Votre point de vue (11 commentaires)

  1. Sylvain Bérubé
    Vendredi 11 septembre 2009 à 22 h 05

    Bonne rentrée politique Françoise!

    J’en profiter pour saluer votre présence, à Simon Tremblay-Pépin et à toi, au Moulin à paroles de Québec. Et je lève mon chapeau aux organisateurs de cet évènement: de créer un tel espace de partage culturel, donnant ainsi une nouvelle occasion d’avoir un regard (critique) sur notre histoire commune, voire d’en tirer de nouvelles leçons, n’est-ce pas une façon de commémorer tout fait historique?

  2. Sylvain Bérubé
    Vendredi 11 septembre 2009 à 22 h 07

    Il manque un mot à ma phrase: n’est-ce pas une *formidable* façon de commémorer tout fait historique?

  3. Antoine Malette
    Samedi 12 septembre 2009 à 11 h 25

    Bonjour Mme David.

    Je suis toujours ravi de lire ou écouter vos publications. Cependant, je dois vous faire part d’une de mes réactions. En fait, j’aimerais surtout avoir votre avis sur la question polémique de cette lecture du Manifeste du FLQ.

    Ma question est la suivante : En quoi est-ce mieux de lire le Manifeste felquiste qui, nous le savons, fait référence à ce mouvement de violence dont nous devrions être tous sauf fiers, que de commémorer la bataille des plaines d’Abraham par une reconstitution vivante ? La bataille des plaines d’Abraham ne fait-elle pas partie intégrante de notre histoire, malgré notre défaite au même titre que ledit Manifeste ?

    Ce genre de réaction d’un groupe comme le Moulin à Paroles, me paraît fortement borné. Lorsque je passe ce genre de commentaires, je passe pour le sale Fédéraliste, hors, je connais peu de gens qui aiment leur Québec comme moi je le fais.

    Bref, je serais ravi d’avoir votre réponse à ce sujet.

    Merci,
    Antoine Malette

  4. Bernard Bohmert
    Samedi 12 septembre 2009 à 12 h 14

    Si nous devons relire et réentendre le manifeste felquiste au nom de la vérité historique et de son souvenir, ne devrions nous pas dès lors relire des extraits du Protocole des Sages de Sion, qui fut lu en chaire aux temps noirs du Québéc et qui a forgé la pensée de nombreuses et nombreux québécois, dans un courant purement antisémite ? Heureusement que notre éveil national n’a pas tout gardé de son histoire et qu’il ne souhaite pas se souvenir de tout. Disons que le sélectif souvenir du manifeste felquiste n’est pas un souvenir heureux partagé par tous et toutes. Il a gêné, il gêne encore, mais il existe, comme le reste et tout le reste.

  5. Richard Langelier
    Samedi 12 septembre 2009 à 17 h 53

    Tout d’abord, ma quincaillerie informatique vétuste ne me permet pas de capter YouTube. J’ajouterai seulement mon grain de sel aux commentaires. Comme j’étais sympathisant du FLQ à l’époque, je dirai : « nous avions tort ». Pour faire « peuple », on écrivait dans le manifeste : « la tapette à Trudeau, le s’rin à Bourassa! ». Nous refusions la social-démocratie parce que nous voyions une révolution trop tranquille. Pourtant, les laissés-pour-compte de la révolution tranquille [1] votaient pour le crédit social, après avoir voté à nouveau pour l’Union nationale en 1966. Lorsqu’ils étaient syndiqués à la CSN, ils allaient à la CSD. Alors nous nous tournions, soit vers le maoïsme, le trotskisme ou nous nous renoncions à tout puisque le peuple refusait d’être le moteur de l’Histoire.

    Tout n’était pas faux dans notre discours. Avant la loi 101, dans une entreprise possédée par des anglophones, bien souvent, un contremaître francophone devait s’adresser en anglais à des employés majoritairement francophones. Il serait temps cependant de prendre acte de ce qui s’est vécu et écrit depuis l’époque du capitalisme sauvage. L’État-providence qui s’est construit dans les pays industrialisés par une redistribution des gains de productivité doit être repensé puisque nous savons maintenant que les écologistes qui critiquent le productivisme depuis longtemps ne sont pas « des pelleteux de nuages ». Nous savons aussi qu’avec la productivité du travail, nous devons exporter, sinon nous cesserons la production le 1er mars. Il nous faut donc permettre les importations avec des traités commerciaux qui incluent des clauses sociales et environnementales.

    Quant au choix de poursuivre le rapatriement de l’État-providence commencé sous Paul Sauvé, je constate que jamais le reste du Canada ne voudra accorder plus de pouvoirs au Québec et que jamais les Québécois n’opteront pour la souveraineté. Québec solidaire nous aidera à faire le deuil de la souveraineté puisqu’il s’aligne vers un discours des années 70 avec une proposition de monnaie québécoise, de souveraineté sans association [2] , la recette parfaite pour faire tomber l’appui à la souveraineté sous les 10%.

    [1] Cf La longue marche des technocrates de Jean-Jacques Simard, Éditions coopératives Saint-Martin.
    [2] http://programme.quebecsolidaire.net.

    Richard Langelier

  6. Mario Jodoin
    Samedi 12 septembre 2009 à 21 h 53

    @ Richard Langelier

    «Lorsqu’ils étaient syndiqués à la CSN, ils allaient à la CSD .»

    J’imagine que vous voulez dire que la CSD était de droite et la CSN de gauche. C’est d’ailleurs exactement ce que je pensais à l’époque, car la seule version que nous ayons entendue était celle de la CSN. Que trois des cinq membres de l’exécutif aient décidé de quitter (sûrement pas pour leur sécurité, leur poste étant garanti et la fondation d’une nouvelle centrale étant pour le moins risquée), que les membres de l’Alcan aient décidé de quitter aussi, mais pour un syndicat indépendant, que les fonctionnaires provinciaux (la «gagne» à Haguindeguy, 60 000 membres !) ait aussi décidé de former un syndicat indépendant, que le célèbre syndicat de l’amiante ait décidé deux ans après (en 1974) de se joindre à la CSD (il devait attendre la période de renouvellement de la convention collective), aucun de ces événements n’a semblé nous faire penser que, peut-être, il y avait un problème de démocratie syndicale à la CSN à l’époque. Je n’irai pas plus loin.

    Juste une anecdote. Un des membres du syndicat de l’amiante d’Asbestos m’a déjà raconté cette période ainsi (de mémoire) : «pendant des années, les permanents de la CSN nous ont dit que l’adversaire était la maudite Johns-Manville; pas de problème, on était d’accord. Puis tout d’un coup, il fallait se battre contre Trudeau, Bourassa et le système. Nous, c’était encore la Johns-Manville qui nous exploitait». Pas mal de droite, n’est-ce pas !

    Cela semble loin du sujet, mais cela a rapport avec l’histoire, ses interprétations et ce qu’on en a retenu.

    «une proposition de monnaie québécoise»

    Je n’ai jamais compris pourquoi Parizeau a pu défendre l’utilisation de la la monnaie canadienne dans un Québec indépendant. Enfin, oui, j’ai compris que la stratégie l’a emporté sur ses convictions, et surtout, sur les conséquences désastreuses de son budget de l’an 1 (la piasse à Lévesque).

    Durant la récession du début des années 1990, le Québec a connu une série de fermetures d’usines en raison du dollar à 88 cents US (on trouvait cela élevé à l’époque…), dollar maintenu élevé en raison de la «surchauffe» de l’économie dans le sud de l’Ontario et de ses effets sur l’inflation. Depuis 2003, le secteur manufacturier du Québec subit les effets négatifs d’un dollar qui flirte avec la parité avec la monnaie des États-Unis en raison du pétrole de l’Alberta.

    Je sais que l’abandon du dollar canadien peut (j’écris bien «peut») faire perdre des appuis à l’indépendance. Mais, malgré toutes les compromissions adoptées par le PQ, les Québécois ont rejeté ce projet d’indépendance à rabais. Au moins, avec la position de QS, on met de l’avant un projet clair, qui correspond vraiment avec ce qu’on veut, pas à une stratégie en vue de peut-être s’approcher de ce qu’on a déjà voulu.

  7. Richard Langelier
    Dimanche 13 septembre 2009 à 00 h 53

    @ Mario Jodoin
    J’ai adhéré à cette fantasmagorie que la CSD était de droite et la CSN de gauche. Je suis originaire de la région des Bois-Francs où les travailleurs du meuble et du vêtement ont adhéré à la CSD. Lors d’un emploi d’été, j’ai écouté les griefs des travailleurs du meuble et à nouveau lorsque j’ai travaillé à la télévision communautaire des Bois-Francs. J’ai abandonné cette vision simpliste de la réalité depuis longtemps.

    La politique monétaire est un instrument important. Si j’étais Français, j’aurais voté contre le Traité de Maëstricht, non pas parce que la monnaie commune ne serait pas une bonne idée dans une Europe sociale, mais parce que c’était un traité monétariste. Maintenant que l’euro est là, seul Jean-Marie Le Pen propose le retour au franc. D’autre part, la couronne norvégienne a été victime de la spéculation. Il me semble qu’aujourd’hui, ce serait suicidaire d’avoir une monnaie québécoise.

    Je suis membre de Québec solidaire depuis le congrès de fondation, mais il m’apparaît que le goût morbide pour la marginalité de la gauche politique québécoise y a triomphé. Je vois une nette différence du côté du chantier pour le renouvellement de la social-démocratie au Québec. Est-ce que ce chantier peut avoir une influence sur la réalité? On verra bien.

    Richard Langelier

  8. Françoise David
    Mardi 15 septembre 2009 à 10 h 55

    Bonjour à tous,

    Un petit commentaire sur le Moulin à paroles et le manifeste du FLQ. Je suis encore d’accord avec la lecture de ce manifeste qui a marqué notre histoire. Cela ne fait pas de moi une sympathisante des stratégies felquistes.

    J’ai assisté à une grande partie du Moulin en fin de semaine. Quel beau happening! On y a lu toutes sortes de textes, certains qui ne faisaient certainement pas l’unanimité! Par exemple, Maurice Duplessis, Mordecaï Richler, Pierre Elliott-Trudeau…ont eu leur moment de « gloire » lors du Moulin.

    Ce qui a surtout frappé l’imagination a été la lecture de textes comme « Le refus global » ou la lettre ultime de Chevalier Delorimier. Puis, un rap conjoint Samian-Loco Locass qui scellait l’amitié entre peuple québécois et peuples autochtones. Un moment très émouvant.

    Bref, merci aux organisatrices et organisateurs qui ont rappelé l’importance des mots, des textes, de la poésie, des manifestes dans notre histoire.

    Françoise David

  9. Luc Deneault
    Mardi 15 septembre 2009 à 17 h 55

    Madame David,

    J’ai fait le détour vers Québec et assisté au moulin à paroles
    en fin de semaine. Un événement mémorable - voir les propos d’Antoine Robitaille sur son carnet « mots et maux de la politique » dans lesquels je me retrouve - et j’aurais apprécié que vous y preniez la parole (quoique cela est peut-être arrivé, j’ai assisté à à la moitié de l’événement..

    Luc Deneault
    Rosemont

  10. Françoise David
    Mercredi 16 septembre 2009 à 10 h 13
  11. Luc Deneault
    Mercredi 16 septembre 2009 à 14 h 40

    ah bien!
    J’avais lu quelque part que quelqu’un d’autre avait lu un texte de Norman Bethune à votre place et j’ai raté votre intervention!

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