Ces temps-ci, on lit et on entend que le Québec n’a pas d’argent et qu’il nous faudra bien nous serrer la ceinture.. Avis aux travailleuses du secteur public qui sont en négociation : les augmentations de salaires seront parcimonieuses. Avis aux contribuables québécois : de nouvelles taxes vous attendent de même que des augmentations de tarifs. Le ministre Bachand songe surtout à l’hydro-électricité.

Pendant ce temps, on peut lire dans les journaux que les banques font de bons profits et que les seules personnes à n’avoir aucun problème avec leurs fonds de pension sont justement…les dirigeants des banques! Les banques alimentaires, elles, crient famine.

Pendant ce temps aussi, le gouvernement Charest retire une subvention annoncée en octobre  (du jamais vu, il me semble!) aux entreprises d’économie sociale qui s’occupent de donner des services d’aide domestique aux aînés. Un scandale!

Bref, nous aurons un hiver torride. Très intense en débats et en décisions qui pèseront lourd dans nos vies. À Québec solidaire, on se prépare à intervenir vigoureusement pour défendre la justice sociale, le maintien des services publics et l’équité fiscale. Nous continuons aussi de réclamer une enquête publique sur la corruption gouvernementale et entrepreneuriale, celle-là même qui nous fait perdre collectivement de l’argent pendant qu’elle enrichit une minorité d’individus véreux.

Malgré tout, nous allons prendre quelques jours de congé, voir nos familles et amis-es, prendre l’air, fêter le nouvel an. Je nous souhaite une bonne année 2010, une année de solidarité dans l’action pour la justice et l’égalité!

Le temps gris d’aujourd’hui (jeudi) est en accord avec cette chronique qui veut rappeler un massacre encore douloureux pour nous toutes, pour nous tous, femmes et hommes du Québec. Le meurtre de 14 femmes, prémédité froidement, nous hante encore, suscite toujours interrogations et commentaires.

Ce serait si simple de dire qu’il s’agit uniquement de l’œuvre d’un fou. Cela a été répété abondamment, d’ailleurs. Perturbé gravement, en détresse, sans doute Marc Lépine portait son malheur comme un trop grand fardeau. Mais il n’y a pas que cela.

« J’haïs les féministes, » a-t-il dit et écrit. Pour lui, elles étaient responsables de ses difficultés. C’est pourquoi il a tué 14 jeunes femmes. N’y a-t-il dans ce geste que folie individuelle sans aucune portée sociale? Je ne le crois pas et je ne l’ai jamais cru.

La preuve, depuis 1989, des milliers de femmes québécoises ont été violentées et plusieurs tuées par un conjoint ou un ex-conjoint. Oui, malheureusement, il y a encore des hommes qui traitent leur conjointe comme si elle leur appartenait, comme si elle n’avait pas le droit d’être libre et autonome. Oui certains hommes croient, à l’instar de Marc Lépine, que les féministes sont à l’origine de tous leurs maux et de tous les maux sociaux au Québec. Voilà pourquoi il faut non seulement nous souvenir du massacre de Polytechnique mais aussi agir.

Agir, cela signifie dénoncer les atteintes aux droits des femmes. Refuser toutes les violences. Nous battre ensemble, hommes et femmes, pour un monde sans discrimination envers les femmes.

J’ai toujours été convaincue d’une autre chose : que l’immense majorité des hommes souhaite que leurs sœurs, leurs conjointes, leurs mères, leurs filles, vivent dans un monde qui respecte la dignité et l’intégrité des femmes. Voilà pourquoi je m’adresse ici à vous : serez-vous nombreux, en ce 6 décembre, à participer à la grande chaîne humaine qui se tiendra au square Émilie-Gamelin à 13 heures ?

Pour nous souvenir des 14 jeunes femmes de la Polytechnique, agissons!

bande_bas_de_page