Thèmes / Féminisme

J’ai connu Madeleine alors que je travaillais dans le mouvement des femmes. J’avais peu entendu parler d’elle. C’est pareil aujourd’hui. Peu de jeunes femmes et hommes connaissent cette extraordinaire syndicaliste et féministe, cette rassembleuse hors-pair. Serions-nous encore devant une remarquable oubliée de l’histoire du Québec?

Cet après-midi, nous sommes nombreuses et nombreux à vouloir dire notre amitié et notre admiration pour Madeleine Parent. Espérant que nos paroles résonnent partout, dans tous les milieux.

Madeleine était une féministe engagée aux côtés des plus mal prises, des exclues, des sans-voix : ouvrières, immigrantes, autochtones, femmes pauvres des villes et des régions.  Plusieurs l’ont dit : d’une voix douce, elle exprimait des réalités implacables. Sa parole sonnait juste et vrai, sans effet de toge. Son engagement venait du cœur et d’une analyse longuement méditée. Elle était notre sage, notre inspiratrice et nous l’aimions, tout simplement.

Elle nous a appris, à nous féministes du groupe majoritaire au Québec, que d’autres femmes, nées ailleurs ou Autochtones, n’avaient pas les mêmes chances, souffraient de multiples discriminations et exigeaient d’être entendues. D’avoir leur place au sein du mouvement des femmes et de la société québécoise. Elle a construit des passerelles entre féministes de toutes origines. Il ne faut pas l’oublier à un moment ou plusieurs s’attardent à la réalité des femmes immigrantes uniquement lorsqu’un voile fait son apparition. Madeleine n’aurait pas apprécié.

Nous avions des rencontres en soirée. Elle avait déjà 75 ans. Une fois la réunion terminée, elle repartait en métro, tout bonnement. Je lui disais : « On pourrait t’appeler un taxi ». Elle me répondait : « Pourquoi? Non! Je veux prendre le métro comme tout le monde! » C’était ça, Madeleine, une tête de mule et une grande dame!

Elle a été de tous les combats dans le mouvement des femmes des années 80 et 90. Participant aux grands événements qu’ont été la marche Du pain et des roses et la Marche mondiale des femmes en l’an 2000. En 2001, elle marchait contre le Sommet des Amériques. Infatigable!

Je garde d’elle un souvenir impérissable. Un jour, elle m’a dit : « Tu sais, il ne faut jamais se décourager. Dans les moments difficiles, il faut se rappeler que l’histoire est faite d’avancées et de reculs. Aujourd’hui, le temps est gris, demain il fera beau. » Elle avait tout vu, tout vécu. Elle avait donc  le droit de me dire cela. Je ne l’ai jamais oublié et j’avoue qu’à certains jours, cette parole résonne en moi, comme un baume réconfortant.

Ces derniers temps, je me suis demandé comment Madeleine aurait réagi devant des événements qui nous interpellent. Aurait-elle porté le carré rouge? Oui, certainement.  Aurait-elle eu envie de camper avec les indignés-es? Je n’en doute pas un instant.  Aurait-elle soutenu les femmes immigrantes qui veulent s’intégrer à la société québécoise tout en conservant leur identité? Je pense que oui. Se serait-elle insurgée contre le projet conservateur de porter l’âge de la retraite à 67 ans? Évidemment! Et elle aurait rappelé à ces messieurs combien cette mesure est discriminatoire envers les femmes qui  occupent trop souvent  des emplois mal-payés et tellement exigeants physiquement et mentalement.

Elle aurait pourfendu le plan Nord qui se développe malgré l’opposition de plusieurs communautés autochtones. Elle serait opposée à la privatisation des services publics qui repose souvent sur le travail gratuit ou sous-payé des femmes. Elle se serait tenue au premier rang des marches, blocages, occupations qui traduisent un ras-le-bol de plus en plus considérable dans la population.

Madeleine Parent ne choisissait pas les causes populaires, elle défendait les causes justes.

Avec vous, je veux la remercier. Lui dire qu’elle m’accompagne dans tous mes combats, qu’elle est présente dans les combats de toutes les femmes.

En terminant, je tiens à remercier les organisatrices de ce bel événement qui nous réunit et nous fait du bien. Merci aussi au Devoir qui a pris le temps de préparer un cahier spécial  en souvenir de Madeleine Parent, grande syndicaliste, grande féministe et tellement grande humaniste.

Merci à toutes celles et ceux qui poursuivent le rêve de Madeleine Parent : un monde plus juste, plus solidaire, plus égalitaire. Le monde du bien commun.

 

Françoise David

Ex-présidente Fédération des femmes du Québec

Porte-parole Québec solidaire

 

* Discours prononcé au Complexe funéraire Côte-des-Neiges, le 1er avril 2012


 

Chère Madeleine Parent,

Comme je t’ai aimée et admirée! À plus de 80 ans, lors de la Marche mondiale des femmes en l’an 2000,  tu luttais avec nous contre la pauvreté et les violences faites aux femmes. Tu n’avais rien perdu de ta fougue, de ta capacité à t’indigner bien avant que le mot soit à la mode. Ta voix de velours, loin des expressions tonitruantes d’un Michel Chartrand, n’en disait pas moins des mots redoutables : exploitation, aliénation, néolibéralisme. Mais aussi tu nous appelais inlassablement à l’unité des forces progressistes sans laquelle rien n’est possible. Tu fus solidaire de tous ceux et celles que les pouvoirs politiques et économiques négligent. Tu souhaitais l’indépendance du Québec mais refusait de tomber dans un  nationalisme étroit qui exclut.

Madeleine, tu m’as appris la persévérance car tu avais l’engagement têtu. Tant qu’il y avait une personne à aider, la journée n’était pas terminée.  Il y a des jours où ton souvenir m’habite et me fait du bien.

J’espère que tu ne t’ajouteras pas à la longue liste des femmes remarquables et oubliées d’une histoire qui n’a jamais fait la part belle aux femmes. Je souhaite que l’on parle de toi dans les écoles, que des jeunes femmes s’inspirent de ton parcours pour s’engager dans la transformation du monde.

Dimanche prochain, je marcherai aux côté des étudiantes et étudiants. En pensant à toi, fière combattante! Merci Madeleine, pour tout.

Françoise David

*Cette lettre est parue dans le Devoir du 13 mars 2012: http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/344864/lettres-lettre-a-une-femme-remarquable

Au terme de quatre soirées-rencontres avec des centaines de gens de mon comté, je retiens leur  vibrant intérêt pour ce qu’on appelle souvent « la politique autrement » et pour des idées novatrices. Celles de Québec solidaire.

Ils et elles sont venus des quatre coins de la Petite-Patrie et de Rosemont. Le même scénario s’est répété à chaque fois : à 18.45 hrs, nous étions une demi-douzaine à nous demander si les gens seraient au rendez-vous. À 18.55 hrs, une petite foule  compacte cherchait, qui  une chaise, qui un tabouret ou plus prosaïquement, un café ou une bière. À 19.10 hrs, nous étions entre 40 et 70, souvent tassés comme des sardines  et la conversation commençait.

Certaines questions sont revenues à chaque rencontre : comment développer une économie prospère et en même temps écologique? Comment nous assurer que l’État québécois ait les moyens de redistribuer la richesse? Quelle est la position de Québec solidaire sur le plan Nord, la langue, l’éducation, la privatisation du système de santé, le mode de scrutin.

Ce qui m’a beaucoup frappée : les participants-es étaient souvent dans la trentaine.  Avides de nouvelles idées, d’espoir, de politiques porteuses de sens. Solidaires.

On a parlé  de souveraineté. Après tout, nous sommes dans Gouin, une circonscription qui a largement voté oui en 1995. La proposition de Québec solidaire de mettre en place une assemblée constituante élue au suffrage universel pour organiser les débats sur l’avenir du Québec,  produire un projet de constitution et soumettre le tout à un référendum, a séduit. Pourquoi? Parce que c’est mobilisant, rafraîchissant, dynamique. Parce que QS a confiance dans la capacité des citoyennes et citoyens de discuter d’un projet de société et de l’avenir du Québec. Confiance qu’une fois engagés dans une démarche collective, les Québécoises et les Québécois auront vraiment le goût du pays.

Évidemment, la question de la division du vote souverainiste a été soulevée. Normal. Nous en avons discuté franchement. Faut-il le rappeler : dans Gouin, une victoire souverainiste est assurée car ni la CAQ ni les Libéraux n’ont la moindre chance de l’emporter. Il s’agit donc pour les électrices et électeurs de ce comté de décider pour lequel des candidats souverainistes, en l’occurrence monsieur Girard et moi-même, ils voudront voter.

Le choix existe et nous en avons débattu. Pour des participants-es aux soirées, le PQ a « fait son temps », comme on dit. Certains-es n’en peuvent plus des positions changeantes de ce parti suivant les conjonctures : plus à droite quand l’ADQ est en avance, plus à gauche quand QS commence à être une menace pour le PQ dans certains comtés.

On regarde donc du côté de Québec solidaire. Un parti aux convictions solides. Les personnes que j’ai eu le bonheur de rencontrer étaient  curieuses et  intéressées par ce nouveau parti qu’elles apprivoisaient lentement…mais sûrement.

Elles et ils sont de plus en plus nombreux à appuyer un parti à la fois souverainiste, écologiste, féministe et de gauche. Loin de les inquiéter, notre parti-pris pour les travailleurs-euses, les personnes  âgées, pauvres ou immigrantes, pour toute la classe moyenne,  sourit à nombre de personnes. Car de plus en plus de gens se sentent partie prenante du fameux 99% et sont scandalisés par l’arrogance des bien-nantis.

On m’a demandé, au cours d’une soirée, si j’avais l’intention de poursuivre ces rendez-vous citoyens  une fois élue. Ma réponse fut sans équivoque : oui! C’est entre autres cela, faire de la politique autrement : rendre des comptes à la population et la consulter sur les dossiers que l’on doit défendre à l’Assemblée nationale.

Je me sens nourrie par les questions et prises de position de toutes ces personnes de mon quartier qui sont venues discuter avec moi. Plusieurs ont donné leur nom pour être bénévoles lors de la campagne électorale.  Il y aura d’autres rendez-vous, c’est certain!

Merci à toutes celles et à tous ceux qui ont participé aux soirées-rencontres de février.  Merci au comité de coordination de QS-Gouin qui les a organisées.

Françoise David

Tout juste avant de me rendre distribuer des feuillets devant la SAQ Beaubien, je me réjouis de la semaine écoulée au Québec. Pour trois raisons :

-Ma soirée-rencontre au Détour bistro dans l’est de mon comté a rassemblé 60 personnes enthousiastes. Deux heures de pur bonheur à discuter, répondre à des questions pertinentes et réfléchies, vendre des livres (De colère et d’espoir) et recruter des bénévoles pour la prochaine campagne électorale. Prochaine soirée : lundi le 20 février au caffe Mille Gusti.

-Notre député, Amir Khadir est intervenu sur le thème des retraites à l’Assemblée nationale. Il a proposé une motion exigeant du gouvernement fédéral un changement à la loi sur les faillites pour que les caisses de retraite des travailleurs-euses soient considérées comme premières créancières. Cette motion a été votée à l’unanimité. Le lendemain, Amir a présenté la position de QS sur une retraite digne : un régime essentiellement public et mieux financé pour tout le monde. Je suis fière que nous nous portions ainsi à la défense de ceux et celles qui vieillissent souvent dans la pauvreté.

-Hier, le 17 février, des centaines de personnes, provenant de mouvements sociaux diversifiés ( groupes communautaires et féministes, associations étudiantes, syndicats) ont réussi à bloquer l’entrée de la Tout de la Bourse, haut-lieu symbolique du 1%. Les mouvements sociaux réclament de mettre fin aux tarifications abusives en santé, en éducation et pour l’électricité. Ils ont raison! Et à ceux et celles qui s’inquiètent d’une certaine radicalisation de l’action sociale, je répondrai ceci : lorsqu’un gouvernement se montre sourd et aveugle aux demandes des gens, il n’est pas étonnant que des mouvements cherchent d’autres façons de se faire entendre. Québec solidaire croit à une action sociale et politique revendicatrice et pacifique.

J’ai insisté dans « De colère et d’espoir » pour dire que nous avions plusieurs raisons d’espérer. L’action politique de gauche menée sans compromis par QS en est une. L’intérêt de plus en plus grand pour les propositions de QS en est une autre. Et la mobilisation de nombreux mouvements sociaux nous annonce un printemps chaud!

Françoise David

La lecture des premières pages de la Presse de ce matin lève le cœur. Depuis trente ans, près de 600 femmes autochtones ont disparu ou ont été assassinées au Canada. 68% des cas sont des meurtres dont la moitié demeurent irrésolus. Les familles autochtones dénoncent l’indifférence avec laquelle leurs plaintes sont accueillies par les corps policiers. Les médias n’en parlent à peu près jamais. Jusqu’à cet article d’Isabelle Hachey ce matin. Enfin!

Leur peine et leur frustration sont justifiées. Qui n’a entendu parler de la famille Shafia soupçonnée d’avoir commis un horrible crime d’honneur? Qui n’est pas au courant de la disparition tragique des Natasha Cournoyer, Diane Grégoire ou Julie Surprenant?

Ce traitement différencié nous rappelle nos préjugés et parfois notre intolérance devant les problèmes graves qui affligent les populations autochtones. On évoque souvent la drogue, les violences, l’alcool, lorsque l’on parle des autochtones. On parle beaucoup moins de la surpopulation dans des logements mal isolés et trop petits, du chômage, du désespoir des jeunes, des maladies persistantes comme la tuberculose. On oublie de se rappeler que le Québec s’est engagé à négocier d’égal à égal avec les nations autochtones un partage du territoire et des ressources… sans que rien n’avance.

Je reviens à ces femmes disparues et trop souvent abattues comme des animaux pris au piège. Cette tragédie se passe au Canada, le « plus meilleur pays au monde » dixit Jean Chrétien. Je propose que nous n’acceptions plus jamais que des femmes, d’où qu’elles viennent, soient victimes d’une violence machiste et à certains moments raciste.

Nous approchons de la date du 6 décembre qui nous rappelle de bien tristes souvenirs. Beaucoup de personnes se mobilisent en ce moment pour que le gouvernement du Québec établisse son propre registre des armes à feu. Appuyons la coalition polysesouvient.ca .

Et veillons à ce que nos sœurs, conjointes, mères, amies, vivent en paix dans un Québec qui doit reconnaître l’égalité des femmes non seulement dans les chartes des droits mais dans la vie de tous les jours.

Françoise David

Il n’y a rien d’autre à dire que: non et non au gouvernement Harper.

Après les portraits monarchiques, la nomination d’un juge unilingue anglophone, le renforcement des forces armées « royales » canadiennes, les coupes de subventions à des projets novateurs et progressistes (le Wapikoni mobile), voilà que ce gouvernement ultra-conservateur abolit le registre des armes à feu. Plus encore, il entend détruire les données accumulées depuis 15 ans. Un véritable scandale!

Il en aura coûté 2 milliards pour constituer le registre des armes à feu. Et Stephen Harper décrète que les données iront aux poubelles. Son objectif : empêcher les provinces de se donner leur propre registre. Mais de quoi je me mêle? On enregistre nos chiens, nos voitures, nos bateaux de pêche…et on refuserait d’enregistrer des armes?

J’en appelle ici aux féministes, à toutes les femmes québécoises et à ceux qui les aiment : il faut empêcher ce saccage. Exiger de nos députés fédéraux qu’ils et elles se battent sans relâche pour le maintien du registre et des données. Mais aussi contacter les députés-es du Québec pour que l’Assemblée nationale s’oppose unanimement au projet Harper. Envisager la création d’un registre québécois.

Je ne peux m’empêcher d’aller plus loin dans ma réflexion :  comme j’aimerais que l’argent de nos impôts nous permette de vivre dans un Québec plus juste et plus vert plutôt que de financer toujours plus d’armes et de soldats! Si on décidait souverainement, au Québec, des politiques économiques, sociales et culturelles que nous voulons?

D’ici là, un travail nous attend : dire non haut et fort à Stephen Harper!

 

Françoise David

J’apprends qu’un dénommé Abdur Raheem Green viendrait à Montréal cette semaine  pour donner une conférence et recruter de futurs islamistes. Ce monsieur défend le droit pour un mari de battre sa femme « pour la protéger du mal ». Je crois rêver!

Il y a quelque temps, le Canada  expulsait Paola Ortiz, une mère de famille sans histoire, vers le Mexique sous de fallacieux prétextes. Et on accorderait à cet individu le droit d’entrer au Canada alors qu’il fait la promotion d’un acte criminel? Dans notre code criminel, il est interdit de battre qui que ce soit. La violence conjugale est sanctionnée par la loi.

Abdur Raheem Green ne doit pas venir à Montréal. Il n’est pas le bienvenu ici. Il faut que cela se sache!!!

Françoise David

On sait depuis hier que Métromédia Plus refuse qu’une affiche conçue par la troupe de théâtre Sibyllines soit placée dans le métro de Montréal. Ce qu’on voit sur cette affiche : deux femmes en tenue légère (mais oh combien décente!), l’une avec une cigarette à la main et l’autre tenant un verre d’alcool. L’affiche annonce la pièce « L’Opéra de quat’sous » de Bertold Bretch. Une pièce que j’ai vue. Remarquable d’actualité puisqu’il y est question, entre autres, de pouvoir et de corruption.

La représentante de Métromédia Plus indique, sous le couvert de l’anonymat (!!!) que « Rien d’offensant, de sexuel ne passe dans le métro ».  Ah non? Et toutes ces pubs où l’on utilise allègrement le corps des femmes, ce n’est pas choquant?

Je m’insurge radicalement contre ces censeurs nouveau genre qui prétendent décider pour nous ce qui est offensant dans l’art et ce qui ne l’est pas. Et j’ai une petite question : la STM ne doit-elle pas convenir au préalable avec l’entreprise qui s’occupe de l’affichage  du code d’éthique qui doit être appliqué? Où se cache la STM dans ce dossier?

Françoise David

J’ouvre un journal ce matin et qu’est-ce que je lis? Pour la première fois depuis cinq ans, 15% des électrices et électeurs québécois indiquent vouloir voter pour Québec solidaire. Quel bonheur!

Bien sûr, il faudra voir si cette tendance se maintient comme le disait le célèbre présentateur de nouvelles. Mais d’ores et déjà je tiens à souligner ce que je pressentais depuis un bout de temps : il y a de plus en plus de personnes qui nous trouvent intéressants, audacieux, crédibles et porteurs de tous les espoirs. Ça me donne envie de travailler plus fort, d’aller encore davantage vers les gens, d’être présente dans leurs luttes et leurs préoccupations quotidiennes. Après une courte pause d’écriture…

Notre dernier congrès

Je suis fière du congrès qui vient de se dérouler à Québec solidaire. Nous faisions face à des défis importants: adopter en un temps record un nombre impressionnant de résolutions, rendre les travaux intelligibles à l’ensemble des délégués-es y compris ceux et celles qui venaient pour la première fois à un congrès, aboutir à des propositions  à la fois audacieuses et enracinées dans le terrain québécois.

Nous y sommes arrivés. Le congrès débouche sur la proposition d’une économie plurielle où le secteur public occupe une place importante de même que l’économie sociale et coopérative. Une grande avancée féministe : la reconnaissance que le travail souvent invisible des femmes, rémunéré ou non, fait partie intégrante de l’économie. Nous proposons aussi une économie décentralisée et plus démocratique où les pouvoirs sont partagés entre les travailleurs-euses, les communautés, les directions d’entreprise, et même des groupes d’usagers-ères ou de citoyens-nes. Des nationalisations? Oui, surtout dans le secteur énergétique. Mais en laissant de la place à des initiatives locales et régionales.

Plus encore : le congrès a reconnu des droits sociaux et syndicaux : interdiction de lock-out, légitimité de grèves politiques, diminution de la semaine de travail, augmentation importante du salaire minimum. Lorsque l’on accorde de l’importance au temps de vivre, de partager, d’aimer, dans un congrès politique…c’est que l’on est vraiment proches des besoins exprimés par nos concitoyens-nes.

Québec solidaire sort uni de ce congrès. Les uns-es et les autres ont dû faire des compromis. Personne n’a été marginalisé, contrairement au titre d’un journal, ce matin. Nous avons trouvé des solutions équilibrées aux désirs exprimés par les 350 délégués-es. Nous avons aplani des divergences en adoptant des propositions où une immense majorité de nos membres peuvent se retrouver à l’aise.

Bravo à toutes et tous, merci et au revoir!

 

Avant un congrès, je dors moins bien : comment va-t-il se dérouler? Pourrons-nous trouver les chemins qui nous rassembleront au-delà de nos divergences? Et chaque fois, je sors emballée de nos congrès et conseils nationaux, impressionnée par la sagesse collective qui s’en dégage.

Ce sera certainement le cas en fin de semaine alors que nous allons débattre d’économie, d’écologie et de travail. Gros sujets! Comment faire en sorte que l’économie soit au service des communautés et qu’elle respecte les droits des travailleuses et des travailleurs? Plus que cela : comment appliquer concrètement une vision féministe de l’économie, celle qui nous apprend que les millions d’heures passées à s’occuper des familles, du voisinage, de nos quartiers, villes et villages…doit être considérée dans l’économie comme un apport indispensable et chiffré.

Comment développer le Québec sans viser une croissance effrénée et à tout prix? Comment accomplir véritablement le nécessaire virage vert?

Qui doit être propriétaire des ressources énergétiques et naturelles au Québec? Comment les exploite-t-on et lesquelles développer?

Tout un menu, comme vous pouvez le voir! Nous attendons 400 délégués-es de toutes les régions du Québec. Les débats seront certainement très riches! J’ai hâte!

J’y reviens en début de semaine prochaine avec mon prochain blogue.

Françoise David

 

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