiste car bien d’autres questions inquiètent et mobilisent nos concitoyennes et concitoyens. D’ici une semaine nous ferons une proposition sur les États généraux au Conseil de la souveraineté.
Mardi : je lis dans les quotidiens de Montréal que François Legault veut réduire le nombre d’immigrants-es. Rien de neuf sous le soleil, le gouvernement libéral parle lui aussi de réduire le nombre des nouveaux arrivants. La Coalition pour l’avenir du Québec veut injecter davantage d’argent dans la francisation des nouveaux arrivants-es. Le directeur de la Table de concertation des organismes au service des personnes réfugiées et immigrantes répond à monsieur Legault que les classes existent…mais qu’il manque des étudiants-es. Il faut agir sur d’autres fronts : l’allocation donnée à ceux et celles qui suivent des cours de français, des places en garderie, des horaires adaptés aux femmes, etc…
Monsieur Legault propose d’injecter plus d’argent dans la culture, on est d’accord. Sur la langue, des mesures timides sont proposées mais pas plus de dents à la Charte de la langue française. Peu de mesures concrètes pour refranciser les milieux de travail, là où se joue pourtant l’avenir du français au Québec. Décevant, encore une fois.
Mercredi, c’est sérieux : on manque de secrétaires médicales, donc, les patients-es n’arrivent pas à avoir les résultats de tests radiologiques. Je sais que l’on manque aussi d’infirmières dans les salles d’opération des hôpitaux, ce qui retarde des opérations et angoisse terriblement les patients en attente d’une chirurgie. On a besoin de spécialistes dans les écoles pour les enfants en difficulté.
Pourquoi ces pénuries? Comment se fait-il que les jeunes professionnels-les n’aient plus envie de travailler dans les services publics? Pourquoi entrent-ils au privé? Ne serait-il pas temps que nous nous posions collectivement ces questions et que nous réagissions en valorisant les services publics et les personnes qui y travaillent?
Aujourd’hui : Claude Robinson ira en Cour suprême défendre son droit à une justice véritable. Je lève mon chapeau à ce monsieur dont la bataille est quasi-héroïque. Il ne faut pas le laisser seul. Monsieur Robinson, c’est à quelle adresse pour les dons?
Françoise David
De retour d’Ottawa
25 août 2011
Aujourd’hui, avec Amir Khadir, j’ai fait la route vers Ottawa car je tenais à saluer une dernière fois Jack Layton. Nous nous sommes recueillis quelques secondes devant son cercueil. Nous avons rencontré des membres de la députation néo-démocrate. Puis avons écouté en silence la cérémonie du départ aux côtés de plusieurs centaines de personnes. Lorsque la caravane de voitures est passée devant moi, je n’ai pu retenir mes larmes. Je ressentais comme jamais auparavant la perte d’un politicien différent. Il nous quittait pour vrai.
Il y a des gens qui m’inspirent. Gil Courtemanche était de ceux-là. Avant lui, Madeleine Parent et Léa Roback. Beaucoup plus jeune, l’abbé Pierre, le héros de ma mère. Et puis Claire Bonenfant qui fut présidente du Conseil du statut de la femme. Aujourd’hui je pleure le départ prématuré de Jack Layton, un homme que l’on ne pouvait s’empêcher d’aimer et d’estimer.
J’ai eu mes désaccords avec lui. L’automne dernier, j’ai eu très peur que le projet de loi pour éliminer le registre des armes à feu soit adopté à cause des hésitations du NPD. Mais j’ai respecté infiniment l’homme courageux, persévérant, optimiste, fier de ses convictions. Il n’a jamais perdu espoir en la capacité de ses concitoyens-nes d’avancer, de se mobiliser, de changer le monde. Pour cela surtout il va me manquer.
Assise ce soir sur mon balcon, je vois des familles entières s’amuser dans notre ruelle verte. Un beau projet collectif. Demain soir, commence une rencontre importante de la direction de Québec solidaire. Nous adoptons notre plan de travail pour l’année. D’autres combats nous attendent. Et toujours l’espoir de convaincre qu’il faut préférer l’égalité à l’injustice, l’ouverture à l’intolérance, la solidarité à l’individualisme.
Merci monsieur Layton.
Françoise David