J’ouvre un journal ce matin et qu’est-ce que je lis? Pour la première fois depuis cinq ans, 15% des électrices et électeurs québécois indiquent vouloir voter pour Québec solidaire. Quel bonheur!

Bien sûr, il faudra voir si cette tendance se maintient comme le disait le célèbre présentateur de nouvelles. Mais d’ores et déjà je tiens à souligner ce que je pressentais depuis un bout de temps : il y a de plus en plus de personnes qui nous trouvent intéressants, audacieux, crédibles et porteurs de tous les espoirs. Ça me donne envie de travailler plus fort, d’aller encore davantage vers les gens, d’être présente dans leurs luttes et leurs préoccupations quotidiennes. Après une courte pause d’écriture…

Notre dernier congrès

Je suis fière du congrès qui vient de se dérouler à Québec solidaire. Nous faisions face à des défis importants: adopter en un temps record un nombre impressionnant de résolutions, rendre les travaux intelligibles à l’ensemble des délégués-es y compris ceux et celles qui venaient pour la première fois à un congrès, aboutir à des propositions  à la fois audacieuses et enracinées dans le terrain québécois.

Nous y sommes arrivés. Le congrès débouche sur la proposition d’une économie plurielle où le secteur public occupe une place importante de même que l’économie sociale et coopérative. Une grande avancée féministe : la reconnaissance que le travail souvent invisible des femmes, rémunéré ou non, fait partie intégrante de l’économie. Nous proposons aussi une économie décentralisée et plus démocratique où les pouvoirs sont partagés entre les travailleurs-euses, les communautés, les directions d’entreprise, et même des groupes d’usagers-ères ou de citoyens-nes. Des nationalisations? Oui, surtout dans le secteur énergétique. Mais en laissant de la place à des initiatives locales et régionales.

Plus encore : le congrès a reconnu des droits sociaux et syndicaux : interdiction de lock-out, légitimité de grèves politiques, diminution de la semaine de travail, augmentation importante du salaire minimum. Lorsque l’on accorde de l’importance au temps de vivre, de partager, d’aimer, dans un congrès politique…c’est que l’on est vraiment proches des besoins exprimés par nos concitoyens-nes.

Québec solidaire sort uni de ce congrès. Les uns-es et les autres ont dû faire des compromis. Personne n’a été marginalisé, contrairement au titre d’un journal, ce matin. Nous avons trouvé des solutions équilibrées aux désirs exprimés par les 350 délégués-es. Nous avons aplani des divergences en adoptant des propositions où une immense majorité de nos membres peuvent se retrouver à l’aise.

Bravo à toutes et tous, merci et au revoir!

 

Votre point de vue (105 commentaires)

  1. Jocelyn Roy
    Lundi 28 mars 2011 à 20 h 15

    Je te souhaite une belle pause et un bouquin à ton goût, qui nous donnera l’occasion de partager tout ce qui te trotte dans la tête.

    Au prochain congrès !

  2. Alexandre Leduc
    Lundi 28 mars 2011 à 23 h 26

    Si le livre est aussi bon que «Bien commun recherché», nous allons nous régaler!

  3. the Ubbergeek
    Mardi 29 mars 2011 à 00 h 19

    Il y a une nouvelle déconcertante de Le Devoir et cie…

    Il y aurait des ‘radicaux’ défaits au congrès….

    Je veut pas être méchant, mais il y a surement au moins un parti communiste au provincial, peut être que l’aile radicale y serait plus à l’aise….

    Le sac de SPQ-Libre au PQ était chien, mais on doit admettre il y avait une logique derrière cà… Faut définir clairement l’idéologie d’un parti…

    Réactions à chaud.

  4. Richard Langelier
    Jeudi 31 mars 2011 à 02 h 20

    Je n’ai pris connaissance de ce qui a été voté au congrès de Québec solidaire, que par l’article d’Antoine Robitaille dans Le Devoir (et des commentaires sur le site) et la conférence de presse de Françoise David et Amir Khadir.

    J’ai compris que la proposition « Fixer immédiatement le salaire minimum au seuil de faible revenu pour une personne qui travaille à temps plein puis l’amener à 50% au-dessus du seuil de faible revenu. Ce salaire minimum devant être par la suite indexé annuellement au coût de la vie » avait été adoptée.

    Tout d’abord, je suppose qu’il s’agit du seuil de faible revenu pour une personne seule habitant une ville canadienne de 500 000 habitants ou plus. Or, Statistiques-Canada définit ce seuil ainsi : « si une personne dépense plus de 55% de son revenu pour le logement, l’alimentation et l’habillement, elle est sous le seuil de faible revenu ». Stat-Can fixe des seuils pour une personne seule, 2 adultes, 1 enfant, 2 enfants… Il y a aussi des catégories : « habitant une ville canadienne de 500 000 habitants ou plus, 250 000, une région rurale ». La dernière fois que j’ai visité le site de Stat-Can, ce seuil pour une personne seule habitant une ville canadienne de 500 000 habitants ou plus était de l’ordre de 22 000 $ avant impôts et 10 000 $ pour une personne seule habitant une région rurale canadienne. À Edmonton, Calgary, Vancouver et Toronto, un appartement 2½ coûte généralement 800 voire 900$, par mois alors que dans un village, on peut se loger pour 250$. Il est tout de même bizarre qu’un parti indépendantiste choisisse ce critère comme point de départ. habitant une ville canadienne de 500 000 habitants ou plus [1]

    Lors de la conférence de presse, Françoise David a dit, en substance : « ça ne signifie pas que si Québec solidaire » était au pouvoir aujourd’hui, le salaire minimum passerait à 15,99$/l’heure immédiatement. [2] Cela se ferait sur une période d’une quinzaine d’années, par exemple. » Un de ses arguments était que ce sont majoritairement des femmes qui travaillent au salaire minimum. Il me semble plutôt qu’il faut se poser la question : « pourquoi tant de femmes n’ont-elles pas accès à des emplois de qualité? » et lutter contre ces barrières.

    Il n’y a aucun théorème ni expérience en laboratoire qui peut nous démontrer le niveau du salaire minimum. S’il y a consensus à un moment donné dans la société, ce sera un consensus à un moment précis de l’histoire d’une communauté. En ce moment, les règles du jeu sont celles-ci :
    - L’employeur n’a pas à donner un salaire différent à une personne seule, à une personne qui a des obligations familiales. C’est le rôle de la société de compléter avec des politiques familiales.
    - Un emploi qui exige un diplôme d’études secondaires, sans qualification professionnelle est rémunéré au salaire minimum, sauf s’il y a dangerosité.
    - Un emploi qui exige un diplôme d’études secondaires avec qualifications professionnelles (mécanicien, électricien, etc.) donne un meilleur salaire.
    - Un emploi qui exige un diplôme d’études collégiales avec qualifications professionnelles (infirmière, technicien de laboratoire) donne plus.
    - - Un emploi qui exige un diplôme d’études universitaires de niveau baccalauréat….

    Bien sûr, il est permis de considérer ces règles du jeu aberrantes, de vouloir faire table rase. Lorsque Françoise David écrira lors des prochains mois, je suppose qu’elle précisera sa pensée. En attendant, j’aimerais connaître l’opinion des congressistes qui ont voté pour cette proposition. Par respect pour notre modératrice, je m’engage à respecter la nétiquette implicite.

    [1] Mario Jodoin l’a écrit avant moi sur ce blogue, mais je l’avais exprimé sur des comités du mouvement Option citoyenne et sur la Commission Économie, fiscalité et lutte à la pauvreté de Québec solidaire. Pour les droits d’auteur, je suggère : « à chacun selon ses besoins, donc 90% pour moi ».
    [2] Donc 33 259, 20 $ par année pour une personne travaillant 40 heures par semaine.

  5. the Ubbergeek
    Jeudi 31 mars 2011 à 03 h 05

    Raymond Viger, le gars de La Quête(?) a réagis immédiatement à la rumeur du ‘salaire minimum à 16$/heure’, et il était pas content.

    http://raymondviger.wordpress.com/2011/03/28/amir-khadir-quebec-solidaire-salaire-minimum-16-programme-economie/

  6. Julien Beaupré
    Samedi 9 avril 2011 à 05 h 04

    Quelqu’un aurait-il un lien vers ce sondage?
    Merci et bonne journée!

  7. Mario Jodoin
    Samedi 9 avril 2011 à 19 h 44

    @ Julien Beaupré

    http://www.crop.ca/sondages/pdf/2011/117219evolutionpolitiquecrop_mars2011.pdf

    À noter en page 5 la quasi égalité des intentions de vote pour QS selon les régions…

  8. Richard Langelier
    Samedi 9 avril 2011 à 23 h 20

    Je note, à la page 2 : « La collecte de données en ligne s’est déroulée du 16 au 21 mars 2011 par le biais d’un panel web. Un total de 1 000 questionnaires ont été complétés. » […] Notons que compte tenu du caractère non probabiliste de l’échantillon, le calcul de la marge d’erreur ne s’applique pas. »

    Je ne suis pas spécialiste, mais il me semble qu’on est loin du hasard systématique.

    Je viens de visiter le site cité par the Ubbergeek au commentaire 5. Il est tout à fait normal qu’il y ait un délai entre un congrès et la publication des propositions adoptées avec concordances sur le site d’un parti. Cependant, lorsque les porte-parole d’un parti qui se dit favorable aux groupes communautaires tardent à répondre adéquatement aux interrogations de Raymond Viger au sujet du salaire minimum à 16$, il me semble qu’il y a un certain problème.

  9. Raymond Viger
    Dimanche 10 avril 2011 à 10 h 49

    Merci à Ubbergeek d’avoir soulevé mon billet qui questionnait la position de Québec solidaire sur la proposition d’un salaire minimum à 16$.

    Merci d’avoir mis un ? après avoir demandé si je travaillais pour le journal de rue La Quête à Montréal.

    Je m’implique pour l’organisme le Journal de la Rue qui publie un magazine provincial, Reflet de Société (500 000 lecteurs à travers le Québec) et blogueurs (100 000 visites par mois sur nos sites) et qui a créé un milieu de vie pour les jeunes marginalisés, le Café-Graffiti.

    Ça fait beaucoup de noms, mais nous sommes un organisme communautaire qui en fait beaucoup et tout ça sans subvention.

  10. Raymond Viger
    Dimanche 10 avril 2011 à 11 h 11

    Merci M. Langelier d’avoir souligné l’importance que les partis politiques prennent le temps d’expliquer leur position aux organismes communautaires.

    Notre organisme a créé 35 postes de travail temps plein et 144 jeunes utilisent nos services (la majorité en âge de voter). Cela se rajoute à nos 500 000 lecteurs de notre magazine Reflet de Société et nos 100 000 visites Internet mensuel.

    Comme Michelle Blanc l’avait souligné dans un face-à-face avec Pauline Marois à l’émission Tout le monde en parle, l’avenir politique appartient au parti qui saura s’impliquer et maîtriser les réseaux sociaux.

    Sur ce point, Québec solidaire est en avance sur les autres partis, autant provinciaux que fédéraux. Malgré tout, mes critiques ne sont ni virulents, ni méchantes. Je suis ouvert d’esprit et prêt à changer d’idée si on m’amène des arguments pour nourrir ma réflexion. Cela fait parti de la mission de notre organisme de se remettre en question à tous les jours et de faire pareil avec les acteurs influents de notre société.

    Le but de mes commentaires est de permettre aux politiciens de mieux comprendre et utiliser les médias sociaux. Déformation professionnelle puisque j’enseigne aux blogueurs et aux journalistes comment écrire un blogue pour être bien référencé par les moteurs de recherche.

    Vous avez parfaitement raison M. Langelier d’affirmer qu’il peut y avoir un délai entre la publication d’un blogue et les commentaires d’un politicien. Je ne m’attendais même pas à ce qu’un politicien ou un membre de son équipe vienne le faire. Sauf qu’à partir du moment que Christian Dubois se présentant comme le conseiller du député de Mercier, Amir Khadir commence à commenter, il a une responsabilité de continuer le débat et la réflexion.

    Et M. Dubois ne peut prétendre avoir manqué de temps pour le faire puisque nous avons échangé 11 Twitt privés dans lesquels M. Dubois mentionne que je lui ai manqué de respect, que je l’ai attaqué et qu’il n’a aucune envie de dialoguer sur un blogue dont l’auteur écrit des billets pour dénoncer ses commentateurs…

  11. Anne-Marie Provost
    Dimanche 10 avril 2011 à 11 h 28

    @Raymond Viger

    C’est vrai que le ton de votre billet était assez condescendant et « rentre-dedans » (comme je viens d’écrire sur votre blogue), et que ça peut donner envie de s’en éloigner plutôt que de se rapprocher.

    Il y a quelques temps, vous m’aviez vous-mêmes écrit un billet assez vitriolique parce qu’il n’y avait pas openID et la fonction pour rajouter son site web sur ce blogue. C’est en effet des lacunes qui méritaient d’être soulevées et j’ai procédé à des changements sur ce blogue, comme je le fais de temps en temps quand les gens me font des commentaires pertinents pour améliorer l’expérience des utilisateurs. Toutefois, je le fais même quand c’est un message privé, au sens où ce n’est pas vrai qu’on réagit toujours aux choses publiques qui menacent de ternir la réputation d’un parti.

  12. Raymond Viger
    Dimanche 10 avril 2011 à 12 h 46

    Bonjour Mme Provost.

    Je ne suis pas le seul internautes à ne pas comprendre pourquoi Québec solidaire ne vient pas terminer le débat et défendre sa vision d’un salaire minimum à 16$. Le vrai débat se situe sur ce débat et non pas sur l’humeur de M. Dubois.

    N’oublions pas qu’il y a 4 étapes au débat actuel qui, malheureusement, nous éloigne du vrai débat qui est le salaire minimum à 16$ proposé par Québec solidaire et dont j’aimerais bien qu’un jour on puisse y retourner.

    1ere étape: Après publication de mon questionnement sur la réalité du salaire minimum à 16$, votre représentant, M. Dubois, vient déposer son pamphlet publicitaire.

    2e étape: Je réponds très poliment à M. Dubois, tentant d’avoir des explications autres que son pamphlet publicitaire.

    3e étape: Après une semaine d’attente, toujours pas de nouvelles de ce cher M. Dubois. Mise en ligne d’un 2e billet invitant M. Dubois à finir le travail qu’il a commencé sur le salaire minimum à 16$. Puisqu’il ne suit pas les fils RSS des commentaires qu’ils laissent dans la blogosphère, il s’est au moins inscrit aux alertes Googles lorsqu’on mentionne Québec solidaire ou Amir Khadir.

    4e étape: 11 échanges complètement inutile en privé sur Twitter au lieu de revenir au débat principal qui est le salaire minimum à 16$. M. Dubois, au lieu de gérer la crise qu’il a créé a mis le feu aux poudres. J’ai fait une mise à jour sur ce billet soulignant que M. Dubois perd son temps à allumer des feux plutôt que de les éteindre et de tourner la situation à l’avantage de Québec solidaire.

    Si vous trouvez que le 4e étape est condescendante ou rentre-dedans, c’est la conséquence du manque d’expérience de M. Dubois dans les réseaux sociaux. Et ce n’est vraiment pas genre de faire du rentre-dedans pour le plaisir de le faire.

    Mon objectif n’est pas de savoir si M. Dubois est une âme trop sensible ou si je suis trop violent avec lui. Québec solidaire a débuté une réflexion sur mon blogue sur la réalité du salaire minimum à 16$. Québec solidaire a maintenant la responsabilité de terminer ce qu’il a débuté.

    Et ne vous inquiétez pas. Tant que Québec solidaire amènera des arguments concernant le salaire minimum à 16$, je serais ouvert à les entendre et à les débattre.

    Tant que nous resterons dans ce faux débat de comment utiliser les réseaux sociaux et les humeurs de tous et chacun, désolé pour Québec solidaire, mais vous ne faites que perdre des points et du temps.

    Je redonne le lien du texte où le vrai débat devrait se faire et j’invite quelqu’un de Québec solidaire à faire le débat autour du salaire minimum à 16$: http://raymondviger.wordpress.com/2011/03/28/amir-khadir-quebec-solidaire-salaire-minimum-16-programme-economie/

  13. Raymond Viger
    Dimanche 10 avril 2011 à 13 h 08

    Bonjour Mme Provost.

    J’ai vérifié le débat que nous avions effectivement eu il y a 2 ans. J’ai relu tous nos échanges. Je vous ai félicité et remercié pour l’ouverture d’esprit que vous aviez et le travail que vous faites. J’ai été gentil comme tout avec vous. Je ne vois vraiment pas où notre dialogue a été vitriolique.

    Les 45 échanges que nous avions eues avait permis à des blogueurs tels que Renart Léveillé, Jimmy St-Gelais, Lutopium, BAXT, Charles, Laurent et vous de discuter techniques d’écriture. Tout le monde en était sorti gagnant et personne n’avait élevé la voix.

    Puisque j’enseigne aux blogueurs et aux journalistes comment écrire un blogue pour être bien référencé, je vous avais invité à la formation pour vous aider dans votre travail sur les blogues. Je vous ai même offert gracieusement mon livre pour vous permettre d’avoir plus d’outils pour développer votre blogue et celui de Françoise David. Il n’y avait rien de méchant là-dedans. Et si vous avez le temps d’assister à ma formation, vous êtes toujours mon invitée.

    Si vous avez trouvé que j’ai été vitriolique quelque part dans les 45 échanges qui ont eues lieu sur ce texte, svp me le souligner.

    Pour vous permettre de relire nos échanges, je vous laisse le lien de notre débat: http://raymondviger.wordpress.com/2009/04/16/le-blogue-de-franoise-david-et-qubec-solidaire-proscrire/

  14. Richard Langelier
    Dimanche 10 avril 2011 à 14 h 05

    Je suis sans doute sénile puisque je ne connais rien à la quincaillerie des réseaux sociaux. J’ai aussi choisi de me retirer de Québec solidaire pour des raisons que j’ai écrites plusieurs fois sur ce blogue (la réalité interprétée par Léo-Paul Lauzon ou Trotski).

    Je devrais donc me taire et me contenter d’annuler mon vote jusqu’à la fin de mes jours, d’autant plus que je suis résident de Mercier. Il appert cependant que je suis sensible aux problèmes de pauvreté et d’exclusion sociale. Cependant, dans deux ans et quelques jours, je vivrai dans l’abondance, puisque je recevrai la pension de vieillesse et le supplément de revenu à la vieillesse. Si le parti conservateur est réélu, j’aurai peut-être les 600 $ promis dans le dernier budget Flaherty, si le Bloc québécois prend le pouvoir, ce sera encore plus… Puisque Françoise David et Amir Khadir refusent de répondre aux interrogations qu’impose cette proposition sur le salaire minimum, je me risque à faire une certaine provocation. Il y a sûrement des délégués au congrès de Québec solidaire qui ont voté pour cette proposition. Je demande simplement que l’un d’eux explique sur ce blogue comment il considère que cela serait un bon moyen de combattre la pauvreté et l’exclusion sociale.

  15. Anne-Marie Provost
    Dimanche 10 avril 2011 à 14 h 22

    @Raymond:

    Sur la question de répondre aux commentaires que suscite un de nos commentaires, je suis bien d’accord que c’est toujours mieux d’être actif dans une conversation plutôt que l’inverse. Toutefois, à la gouverne de Christian, je sais que ses journées sont passablement occupées. Seulement, de mon point de vue, ça aurait été plus productif de demander à Christian via message privé de participer à la discussion au lieu de faire un billet de ce genre.

    En ce qui a trait à notre discussion d’il y a quelques temps, je trouvais fort de demander aux gens de proscrire un blogue sans plus de cérémonie alors qu’on venait à peine de l’ouvrir et qu’on laissait place à l’amélioration. Même si ça n’a pas paru dans mes interventions ultérieures, ça m’avait fâchée sur le coup. Dans tous les cas, ça a en effet fini dans la bonne entente. Pour votre livre, y a-t-il un endroit où vous pourriez me le remettre?

    @Raymond et Richard

    Dans tous les cas, une discussion sur la question du salaire minimum à 16$ peut en effet être intéressante. Je vais prendre la liberté d’écrire à Darwin, qui intervient sur http://jeanneemard.wordpress.com/ et sur ce blogue de temps en temps, pour voir avec lui si il souhaite écrire un billet sur la question. Comme il a assisté aux débats du congrès, il pourra certainement avoir une analyse intéressante.

  16. Richard Langelier
    Dimanche 10 avril 2011 à 14 h 41

    Pauvre Darwin! Je viens de le mettre dans de beaux draps. Ah! la beauté des réseaux sociaux!

    Je vous remercie de m’appeler par mon prénom. Les « monsieur Langelier » me font approcher de mon premier infarctus.

    Sur le site du congrès de Québec solidaire, il me semble vous avoir lue. Vous n’auriez pas une opinion sur la question de ce salaire minimum? Votre rôle de modératrice vous empêcherait de la donner? Ah! la beauté des réseaux sociaux!

  17. Anne-Marie Provost
    Dimanche 10 avril 2011 à 15 h 18

    Je ne suis certainement pas aussi calée en économie que Darwin, c’est pour ça que je lui renvois la balle ;)

    Ce qui a été adopté en congrès est ceci: tout gouvernement solidaire fixerait immédiatement le salaire minimum au seuil de faible revenu pour une personne qui travaille à temps plein puis l’amènerait à 50% du seuil de faible revenu. Ce salaire minimum devant être par la suite indexé annuellement au coût de la vie. Concrètement, il s’agira d’une augmentation progressive du salaire minimum lequel passerait graduellement de 10,66$ à 15,99$ en dollars constants.

    En ce qui me concerne, cette progression est très graduelle, ce qui peut aider à faire la transition en douceur pour les entreprises qui ont les reins moins solides. Je veux dire, si c’est accompagné d’avantage fiscaux pour les entreprises, je pense que c’est une position qui peut être responsable et qui peut aider les gens qui font face à une situation de pauvreté. Mais encore faudrait-il voir quel type de mesure spécifique il faut appliquer.

    Bref, pour moi ce genre de positions fait de QS une véritable fontaine de jouvence politique ;)

  18. Raymond Viger
    Dimanche 10 avril 2011 à 16 h 43

    Mme Provost.

    Je ne doute point que M. Dubois ait des journées passeblement bien occupé. Tout comme moi d’ailleurs. C’est pourquoi il aurait dû se sauver bien du temps en faisant le suivi de ses commentaires et il aurait sauvé un débat inutile et énergivore pour beaucoup de monde.

    Je suis contre le fait de demander en privé des explications supplémentaires à quelqu’un. Les réseaux sociaux sont ouverts à tous, nos conversations sont publiques. D’autres internautes se posaient les mêmes questions.

    En ce qui concerne ma position d’il y a 2 ans au moment de l’ouverture du blogue de Mme Françoise David, en tant que journaliste-blogueur j’ai émis une opinion qui mettait le blogue de Mme David dans le même panier que Patrick Lagacé et tous les blogues de cyberpresse. Rien de méchant sur une philosophie éditoriale de blogueurs qui ne va pas dans les blogues où je dois être anonyme. J’ai des positions, je les dit sous mon vrai nom sans me cacher.

    C’est la position initiale que j’ai eue qui a valu à Québec solidaire et Mme Françoise David des félicitations pour votre capacité d’écoute et votre ouverture au changement. Québec solidaire et son équipe Internet (dont vous faites parti), avait gagné beaucoup de points à ce moment-là en peu de temps.

    Je réitère mon invitation à assister à ma formation sur les blogues. Cela sera une occasion de vous remettre mon livre. Qu’en dites-vous?

    Je vous remercie d’adresser ma demande de finir ce débat sur le salaire minimum à 16$. Tenez-moi au courant si M. Darwin n’a pas le temps ou s’il ne veut pas s’impliquer dans ce débat.

  19. Richard Langelier
    Dimanche 10 avril 2011 à 17 h 13

    @ Anne-Marie Provost
    Je n’ai qu’un baccalauréat en Économie politique, (à l’UQAM avec Gilles Dostaler comme prof http://www.economieautrement.org/spip.php?article171, alors je ne suis pas calé en cette matière, moi non plus). J’ai exprimé mes réserves au commentaire 4.

    Vous, êtes-vous d’accord avec le fait que Françoise David ait dit en conférence de presse que puisque ce sont majoritairement des femmes qui occupent des emplois peu qualifiés au Québec, il faille augmenter le salaire minimum plutôt que de jouer sur les facteurs qui font que ce sont majoritairement des femmes qui occupent ces emplois? Est-ce que cette augmentation graduelle enverrait le message aux jeunes filles et aux jeunes garçons du Secondaire qu’il vaut mieux quitter les études que d’aller faire un DEC technique, un baccalauréat, une maîtrise, un doctorat?

    En ce qui concerne le débat entre Raymond Viger et vous, je répète que je n’ai aucune connaissance de la quincaillerie. Je suis de l’école occidentale qui croit que l’imprimerie a permis de poursuivre l’idéal de connaissance du réel depuis Platon, Pytaghore, etc. Je m’intéresse surtout au rapport à cet idéal de connaissance posé par Marx aux critiques de Hegel à Kant. Ça me fait rire et déprime que des collectifs de Québec solidaire se décrivent comme « marxistes révolutionnaires », alors que Marx a dit : « chose certaine, je ne suis pas marxiste ».

  20. Raymond Viger
    Dimanche 10 avril 2011 à 17 h 18

    Mme Provost, vous parlez d’avantages fiscaux pour aider les entreprises à payer un salaire minimum de 15,99$.

    Nous sommes un organisme communautaire sans subvention. Nous ne payons pas d’impôts. Nous ne sommes pas touchés par cette théorie d’avantages fiscaux. Là où nous sommes concerné dans ce débat c’est qu’une augmentation du salaire minimum à 15,99$, pour un organisme tel que le nôtre, cela veut dire une augmentation de notre masse salariale de 476, 157$!

    On est loin de la fontaine de jouvence. On parle tout simplement de faire fermer notre organisme communautaire.

    Le petit entrepreneur qui arrive de peine et de misère à rester ouvert va vivre la même problèmatique. On ferme les organismes communautaires, on ferme les petits entrepreneurs qui ne paient que peu d’impôts et augmentent la file d’attente à l’aide sociale.

    C’est à ça que nous avons besoin d’avoir une réponse. Parce que depuis les 3 dernières années, les différents paliers de gouvernement n’ont pas cessé d’augmenter les charges sociales et fiscales d’organismes communautaires comme nous qui travaillons fort, sans subvention, pour créer de la richesse et de l’emploi.

    À chaque année j’essaye de présenter un budget équilibré pour éviter de nous faire sombrer et en cours de routes les gouvernements nous en réclament toujours plus.

    Et au départ, ces changements partent toujours d’une bonne intention. Sauf que les dommages colatéraux, nous on les vit au quotidien. Les petits oubliés dans les changements de loi, c’est nous.

  21. Darwin
    Dimanche 10 avril 2011 à 17 h 48

    @ Raymond Viger

    Je vais tenter de répondre à vos questions. Je le fais toutefois à titre personnel, pas au nom de Québec solidaire, même si Anne-Marie m’a invité à vous répondre, ce que je m’apprêtais à faire de toute façon! Cela dit, comme j’étais présent au congrès où la proposition sur le salaire minimum a été adoptée et que j’ai participé au débat, je crois être en mesure de répondre à quelques-unes de vos questions et à présenter le contexte entourant l’adoption de cette proposition.

    Tout d’abord, j’aimerais préciser que la proposition adoptée au congrès est celle-ci :

    «Fixer immédiatement le salaire minimum au seuil de faible revenu pour une personne qui travaille à temps plein, puis l’amener à 50 % au-dessus du seuil de faible revenu. (…)»

    Le fameux 16 $ de l’heure (qui est le calcul actuel pour «50 % au-dessus du seuil de faible revenu») dont on a parlé dans les médias est donc un objectif de moyen terme, pas de court terme. La proposition de court terme (seuil de faible revenu) équivaut actuellement à un montant se situant entre 10,50 $ de l’heure et 11,00 $, 10,67 $ selon les documents de consultation d’avant congrès.

    En outre, il s’agit d’une résolution de programme, pas d’un engagement de plateforme électorale. Cela veut dire qu’il s’agit d’un objectif à atteindre, pas d’un engagement à tenir nécessairement dans un premier mandat. Cela dit, supposons pour la suite de ce commentaire que cet article fasse partie de la prochaine plateforme de façon intégrale.

    Dans un premier temps, le salaire minimum serait porté à environ 10,67 $ en dollar d’aujourd’hui. Il serait étonnant qu’une augmentation de cette ampleur (à peine plus de 1 $ par rapport au salaire minimum actuel) bouleverse le «marché» du travail. On a vu que les trois augmentations consécutives de 0,50 $ des dernières années n’ont pas eu les effets négatifs que les économistes classiques associent à la hausse du salaire minimum. Mieux encore, l’emploi chez les jeunes et même chez les travailleurs plus âgés a davantage augmenté entre 2007 et 2010 dans les provinces qui ont le plus augmenté leur salaire minimum (comme le Québec, +19 % et Terre-Neuve + 33 %) qu’en Colombie Britannique, où le salaire minimum a été gelé. Cela n’est pas une preuve qu’il en serait toujours ainsi lors de prochaines hausses, mais cela montre que les théories économiques classiques ne correspondent pas toujours aux faits (joyeux euphémisme). Et l’inflation fut aussi basse dans les provinces qui ont augmenté de beaucoup leur salaire minimum que dans les autres.

    Comment est-ce possible? Simplement parce que la réalité a changé. Avant, on manquait cruellement d’emplois, surtout pour les gens peu scolarisés. Avec la hausse de la scolarisation et le vieillissement de la population, la majorité des économistes, surtout les économistes orthodoxes (lucides et autres…) d’ailleurs, prévoient des manques de main-d’œuvre dans presque tous les domaines. Dans les domaines où se trouvent concentrés les travailleurs au salaire minimum, soit le commerce de détail et la restauration, les employeurs se plaignaient déjà de pénurie durant la récession! Or, en augmentant le salaire minimum on incite davantage de personnes inactives (sur le «marché» du travail actuel, mais pas nécessairement inactives autrement…) à chercher un emploi. Ce phénomène s’observe d’ailleurs tout particulièrement chez les personnes d’âge mûr et chez les personnes âgés de 55 ans et plus. Par ailleurs, ces secteurs (commerce de détail et restauration) sont peu vulnérables à la concurrence internationale (on ira pas prendre notre café en Chine parce qu’il est moins cher là-bas, ni y faire nettoyer nos hôtels et nos hôpitaux…), ce que confirme d’ailleurs une étude récente de Statistique Canada (les emplois les plus vulnérables à la délocalisation sont des emplois spécialisés : informaticiens, ingénieurs, etc.). Finalement, les employeurs de ces secteurs qui hésitent à augmenter leurs salaires pour attirer la main-d’œuvre qui leur manque de peur que leurs concurrents locaux ne les augmentent pas, bénéficieront de cette hausse sans craindre de perdre leurs clients, car le salaire des employés de leurs concurrents augmentera aussi.

    Je le répète, ce que je viens de décrire est ma lecture, pas nécessairement celle de QS. Je vais maintenant (enfin!) aborder vos questions principales.

    «Les entreprises ne prendront plus le temps de former une relève mais vont chercher une main-d’œuvre déjà qualifiée et expérimentée.»

    Où la trouveront-ils? S’ils recherchent tous des gens formés et expérimentés, les salaires de ces travailleurs augmenteront encore plus que le salaire minimum! Je crois en plus que mon long préambule montre que l’impact de la hausse du salaire minimum, s’il y en avait un, ne serait pas si grand que ça de ce côté.

    «Pour un organisme communautaire comme le nôtre qui n’est pas subventionné, cela veut dire une augmentation de nos coûts fixes de 9 236$ par semaine, soit une augmentation de la masse salariale de 480 298$ par année!!! »

    Comme l’a mentionné M. Dubois, le dernier congrès a adopté d’autres propositions qui visent à aider les petites entreprises et, encore plus, les entreprises de l’économie sociale. Une d’entre elles mentionne que QS favoriserait ce secteur et les PME, une autre que l’aide financière aux entreprises privées serait limitée au PME et qu’elle favoriserait aussi les entreprises de l’économie sociale. Il ne s’agit pas d’avantages fiscaux (au congrès, personne n’a compris ça ainsi), ce que vous craignez, mais d’aide directe. Ce serait un peu ridicule d’offrir des avantages fiscaux à des OSBL!

    «Ces augmentations vont créer une inflation dans précédent.»

    Comme je l’ai mentionné plus tôt, l’inflation n’a pas été plus forte au cours des dernières années dans les provinces où le salaire minimum a le plus augmenté. En plus, comme je l’ai aussi indiqué, la hausse du salaire minimum serait répartie sur plusieurs années, atténuant les possibilités d’une inflation élevée, si elle survenait. Je crois qu’on devrait s’inquiéter davantage de l’impact sur l’inflation de la hausse de la taxe de vente, des tarifs d’électricité, de la contribution santé et des droits de scolarité (je dois bien en oublier…), qui, elles, sont déjà annoncées. Étrange, aucun des économistes supposément lucides qui ont appuyé ces hausses n’a parlé de l’impact pourtant bien réel de celles-ci sur l’inflation…

    En plus, si le salaire minimum n’augmente pas, les difficultés de recrutement des employeurs s’accentueront, les poussant aussi à hausser les salaires. Quel serait au bout du compte l’impact spécifique sur l’inflation d’une hausse du salaire minimum de 10,67 $ à 16 $ étalées sur quelques années? Bien moindre que celui de l’impact de la hausse des taxes et tarifs, à mon avis…

    Finalement, j’aimerais préciser que c’est volontairement que le congrès n’a pas adopté une durée de transition précise pour porter le salaire minimum du seuil de faible revenu à 50 % au dessus. L’idée, selon moi, est de permettre à un éventuel gouvernement de QS de pouvoir ajuster le rythme de cette hausse au contexte socio-économique qui ne peut bien sûr pas être prévu à l’avance. Encore là, c’est ma lecture, pas une position officielle de QS.

    Finalement, ce n’ai pas abordé le plus important, les raisons pour lesquelles QS a adopté cette hausse. Cette hausse aurait un double impact (au moins!). D’une part, cette hausse permettrait de diminuer la pauvreté et les inégalités de revenus. J’ajouterai que, seule, l’augmentation du salaire minimum ne suffira pas à éradiquer la pauvreté. L’atteinte de cet objectif exige entre autres l’amélioration des services publics et une meilleure répartition des richesses. Mais, je ne peux guère aller plus loin, car ce sujet sera étudié lors du prochain congrès de QS… En effet, cette résolution a été adoptée dans le volet «travail» du programme QS, pas dans son volet «lutte à la pauvreté».

    D’autre part, elle vise aussi à améliorer les conditions de travail de ces travailleurs et surtout travailleuses, qui occupent souvent les postes les plus précaires sur le «marché» du travail : temps partiel, emplois temporaires, pas de syndicat, horaire brisé, arbitraire patronal, etc. Le congrès a aussi adopté d’autres propositions visant à améliorer les conditions de travail de ces personnes.

    Je ne sais pas si cette réponse vous a éclairé sur la position de QS sur la hausse du salaire minimum, mais je l’espère!

  22. Richard Langelier
    Dimanche 10 avril 2011 à 18 h 23

    @ Raymond Viger
    Oubliez Québec solidaire pour mettre plus de justice dans la société. Françoise David et son entourage ont choisi de se joindre à la vieille gauche de l’Union des forces progressistes qui avait fédéré le Parti communiste du Québec, le Parti de la démocratie socialiste et les membres radicaux du Rassemblement pour l’alternative politique qui ont chassé les membres modérés qui avions passé de beaux samedis ensoleillés pour adopter un programme qui tenait compte de ce qui s’était vécu et écrit depuis 150 ans.

    Ce n’est pas pour rien qu’une jeune fille bien intentionnée, Anne-Marie Provost, si je me fie à la photo, ne sait pas pourquoi elle a voté pour cette proposition. Si les congressistes de Québec solidaire considèrent que s’applaudir entre eux et ne pas répondre à nos questions, les laissés-pour-compte de la société et ceux qui s’intéressent à leurs problèmes n’ont pas fini de ronger leur frein, comme l’a si bien démontré la série « Les naufragés de la ville » à RDI.

    J’espère avoir respecté la Netiquette.

  23. Jocelyn Roy
    Dimanche 10 avril 2011 à 18 h 25

    @Raymond, je suis persuadé que les gens qui travaillent dans votre organisation (une cinquantaine, si mes calculs sont bons) méritent 16$ de l’heure. Votre organisation a sa raison d’être parce que la pauvreté et la misère font toujours partie du paysage. Je crois qu’un salaire minimum décent est une incitatif de plus pour enrayer cette pauvreté. Et cete misère insupportable.

    Un salaire décent et, globalement, une répartition de la richesse sont des solutions sérieuses pour enrayer la pauvreté. Comme le suggérait notre ami Renart au début de la chaîne de commentaires, un gouvernement solidaire aidera tout organisme communautaire à accomplir sa mission, en assurant son financement et sa pérénnité. Et un gouvernement solidaire ne sous-traitera pas ses obligations citoyennes vers un « cheap labour ».

    Solidairement,

  24. Raymond Viger
    Dimanche 10 avril 2011 à 19 h 11

    Bonjour Richard.

    Je me permet de vous appeler par votre prénom. J’ai cru comprendre que c’est ce que vous préférez.

    Je ne doute pas des bonnes intentions de Mme Provost. Cependant si on est d’accord pour une position, il faut être capable de la débattre. Sinon, pourquoi la soutenir?

    Il est évident que Québec solidaire va finir par répondre à ma question concernant leur position sur le salaire minimum. Je suis trop tenace et ils auraient trop à perdre de ne pas répondre.

    C’est la valeur démocratique des réseaux sociaux.

  25. Raymond Viger
    Dimanche 10 avril 2011 à 19 h 28

    Bonjour M. Roy et merci de vous joindre au débat.

    35 employés X 35 hres/sem X 52 sem. X 6,50$ (augmentation du salaire minimum X 1,15 (charges sociales) = 476 157$

    Il y a 3 ans, nous étions 55 employés dans notre organisme. Les augmentations de taxes de toutes sortes des différents paliers gouvernementaux nous ont forcé à en congédier 20.

    En ce qui concerne Renart Léveillé, avez-vous lu tous les commentaires que nous avons eus? Et je cite le dernier commentaire de Renart Léveillé:
    « J’avoue qu’il y aurait danger que ça fasse quatre trente sous pour une piasse »

    Le tout tel que cité ici: http://raymondviger.wordpress.com/2011/03/28/amir-khadir-quebec-solidaire-salaire-minimum-16-programme-economie/

  26. Anne-Marie Provost
    Dimanche 10 avril 2011 à 20 h 00

    @Richard: je connais Gilles Dosteler, qui est mort récemment… Le plus grand spécialiste de Keynes au Québec, de ce qu’on m’a dit.
    Sinon, pour ce qui est de la hausse du salaire minimum, je vois ça couplé à un projet de société qui soutient que tout le monde à droit à un minimum de vie décent. Les femmes occupent en effet des emplois plus précaires que les hommes, et quelques unes se retrouvent monoparentales. Personnellement, je suis sceptique concernant la réelle efficacité de la logique qui affirme que vaut mieux maintenir un niveau bas pour inciter les gens à ne plus vouloir y être. C’est la même logique qui s’applique à l’aide sociale et elle me semble peu fonctionnelle. Je pense qu’on peut jouer sur les facteurs de d’autres façons et que quiconque ait un emploi au salaire minimum puisse vivre décemment. Par exemple, les femmes investissent de plus en plus les milieux scolaires, qui donnent d’ailleurs des emplois mieux payés au final. On considère maintenant que les femmes n’ont pas à être des femmes au foyer et qu’elles peuvent occuper les emplois qu’elles désirent, notamment grâce à certaines avancées féministes.

    En ce qui a trait au net, je pense que c’est un espace supplémentaire où on stocke la connaissance mais où celle-ci peut être modelée et modifiée par les gens qui la sotckent et ceux qui la reçoivent, d’où les intéractions. Mais j’avoue que j’ai du mal à voir comment tu la mets en relation avec Marx, Hegel et Kant? Je suis un peu familière avec ces auteurs, même si Hegel me paraît un peu cryptique :p

  27. Anne-Marie Provost
    Dimanche 10 avril 2011 à 20 h 11

    @Raymond:

    Certes, mais je n’ai pas fait de billet public sur mon blogue pour demander à Darwin de venir intervenir (que vous pouvez d’ailleurs lire au commentaire 21). Ça me semblerait exagéré d’agir de la sorte.

    Sinon, à quel moment donnez-vous ces formations? Je ne crois pas que ce soit indiqué sur votre blogue.

    Pour le reste, je vais suivre avec intérêt le débat entre vous et Darwin, qui semble donner une lecture de cette proposition que beaucoup dans le parti rejoindrait.

  28. Darwin
    Dimanche 10 avril 2011 à 20 h 43

    @ Anne-Marie

    J’ai lu quelques livres de Gilles Dostaler. Son «Keynes et ses combats» est un bijou, accessible à tous. Il y parle autant sinon plus de l’amour de Keynes pour les arts que d’économie.

  29. Darwin
    Dimanche 10 avril 2011 à 20 h 51

    @ Raymond Viger

    J’ai oublié un point dans mon commentaire 21.

    J’ai cherché les salaires minimums les plus élevés. Le plus élevé est au Luxembourg, mais, bon, ce pays est tellement particulier et différent du Québec que je ne le mentionnerai même pas !

    En Scandinavie, les salaires minimums sont sectoriels. Par exemple, en lisant la page 4 de http://www.politiquessociales.net/IMG/pdf/Wp774.pdf , on peut voir qu’il varie entre 8,62 euros dans les gouvernements locaux (!) et 11,03 dans la boulangerie (!!). En $ canadien, cela vaut respectivement 11,90 $ et 15,29 $. Pourtant, ce pays, semblable au nôtre, a un excellent niveau de vie, ne souffre pas d’inflation. C’est donc viable.

  30. Raymond Viger
    Dimanche 10 avril 2011 à 20 h 56

    Bonjour M. Darwin.

    Merci pour votre présence et pour cette réponse.

    J’ai cependant plusieurs grandes difficultés avec vos énoncés.

    Vous commencez en disant que les 3 dernières augmentations de 50 sous de l’heure n’ont pas eu d’impacts négatifs.

    Vous n’avez pas lu mon éditorial de février dernier dans Reflet de Société pour penser cela. Ces augmentations nous ont coûté 110 000$ par année. En rajoutant toutes les autres augmentations de charque que les gouvernements en place nous ont fait subir comme les nouvelles normes du CRTC concernant la liste des gens à ne pas rappeler nous avons dû congédier 20 employés. Statistiquement et globalement vous ne voyez peut-être pas d’impacts négatifs, mais de mon côté, sur le terrain, moi j’en vois.

    Vous continuez en disant que, puisque 3 augmentations de 50 sous n’a pas causé d’impacts négatifs, on peut donc se permettre de passer de 9,50$ à 10,67$! Cela nous oblige donc de trouver annuellement 85 708$ qui s’ajoute au 110 000$ déjà encaissé. C’est près de 200 000$ par année que je dois trouver pour garder les portes d’un organisme communautaire ouvertes. Et le calcul n’est fait ici qu’avec les 35 employés qu’il me reste. Non pas avec les 55 que j’avais.

    Vous nous dites que Québec solidaire veut soutenir les organismes communautaires pour compenser ces augmentations. Soyons réalistes, vous ne nous enverrez pas un chèque de 200 000$ par année comme ça. Vous allez envoyer 50 000$ en disant que vous êtes généreux et que vous faites de gros efforts pour nous aider. Mais la différence c’est encore nous que nous devons l’assumer.

    Et que fait-on de l’action autonome des organismes communautaires? Si je dépends d’un chèque du gouvernement pour rester ouvert, suis-je encore capable d’intervenir adéquatement auprès des jeunes marginalisés comme je le fais ou vais-je devoir me plier à vos demandes et exigences pour intervenir à votre façon? Le chèque de 480 000$ par année qu’il nous faudrait pour en arriver à un salaire minimum de 15,99$ va-t-il arriver avec une commande du gouvernement exigeant que nous intervenions là où ça fait votre affaire?

    Vos chiffres basés sur des statistiques que je qualifierais de macro-économie ne me satisfont dans une micro économie, c’est-à-dire sur le terrain dans la réalité de tous les jours.

    Vous dites que le salaire passerait de 10,67$ à 15,99$ sur plusieurs années et que ça ne fera pas mal. Je l’interprête comme une lente agonie vers la fermeture d’un organisme communautaire qui avait su créer des emplois pour les plus démunis.

    Nous employons des gens au salaire minimum qui n’ont souvent ni compétence, ni l’expérience pour le travail que nous leur offrons. Notre mission sociale est de les intégrer sur le marché du travail pour diminuer la pauvreté. Ne nous demandez pas de les engager à 16$ de l’heure. On n’arriverait tout simplement pas.

    Si jamais cette idée du salaire minimum se concrétise, vous me direz où je fais parvenir les clés de notre organisme communautaire.

    Merci M. Darwin de répondre à mes inquiétudes sur cette position d’un salaire minimum à 16,00$.

  31. Anne-Marie Provost
    Dimanche 10 avril 2011 à 20 h 57

    @Darwin

    Le texte que Richard m’a envoyé est vraiment intéressant, je ne savais pas qu’il avait participé à Parti pris. Je suis notamment en train de lire Parti pris de Malcom Reid, un journaliste canadien-anglais qui a écrit ça à la fin des années 60 sur Parti pris. Il est socialiste et indépendantiste, c’est assez particulier considérant son origine ;)

    Je n’ai rien lu de Dosteler, peut-être qu’un jour… ;) Mais c’est vrai que Keynes a eu une vie intéressante et parfois olé olé.

  32. Raymond Viger
    Dimanche 10 avril 2011 à 21 h 04

    @ Mme Provost.

    Merci de me dire que vous n’avez pas vu les informations sur mes formations sur l’écriture d’un blogue. C’est la première annonce en haut à droite sur mon blogue. Si vous ne l’avez pas vu, je vais la changer rapidement pour qu’elle soit plus visible.

    Je vous laisse le lien direct: http://raymondviger.wordpress.com/2010/03/15/comment-referencer-blogue-referencement-moteur-recherche-google-ecrire-web/

  33. Anne-Marie Provost
    Dimanche 10 avril 2011 à 21 h 07

    @Raymond:

    c’est le titre en fait qui ne pas pas évoqué les blogues (comment écrire pour le web). Je dois avouer que je cherchais les mots formations ou blogues en regardant en diagonale ;) . Mais merci pour le lien.

  34. Raymond Viger
    Dimanche 10 avril 2011 à 21 h 11

    @ M. Darwin.

    Si j’ai un dépanneur avec 3 employés que je paye à 9,50$ et que je doive les payer à 16,00$ ne devrais-je pas augmenter le prix des produits que je vends? Cette augmentation n’est pas un début d’inflation?

    Si mes fournisseurs doivent faire de même et augmente le prix des produits qu’ils me vendent, je dois encore une fois augmenter mes prix vendant et créer une nouvelle vague d’inflation.

    Au lieu d’augmenter le salaire minimum ne serait-ce pas en créant des emplois que l’on peut augmenter la richesse d’une société?

  35. Raymond Viger
    Dimanche 10 avril 2011 à 21 h 14

    @ Mme Provost.

    Il est vrai que la formation a été créé initialement pour les journalistes qui devaient affronter le web. Je vais changer la présentation pour l’adapter à tous.

    Merci encore.

  36. Darwin
    Dimanche 10 avril 2011 à 21 h 40

    @ Raymond Viger

    «Statistiquement et globalement vous ne voyez peut-être pas d’impacts négatifs, mais de mon côté, sur le terrain, moi j’en vois.»

    Il est vrai que je parle de façon globale. Les avantages que je mentionnais sont probablement atténués par certains désavantages. Par contre, le salaire minimum, même s’il n’avait pas augmenté de 1,50 $ aurait quand même augmenté. Vous ne pouvez donc pas imputer toutes les sommes que vous mentionnez au changement de politique sur le salaire minimum. D’ailleurs, il augmentera de 0,15 $ en mai, ce qui nous semble bien sûr nettement insuffisant, mais qui représentera quand même une hausse des coûts pour votre organisme. Il est clair que nous ne serons jamais d’accord sur une baisse ou même un gel de ce salaire.

    Cela dit, selon ce que vous dites, les congédiements n’ont pas tous résulté du rehaussement du salaire minimum, mais autant (?) et même peut-être plus (vous ne précisez pas) d’autres facteurs.

    «Soyons réalistes, vous ne nous enverrez pas un chèque de 200 000$ par année comme ça»

    Je ne peux bien sûr pas répondre de façon précise, et je crois que personne ne le peut. Cela dit, en éliminant les aides aux grandes entreprises, il est certain qu’un gouvernement QS disposerait de sommes très élevées pour aider ce type d’organisme qui correspond très bien au type d’intervention que QS veut favoriser. Alors, je suis loin d’être certain que 50 000 $ représente un maximum, ni que 200 000 $ soit une somme irréaliste (advenant une hausse à 16 $ de l’heure).

    «Et que fait-on de l’action autonome des organismes communautaires?»

    Ouf, toute une question ! J’ai participé à de nombreux débats sur cette question depuis plus de 30 ans, dont quelques-uns à QS. Pour moi, la question n’est pas l’origine du financement, mais l’autonomie des objectifs. Les organismes de sous-traitance gouvernementale, comme les EESAD (entreprises d’économie sociale d’aide à domicile) n’ont, il est vrai, probablement peu ou pas d’autonomie pour déterminer leurs objectifs (uniquement, et encore, sur les moyens de les atteindre). Elle servent même, selon bien des gens, de main-d’oeuvre au rabais. Je me souviens de débats sur cette question dans les années 1980 (dont un à partir document de Michel Parazelli qui parlait de la communautique…).

    À QS l’appui à l’économie sociale a même été questionné pour cette raison. Il est donc clair que l’appui de QS aux organismes d’économie sociale se ferait en respect avec leur autonomie. Croyez-vous que quelqu’un comme François Saillant, membre du comité de coordination de QS, soit intéressé à ce que le Frapru soit assujetti à des objectifs gouvernementaux ?

    «Vous dites que le salaire passerait de 10,67$ à 15,99$ sur plusieurs années et que ça ne fera pas mal.»

    Je me relis et ne vois rien du genre, sauf sur la question de l’inflation. J’ai au contraire parlé de l’aspect graduel de la hausse. J’ai aussi avancé que les secteurs qui embauchent le plus de travailleurs et surtout travailleuses au salaire minimum, le commerce de détail et la restauration, pourrait même bénéficier d’une hausse que je n’ai toutefois pas quantifiée, en disant même qu’un gouvernement QS aurait de la latitude pour s’ajuster en fonction de la réalité socio-économique (que personne ne peut prévoir, ai-je eu la prudence d’ajouter).

    Je vous remercie de vos questions. Elles permettent de préciser les impacts d’une telle hausse, même si, je le répète, je ne parle que de ma lecture de la situation.

  37. Darwin
    Dimanche 10 avril 2011 à 21 h 47

    @ Raymons Viger

    «Si mes fournisseurs doivent faire de même et augmente le prix des produits qu’ils me vendent, je dois encore une fois augmenter mes prix vendant et créer une nouvelle vague d’inflation.»

    Je n’ai pas dit qu’il n’y aurait pas d’inflation, mais que les mesures actuelles et prévues (hausses de taxes et de tarifs) et la hausse de la demande de main-d’oeuvre en raison du vieillissement de la population en créeront au moins autant. Sérieusement, l’inflation due à la hausse des taxes et tarifs ne vous inquiète pas? Uniquement celle due à la hausse du salaire minimum ?

    «Au lieu d’augmenter le salaire minimum ne serait-ce pas en créant des emplois que l’on peut augmenter la richesse d’une société?»

    D’ici 10 ans, ce ne sont pas les emplois qui vont manquer, mais les personnes pour les occuper. Je ne suis pas le seul à le dire, même les lucides Luc Godbout et Alain Dubuc ont écrit à ce sujet récemment.

    Si vous me dites que je cite de ces gens que les bouts qui vont avec mes propos, je le reconnaitrai sans tergiverser ! ;-)

  38. Richard Langelier
    Dimanche 10 avril 2011 à 22 h 07

    @ Anne-Marie Provost
    Je n’ai pas participé à Parti-pris. Mes parents avaient inscrit ma sœur au cours classique dans ma région. Au mois d’août, la Mère supérieure a téléphoné chez nous pour dire qu’il n’y avait pas suffisamment d’inscriptions. Ma sœur a été pensionnaire pendant ces 8 ans. Les 4 dernières années, elle a été à Basile-Moreau, où les jeunes filles avaient leur résidence, leur clef et pouvaient entrer à l’heure qu’elles voulaient (je ne me souviens pas si elles pouvaient recevoir un gars dans leur chambre). Moi, j’étais externe dans ma région. Je dirais bien que tout n’est pas faux dans le discours féministe, mais je recevrais des tomates par la tête et votre rôle de modératrice serait accentué. Bref, ma sœur a apporté un numéro de Parti-pris qu’elle avait acheté à Montréal. Chez nous, il y avait une tabagie qui tenait quelques numéros. J’en ai achetés et j’ai scandé : « Indépendance et socialisme ». Aujourd’hui, je suis partisan d’une social-démocratie à la scandinave, tout en tenant compte de ce que se fait concrètement dans le secteur communautaire. Voilà pourquoi je n’ai pas ma place à Québec solidaire.
    P.-S. Vous pouvez me sortir: « Ne nous quitte pas Richard, laisse-nous devenir l’ombre de ton ombre ». C’est le disque de Jacques Brel que ma soeur avait apporté de Montréal. J’en apprenais des choses lorsque je n’étais pas Montréalais!

  39. the Ubbergeek
    Dimanche 10 avril 2011 à 22 h 12

    @Richard

    M’enfin, à part cà, Québec Solidaire, c’est vraiment pas la gauche socialiste traditionelle, c’est le Modèle Suédois pas mal en fait pour de vrai - le féminisme, par example (des suédois sur le web sont pas toujours en accord avec cà…) et l’écologie,d es trucs bien suédois. Je dit cà sérieusement.

    Sont gentils, pas de ‘mésants commies violent révolutionaires’…

  40. Raymond Viger
    Dimanche 10 avril 2011 à 22 h 34

    @ M. Darwin.

    Si 10 ans la main d’oeuvre va manquer, cela va obliger les entreprises à offrir des salaires supérieures au salaire minimum pour attirer des employés. En laissant l’offre et la demande régler le niveau des salaires plutôt que d’imposer un salaire minimum que nous ne pourrons pas payer les entreprises qui ont les moyens de payer de plus haut salaire le feront tout en laissant des organismes communautaires d’embaucher, de former et de réinsérer des citoyens à un coût qu’on peut se permettre.

    Il manquera d’employés pour certains postes de travail. Mais y aura-t-il des postes de travail pour ceux qui sont plus éloignés du marché du travail? Restera-t-il encore des organismes communautaires pour les accompagner pendant des années pour les rendre aptes au travail? Restera-t-il encore de petites entreprises capables d’offrir un premier emploi?

    Est-ce qu’il n’y a qu’une augmentation du salaire minimum à 16$ qui m’inquiète ou que je questionne. Non. J’ai fait de même avec les nouvelles normes du CRTC qui ont mis en faillite 3 de mes fournisseurs et qui ont presque fait de même avec notre organisme.

    Parce que les augmentations du salaire minimum qui nous coûtent 110 000$ de plus par année se rajoutent à d’autres augmentation de coût qui n’en finissent plus.

    Si tout le monde gagne plus cher mais que tout coûte plus cher, est-ce qu’on a vraiment changé quelque chose? Sur les 20 postes de travail que nous avons fermé depuis 3 ans, 9 sont directement causés par les augmentations du salaire minimum actuel. Et vous en proposez encore plus!

  41. the Ubbergeek
    Dimanche 10 avril 2011 à 22 h 41

    @Raymond

    Mais il faut augmenter clairement ce qui est tout revenus minimums. Les deux, BS et Salaire Minimum (et tout ca) sont, comme ils disent sur le web, ‘weaksauce’. Ca marche pas.

    Et si on augmente le BS mais pas le Salaire Minimum, en effet, on pourrait dire que ca encourage moins à travailler.

    La question est, quel plan, quelle taille.

  42. Raymond Viger
    Dimanche 10 avril 2011 à 22 h 56

    @ Ubbergeek.

    Je rajouterais:

    Quel plan, quelle taille et quels en seront les dommages colatéraux?

  43. the Ubbergeek
    Dimanche 10 avril 2011 à 23 h 04

    En passant… Faut aussi ce questioner sur ce que disent les ‘pharisiens’ de l’Économie avec un grand E, et pas avaler cà tout rond. Ca manque de contrepoints.

    Je suis peut-être de Centre plus, mais on peut se questioner sur des choses comme l’économie capitaliste moderne sans être de gauche. ‘Just the fact, ma’am.’

  44. Darwin
    Dimanche 10 avril 2011 à 23 h 06

    @ Raymond Viger

    «En laissant l’offre et la demande régler le niveau des salaires»

    C’est en laissant l’offre et la demande agir qu’on observe depuis une trentaine d’années une augmentation des inégalités. Tiens, une plogue :

    http://jeanneemard.wordpress.com/2011/03/08/laccroissement-des-inegalites-aux-etats-unis/

    Le phénomène s’est aussi observé au Québec, mais avec moins d’ampleur qu’aux États-Unis et que dans d’autres pays, justement parce que la réglementation québécoise et l’intervention étatique, quoique insuffisante selon nous, y est quand même plus présente.

    L’objectif de nos échanges était de clarifier la position de QS sur la hausse du salaire minimum. Je crois que nous avons atteint cet objectif. Vous pouvez bien sûr recommander des modifications au programme de QS, mais, dans ce cas, cela ne se fera pas entre nous deux!

    «Si tout le monde gagne plus cher mais que tout coûte plus cher, est-ce qu’on a vraiment changé quelque chose? »

    Avec une hausse de 68 % du salaire minimum (s’il atteignait le maximum de la proposition de QS, ce qui n’est pas automatique), les bas salariés auraient une plus grande possibilité de profiter équitablement de cette hausse généralisée qu’en laissant faire la supposée main invisible.

    «Et vous en proposez encore plus!»

    Nous proposons surtout une amélioration des conditions de travail des travailleuses et travailleurs occupant les emplois les plus précaires. Nous proposons aussi une aide accrue aux PME et aux entreprises de l’économie sociale. Et, je le répète, globalement, la hausse du salaire minimum augmente l’incitation au retour sur le «marché» du travail, ce qui aide bien des employeurs dans un contexte de manque de main-d’oeuvre qui ira en s’accentuant.

    Mais, nous commençons à nous répéter, signe en général fiable du fait que nous avons fait le tour de la question. je ne vous demande pas d’être d’accord avec nous, même si j’aimerais bien, mais j’espère quand même que ces échanges vous aurons permis de mieux comprendre notre position.

    De même, vos questions et le cas particulier de votre entreprise ne sont certainement pas à négliger pour que nous puissions bâtir un programme complet.

    Je vous remercie de votre participation.

  45. the Ubbergeek
    Dimanche 10 avril 2011 à 23 h 18

    Je serais pour une telle hausse, j’aimerais dans un monde idéal, mais mon coté centriste et mon coté nerd-scientifique-intello me rappelle en effet cependant, il pourrait y avoir des effets perverts indésirables… Come par une triste ironie, rendre la classe basse plus pauvre, par example.

  46. Raymond Viger
    Lundi 11 avril 2011 à 06 h 05

    @ M. Darwin.

    Nous avons effectivement été le plus loin que nous le pouvions dans cette conversation. Je vous remercie de cette implication pour tenter de m’expliquer comment un salaire minimum à 16$ de l’heure pourrait être bénéfique aux marginaux et aux plus éloignés du marché du travail.

    Dans nos échanges, comme vous pouvez le deviner, je n’ai pas entendu d’arguments pouvant me permettre de me rallier à cette proposition. J’aurais bien aimé pouvoir trouver une proposition qui puisse aider et soutenir les jeunes marginalisés que nous accompagnons.

    Du côté de mes partenaires, rien pour me consoler. Ils vivent la même problématique. Des programmes complets sont fermés. Des programmes d’éducation, de formation et de réinsertion. Des intervenants d’expérience qui se sont impliqués pendant des décennie perdent leurs emplois. L’aide sociale a aussi coupé ses programmes de réinsertion depuis janvier dernier.

    Le 1er mai approche. Petite augmentation ridicule du salaire minimum de 15 sous. Le 1er mai, je devrais congédier un autre employé. Derrière cette augmentation aussi modeste, je regarde défiler les visages de 35 personnes que j’accompagne depuis un certain temps. Je devrais en choisir une qui devra retourner chez elle. Le 1er mai, nous serons 34. Jusqu’à la prochaine augmentation des frais fixes où je devrais en couper d’autres. Mais le travail à accomplir demeure le même que lorsque nous étions 55.

    Je regarde aussi le visage et les noms des autres qui sont en ligne et qui voudraient pouvoir s’intégrer à notre programme. Mais la porte demeure fermée.

    Parce que derrière ces changements de lois et de règlementation, il y a des visages qui deviennent des dommages collatéraux. Des visages et des noms qui viennent me hanter la nuit venue.

    Pendant que nos gouvernements philosophent, tergiversent et nous font vivre des dommages collatéraux, il se vit au quotidien des drames dont je suis un impuissant témoin.

  47. Anne-Marie Provost
    Lundi 11 avril 2011 à 10 h 55

    @Richard:

    j’ai pris la liberté de modifier un peu votre dernier commentaire comme une partie était l’exacte réplique de l’autre. J’espère que vous ne me taxerez pas de modératrice aux tendances marxistes autoritaires.

    En ce qui me concerne, les sociaux-démocrates ont leur place et leur voix dans ce parti, mais bien sûr si vous n’êtes pas à l’aise avec le discours et les positions adoptées vous avez bien sûr parfaitement le droit de ne pas vous sentir à l’aise de nous appuyer. Mais je pourrais peut-être partir une page Facebook « Ramenons Richard Langelier au bercail »? ;)

    Sinon, puisque ma vie semblait vous intéresser plus haut, je suis une étudiante de 23 ans en Science-politique à l’UQAM (votre Alma mater), après avoir été étudiante en Histoire et civilisation au Cégep du Vieux Montréal. J’aime entre autre chose le scotch, les téléséries, les réseaux sociaux et les romans de Guy Gavriel Kay.

    @Raymond et Darwin:

    Merci à toi Darwin de me faire revivre une partie du débat qui a eu lieu sur le plancher du congrès, comme j’en ai manqué une bonne partie à préparer le streaming pour la conférence de presse. Et merci à toi Raymond de nous faire part de ta réalité. Je pense que nous la garderons en tête lors de débat ultérieur, tout en ayant conscience que notre proposition sur le salaire minimum souhaite améliorer la réalité sociale d’un grand nombre de personne.

  48. the Ubbergeek
    Lundi 11 avril 2011 à 13 h 02

    Pour corriger un peu mon 43, je dirait le ‘consensus économique’ qu’on entend toujours à la télé et cie… coupures, privatisations, etc… Est-ce vraiment la bonne voie, ou un vent idéologique de droite?

    Bon débat. Mais Viger, c’est triste, mais on peut pas, je crois, ne pas monter le salaire minimum un peu, il est vraiment ‘weaksauce’… Grâce aux ‘corporate suits’, c’est des gens engagés comme vous qui faitent les fraits tristement…

    Ca me fais suer… Damned if you do, damned if you don’t.

  49. Raymond Viger
    Lundi 11 avril 2011 à 20 h 08

    @ Darwin

    Vous dites que le l’emploi chez les jeunes et même chez les travailleurs plus âgés a davantage augmenté dans les provinces qui ont le plus augmenté leur salaire minimum.

    Je peux comprendre que d’augmenter le salaire minimum puisse augmenter le goût de certains à aller travailler. Mais je ne saisis pas comment le fait d’augmenter le salaire minimum permet d’augmenter l’emploi. Ce n’est pas parce que j’augmente le salaire minimum que les employeurs vont ouvrir plus de postes de travail.

  50. Raymond Viger
    Lundi 11 avril 2011 à 20 h 15

    @ Darwin

    Puisque vous semblez être le spécialiste de ce débat sur le salaire minimum à 16$, je me permets de souligner un point intéressant de Richard Langelier dans le commentaire no 4 qui n’a pas encore été répondu.

    Le seuil de pauvreté étant très différent entre les centre urbains et ruraux, pourquoi choisir un plutôt que l’autre? La différence entre 22 000 $ et 10 000 $ est énorme.

  51. the Ubbergeek
    Lundi 11 avril 2011 à 22 h 18

    Le seuil de pauvreté plus bas en campagne (c’est cà?)? Vraiment?

    Quoique.. faut dire qu’en théorie, en campagne, tu peut toujours compter sur un peu plus de liens sociaux, et il y aurait toujours l’agriculture si un autre Crash des Années 30 arrive… Cliché, mais….

    Y’a des région qui en arrache aussi, c’est vrai.

  52. Darwin
    Lundi 11 avril 2011 à 23 h 09

    @ Raymond Viger

    «Mais je ne saisis pas comment le fait d’augmenter le salaire minimum permet d’augmenter l’emploi.»

    Vous l’avez poutant expliqué vous même dans votre phrase précédente : «Je peux comprendre que d’augmenter le salaire minimum puisse augmenter le goût de certains à aller travailler.» Même en période de récession, on compte toujours un nombre assez élevé de postes vacants. Une hausse du salaire minimum permet d’attirer plus de monde et de pourvoir davantage de ces postes.

    Cela dit, une hausse trop rapide pourrait faire en sorte que les effets négatifs (que je ne nie pas) l’emportent sur les positifs.

    J’ai écrit un billet sur ce processus, au :

    http://jeanneemard.wordpress.com/2011/03/01/la-fcei-et-le-salaire-minimum/

    Comme Mme David parle d’un processus qui s’étalerait sur une quinzaine d’années (lu dans le commentaire de Richard Langelier) et que les effets du vieillissement de la main-d’oeuvre sur la baisse de la population en âge de travailler (bref, sur la population active) atteindront justement leur sommet vers 2030, la hausse du salaire minimum serait assez ajustée avec les besoins du marché du travail.

  53. Darwin
    Lundi 11 avril 2011 à 23 h 43

    @ Raymond Viger

    «Le seuil de pauvreté étant très différent entre les centre urbains et ruraux, pourquoi choisir un plutôt que l’autre? La différence entre 22 000 $ et 10 000 $ est énorme.»

    M.Langelier a raison, mais exagère un peu… À http://www.statcan.gc.ca/pub/75f0002m/2010005/tbl/tbl02-fra.htm , on peut voir que les seuils de 2009 pour les personnes seules, tout en bas de la page, varient en fait de 15 300 $ en milieu rural à 22 200 $ pour les villes de plus de 500 000 habitants. Au congrès, je favorisais d’ailleurs un salaire minimum basé plutôt sur le salaire industriel moyen, comme je l’indique dans le premier billet que j’ai écrit sur le sujet (le lien est dans le billet dont j’ai fourni le lien dans mon commentaire précédent. Je ne veux pas abuser des liens sur mes billets ici…).

    Par contre, la proposition sur le salaire minimum basée sur le salaire industriel moyen ne prévoyait pas d’augmentation graduelle. Dans ce sens, j’hésitais en fait entre ces deux propositions et suis finalement plus à l’aise avec la proposition adoptée, justement parce que l’augmention graduelle y est mentionnée formellement, ce qui laisse plus de latitude pour l’appliquer en fonction des conséquences de la hausse qu’on pourrait observer, comme je l’ai mentionné dans des commentaires précédents.

    En plus, salaire industriel moyen ou seuil de faible revenu, ce n’est qu’une question technique (comme je l’ai d’ailleurs mentionné à des proches en sortant du congrès, en expliquant que je n’étais pas déçu du choix du congrès). Le plus important pour moi est le principe de graduation et la latitude dans l’application du principe.

    Finalement, le choix du seuil pour les grandes villes a été fait en raison du montant auquel on arrive ! C’est d’ailleurs surtout sur cette question, soit le niveau de salaire horaire auquel arrive le calcul (donc de 10,66 $ à 15,99 $) que les interventions portaient. Ce n’était pas sur la question technique.

    J’espère que cela répond adéquatement à vos dernières questions.

  54. Darwin
    Lundi 11 avril 2011 à 23 h 57

    @ Raymond Viger

    Dernier point, enfin, je crois !

    Historiquement, les mouvements sociaux ont toujours basé leurs revendications sur le salaire minimum sur le seuil de faible revenu, que ce soit les associations représentant les assistés sociaux, la Fédération des femmes du Québec, la Marche du pain et des roses et j’en passe.

    Québec solidaire et bien des délégués étant proches de ces mouvements, il était naturel qu’ils préfèrent baser la position du parti sur ce seuil.

  55. Richard Langelier
    Mardi 12 avril 2011 à 01 h 48

    @ Darwin
    J’ai commencé à rédiger ce texte dimanche. Des commentaires respectueux sont apparus [1.]
    Je suis évidemment d’accord avec une bonne partie de votre texte. Ce qui m’inquiète (j’espère ne pas être aussi démagogue que François Rebello qui affirmait que les employeurs qui participeraient à l’amélioration du régime de retraite qu’il proposait http://www.ledevoir.com/economie/finances-personnelles/320378/libre-opinion-pour-une-retraite-automatique-avec-droit-de-retrait ne paieraient pas un sou de plus), c’est le patinage. «J’ai été congressiste.je parle en mon nom personnel, tout cela se fera à long terme.»
    Ce n’est pas à vous que je fais des reproches. C’est aux porte-parole qui se tiennent cois depuis le congrès.

    Lorsque j’étais membre actif de Québec solidaire, je proposais de dire aux électeurs : « en ce moment, il y a des personnes assistées sociales qui ont une formation universitaire. D’autre part, il y a des personnes qui retournent aux études et qui auraient besoin d’aide. Accepteriez-vous qu’une partie de vos impôts serve à financer un organisme qui paierait un salaire décent à ces personnes pour qu’elles puissent aider celles qui retournent aux études? » Je multipliais les exemples puisque j’ai été bénévole dans plusieurs organismes [2]. À tout coup, des membres d’une certaine gauche syndicaliste me répondaient : « ou bien on trouve l’argent pour te donner le salaire que tu recevrais si tu enseignais CÉGEP,ou bien tu moisis sur l’Aide sociale ». Mes propos n’étaient pas assez révolutionnaires [3] pour combattre le capitalisme. Personne ne savait que seul le premier livre du Capital avait été publié du vivant de Marx [4], à son grand désespoir.

    À ma connaissance, cette proposition n’a pas été vraiment commentée par les journalistes. J’ai fait un commentaire sur ce blogue le 31 mars. Avant l’intervention de Raymond Viger, personne n’a réagi. Est-ce parce que tout le monde considère que Québec solidaire est un parti marginal que personne ne prend au sérieux?

    [1] Je suppose que la mise au point de notre modératrice « unique et préférée » pour reprendre l’expression d’un père dans un cartoon d’une époque antédiluvienne que les moins de 60 ans ne peuvent pas connaître qui voulait appliquer les théories du docteur Spock, y est pour quelque chose. Je ne suis pas parent, mais je savoure l’émission « Les Parent ». Je devrais sans doute emprunter un livre à la bibliothèque pour apprendre comment placer un smilie, mais j’ai trop paressé dans une vie antérieure. La médecine m’étirera sans doute jusqu’à 125 ans mais je crois qu’il ne me reste que quelques années de lucidité, pour lire par exemple « Cohésion sociale et emploi » sous la direction de Bernard Eme et Jean-Louis Laville. Qui plus est, les étudiants de l’UQAM viennent emprunter les livres et les surligner au crayon-feutre. Pour reprendre l’expression de Mario Tremblay, j’espère qu’Anne-Marie Provost a plus de dignité. Je blague, bien évidemment.
    [2] http://www.francoisedavid.com/2010/12/a-la-veille-des-fetes, commentaire 9.

    [3].Hannah Arendt rappelle que le terme révolution a d’abord été utilisé pour la restauration de la royauté après Cromwell et qu’en géométrie, il indique revenir à la même place. J’ajoute qu’en politique, la révolution a souventes fois « mangé ses petits ». Cf la revue Société no 10.

    [4] Dans sa correspondance, il écrivait : « Ce que j’écris un jour, je le biffe le lendemain. Chose certaine, je ne suis pas marxiste ».

  56. Raymond Viger
    Mardi 12 avril 2011 à 04 h 01

    @ Darwin.

    Vous éclaircissez un point très important pour ma compréhension. C’est une question de sémantique, mais elle change le sens du débat. Ce que je dois comprendre quand vous dites que la hausse du salaire minimum crée de l’emploi c’est plutôt que cela motive les gens à retourner travailler. Phrasé ainsi, je peux l’accepter sans problème.

    Nous avons le seuil de pauvreté de 15 300 $ en milieu rural et à 22 200 $ pour les villes. Vous nous parlez maintenant que vous auriez préféré un seuil calculé sur le salaire industriel moyen. Où ce situe ce salaire industriel moyen en comparaison aux 2 autres?

    Pour mieux ajuster la réalité de chaque région, pourquoi ne pas avoir un salaire minimum qui correspond à la réalité de chaque région? Un peu comme l’essence qui a des prix minimums différents d’une région à l’autre.

  57. the Ubbergeek
    Mardi 12 avril 2011 à 13 h 35

    @Richard

    Se poser la question, c’est y répondre… On passe autour Khadir et David des fois, mais à part cà, nobody give a damn.
    À moins qu’un droitiste populiste à la Dumont veut du fun.

    Tant que QS montera à genre, 20% peut-être, avec genre 5 élus…

    Ceci même si, contrairement à ce que vous dites en passant, QS n’a rien de vraiment gauche radicale - QS, c’est vraiment la gauche féministe écolo suédoise ici, si on croit au moins les stéréotypes et récriminations des suédois de droite. Heck, saviez-vous qu’il y a un débat sérieux aparement sur un ‘Troisième Genre’?

    http://allempires.net/forum/a-third-gender_topic126421.html
    Un post d’un forum sur l’histoire

    Je connais un suédois, je devrait lui montrer une version englaise du programme…

    @Raymond

    Ca va pas juste faire plus de complication, plus de paperasse?

  58. Raymond Viger
    Mardi 12 avril 2011 à 16 h 06

    @ Ubbergeek.

    Chaque région contrôle son salaire minimum en fonction de sa réalité régionale. C’est le même règlement avec seulement quelques détails sur quelle région entre dans quelle catégorie de salaire minimum.

    Je ne vois pas où il y aurait augmentation de paperasse, mais dans le cas où il y en aurait, si cela permet d’atteindre une plus grande justice et équité, pas de problème.

    Dans les disparités régionales du salaire minimum, il n’y a pas que le rural VS les centres urbains, il y a aussi des régions tels que le Grand-Nord Québécois où tout est extrêmement plus cher. Il y a 14 communautés Inuits qui font parti du Québec (même si elles ont été longtemps abandonnées au Fédéral).

  59. the Ubbergeek
    Mardi 12 avril 2011 à 16 h 41

    @raymond

    Meh.. Ca risque de compliquer les choses, et à part les régions lointaines genre du nord, y’a-tu une énorme différence en cout de la vie et tout?

    Je dit pas que ca pourrait pas marcher, mais le diable est dans les détails, on dit… Et le centre vers la droite risque de chialer contre l’augmentation possible de bureaucracie, et pourrait faire dérailler cà…

    les indiens, c’est fédéral.. Le provincial peut faire des choses bien sur, mais… Problèmes de juridictions possible.

  60. Darwin
    Mardi 12 avril 2011 à 17 h 34

    @ Raymond Viger

    «Vous nous parlez maintenant que vous auriez préféré un seuil calculé sur le salaire industriel moyen. Où ce situe ce salaire industriel moyen en comparaison aux 2 autres? »

    J’ai plutôt dit qu’en arrivant au congrès, je favorisais en effet un seuil calculé sur le salaire industriel moyen et que finalement, je préférais la proposition adoptée en raison de sa flexibilité et du caractère graduel de son implantation.

    En 2009, le salaire industriel moyen était à 22,00 $ et en 2010 à 22,40 $. Comme la proposition était basée sur 60 % de ce montant, cela aurait voulu dire entre 13,20 $ et 13,44 $, sans période de transition… Les délégués ont préféré une hausse plus petite au départ, mais plus forte à long terme.

    «Pour mieux ajuster la réalité de chaque région, pourquoi ne pas avoir un salaire minimum qui correspond à la réalité de chaque région? »

    Oh, les formules sont infinies. Je vous ai parlé de la Suède qui a des salaires minimums sectoriels (comme avec nos comités paritaires, dans le fond). Ce n’est pas ce qui a été retenu et aucune de ces formules n’a jamais été débattue.

  61. Darwin
    Mardi 12 avril 2011 à 17 h 42

    @ Richard Langelier

    «Ce qui m’inquiète (…), c’est le patinage.

    Je n’avais pas l’impression de patiner. Je croyais avoir au contraire expliqué le plus clairement possible la position adoptée.

    Je rappelle qu’on m’a demandé d’expliquer la position de Québec solidaire, pas la mienne, même si j’en ai parlé un peu. Je n’aurais peut-être pas dû…

  62. Raymond Viger
    Mardi 12 avril 2011 à 19 h 03

    @ Ubbergeek.

    À part le Grand Nord, les différences sont tout de même marqués. Selon les chiffres que Darwin nous a présenté (22 200 $ pour les villes et 15 300 $ en milieu rural), cela veut dire un salaire minimum immédiat de 10,67$ pour les villes et de 7,36$ en milieu rural pour tendre à 16$ pour les villes et 11,04$ en milieu rural.

    On voit que le milieu rural n’est pas de difficulté avec le salaire minimum actuel. Il y aurait donc un problème urbain dans lequel on voudrait entraîner l’ensemble du Québec.

    C’est en oubliant les « détails » que l’on crée des clauses orphelines, des marginalisés, des oubliés, des laissers pour compte…

    Ne dites pas à un Inuit qu’il est régit et considéré comme un Indien, je crois que c’est une grande insulte à leur culture. Ils ont leurs propres traités, leurs propres territoires et leurs propres cultures.

    14 communautés Inuits forment le Nunavik et fait parti du Québec. Au nord, on retrouve le Nunavut qui était canadien mais depuis 1999 est maintenant un territoire distinct des Territoires du Nord-Ouest.

  63. Raymond Viger
    Mardi 12 avril 2011 à 19 h 13

    @ Darwin.

    Vous dites: « les formules sont infinies… la Suède a des salaires minimums sectoriels. Ce n’est pas ce qui a été retenu et aucune de ces formules n’a jamais été débattue ».

    Parce que d’autres formules n’ont pas été débattu devrons-nous nous contenter d’un moindre mal? Parce qu’une formule est adoptée à un congrès, il faut se contenter de vivre avec pendant combien de temps si on en trouve des meilleures?

    Finalement, vous répondez à Richard Langelier « on m’a demandé d’expliquer la position de Québec solidaire, pas la mienne ». Pourtant, dès votre entrée sur le blogue au commentaire 21 vous disiez: « Je le fais toutefois à titre personnel, pas au nom de Québec solidaire ».

    N’est-ce pas contradictoire?

  64. the Ubbergeek
    Mardi 12 avril 2011 à 20 h 31

    J’ai entendu à propos de l’antagonisme ancien qui existait entre les inuits et amérindiens - l’origine supposée du mot ‘eskimo’ et tout cà.
    (Les premiers habitants n’étaient pas des anges, justes humains comme nous…)

    Une négligence de ma part, alors je m’excuse si jamais un inuit visite ici, ceci dit sans vrai sarcasme.

    Hum. Mais il reste qu’il pourrait y avoir plus de complexité aux programmes gouvernementaux et des effets perverts possibles…
    Comme vous l’avez dit, des choses faites avec de bonnes intentions des fois créées plus de problemes.

  65. Darwin
    Mardi 12 avril 2011 à 21 h 18

    @ Raymond Viger

    «cela veut dire un salaire minimum immédiat de 10,67$ pour les villes et de 7,36$ en milieu rural pour tendre à 16$ pour les villes et 11,04$ en milieu rural. »

    Pas du tout! La proposition appliquerait le même salaire minimum partout au Québec, celui du seuil pour les grandes villes pour une personne seule. Donc, 10,66 $ partout au Québec et une augmentation graduelle par la suite pour le porter à 15,99 $.

    «Parce que d’autres formules n’ont pas été débattu devrons-nous nous contenter d’un moindre mal? »

    Je ne trouve pas que le congrès a adopté un moindre mal. On peut discuter d’autres propositions, mais, je le répète, vous m’avez demandé d’expliquer la position adoptée au congrès, ce que j’ai fait.

    «N’est-ce pas contradictoire? »

    J’ai dit que je ne répondais pas au nom de QS, mais que je tenterais d’expliquer la résolution adoptée par le congrès de QS. J’ai précisé à M. Langelier qu’on m’a demandé «d’expliquer la résolution adoptée par le congrès de QS», pas mes opinions personnelles. Qu’y a-t-il de contradictoire là-dedans? Les explications sont les miennes, pas nécessairement celles de QS, mais portent sur la résolution de QS, pas sur mes opinions personnelles. Ça va ?

    Avez-vous d’autres questions pour mieux comprendre cette résolution?

  66. Raymond Viger
    Mardi 12 avril 2011 à 21 h 38

    @ Darwin.

    Je suis conscient et comprend très bien que la proposition de Québec solidaire est d’avoir un seul salaire minimum pour la grandeur du Québec.

    Je n’ai pas tenté de vous faire dire des choses que vous n’avez pas dites. Quand je décrivais la différence d’impact d’utiliser un seuil de pauvreté rural VS urbain, je répondais à Ubbergeek qui m’avait demandé d’il y avait une énorme différence en coût de la vie entre ces 2 extrêmes. Je lui ai fait le calcul pour lui montrer cette différence.

    Merci pour les explications sur la nuance de qui parle pour qui. Quand on lit les 2 citations, il peut y avoir une confusion dans sa compréhension.

    Indépendamment que je suis d’accord ou non, reste maintenant à synthétiser et à vulgariser toutes ces explications pour que je puisse les ramener sur mon blogue et tenter d’expliquer aux internautes les fondements de ce salaire minimum à 16$. Si vous avez des propositions, je suis preneur.

  67. Darwin
    Mardi 12 avril 2011 à 22 h 33

    @ Raymond Viger

    «Si vous avez des propositions, je suis preneur. »

    Voici :

    Québec solidaire a adopté à son dernier congrès une résolution qui vise à porter le salaire minimum au niveau du seuil de faible revenu (actuellement 10,66 $) dans un premier temps et de l’augmenter graduellement (en quinze ans, par exemple) à 50 % au dessus de ce seuil du faible revenu (actuellement 15,99$).

    Le premier objectif de cette hausse du salaire minimum est d’améliorer les conditions de travail des travailleurs et surtout travailleuses qui occupent des emplois payés à ce salaire. En effet, ces personnes occupent souvent les postes les plus précaires sur le marché du travail : temps partiel, emplois temporaires, pas de syndicat, horaires brisés, arbitraire patronal, etc. Son deuxième est de réduire la pauvreté et les inégalités de revenu.

    Selon moi, cette hausse n’entraînerait globalement pas de baisses d’emplois en raison des manques de main-d’œuvre qui surviendront au cours des prochaines années à la suite des retraites massives des babyboomers. Une hausse du salaire minimum attirerait en effet beaucoup de personnes sur le marché du travail, personnes qui ne seraient pas intéressées à travailler à des salaires moindres, ce qui permettra de pouvoir des postes qui ne l’auraient pas été sans cette hausse. En plus, d’autres propositions adoptées au congrès de QS élimineraient les subventions aux grandes entreprises, ce qui permettrait d’augmenter fortement les aides gouvernementales aux PME et aux organismes de l’économie sociale qui seraient les premières à devoir faire face à des hausses de dépenses en raison de la hausse du salaire minimum.

  68. Raymond Viger
    Mercredi 13 avril 2011 à 05 h 58

    Merci M. Darwin pour cette synthèse de la proposition.

    Pour la compréhension et une possible acceptation de certain d’une telle proposition, la présentation que vous en faites est plus précise.

    D’une part, on parle d’une augmentation initiale à 10,66$ et d’autre part, l’objectif du 16$ est quantitifié. Même si c’est un ordre de grandeur, le fait de savoir qu’on parle d’une période d’une quinzaine d’années, cela est moins drastique et sensationnel que ce que les médias en avait rapporté.

    Les médias ont insisté sur l’objectif final, se limitant de titrer que Québec solidaire voulait un salaire minimum à 16$ de l’heure. Beaucoup de personnes autour de moi ont réagi négativement à une telle annonce.

    Pour m’assurer de ce qui était véhiculé dans les médias, je suis retourné lire quelques articles des principaux médias, dont des chroniques spécialisées en économie et en finance. On présente l’objectif de 16$, on y colle 2 économistes qui soutiennent que ça ne tient pas debout et qu’il y aura des effets secondaires néfastes très importants. Aucune mention ni du 10,67$ ni de la gradation pour atteindre l’objectif du 16$.

    On y voit Amir Khadir qui tente de justifier en une seule citation que l’objectif est louable et qu’il faut « dépenser » pour aider les plus démunis, mais sans pouvoir chiffrer comment cela pourrait être réalisable sans tout casser dans la baraque et sans vraiment pouvoir présenter une explication complète.

    Est-ce que les médias qui ont couvert cette nouvelle ont versé dans le sensationnalisme? Ça ne serait pas la première fois. Je suis attristé de voir que même les sections économiques des médias en seraient rendu à user de ce stratagème. Je m’attendais à plus de sérieux de leur part.

    La réalité de ce que vous nous présentez ici est différente de celle présentée dans les médias. Et les citoyens votent et prennent position avec les informations qui leur parviennent et la compréhension qu’ils peuvent en faire.

    Il y a possiblement ici une expérience de communication que nous pouvons tous en tirer. Quel est le message que j’ai tenté de véhiculer? Qu’est-ce que les médias en ont fait? Qu’est-ce que le citoyen en a compris? Comment puis-je rectifier le tir pour revenir à la base?

    À partir de quelques journalistes qui lancent la nouvelle, beaucoup d’autres médias et journalistes se contentent de faire écho à ce qui est déjà lancé créant ainsi en bout de ligne de fabuleuses légendes urbaines. Et les médias sociaux ne font qu’amplifier cette dure réalité.

    En contre-partie, les réseaux sociaux sont un outil de démocratisation de l’information. En étant sensible aux 4 questions ci-haut mentionnées cela peut permettre de revenir plus facilement aux sources, ce qui aurait été quasi impossible avant l’arrivée des médias sociaux.

    Merci M. Darwin pour le temps que vous avez mis à notre disposition pour avoir une explication compréhensible de la situation.

  69. Raymond Viger
    Mercredi 13 avril 2011 à 06 h 15

    @ Darwin.

    En guise de conclusion, je rajouterais qu’à partir du moment où le message est mal véhiculé dans les médias ou mal compris par le citoyen, il devient important de sensibiliser les gens qui se retrouvent en première ligne dans le contact avec le citoyen ainsi que ses membres de la mauvaise perception véhiculée pour qu’un plus grand nombre de personnes puissent être équipé et outillé pour répondre rapidement et adéquatement aux incompréhensions du citoyen.

    Parce que des élections se gagnent un vote à la fois et que c’est la capacité de chacun de nos membres de faire ses gains sur le terrain.

  70. the Ubbergeek
    Samedi 16 avril 2011 à 14 h 48

    De retour au sujet initial.. Ne vous réjouissez pas trop vite, la Droite est excitée - en feu.

    Comme le congrès du Rusé-au LIBAAAAAAAAAAAAAAAAAARTÉ-Kebek cette fin de semaine.

    Vous avez toute une pente devant vous…

  71. Richard Langelier
    Dimanche 17 avril 2011 à 02 h 04

    @ Anne-Marie Provost
    « Personnellement, je suis sceptique concernant la réelle efficacité de la logique qui affirme que vaut mieux maintenir un niveau bas [de salaire minimum] pour inciter les gens à ne plus vouloir y être. C’est la même logique qui s’applique à l’aide sociale et elle me semble peu fonctionnelle ».

    La droite utilise cet argument, chaque fois qu’on parle d’une augmentation minime (les fameux 10 ¢) du salaire minimum ou des barèmes d’aide sociale. (« Cela va inciter les jeunes à décrocher, c’est démontré scientifiquement »). On a même affirmé que le Père Popps http://cursillos.ca/action/modeles/13m-pops.htm incitait les jeunes à quitter le foyer familial parce qu’il distribue 2 hot dogs aux jeunes de la rue, chaque soir. Popps a toujours répondu : « Si ce sont ces 2 hot dogs qui convainquent une jeune de partir de chez lui, c’est parce qu’il y des problèmes qui couvent depuis longtemps. » Évidemment, je n’embrasse pas ce discours de droite. Par contre, si Québec solidaire avait proposé une augmentation rapide du salaire minimum à 16 $ l’heure et un revenu de citoyenneté ou revenu minimum garanti de 15 000 $, je considère que ce serait une critique de gauche de dire que ces propositions sont irresponsables et qu’elles peuvent inciter des jeunes à décrocher.

    Je n’ai pas étudié par désir d’ascension sociale. Je ne vous demanderai pas si vous le faites pour appliquer la XIe thèse de Marx sur Feuerbach : « Jusqu’à maintenant la philosophie a interprété le monde de différentes façons, dorénavant, elle doit le transformer », vous m’accuseriez, avec raison, de m’intéresser un peu trop à votre vie.

    Au commentaire 4, j’ai décrit les règles du jeu actuelles. Si Québec solidaire avait voulu convaincre les syndicats d’enseignants qu’une année de scolarité de plus ne vaut rien monétairement, je crois qu’il aurait frappé un mur. Sans basse flatterie pour Darwin, je dirai qu’en précisant qu’une période d’une quinzaine d’années permet de réajuster le tir s’il y a des effets pervers, il m’oblige à admettre que cette proposition sur le salaire minimum est sérieuse, d’autant plus que vous, Anne-Marie, voyez cela couplé à un projet de société. Il faut cependant se méfier des gens qui prétendent ne pas faire de basses flatteries.

    Je ne peux m’empêcher de conclure par une taquinerie. À Raymond Viger et moi, combien Québec solidaire paiera-t-il pour toutes ces heures de travail, pour recevoir une réponse?

    La saison de vélo arrive à grands pas. Nous pourrons nous reposer les neurones, puisque Françoise David se consacre à l’écriture et qu’il n’y aura pas de blogues. Pour moi, Québec solidaire est comme un amour qui ne veut pas mourir (merci Renée Martel). J’envie celle pour qui il est une fontaine de Jouvence. Je trouve cependant cocasse qu’à 23 ans, on ait besoin de quelque chose qui rajeunit.

    Pourquoi pas une seconde taquinerie? Lorsque les sanglots longs des violons de l’automne berceront nos cœurs d’une langueur monotone (merci Verlaine), combien serons-nous payés pour connaître combien de gouffres financiers comme la Société nationale de l’amiante ont été votés lors du congrès?

  72. the Ubbergeek
    Dimanche 17 avril 2011 à 15 h 34

    J’aimerais bine un blogue officiel de QS, ou de Kadhir, si celui ci part en dormance…

  73. Raymond Viger
    Dimanche 17 avril 2011 à 16 h 51

    Semble y avoir un petit problème technique. J’ai reçu un couriel comme quoi Darwin a laissé un commentaire ici ce matin et il n’apparaît toujours pas. J’en ai reçu un autre pour celui de Ubbergeek et celui-là apparaît.

  74. Anne-Marie Provost
    Dimanche 17 avril 2011 à 17 h 22

    @Raymond: Darwin a fait une demande de suppression de son message, il voulait tester quelque chose en le publiant.

    @the Ubbergeek: Après ma session (qui termine dans une semaine) je suis supposée avoir quelques rencontres pour déterminer un cadre plus optimal pour l’utilisation des réseaux sociaux et prêcher pour ma paroisse pour avoir plus de ressources. Je suis bien d’accord de favoriser une utilisation plus grande du blogue officiel de QS.

    @Richard Langelier: Je vous reviens sur ça bientôt. Comme vous dites, c’est la saison des vélos qui est à nos portes.

  75. the Ubbergeek
    Dimanche 17 avril 2011 à 17 h 38

    @Anne-Marie
    Surtout que j’aimerais bien lire des commentaires bien mordants et incisifs sur le congrès des LIBAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAARTY et tout cà… ;)

  76. Raymond Viger
    Dimanche 17 avril 2011 à 18 h 57

    Merci Mme Provost pour l’explication.

  77. Richard Langelier
    Dimanche 17 avril 2011 à 22 h 39

    @ Anne-Marie Provost
    N’attendez pas la fin de la saison des vélos pour trouver un dictionnaire où l’expression « fontaine de Jouvence » peut signifier autre chose que : qui procure la jeunesse, qui redonne de la vitalité.
    Bon! Je ne veux pas vous stresser en cette fin de session et vous faire avoir de mauvaises notes. Vous pourriez me poursuivre pour pertes de revenus parce que vous n’avez pu accéder aux études postdoctorales dès 23 ans (selon mon raisonnement sur les règles actuelles de rémunération. Je me suis peut-être pris pour un Jean-Jacques Rousseau qui connaîtrait le contrat social québécois signé par ???). Comme je n’ai que mon vélo à saisir, mon été serait bien triste.

    @ Raymond Viger
    Pour la première fois, j’ai réalisé que votre nom était en bleu. J’ai cliqué et j’ai lu votre excellent texte http://raymondviger.wordpress.com/2011/04/17/francoise-david-quebec-solidaire-amir-khadir-salaire-minimum-16/.

    Le problème que vous avez soulevé sur ce site-ci revient souvent en France, avec ce qu’ils appellent « les petits boulots ». Pour les jeunes qui n’ont aucune chance de trouver un travail à court terme, devrait-on permettre des exceptions au SMIC (salaire minimum de croissance) ?
    Lors d’une assemblée publique organisée par Québec solidaire Rosemont et Hochelaga-Maisonneuve, une intervenante de la salle faisait remarquer que le programme Extra (un supplément de 80$ par mois pour 80 heures pour les personnes assistées sociales qui allaient en « formation », augmenté par la suite à 125$) lui avait permis de sortir de chez elle et de retrouver une certaine fierté. Dans un commentaire précédent, j’ai expliqué qu’une certaine gauche syndicaliste me répondait constamment : « Richard, ou bien on trouve l’argent pour te payer le salaire que tu recevrais si tu enseignais dans un Cégep, ou bien tu moisis sur l’aide sociale jusqu’à 65 ans ». Françoise David, Anne-Marie Provost et Darwin sont à l’aise (plus diplomates que moi?) pour faire les débats avec cette gauche syndicaliste et avec les gens des collectifs qui se définissent comme « marxistes révolutionnaires » à l’intérieur de Québec solidaire. J’espère que sur ce blogue, vous et moi, pourrons continuer à présenter nos solutions à l’exclusion sociale.

    @ the Ubbergeek
    Le Réseau Liberté Québec a parfaitement le droit de faire des rassemblements. Il me semble que la gauche doit préciser qu’elle n’est pas contre l’individu. Pour ma part, je crois qu’il faut éliminer les contraintes économiques qui empêchent l’individu d’exprimer ses potentialités. Je ne veux pas retourner à l’époque de Roméo et Juliette où la famille choisissait les conjoints. Je ne veux pas l’égalitarisme plat. Je suis d’accord avec Maxime Bernier. Il n’y a pas de honte à être riche au Québec. Il m’importe cependant que les impôts et transferts, politiques d’emploi, transports collectifs, politiques de logement, réseaux de bibliothèques etc. ne laissent personne dans l’exclusion.

  78. the Ubbergeek
    Dimanche 17 avril 2011 à 23 h 07

    @Raymond
    La ‘liberté’ pronnée par ce genre de monde ne sert finalement que le riche et puissant. Je suis de centre moi-même; si l’irréalisme d’une certaine gauche m’emmerde, la droite arrogante et menteuse, pus capable.

    Il y a un but clair; démolir l’état, seul rempart sérieux contre le marché et sa victoire. Et comme l’a dit un anarchiste sur un populaire forum des jeux Total War, la ‘démocracie bourgeoise’ est basée sur l’équilibre des groupes comme l’État et le Marché. Retire ou affaiblis un…

    Si vous voulez aider les pauvres et tout, comme l’a pointé un fameux évèque brésilien, faut peut-être arrêter de focuser sur la pauvreté en tant que telle, et voir, chercher ses VRAIES causes, froidement (« Je demande pourquoi ils sont pauvres, et on me traite de communiste. »).
    La droite radicale ne vous aidera pas, faut faire face à la réalité. Elle, de vous et moi, n’en a rien a carrer.

  79. Raymond Viger
    Lundi 18 avril 2011 à 08 h 03

    @ Richard Langelier.

    Merci pour votre commentaire sur mon dernier billet concernant le salaire minimum à 16$.

    Je suis convaincu que nous pourrons continuer à débattre des propositions et faire entendre les nôtres. Si ce n’est pas ici, ça sera ailleurs mais le débat doit continuer à se faire.

    Je pense que l’idée des exceptions que vous soulevez peut être intéressante. En tant qu’organisme communautaire, dans notre mission de créer de l’emploi et de soutenir l’employabilité, nous engageons des gens qui ne sont productifs qu’à différent niveau. Il m’arrive d’engager 2 personnes pour faire le travail d’une seule! Dans de telles conditions, les augmentations de salaire minimum mettent en péril le nombre de personnes que je pourrais engager. Il pourrait y avoir des exceptions pour les organismes de réinsertion pendant le parcours des gens éloignés du marché du travail.

  80. Raymond Viger
    Lundi 18 avril 2011 à 08 h 08

    @ Ubbergeek.

    J’aime bien votre citation de l’évèque Brésilien.

    Le système politique que nous avons traverse une crise, ce qui est un signe que des changements doivent être apportés. D’ici la semaine prochaine je vais décrire un peu plus en profondeur les changements politiques que je propose.

    @ plus.

  81. the Ubbergeek
    Lundi 18 avril 2011 à 13 h 52

    @Raymond
    Voilà la citation en complet; « Quand j’aide les pauvres, on m’appelle un saint. Quand je demande pourquoi ils sont pauvres, on me traite de communiste ! »
    Don helder Camara, ‘L’évêque rouge du Brésil’

  82. Anne-Marie Provost
    Mardi 19 avril 2011 à 16 h 46

    @Richard

    Puisque vous insistez: dans ma métaphore sur la fontaine de Jouvence, je n’en ai pas besoin puisque j’en fait partie. Mais votre vélo peut bien faire la job aussi, ce serait donc dommage que je m’arrange pour qu’un bien public de cette nature soit saisi à cause de vulgaires considérations monétaires.

  83. Richard Langelier
    Mardi 19 avril 2011 à 18 h 54

    Au commentaire 17 vous écrivez: « Bref, pour moi ce genre de positions (hausse importante du salaire minimum) fait de QS une véritable fontaine de jouvence politique » et au commentaire 82: « dans ma métaphore sur la fontaine de Jouvence, je n’en ai pas besoin puisque j’en fait partie ». Vous faites donc partie de cette fontaine de jouvence qui pourrait procurer de la jeunesse à un sénile comme moi. Très agréable à entendre alors que je viens tout juste de fêter mes 63 ans!

    Votre humour vitriolique (1) me donne le goût de rentrer au bercail, d’autant plus que vous considérez que mon vélo est un bien public. Ouf!

    (1) C’est un emprunt à Françoise David qui avait commenté ainsi mon texte « De la question nationale et autres pâtés chinois » que j’avais écrit pour les membres du comité de rédaction de « Bien commun recherché ».

  84. the Ubbergeek
    Mardi 3 mai 2011 à 12 h 38

    Considérant le résultats de ces élections et les débats hargneux sur ‘la trahison par QS’, Françoise doit apprecier sa pause…

  85. Richard Langelier
    Vendredi 6 mai 2011 à 01 h 04

    Retour sur les intentions de vote pour Québec solidaire
    Cette semaine, au Québec, les sociaux-démocrates souverainistes et fédéralistes ont pu voter pour le même parti. Lors des prochaines élections provinciales, les sociaux-démocrates fédéralistes seront toujours orphelins politiques.

    Je n’éprouve aucun deuil pour le Bloc. Je réside dans Laurier-Ste-Marie et la seule fois où je n’ai pas voté pour le NPD, c’est quand Mme McLaughin martelait au débat des chefs : « Il n’y a pas de question québécoise, c’est juste une question de chômage ». J’étais pourtant souverainiste. Aujourd’hui, je ne le sais plus. Après m’être appuyé sur la droite nationaliste pendant 40 ans pour espérer dépasser 50% des votes au 18e référendum, disons qu’un matin sur deux, je me dis qu’on devrait laisser tomber.

    D’une certaine façon, je comprends que le CCF puis le NPD aient été centralisateurs. Le niveau de gouvernement qui négocie les traités commerciaux est le mieux placé pour fixer le niveau du salaire minimum et la fiscalité des entreprises. Le hic, c’est que dans les pores de la société canadienne-française, les sœurs et frères économes voyaient la nécessité d’une rationalisation des secteurs de la santé et de l’éducation. Technique obligeant, la charité ne suffisait plus [1] puisqu’il fallait demander des subventions pour l’équipement médical et les bibliothèques. D’ailleurs, la commission Parent a été dirigée par… Mgr Parent.

    Le NPD n’a pas compris ce désir de rapatriement de l’État-providence par les Québécois. Peut-on croire à la Déclaration de Sherbrooke favorisant un fédéralisme asymétrique? Il me semble peu probable que le ROC accepte de céder des pouvoirs au Québec, mais il me semble aussi peu probable qu’une majorité de Québécois opte pour la souveraineté. L’écriture libère. Je viens de passer à deux matins sur trois : pourquoi pas un gouvernement social-démocrate à Ottawa et un à Québec?

    Je ne me relancerai pas dans les longues complaintes contre Québec solidaire que j’ai exposées à satiété sur ce blogue.

    - Si Québec solidaire présente enfin une plate-forme et surtout un cadre financier électoraux sérieux, plusieurs sociaux-démocrates souverainistes pourront voter, en faisant abstraction des collectifs « marxistes révolutionnaires » qui acceptent les principes fondamentaux du parti, démontrant ainsi que ce parti n’est pas fondamentalement social-démocrate.

    Alors, 10 à 15% des votes et Amir Khadir est réélu dans Mercier (malgré mon abstention).

    Quant à la métaphore de la fontaine de jouvence politique, je ne comprends toujours pas sa valeur heuristique en science politique, mais je ne suis qu’un dilettante. Sur ce, je reprends la lecture de « Penser la marchandisation du monde avec Karl Polanyi », coordonné par Richard Sobel.

    [1] À leurs yeux. En réalité, elle n’a jamais suffi. Paul Martin père a été le ministre libéral qui a appliqué Medicare avec les provinces, à la suite de revendications des mouvements sociaux, de Tommy Douglas, de Romanow (père). Dans l’enfance, Paul Martin a été victime d’une paralysie qui lui a laissé des séquelles importantes parce qu’il n’a pu être soigné à cause de la pauvreté de la famille. Son fils réduira de façon importante le financement du fédéral aux provinces pour la santé, l’éducation postsecondaire et l’aide sociale.
    Au Québec, l’assurance-hospitalisation (qui impliquait les examens de radiologie et de laboratoire) a été instaurée en 1961 et l’assurance-maladie en 1970.

  86. the Ubbergeek
    Vendredi 6 mai 2011 à 07 h 45

    Dans le monde moderne, a-t’on besoin de se marrier si ca fais genre 5+ans que tu est en couple et tout?

    La même affaire pour Québec Solidaire. Le programme, politiques proposées comme Courage Politique, etc… EST Social-démocrate. ET très ressemblant, clichés mêmes, avec les idées Suédoises en passant. (J’en connais un suédois, je devrais lui montrer des trucs de QS en englais, je suis sur qu’il serait pas dépaysé - il travaille dans le Parti Pirate, cependant).

    M’excuse, mais….

    Aussi, les fédéralistes de gauches votent QS. Ou verts. so… Ils savent que c’est pas une souveraineté ‘ »just like that’ qu’ils veulent. Et que si la souveraineté, l’idée, serait morte un jours, QS restera le reste de ses idées. Alors…
    Si des fédéralistes voteaient - et pas si mal, ils semblerait - pour le Bloc, alors…

    Sans vouloi t’offenser, au lieux de critiquer un parti ‘imparfait’ mais de gauche, sincère et qui semble actuellement, tranquilement faire des gains (combien d’annés pour un député npd? combien de décénies pour êtres un VRAI parti - opposition?), pourquoi ne vote-tu pas pour eux, ne retourne pas à eux? Tu semble négatif souvent. M’excuse. Les critiques ca aident, mais si souvent et un peu amèrement…

    Bon, pour ajouter… C’est vrai que QS, si ils étaient froidement réalistes-électoralistes, Macchiavelien (dans le sens positif et négatif compris), ils feraient une version douce à plusieurs(?) collectifs de ce que le PQ à fait à SPQ-Libre; c’était chien, mais en même temps, pas totalement indéfendanble, dans un sens de politicien.

    Genre, suggestion discrète mais pleine de sens - ‘si tu est communiste, tu sais que nous sommes de gauche, MAX; te serais pas mieux avec le VRAI parti(s) communiste(s)?’

    Parce que s’est triste, mais l’image en politique c,est vitale… et l’image qu’a l’idéologie communiste en Amérique du Nord, est peut-être ternie à jamais à cause de la Guerre Froide et tout…. Alors….

    Et ironiquiement là-dedans, je suis de centre.. oh boy.

  87. Richard Langelier
    Vendredi 13 mai 2011 à 18 h 41

    Pour compléter le débat de société sur le niveau du salaire minimum:
    http://www.oikosblogue.coop/?p=7719

  88. Véronique Gagné
    Dimanche 15 mai 2011 à 16 h 31

    De mon côté, je me pose une question:

    Si j’ai au dessus du salaire minimum et qu’il y a augmentation du salaire minimum est-ce que je reçois cette augmentation également?
    Donc, advenant le cas que je gagnerais 11,00$ de l’heure est-ce que je passerait (si on pense à l’augmentation de 2010 de 0,50$ de l’heure ) de 11,00$ à 11,50$ ?
    Merci de me répondre

    Véronique

  89. Richard Langelier
    Dimanche 15 mai 2011 à 22 h 09

    @ Véronique Gagné

    Il n’y a pas augmentation automatique. Par contre, la personne qui reçoit un peu plus que le salaire minimum est en meilleure position pour demander à son employeur une augmentation. Cet employeur n’est pas défavorisé par rapport à ses concurrents s’il accorde cette augmentation.

    On comprendra que s’il y avait une augmentation à 16$ du jour au lendemain, il y aurait de sérieux problèmes.

    Il y a peut-être des intervenants sur ce blogue qui connaissent des études portant sur ce qui s’est passé historiquement sur l’ensemble de la rémunération lorsqu’il y a eu augmentation du salaire minimum, accès facilité à la syndicalisation, amélioration au filet de sécurité sociale. N’oublions pas que ce sont des dollars vitaux qui seront dépensés localement, dans les commerces du quartier.

  90. Darwin
    Lundi 16 mai 2011 à 20 h 19

    @ Véronique Gagné

    «Si j’ai au dessus du salaire minimum et qu’il y a augmentation du salaire minimum est-ce que je reçois cette augmentation également?»

    Richard Langelier a raison, il n’y a rien d’automatique. En général, un employeur qui paye un peu au dessus du salaire minimum le fait pour attirer des gens ayant plus de compétence et pour les encourager à ne pas quitter cet emploi trop rapidement… Il n’est bien sûr pas obligé d’augmenter son salaire, mais il a souvent intérêt à le faire.

    C’est un peu technique, mais le document suivant, diffusé après mes échanges avec Raymond Viger, aborde cette question :

    http://www.stat.gouv.qc.ca/publications/remuneration/pdf2011/capsule_avril11.pdf

    On y lit à la page 3 :

    «En ce qui a trait à l’emploi rémunéré au dessus du salaire minimum (voir figure 3), on constate qu’il n’y a pas eu de baisse à la suite des augmentations appréciables du taux du salaire minimum. En effet, l’indice de l’emploi, tous secteurs confondus, s’est accru en 2010 par rapport à 2005, et ce, dans les trois strates de salaire horaire supérieures au salaire minimum, soit celles entre 100,1 % et 110 %, entre 110,1 % et 120 % et entre 120,1 % et 130 %»

    Cela veut dire qu’il y a autant d’emplois légèrement au-dessus du salaire minimum qu’avant, montrant que bien des employeurs ont ajusté à la hausse les salaires légèrement supérieurs au salaire minimum.

    Cela dit, on observe quand même que le % des emplois au salaire minimum augmente quand le salaire minimum augmente et qu’il diminue quand le salaire minimum diminue, comme on peut le voir au tableau 1 de la page 2 du même document. Cela montre d’une part que peu d’emplois sont perdus en raison de la hausse du salaire minimum, mais d’autre part que certains emplois légèrement au dessus du salaire minimum sont maintenant au salaire minimum. Quand la hausse du salaire minimum est faible, comme entre 2000-2005 (en fait, il a moins augmenté que l’inflation au cours de cette période), le nombre d’emplois au salaire minimum a diminué. Entre 2005 et 2010, la hausse du salaire minimum a été supérieure à l’inflation, mais le nombre d’emplois au salaire minimum a augmenté, en bonne partie parce que le salaire minimum a rattrapé le salaire donné pour des emplois qui étaient légèrement au dessus du salaire minimum.

    Bref, cette étude n’est pas concluante à cet égard, mais montre que bien des employeurs ont ajusté les salaires à la hausse, même s’ils ne l’ont pas tous fait. Comme souvent en économie, rien n’est automatique… Par ailleurs, il ne faut pas oublier qu’il y a eu une récession entre 2005 et 2010, ce qui a pu bien sûr influencer le niveau de hausse des salaires. Si les gens hésitent à quitter un emploi de peur de ne rien trouver de mieux (et même d’équivalent…), l’employeur est moins incité à augmenter les salaires, d’autant plus que son chiffre d’affaire a peut-être diminué. Cela dit, on voit que les salaires ont quand même augmenté plus rapidement que l’inflation.

    Même si tout cela est bien mêlant et non concluant, j’espère quand même que mon commentaire aura au moins apporté un peu de lumière à votre questionnement…

  91. Yves Claudé
    Vendredi 27 mai 2011 à 18 h 02

    15%… En avant vers une autre défaite historique pour la population québécoise !

    La jubilation de Madame Françoise David devant les résultats d’un sondage avantageux pour QS ne doit pas nous faire oublier l’aveuglement sectaire dont ce parti a fait preuve antérieurement, en contribuant d’une manière partielle mais significative au maintien au pouvoir du gouvernement Charest, et ceci à l’encontre des intérêts de la majorité de la population du Québec.

    Alors que QS, en militant ouvertement pour un parti fédéraliste, a contribué à une défaite historique du peuple québécois le 2 mai dernier, il est de plus en plus difficile pour ce parti de se prétendre « indépendantiste » ! Les larmes de crocodile de Monsieur Khadir (http://www.ledevoir.com/politique/canada/323325/apres-les-elections-federales-le-quebec-qui-nous-attend) à propos du «balayage du Bloc québécois» (et sa «tristesse pour Gilles»…), surtout assorties d’un remarquable cynisme («je n’ai aucun regret»), sont révélatrices de la duplicité qui est devenue la marque de commerce de QS, dans une politique-spectacle qui cadre mal avec les ambitions d’un parti qui prétend incarner à la fois le Québec et la solidarité.

    Avant d’avoir à entendre le même pathétique discours à propos d’une possible réélection du gouvernement Charest et d’un «balayage du Parti québécois»…, il importe de mettre à jour les orientations stratégiques de QS.

    Il est clair que le mot d’ordre effectif de QS pour les élections du 2 mai était de voter pour le NPD. On a pu constater que seule une petite minorité de membres de QS a osé prendre position pour le Bloc et se préoccuper des effets politiques conjugués d’une possible défaite majeure du Bloc et d’une victoire majoritaire appréhendée du Parti conservateur.

    Fondamentalement, il est impossible pour QS de maintenir son orientation multiculturaliste à la Trudeau, même sous l’appellation fallacieuse de «laïcité ouverte» et d’assumer en même temps une position indépendantiste conséquente : cette affinité multiculturaliste avec le parti de Monsieur Layton, l’homme “au turban”…, a joué un rôle dans le choix du NPD par QS !

    L’alliance statégique avec le NPD

    QS, en s’impliquant dans une alliance stratégique avec le NPD, a pris un virage objectif vers le fédéralisme. Avec un peu de recul historique, on peut constater que les anciens marxistes-léninistes fondateurs de QS ont retaillé leur langue de bois ouvertement fédéraliste, mise à mal après l’évidence de leur complicité active avec le « camp du non » au premier référendum. La langue de bois reformatée par QS, prétendument «indépendantiste», secondarise la question nationale et en la détachant de la question sociale : ce virage doctrinaire permet toutes les trahisons, comme on a pu le voir dans l’implication de QS contre le Bloc québécois. On doit constater que QS, de par sa duplicité idéologique, officiellement «indépendantiste» et concrètement anti-indépendantiste, est condamné à stagner dans une mouvance caractérisée par l’attraction sectaire et le refus de la libre pensée.

    Cependant, dans un mouvement de “retour d’ascenseur”, il est à prévoir que l’appareil politique que le NPD est en train de constituer au Québec (avec le financement public…), sera efficacement mis au service de QS aux prochaines élections québécoises, et que ce soutien stratégique permettra de détourner un nombre significatif de votes s’exprimant précédemment en faveur du PQ. Le résultat concret et objectif pourrait être une autre réélection du PLQ, voir l’accession au pouvoir de l’ADQ : c’est ce que l’aveuglement sectaire de certains a fâcheusement tendance à occulter, au nom d’un messianisme parfaitement détaché des réalités socio-historiques du Québec actuel.

    De plus, en observant la composition de son cabinet-fantôme, on remarquera que le NPD a déjà effectué un premier “retour d’ascenseur” vers Québec solidaire, pour services rendus lors des récentes élections, et ceci en nommant deux députés qui sont aussi membres de l’aile fédéraliste de QS :
    -Alexandre Boulerice, député de Rosemont, habile politicien très soumis à la direction “orangiste” du NPD, obtient le dossier du Conseil du Trésor.
    -Claude Patry obtient le dossier de l’Assurance-emploi. On se souviendra du fait qu’il avait été pressenti pour être candidat de QS en 2008, et que l’“indépendantiste” Amir Kadhir s’était déplacé en avril dernier à Alma pour soutenir sa candidature … contre le candidat du Bloc québécois.

    Face à ces inquiétantes dérives de leurs dirigeants, il importe que les militants de QS commencent à se soucier des intérêts de la population du Québec, et pas seulement des fantasmes de prise du pouvoir générés par un messianisme narcissique et antisolidaire.

    Pour éviter une autre défaite de la nation québécoise, il reste au PQ à faire un geste historique en direction de QS, pour une entente stratégique en vue des prochaines élections québécoises. Cette entente devrait s’appuyer sur les positions social-démocrates classiques du PQ, et ne devrait comprendre aucun compromis sur la laïcité face à d’éventuelles demandes de QS de mettre de l’avant son multiculturalisme néotraditionnel et sexiste. Un éventuel refus de QS constituerait un choix objectivement antisocial et antinational.

    Yves Claudé - sociologue
    ycsocio[arobas]yahoo.ca

  92. Richard Langelier
    Vendredi 27 mai 2011 à 21 h 31

    Yves Claudé précise qu’il est sociologue. S’il considère que sa formation a une pertinence dans le propos de ce blogue, il pourrait nous dire s’il est plutôt près de l’école wébérienne, durkheimienne, marxienne, parsonnienne ou tuttae quantae. Il sait aussi ce qu’est l’objectivité. À 63 ans, je cherche encore. Lui, sait qu’il y a de bonnes personnes qui ont adhéré au marxisme-léninisme à l’époque du premier référendum et qui sont devenues actives au sein du Bloc québécois et du Parti québécois, mais que de mauvaises ont participé à la fondation de Québec solidaire.

    Je me considère social-démocrate (à la scandinave). Je ne suis ni membre de Québec solidaire, ni membre du Parti québécois. Yves Claudé aimerait voir « […] le PQ à faire un geste historique en direction de QS une entente historique pour une entente stratégique en vue des prochaines élections québécoises. Cette entente devrait s’appuyer sur les positions social-démocrates classiques du PQ […] ».
    Lorsqu’il a été au pouvoir, de 1976 à 1985, le Parti québécois a conservé la distinction « moins de 30 ans et plus de 30 ans » pour les barèmes d’aide sociale. À son retour au pouvoir, en 1994, il a conservé les distinctions « aptes, inaptes au travail », loterie médicale s’il en est une. En ce qui concerne le salaire minimum, ça n’a guère été reluisant. Il a refusé de réformer le mode de scrutin.

    Sont-ce là les positions sociales-démocrates classiques du Parti Québécois?

    Si le Parti québécois et Québec solidaire font des propositions réalistes et crédibles, chiffrées au besoin dans leurs plate-forme et cadre financiers électoraux, le discours politique deviendra intéressant, particulièrement pour les laissés-pour-compte de la société. Si les Alexandre Boulerice et Claude Patry défendaient l’idée d’un retour au programme d’assurance-chômage d’avant la réforme Valcourt du second gouvernement Mulroney, le discours politique serait intéressant pour les employés qui se retrouvent sans protection lorsqu’ils ont de mauvaises conditions de travail.

  93. the Ubbergeek
    Dimanche 3 juillet 2011 à 01 h 31

    Yves Claudé continue de pérorer…

  94. the Ubbergeek
    Mardi 9 août 2011 à 22 h 56

    Est-ce que ce blogue est abandonné pour de bon? dommage….

  95. Raymond Viger
    Mardi 9 août 2011 à 23 h 03

    Je me suis souvent posé la même question. 5 mois sans avoir de nouveaux billets. 4 mois sans avoir de commentaires de la modératrice. Elle ne s’est pas présenté à la formation web que je lui ai offerte. Elle n’est pas venu chercher le livre que je lui avais offert…

    C’est vraiment dommage d’enterrer ce blogue.

    Raymond Viger

  96. Richard Langelier
    Mardi 9 août 2011 à 23 h 44

    Je ne suis plus membre de Québec solidaire. J’ai cependant compris que Françoise David a choisi de se retirer de son poste de porte-parole nationale pendant l’été pour écrire un bilan de son expérience en politique partisane. Je ne vois pas où est le scandale.

    @ Raymond Viger

    J’espère que vous ne me proposerez pas une formation ni un livre. Je serais un dangereux pécheur si je refusais.

    @ Anne-Marie David

    Relisez les thèses de Marx sur Feuerbach. Mettez-les à jour. Comment Raymond Viger peut-il penser que nous le prendrons pour un dieu ?

    En prêchant pour votre paroisse, j’espère que vous n’avez pas obtenu la permission de nous imposer d’écrire en 240 caractères. La concision, c’est bien, mais il y a des limites.

  97. Raymond Viger
    Mercredi 10 août 2011 à 07 h 18

    @ Richard Langelier.

    Merci pour les informations mentionnant cet arrêt pour l’été. Un dernier billet le mentionnant aurait évité ce questionnement.

    Je ne comprends pas votre commentaire à Anne-Marie Provost (David?). Je n’ai jamais eu la prétention de vouloir être pris pour un dieu.

    Vu que Mme Anne-Marie Provost semble avoir changé d’idée pour sa formation et son livre et que vous semblez intéressé à prendre sa place, il me fait plaisir de vous y inviter. La prochaine formation est mercredi soir le 14 septembre à 19:00 hres.

    Je vous laisse le lien sur les informations: http://raymondviger.wordpress.com/2010/03/15/comment-referencer-blogue-referencement-moteur-recherche-google-ecrire-web/

    Merci de me confirmer si vous y serez.

    Raymond Viger

  98. Anne-Marie Provost
    Mercredi 10 août 2011 à 11 h 43

    @Raymond : je vous ai écris en mai pour savoir si votre formation de juin était une formation pour débutant ou avancée, vous ne m’avez jamais répondu.

    Sinon, Madame David revient de sa pause écriture de livre dans quelques jours. Elle a ensuite l’intention de réécrire sur ce blogue.

    @Richard : My bad.

  99. Raymond Viger
    Mercredi 10 août 2011 à 13 h 13

    Bonjour Mme Provost.

    Je vous avais répondu la journée même de votre courriel du 24 mai. Je vous ai retourné la copie du courriel dans le vôtre.

    Vous êtes toujours la bienvenue.

    Raymond Viger

  100. the Ubbergeek
    Jeudi 11 août 2011 à 01 h 40

    Ahhh, merci mademoiselle Provost. :)

  101. Francois Babin
    Vendredi 26 août 2011 à 14 h 14

    Pourquoi pas aucun salaire minimum?
    Si le salaire est trop bas la personne va tout simplement aller occuper un emploi ailleurs.

    Un salaire minimum trop élevé est une interdiction de travailler pour les personnes qui non pas un productivité suffisante.

    J’ai commencé a travaillé sous le salaire minimum entant que travailleur autonome. Ca ma donnée la possibilité d’aquérir de l’expérience nécessaire pour éventuellement gagner beaucoup plus.

    On empêche beaucoup de gens de pouvoir aquérir de l’expérience a cause de ces mesures. Qui engagerais un « apprentis » qu’il devrait formé a 15$/h???
    D’ailleurs ne serait-il pas mieux pour certains de gagné 5$/h et d’avoir la possibilité de prendre de l’expérience utile plutot que de moisire sur les banc d’école?

    J’accuse la salaire minimum d’avoir tué beaucoup de moyen de transmission de compétences, beaucoup d’emploi et d’avoir brisé beaucoup plus de vie qu’il en a amélioré.

    Si je gagne aujourd’hui plus du salaire minimum, c’est que je produits plus.
    On devrais rentré ca dans la tête des gens. La solution pour auguementé son niveau de vie ne passe pas par le gouvernement, mais par nos propres efforts.

    On envoie exactement le message contraire, car lorsqu’une personne fini par gagné un salaire decent, on la surtaxe comme si c’était mal. Un peu comme la cigarette.
    Pourquoi les jeunes de certains quartier reste défavorisé de génération en génération, car on leur transmet des idées qui sont néfaste.

    Vos bonnes intentions sont excessivement nuisible.

  102. the Ubbergeek
    Vendredi 26 août 2011 à 15 h 35

    Typique de la morale du travaille calviniste-capitaliste.

    Ca ne marche pas. Vous donnez trop de pouvoir au patronat, par example.

    J’accuse cette idéologie de haine du pauvre - ‘si tu est pauvre, tu est un parasite et un paresseux, c’est de TA faute!’ » J’accuse ce genre de pensées de purement égoiste et irréaliste, méprisant la réalité du monde.

    Ca me dégoute. On voit trop cà aux States.

    Le wellfare AIDE les gens, parce qu’entres autres, y,a pas un nombre illimités, mais finis de jobs. Les gesn aux BS des fois ne peuvent pas du tout traviller.

    Les riches et la classe moyenne doivent aider les pauvres. Justice socialle.

    Je suis de centre, noter bien.

  103. Noël Laflamme
    Mardi 30 août 2011 à 10 h 32

    Bonjour, Québec Solidaire, Amir Kadhir et Françoise David,

    Est-il exact que vous défendez une laïcité « multiculturelle » à la Bouchard et Taylor - ce qui fait des Québécois une ethnie parmi d’autres -, refusant ainsi la mise en place au Québec d’une Charte de la laïcité - Charte que désapprouvent et Bouchard et Taylor - et que vous privilégiez une laïcité ouverte aux accommodements au cas par cas, en faveur donc du port dans nos institutions du voile, de la kippa, du turban et du kirpan ? Pourquoi refusez-vous de faire la promotion d’une laïcité universaliste ? Pourquoi avoir tant peur d’un État laïque, vraiment laïque, lequel par sa neutralité rend possible la « liberté de conscience », préalable à la liberté religieuse, permet en outre toutes les options, que les citoyens aient ou non des convictions religieuses, soient athées ou pas, sans imposer aucune religion au dépens d’une autre, seul moyen d’assurer une paix et une harmonie dans tout le pays ? Ne comprenez-vous pas que la laïcité ouverte aux accommodements religieux est l’absolue négation du collectif ? la négation de la nation québécoise ? la négation des droits des femmes ?

    Noël Laflamme
    [email protected]

  104. the Ubbergeek
    Jeudi 1 septembre 2011 à 14 h 20

    Le problème est que, bien que nous sommes l’ethnie majoritaire, ‘key’, on est aussi une. Bien que je suis pour une laicité égalitaire, on ne doit pas être mis sur un pied d’estrade - et je ne supporte pas le nationalisme ethnique que certains poussent avec l’excuse de la laicité - ‘la négation de la nation québecoise’ est comme disent les englais, loaded words, très ‘loaded’.

    Certains contre qu’accepter le voile est un prix léger pour faciliter l’intégration des mulsumans au groupe.

    Les accomodements raisonables, en passant, ne sont pas juste basé sur la religion, mais d’aurtres choses aussi; l’aide aux handicapés est une forme d’accomodements que tout le monde trouvent raisonables.

  105. Darwin
    Jeudi 1 septembre 2011 à 22 h 03

    @ Noël Laflamme

    «Est-il exact que vous défendez une laïcité « multiculturelle » à la Bouchard et Taylor»

    Bouchard et Taylor n’appuient pas le multiculturalisme, alors il est impossible de répondre à une question qui contient une contradiction.

    «ce qui fait des Québécois une ethnie parmi d’autres»

    Bouchard et Taylor n’ont jamais dit ça. Ils parlent avec beaucoup de nuances des Québécois d’origine canadienne française. Vous ne posez pas de questions, vous les interprétez seul.

    «refusant ainsi la mise en place au Québec d’une Charte de la laïcité»

    Faux. QS est même pour l’inclusion du concept de la laïcité de l’État à la Charte québécoise des droits et libertés.

    http://www.quebecsolidaire.net/actualit%C3%A9-nationale/pl-94-qs-r%C3%A9clame-des-modifications-%C3%A0-la-charte-des-droits-et-libert%C3%A9s-pour-y-inclure-le-principe-de-la-la%C3%AFci

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