Ce matin dans la Presse, Vincent Marissal y va d’une remarque assassine sur la performance de Québec solidaire lors de l’élection partielle dans Rousseau. Selon lui, QS démontre une fois de plus son incapacité à émerger ailleurs que dans un très petit périmètre du centre-ville de Montréal (Rachel, Jean-Talon, St-Laurent, Papineau). Tout cela parce que notre candidat, François Lépine, a obtenu 4.5% du vote dans Rousseau, au nord de Montréal.

Dissipons donc quelques mythes et invitons monsieur Marissal à élargir son périmètre. Voici les résultats de quelques candidates et candidats montréalais en 2008 :

Françoise David, 32% dans Gouin;

Manon Massé, 15% dans Ste-Marie, St-Jacques;

Serge Mongeau, 13% dans Hochelaga-Maisonneuve.

Ruba Ghazal, 13% dans Laurier-Dorion;

May Chiu, 11% dans Outremont;

François Saillant, 8% dans Rosemont;

Dans Gouin, QS est arrivé deuxième et dans les autres, troisième. Le périmètre montréalais où Québec solidaire commence donc à s’implanter solidement devrait donc être : Notre-Dame, Crémazie, Côte des Neiges et Lacordaire. On est loin du seul Plateau!

D’autre part, monsieur Marissal oublie les résultats prometteurs d’autres candidats-es, par exemple :

Bill Clennett, 9% dans Hull

Serge Roy, 8% dans Taschereau, à Québec

France Caouette, 6% dans Rouyn-Noranda

Christian Bibeau, 6% dans Sherbrooke.

Par ailleurs, le résultat de François Lépine dans Rousseau est tout à fait honorable compte tenu du contexte : une petite équipe QS, un comté très péquiste, une diminution spectaculaire du nombre de votants (30%). François a maintenu son score de 2008 en chiffres absolus (contrairement à Nicolas Marceau qui a 9000 votes de moins que François Legault) et il a augmenté son pourcentage, passant de 2.5% à 4.5%.

Est-ce à dire que QS doit avoir une attitude triomphaliste? Pas le moins du monde. Nous sommes conscients du travail à faire pour transformer la sympathie indéniable que nous suscitons en votes. Le travail d’Amir à l’Assemblée nationale est remarqué par un nombre grandissant de nos concitoyennes et concitoyens et par des chroniqueurs politiques chevronnés. L’enracinement de QS dans plusieurs communautés et milieux sociaux est de plus en plus palpable. Il faut simplement continuer avec patience et persévérance à parler, agir, convaincre qu’un autre Québec est vraiment possible!

Françoise David

Pendant que les yeux des médias étaient tournés vers Ottawa où on s’attendait à un déclenchement rapide des élections fédérales, pour la première fois cette année, les députés du Québec rentraient à l’Assemblée nationale aussi tôt que le 15 septembre. Et Québec solidaire annonçait son congrès d’orientation les 20, 21 et 22 novembre.

Comment ça va à Québec solidaire ? Pas mal du tout, merci. Nous nous maintenons à 5000 membres. C’est bien même si nous aimerions en compter beaucoup plus parmi tous ces gens qui nous disent : »Beau travail, ne lâchez pas ! » On dirait qu’il est difficile, de nos jours, de passer de l’appui à un parti politique à l’adhésion entière. Découragement devant ce qui s’est passé avec d’autres partis dans lesquels on avait cru ?

Nos membres sont regroupés pour la plupart au sein de 60 associations locales. Celles-ci travaillent dans leur comté pour faire connaître Québec solidaire. Ces temps-ci, elles préparent des assemblées de discussion en préparation de notre tout premier congrès dans la démarche d’élaboration d’un programme pour QS. La différence entre un programme et les plate-forme électorales que nous avons adoptées jusqu’ici ? Une plate-forme fait des propositions circonscrites dans le temps. C’est pour ici et maintenant. Un programme développe une vision à plus long terme sur de grands pans de la vie en société.

Sur quoi portera le congrès ? Sur la question nationale, l’intégration des personnes immigrantes et le choix de nos institutions démocratiques. Un gros menu !!! Nous voulons en effet qualifier le projet souverainiste que nous portons, nous entendre sur des stratégies, raffiner les liens avec notre projet de société, débattre de laïcité, de mode de scrutin. Les membres de QS y sont invités mais aussi toute personne qui veut venir débattre de ces sujets.

Vous vous doutez bien qu’outre ce gros événement, nous serons actifs sur la scène publique. Déjà Amir Khadir a marqué à sa façon sa rentrée parlementaire en dévoilant l’utilisation de ses budgets de député, une demande de la Tribune de la presse. Il a invité tous ses collègues à en faire autant dans une optique de transparence. Il semble que le PQ n’y serait plus opposé, tiens donc ! Amir a bien l’intention d’intervenir aussi sur les projets de loi qui sont sur la table, dont certains impliquent lourdement la fondation Chagnon. Il reviendra sur les minières pour exiger une refonte de la loi afin que le peuple québécois profite de cette ressource et non seulement les multinationales. Il fera partie des discussions afin que l’Assemblée nationale se dote d’un véritable code d’éthique.

Beaucoup de pain sur la planche, comme d’habitude pour Amir, pour moi, pour tous-tes les membres et associations de Québec solidaire. Nous tenons bon car nous sommes portés par toutes les personnes qui nous demandent d’être là pour parler au nom des laissés pour compte, des régions malmenées par la crise, des travailleuses et travailleurs précaires, des personnes immigrantes sans emploi, etc. Parler inlassablement d’une vision écologiste et juste de l’avenir du Québec.

Serez-vous des nôtres ?

Françoise David

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