Dans Kamouraska-Témiscouata, soutenons Serge Proulx!
25 novembre 2010
Lundi prochain aura lieu l’élection partielle dans cette belle région du Québec. La candidate libérale, bien connue, est en danger car les gens sont pas mal tannés du gouvernement Charest. Le PQ et l’ADQ tentent d’arracher aux Libéraux ce comté qu’ils dirigent depuis 30 ans. Et Québec solidaire, avec le candidat Serge Proulx, travaille très fort pour se faire mieux connaître et susciter l’adhésion de la population.
Je suis allée dans la région en début de semaine. Des gens m’ont demandé : pourquoi voter pour Serge Proulx, le candidat de Québec solidaire? Je leur ai répondu : pour envoyer un message important, celui du besoin d’une alternative progressiste, novatrice, audacieuse, portée par un parti à l’intégrité sans faille. Plus concrètement, pour défendre une agriculture verte, des services publics accessibles à toutes et tous partout dans la région et davantage de pouvoirs pour les MRC et les municipalités.
Alors, le 29 novembre, s’il vous plaît, allez voter! Et votez pour le candidat solidaire qui représente le progrès social et un avenir écologique pour le Québec.
Françoise David
Les tomates vertes et la démocratie
19 novembre 2010
Depuis plus d’un mois, une dizaine de tomates vertes trônaient sur le bord de ma fenêtre de cuisine. Chaque jour, je guettais l’apparition de la couleur orange. Rien… Mais cette semaine, au moment où j’allais les foutre dans un ketchup, l’orange fait son apparition! Aujourd’hui, mes tomates sont mûres. Comme bien des Québécoises et des Québécois qui veulent maintenant un grand ménage à l’Assemblée nationale!
Ce qu’il en faut de patience, avant de réaliser un défi, de gagner une lutte, de changer la politique! En palpant mes tomates, je pensais à l’Assemblée nationale et à la fureur qui l’habite depuis quelque temps. Arrivera-t-on à obliger Jean Charest à démissionner ou à déclencher une enquête publique? Plus profondément, pourrons-nous modifier les règles du jeu afin de restaurer une véritable démocratie?
Il y a cette pétition qui nous signifie le ras-le-bol de milliers de Québécois-es. Mais ce ne sera pas suffisant pour aller au bout de nos rêves et de nos espoirs. Pour cela, il faudra un vaste mouvement citoyen, des mobilisations monstres, des changements véritables au mode de scrutin et au financement des partis politiques.
Si on commençait par se rendre à la manifestation du 23 novembre à Montréal? Ça se passe à midi devant le 500 boulevard René-Lévesque Ouest. D’autres manifs sont organisées dans plusieurs régions. Voyez le site de la Coalition contre les privatisations et les tarifications.
Si on s’y mettait?
Françoise David
Travailler sans salaire, c’est formidable, non?
12 novembre 2010
Voilà ce que veut imposer aux chômeuses et chômeurs anglais le gouvernement de droite: bénévolat obligatoire sous peine de coupures dans les allocations. Et pendant ce temps, les « corporate welfare bums » continuent d’engranger les profits sans se sentir le moins du monde responsables de la crise économique et des déficits gouvernementaux. Ça m’enrage!
En plus, ce gouvernement coupe dans les allocations logement aux personnes et familles pauvres. Le sinistre ministre anglais du Travail et des Pensions dit ceci (lu dans la Presse) :
« Pendant trop longtemps, les contribuables ont logé dans des quartiers chics des familles qui bénéficient de l’aide sociale ».
Et alors? Il faut absolument que les familles pauvres vivent dans des ghettos et dans des logements insalubres? On croit rêver…
Ce qui m’inquiète, c’est que ça va donner des idées à d’autres. On est tout le temps devant les mêmes préjugés : les pauvres le sont parce qu’ils sont paresseux. Ce sont des profiteurs, des tricheurs. Un bon coup de pied au derrière va régler la question. Au Québec aussi, certains pensent cela et ne se gênent pas pour le dire et l’écrire.
En ce moment, dans mon quartier, des organismes qui travaillent très fort à soutenir des femmes immigrantes dans une démarche d’insertion au travail se retrouvent devant des coupures gouvernementales. Le budget Bachand va faire des victimes, c’est certain. Quel illogisme et surtout quelle inhumanité! Pendant ce temps, les subventions, déductions d’impôt, congés de redevances… aux entreprises québécoises privent l’État de ressources pour lutter contre la pauvreté. Des « corporate welfare bums », je vous dis!
Vous en avez assez? Pourquoi ne pas le dire, l’écrire, marcher avec celles et ceux qui se battent pour un peu de justice? Le 23 novembre, tiens, avec la Coalition contre les tarifications et les privatisations. À midi devant le 500 René-Lévesque ouest (bureaux gouvernementaux).
Françoise David
Jugement Lola: une avancée féministe?
5 novembre 2010
J’ai réfléchi pas mal depuis le jugement Lola. La féministe en moi a hésité un peu : sommes-nous devant un jugement qui infantilise les femmes, celles qui ont choisi de vivre en union de fait ou bien leur donne-t-il enfin un peu de sécurité?
Le débat fait rage dans les médias. Des hommes et des femmes s’insurgent : les femmes sont désormais scolarisées, elles pratiquent divers métiers, elles savent ce qu’elles font en vivant en union libre, pourquoi chercher à leur assurer une pension alimentaire pour elles-mêmes? N’est-ce pas là un jugement archaïque qui ne tient pas compte des nouvelles réalités?
D’autres rappellent que beaucoup de femmes n’ont pas atteint l’égalité malgré des avancées indéniables. Elles gagnent encore environ 72% du revenu des hommes, sont majoritaires parmi les travailleurs-euses à temps partiel, sur appel, au salaire minimum. Au moins 20% des femmes avec des enfants en bas âge restent à la maison et s’en occupent à temps plein. La responsabilité des enfants, malgré une amélioration dans le partage des tâches domestiques, demeure largement féminine. Pourquoi ne pas reconnaître cela par une pension alimentaire en cas de séparation et assurer aux femmes un revenu décent?
Alors, on fait quoi?
Finalement, je pense que ce jugement a le mérite de poser à la société québécoise une couple de bonnes questions :
-Dans une union libre, les conjoints-es sont-ils ou elles responsables du bien-être de leur ex à vie? Est-ce que l’on doit poser la question de la même façon pour un couple qui vit ensemble depuis moins de 3 ou 5 ans que pour les gens qui vivent ensemble pendant 10 ou 20 ans?
-Lorsque nous débattons de cette question, devons-nous tenir compte de la présence d’enfants? Autrement dit, dans un couple vivant en union libre mais n’ayant pas d’enfants en commun, la responsabilité mutuelle doit-elle se poursuivre au-delà d’une rupture?
Je vis en union de fait depuis longtemps. Ce matin, je me suis demandé : me sentirais-je responsable de mon chum s’il arrivait (ce n’est pas du tout prévisible, rassurez-vous!) que l’on se sépare? Ma réponse est oui. Je ne pourrais supporter qu’il vive dans la précarité. On s’est toujours entraidé, le revenu de chacun-e d’entre nous ayant fluctué dans le temps, je ne puis imaginer que l’un ou l’autre vieillisse dans la pauvreté. Ai-je besoin d’une loi pour dicter ma conduite? Non.
Mais j’essaie de m’imaginer un couple qui vit comme moi en union libre depuis longtemps. Ils sont dans la soixantaine, ont eu des enfants qui sont maintenant autonomes. Arrive une séparation. Monsieur gagne un salaire vraiment plus élevé que madame (courant!) ou bien est un jeune retraité avec un bon fond de pension alors qu’elle n’en a pas. On accepterait qu’il la laisse tomber et qu’elle vieillisse dans la pauvreté?
Une autre situation bien plus courante que l’on pense. Un jeune couple dans la trentaine. Ils ont scolarisés tous les deux. Mais son revenu à lui est un tiers plus élevé qu’elle (courant encore une fois) car il travaille dans un domaine où les salaires sont élevés (informatique, plomberie, médecine, courtage, police, etc…). Elle est infirmière, intervenante communautaire, esthéticienne, vendeuse dans un centre d’achat, travailleuse sociale. Ils ont des enfants en bas âge et c’est elle qui reste à la maison quand un enfant est malade. Normal : elle perd moins d’argent quand elle s’absente du travail! Sans compter qu’elle travaille souvent moins de 40 heures par semaine.
Arrive une séparation. Elle recevra sans doute une pension alimentaire pour les enfants. Devrait-elle en recevoir une pour elle? Il me semble que cela se discute si l’on tient compte du fait qu’elle voudrait assurer à ses enfants un niveau de vie comparable à celui qu’ils ont lorsqu’ils sont chez leur père. On devrait aussi tenir compte des responsabilités qu’elle a assumées face à l’éducation des enfants.
Ma position est donc (finalement!) que le jugement Lola devrait amener le législateur québécois à soumettre à la consultation publique un projet de loi qui tienne compte de toutes les nouvelles réalités dans lesquelles vivent les couples d’aujourd’hui :
- Le fait, oui, que la plupart des femmes sont autonomes financièrement…mais avec des revenus bien moins élevés que les hommes dans beaucoup de cas. Y compris chez celles qui ont un diplôme d’études supérieures.
-Le fait que beaucoup de couples vivent en union libre et que la loi doit désormais en tenir compte. Ce n’est plus un phénomène marginal.
- Et finalement, le fait qu’il faut considérer la présence ou non d’enfants encore à la charge des parents, la durée de la relation et l’âge des personnes vivant en couple.
Je sens que nous n’avons pas fini d’en parler!!!
Bonne fin de semaine,
Françoise David