C’est la question que je me suis posée en lisant le communiqué écrit par l’Office québécois de la langue française. Oui si la proportion de francophones continue d’être au -desus de 40%. Difficilement, à mon humble avis, s’il fallait que ce nombre décroisse dramatiquement. S’il fallait, par exemple, que l’on retrouve seulement 10 ou 20% de Québécois-es parlant français à la maison, dans la Métropole, quel succès aurions-nous dans la mobilisation de tous les Montréalais-es pour que les échanges personnels, commerciaux, de travail…se passent en français? Je me le demande.

D’un autre côté: qu’est-ce qu’un francophone? Selon les études de l’OQLF, c’est une personne qui parle français à la maison. Mon collègue et ami Amir Khadir, qui parle farsi avec ses filles à la table du souper, ne serait donc pas, statistiquement parlant, un francophone. Même s’il travaille, achète, milite…en français. Et connaît probablement mieux que bien des « francophones » l’anthologie de la poésie québécoise. Voilà pourquoi les choses sont plus complexes qu’on ne le dit. Il y a probablement davantage de francophones comme Amir qu’on ne le croit.

Pour moi, pour Québec solidaire, la situation du français dans la grande région métropolitaine mérite que l’on s’y penche. J’aimerais bien lire des études sur la langue parlée au travail, dans les PME mais aussi dans les grosses entreprises. Je soupçonne que l’anglais a repris beaucoup de place depuis 20 ans, depuis que l’on vit plus activement à l’ère de la mondialisation. N’est-ce pas par là qu’il faudrait commencer si l’on veut que le français devienne la langue chérie de tous-tes les Québécois-es?

En avril dernier, Québec solidaire a fait connaître 28 propositions pour protéger la langue française et lui permettre de s’épanouir pleinement. Vous les trouvez en page d’accueil du site de QS. J’aimerais beaucoup connaître votre opinion sur ces propositions.

Françoise David

Votre point de vue (11 commentaires)

  1. Michel Monette
    Samedi 10 septembre 2011 à 17 h 57

    Je vis à Québec mais je vais régulièrement à Montréal pour le travail (2 à 3 fois par mois entre octobre et mai). Je n’ai curieusement pas l’impression que la Métropole s’anglicise. Peut-être est-ce une fausse impression ? Je pense aussi à tous ces «enfants de la Loi 101» qui n’auraient pas parlé français n’eut été de cette Loi. J’avoue avoir de la difficulté à croire à la gravité de la situation. Peut-être suis-je naïf?

  2. claude charest
    Dimanche 11 septembre 2011 à 07 h 28

    Bonjour,

    Hier en PM je reçois un coup de fil. Une personne me parle en anglais, je réponds : « umummuumummm.. » pour me moquer et je dis « je ne comprends pas l’anglais ». Et devinez qui m’appelait ? Statistique Canada. Et je demeure à Sept-Iles donc francophone à 98%. La personne a passée à un français très correct mais elle voulait que je réponde à des questions sur la Santé. Oh mais j’ai dit j’ai répondu au questionnaire de base obligatoire et c’est terminé pour moi. J’ai dit que la Santé est dans un état pitoyable, que je n’ai plus de médecins de famille et que j’ai dü porter plaine contre une neurologue de l’hopital pour être respecté. Alors que Stat. Can ne vienne pas se moquer de moi par des « études bidons qui ne servent qu’à mieux écraser la population ». Bye ! Tout cela pour dire que oui le français recule et Montréal risque de devenir une ile anglophone très bientôt avec des ilots francophones. Faut redéfinir l’immigration au Québec et « obliger » les immigrants à demeurer en régions pour une intégration. En plus de renforcer la loi 101 pour les commerces, l’affichage et les lieux de travail.

  3. Jean-Luc Autret
    Dimanche 11 septembre 2011 à 11 h 58

    Je suis vraiment déçu de votre discours Mme David.

    Vous nous parlez de l’importance de parler le français à la maison, l’exemple de M. Khadir est très instructif, par contre vous souhaitez des mesures pour plus de français dans les milieux de travail.

    Vos désirs sont contradictoires. Pouvez-vous me dire où et quand on apprend une langue ? Il me semble que ça prend pas beaucoup de jugement pour savoir que c’est à la maison et/ou à l’école.

    Très très peu de gens vont apprendre une langue au travail, la raison en est évidente, l’employeur choisira des employés qui parlent la langue utilisée sur place !!!

    Pourquoi vous ne proposez pas plus de cours de francisation pour les immigrants et surtout un nivellement par le haut de l’enseignement du français dans tout les niveaux scolaires.

    Personnellement, je suis bien plus inquiet de l’état de notre français quand je lis des nouvelles comme l’abolition de la limite d’échecs à l’examen de français pour enseigner au primaire et au secondaire.

    http://www.cyberpresse.ca/le-soleil/actualites/education/201108/30/01-4430264-abolition-de-la-limite-dechecs-a-lexamen-de-francais-line-beauchamp-satisfaite.php

    Nous sommes nos propres fossoyeurs lorsque les futurs profs doivent reprendre plus de 4 fois un examen de français pour obtenir leur permis d’enseigner.

    Pourquoi ne pas proposer la même mesure au primaire et au secondaire. Des examens de reprise illimités, c’est une bonne façon pour que tous le monde réussissent à apprendre un examen par coeur !!!

    Concernant les menaces de disparition du français, il me fait plaisir de vous souligner qu’il y a 177 ans, la situation du français est aborder dans la résolution no 52 des 92 résolutions de l’Assemblée législative du Bas-Canada attribuées à Louis-Joseph Papineau.

    « …la majorité des habitants du pays n’est nullement disposée à répudier aucun des avantages qu’elle tire de son origine et de sa descendance de la nation français… »

    http://fr.wikisource.org/wiki/Les_92_r%C3%A9solutions_de_l%27Assembl%C3%A9e_l%C3%A9gislative_du_Bas-Canada

    Faudrait peut-être décrocher un peu du discours de peur. Après plus de 400 ans, le Québec a démontré assez souvent dans son histoire son intérêt pour maintenir l’usage du français.

  4. the Ubbergeek
    Dimanche 11 septembre 2011 à 21 h 51

    « Redéfinir » l’immigration? dangereux concept.

    Choisir les ‘convenables’? ca fais…

    Non.

  5. Studioc1c4
    Dimanche 11 septembre 2011 à 22 h 51

    Pourquoi ne pas se pencher sur la question de l’alphabétisation? Combien de québécois ne parlent pas bien français, combien se foutent carrément de leur langue. Pourquoi ne pas revoir le système d’éducation et de garder nos décrocheurs, donner le goût aux jeunes d’entretenir le français? Pourquoi ne pas lire davantage? Faisons davantage d’enfants! Oui Canada ouvre des programmes pour peupler le Québec, et ces programmes à quoi ressemblent-ils? Y a-t-il un plan dont l’objectif nous est caché? Ça me fait peur ces statistiques!
    Enfin merci pour l’info. Trouvons des solutions!

  6. claude charest
    Lundi 12 septembre 2011 à 06 h 35

    Ubbergeek (qui c’est ça?),

    Que fait l.État canadien et Québécois tu penses avec les dangereux concepts d’immigration ? Ils choisissent qui ils veulent, les convenables comme tu dis, selon les besoins des capitalistes ! Ceux qui ne choisissent pas leurs immigrants sont les pays qui accueillent les milliers de réfugiés ! Vouloir des immigrants est un « choix » pour un pays. Il pourrait n’avoir presque pas d’immigration ici, par choix. Mais les capitalistes du Canada ont besoin de « main-d’oeuvre ». ils le disent à tout bout de champ. MAIS UNE MAIN-D’OEUVRE DOCILE, MANIPULABLE, FRAGILE. D’où le choix des immigrants. Cette immigration est aussi à mon avis un « vol des cerveaux et de citoyens » des autres nations parce que ces nations sont opprimées par nous le Canada et le Québec inclus par l’OTAN, le FMI…..). Par exemple Cuba n’a pas d’immigration.
    Le concept dangereux est celui de les parquer tous à Montréal dans des ghettos d’immigrants et de leur dire : ici c’est comme chez vous mais avec la « démocratie » en plus. Les Italophones au début des années 60 réclamaient le droit d’envoyer leurs enfants à l’école anglaise, d’où manifs et lois pour protéger le français.

  7. claude charest
    Lundi 12 septembre 2011 à 07 h 33

    En 2010, l’Alaska a accueilli 3740 immigrants. L’Arkansas (2684), le District de Columbia (2897), Hawai (7037), le Maine (1349), le Mississipi (1,709), le Montana (553), le New Hamphire (2483), le Dakota du Nord (843), le Dakota du Sud (1271), le Vermont (792) le Montana (553), le Wyoming (429).
    Le Québec? 54,000
    Le Québec accueille plus d’immigrants que tous ces États réunis.

    http://www.dhs.gov/files/statistics/publications/L

  8. robert j
    Lundi 12 septembre 2011 à 07 h 41

    Mme David,

    Je viens de lire vos réponses au point de presse de l’OQLF et en électeur je voudrais être plus au courant des positions de Québec Solidaire sur la politique linguistique.

    D’abord je vous donne mes opinions personnelles:

    C’est intéressant de préserver le fait français au Québec car l’Amérique du Nord a besoin de la diversité qu’il lui apporte. Le reste du continent accepte l’anglais comme langue auxiliaire, sans oublier le rôle accru de l’Espagnol comme deuxième langue (et peut-être éventuellement du Mandarin). Le dynamique canado-américain d’intégration des immigrants a beaucoup de points positifs, notamment en ce qu’il permet une grande liberté à quiconque de garder sa langue maternelle tout en employant l’anglais comme auxiliaire (c’est ainsi qu’un chinois-américain peut communiquer avec un iranien à New York, par exemple, ce qui tout à fait remarquable et positif). Pourtant, le Québec est intéressant justement parce qu’il constitue une rare exception à ce modèle conforme partout ailleurs sur le continent.

    Mais le Québec est un petit peuple sur les marges géographiques et culturelles de cette grande civilisation américaine, et il ne peut aucunement se permettre de s’isoler. Une monoculture francophone dans un coin perdu de l’Amérique n’est pas ce qu’on veut. Montréal doit devenir une des grandes villes de l’immigration nord-américaine justement pour préserver le fait français. Il n’y a rien qui valoriserait plus le français en Amérique qu’un Québec plus pleinement société d’acceuil, c’est-à-dire un Montréal polyglotte, multi-éthnique où le français n’est pas qu’un vestige d’une colonisation semi-avortée mais la langue auxiliaire de plusieurs millions de gens de partout dans le monde. Que la proportion de « québécois de souche » reste à 50%, ou qu’il descende à 10% n’est pas important tant que le français québécois joue ce rôle d’auxiliaire à 90%! Enfin c’est mon rêve à moi.

    La préoccupation est donc justement la situation du français au travail et NON PAS le poids démographique de l’ethnie québécoise. Dire que le Québec ne doit pas accepter d’immigrants le positionne un peu comme l’Arizona. L’Amérique n’a pas besoin d’une autre région ethnocentrique et ignorante.

    Il me semble, si j’ai bien compris, que Québec Solidaire a un point de vue similaire sur l’immigration et le rôle de la langue française. Corrigez-moi si je me trompe.

  9. the Ubbergeek
    Lundi 12 septembre 2011 à 23 h 01

    je vais jetter un pavé dans la mare, mais on est juste une language nationale?

    Si les québecois un jour abandonne le français pour l,englais, par example, on ne serait plus québecois, plus une nation, plus de droit à l’indépendance?

    Regardez l’Irland.. le gouvernement a fais de TRÈS mauvais choix dans son plan de ‘revitalisation du Gaelique’… il y a MOINS de locuteurs qu,avant, même sous domination britanique.. mais le peuple irlandais demeure… distinct, unique…

  10. Françoise David
    Mardi 13 septembre 2011 à 11 h 01

    Bonjour robert j,

    merci de votre commentaire. Pour vous répondre, il faut d’abord savoir que Québec solidaire adoptera plusieurs positions sur la langue lors de son prochain congrès qui aura lieu en décembre.

    Pour l’heure, le parti a étayé 28 propositions lors du printemps dernier dont nous avons rappelé le contenu en fin de semaine, je vous invite à les lire:

    http://www.quebecsolidaire.net/actualite_nationale/etudes_publiees_par_loffice_quebecois_de_la_langue_francaise_qs_rappelle_ses_propositions_pour_promouvoir_le

    Vous remarquerez que nous insistons beaucoup sur la problématique des milieux de travail, enjeu majeur à notre sens.

    Merci,

    Cordialement,

    David Dubois
    Responsable des communications

  11. Françoise David
    Mardi 13 septembre 2011 à 12 h 11

    Bonjour Monsieur Autret,

    voici la réponse de Françoise David:

    Bonjour monsieur,

    Je partage votre inquiétude sur l’avenir du français au Québec. Bien sûr que la maison est un bon endroit pour apprendre le français. Je sais que plusieurs parents immigrants l’apprennent justement pour pouvoir suivre leurs enfants à l’école. Mais il faut aussi que toute la vie publique se passe en français. Dans les entreprises, les commerces, les services publics, etc. Et là, on a besoin de resserrer les règles. C’est ce que nous proposons à Québec solidaire. Allez voir en page d’accueil de notre site, nous avons 28 propositions pour protéger et défendre le français.

    Bien à vous

    Françoise David

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