Chers amis, chères amies,

Un petit pot-pourri cette semaine.

D’abord, merci pour vos commentaires sur les livres et les libraires. Je tiens à rassurer les quelques-uns qui pourraient croire que je rejette les livres grand public. Il n’en est rien!!! Par exemple, j’ai dévoré la trilogie de Marie Laberge, (Gabrielle, Florent, Adélaïde) tout comme Les filles de Caleb, d’Arlette Cousture. J’adore les romans policiers. Et je termine en ce moment Le nettoyage ethnique en Palestine de Illan Pappe, un des nouveaux historiens israéliens. C’est pareil pour le cinéma. J’ai rigolé devant Bienvenue chez les Ch’tis mais je suis sortie terriblement émue (et ravie!) du film de Xavier Dolan : J’ai tué ma mère.

Par contre, je maintiens que nous devrions encourager les librairies indépendantes aussi bien que les petits restos ,cafés, espaces d’artistes, petits magasins, etc. C’est du commerce local pratiqué par des Québécois-ses qui, la plupart du temps, se fendent en quatre pour accommoder les clients-es. Oui, on peut commander un livre dans une librairie indépendante. J’aime aussi le lien avec les libraires. Ces gens-là connaissent les livres et nous font découvrir des auteurs-es méconnus.

Un autre sujet : nous entendrons des chanteurs anglophones dans Rosemont le 23 juin. Au début, devant ce que je croyais être un show bilingue, j’ai ressenti un léger malaise. Mais rapidement, je me suis rendue compte qu’il n’en était rien. On chantera surtout en français le 23 juin au soir. Et j’ai eu envie de dire : Bienvenue à la Fête nationale de tous les Québécois, de toutes les Québécoises. J’ai des amies anglophones. Elles parlent un excellent français. Mais je pourrais comprendre qu’elles aient envie d’un bout de fête dans leur langue et pourquoi pas?

Finalement, l’Iran. Je suis tellement heureuse de voir le peuple iranien se soulever devant ce qui apparaît maintenant comme une gigantesque fraude électorale! Ces jeunes, ces femmes, risquent beaucoup à manifester leur colère. J’admire leur courage et leur détermination.

Vous savez que mon collègue et ami, Amir Khadir est d’origine iranienne. Dimanche dernier je suis allée avec lui à une fête iranienne au parc Angrignon. Il y avait là des centaines de personnes qui fêtaient la fin de l’année scolaire en famille. Elles parlaient toutes de la fraude électorale et espéraient une mobilisation massive de leurs compatriotes iraniens. C’est arrivé. J’espère maintenant que le peuple aura droit à de nouvelles élections libres et transparentes. J’espère surtout que le pouvoir n’utilisera pas la répression pour mater les opposants-es. Je souhaite à toutes ces femmes, aux jeunes, aux paysans, aux chômeurs, à la classe moyenne iranienne de vivre dans un pays où les libertés civiles sont respectées.

Lorsque l’on voit ainsi des peuples se lever, ça nous donne des envies, non? On aurait bien des raisons de le faire nous aussi : dilapidation de nos ressources naturelles, projets en PPP, scandales politico-financiers, privatisation des services publics…la liste est longue des raisons de se tenir debout!

On continue le combat?

Votre point de vue (30 commentaires)

  1. Alexandre Lacoste
    Vendredi 19 juin 2009 à 15 h 26

    Je suis totalement divisé quant aux manifestations qui ont lieu à Téhéran et aux quatre coins de l’Iran. N’était-ce pas ce genre de manifs qui ont conduit à la révolution islamique? Je me demande également à quel point M. Massouvi mérite que l’un se fasse matraquer en arrière de la tête pour lui. D’un autre côté, la situation dans ce pays a assez durée et il est abérrant de constater le peu de pression exercée par les pays membres de l’ONU sur les leaders religieux iraniens quant à la quasi-inexistance des droits fondamentaux.
    Je souhaite de tout coeur que le peuple iranien en soit un libéré de la tyrannie. Je leur souhaite du courage, et de la détermination dans leurs actions, et que ces dernières soient fondées sur des décisions éclairées.

  2. Stéphane Magnan
    Vendredi 19 juin 2009 à 15 h 51

    Bonjour Françoise,

    Oui je trouve courageux ceux qui ont le courage de manifester ce qui semble être une fraude électorale! Mais comment être sur que c’est vraiment le cas? Je demeure prudent…

    J’avais hâte que tu dises un mot sur cette montée de lait des « bluenecks » qui s’insurgeait contre la participation en anglais de deux groupes anglophones QUÉBÉCOIS. J’ai été très interpellé de voir ce ressac raciste et intégriste. Il faut démontrer plus d’ouverture que ça. Nous ne pouvons espérer de faire adopter l’idée d’un Québec souverain par tout le monde si nous ne laissons pas des membres de notre nation participer à sa simple célébration. C’était dégoutant de voir ces souverainistes pur et dur cacher mal leur jeu de vouloir provoquer une de ses fameuses « crises » et de traiter tout débat comme une guerre. Il ne faut pas se laisser méprendre, le patriotisme aveugle est aussi pire qu’une secte à gourous. Quand ils prétendent défendre la langue, où sont-ils quand il est le temps de parler de hausser les standards et les exigences de qualité de la langue française dans les écoles québécoises? Évidemment, cela ne serait pas trop populaire comme geste politique, c’est pourquoi on ne les voit pas monter aux barricades pour quelque chose qui ne créé pas de conflit envers « l’ennemi » anglophone. Décevante attitude, mais la consolation est que beaucoup ont dénoncés leur attitude, autant des souverainistes que des fédéralistes et des indécis. Le Québec est de ce fait une nation encore plus progressiste avec le temps.

    J’ai bien hâte de voir le film de Xavier Dolan, je suis sur qu’il est excellent!

    En passant, ne t’en fais pas trop avec certains commentaires…certains te teste et d’autres sont payés pour te prendre à défaut, j’en suis sur.

    Bonne continuation!

  3. Serge Leclerc (alias Sergio de Rosemont )
    Vendredi 19 juin 2009 à 21 h 02

    Vous savez François concernant les anglophones, on a à l’occasion la manie de leur en mettre sur le dos alors qu’on a une part de responsabilité .

    Je travail en centre d’appel et je me souviens d’un sous-chefd’équipe en particulier.

    Où je travail il ont engagé des anglophones purs pour des études à cause du raciste de plusieurs anglophones des provinces de l’ouest qui à minute qu’il prennent conscience que vous avez un accent québécois
    « quebecker » comme ils disent vous racrochent au nez et cela même si votre anglais est impécable.

    justement je me souviens qu,il y avait l’un de ces anglos qui lisait
    les journaux gratos en français et lorsqu’il s’adressait à nous le faisait en français ( et un français impécable ) et iol semblait aimer
    le parler.

    imaginez-vous que ce sous-chef d’équipe qui était pourtant un francophone qui se disait souverainiste , se fendait le cul en 1000 pour lui donner les consignes en anglais !

    D’après vous un anglophone qui prend plaisir à lire les journaux en français et à s’adressez aux francophones en français se sentirait-il vexé qu’on lui donne les consignes en français ?

    Personnellement je ne crois pas qu’il en aurait été offensé !

    des fois c’est des petites annetdoctes de la sorte qui passent un mauvais message aux autres .

    ————

    Personnellement ce qui me fait un peu de peine lorsque je pense à l’Irak , ou L’Iran,…. C’est de voir cette région du monde qui est à quelque part comme le berceau de ce qu’on pourrait appeler la Civilisation . La Perse , la Mésopotamie , les Sumerriens , la ville
    de Urs , tant de massacre pour le pétrole !

    ————-

    Avec votre autorisation j’aimerais mettre un message de demande d’aide.Si vous croyez que cette demande n’est pas à sa place , alors
    j’accepterais que les modérateurs effacent cette partie de mon commentaire

    Voici Je demande l’aide des progressifs c’est une demande d’aide non pas pour moi mais pour une dame donc j’essais d’aider à sauver son travail .

    Je parle de Mme.Marie Lacroix ( La fleuriste de la Place d’Armes ).

    Question de de pas congestionner le blogue j’aimerais inviter les visiteurs à signer sa pétition à cet adresse :
    http://www.mesopinions.com/detail-petition.php?ID_PETITION=d4689abd6ffac193541f5eddd8081dd1

    Question aussi de mieux comprendre le contexte je les inviteras
    à venir lire mes article que j’ai mis sur mon blogue soit :

    l’article : Briser un rêve
    http://sergio_de_rosemont.monblogue.branchez-vous.com/2009/05/26#206309

    ainsi que L’article :
    Début de la rénovation de la place d’Armes. Ou lorsque les élus agissent en salops !
    http://sergio_de_rosemont.monblogue.branchez-vous.com/2009/05/23#206187

    Dans cet article je conmmence par la copie d’un article de la Presse suivi de mon commentaire et de photos prises par moi-même.

    Je vous remercie de l’attention porté à mon commentaire et surtout

    BONNE FÊTE NATIONALE SOLIDAIRE À TOUS

  4. Sylvie Provost
    Samedi 20 juin 2009 à 05 h 28

    Aurions-nous pu rêver de voir les anglophones venir chanter en français à la Fête nationale de tous les québécois dans un Québec où la seule langue officielle est le FRANÇAIS? Quelle belle marque de respect c’eut été envers la langue de la majorité et la langue qu’ils devraient tous parler couramment…

  5. Sylvie Provost
    Samedi 20 juin 2009 à 06 h 13

    Je vous suggère la lecture du billet de Foglia à ce sujet:
    http://www.cyberpresse.ca/opinions/chroniqueurs/pierre-foglia/200906/17/01-876693-votre-maladie.php
    Et de grâce, arrêtons d’avoir honte de ce que nous sommes… La confiance en soi, est-ce qu’on peut l’enseigner à un peuple?

  6. Nicole Croteau
    Samedi 20 juin 2009 à 13 h 25

    Concernant le débat au sujet des groupes anglophones qui devraient ou non participer à la fête de la St-Jean dans Rosemont-Petite-Patrie, je crois que la question n’est pas de savoir de quel côté sont les plus « frileux ».

    Personnellement, j’accueillerais avec grand plaisir tout groupe se comportant comme des invités digne de ce nom, c’est-à-dire ayant assez de sensibilité à notre cause pour inclure à leur répertoire ce soir-là quelques chansons en français.

    Nicole Croteau P.S.:Je crois avoir exprimé mon opinion avec
    modération et j’apprécierais que ceux
    et celles qui ne partagent pas mes réserves
    ne me rangent pas automatiquement du côté
    des fauteurs de trouble.Parmi mes meilleures
    amies,certaines sont anglophones, eh,oui!…

  7. Serge Leclerc (alias Sergio de Rosemont )
    Samedi 20 juin 2009 à 17 h 18

    Je tiens à remercier le modérateur d’avoir accepté que je puisse mettre sur Mme. Lacroix :-)

  8. Richard Langelier
    Lundi 22 juin 2009 à 18 h 05

    Bonjour Françoise,
    Mon ordinateur est considéré comme un prédinosaure et je n’ai pas le haut débit, alors je n’ai pas accès à ton blogue sur YouTube. N’aie crainte, je ne te demanderai pas d’adapter ton blogue au vœu de pauvreté que j’ai fait à 20 ans, entre autres, parce qu’il fallait embrasser la philosophie de la misère dans la gauche politique québécoise.
    Dans quelques années, lorsque je quitterai l’Aide sociale pour la pension de vieillesse et le supplément de revenus à la vieillesse, je m’achèterai des livres qui ne sont pas à la Bibliothèque nationale. Comme Montréalais, je peux emprunter 10 documents après les avoir pris sur les rayons, vérifié la table des matières, comparé aux documents portant sur le même sujet. Les personnes de l’extérieur de Montréal ne peuvent commander qu’un seul document de la Bibliothèque nationale à leur bibliothèque locale. Elles doivent payer 2$ pour frais de transport. Pourtant, la décision de concentrer les budgets pour la Bibliothèque nationale a été justifiée par le fait que tous les Québécois pourraient commander un document à leur bibliothèque nationale. Ces Québécois de l’extérieur de Montréal ont payé de leurs impôts cette concentration à Montréal. Il me semble important de dénoncer cette situation.

    À Télé-Québec, Anne-Marie Dusseault demandait à Louise Beaudoin, alors ministre de la Culture :
    - D’aucuns disent qu’il aurait été préférable d’investir dans les livres plutôt que dans le béton.
    - Avec la loi du déficit zéro, il est permis d’emprunter pour les infrastructures seulement.
    Une ministre de la Culture admettait qu’elle avait voté pour une loi qui lui interdisait de poser la question: «est-il plus pertinent de dépenser les deniers publics pour le béton plutôt que pour les livres?». Est-ce que choisir la souveraineté comme article 1 conduit nécessairement à croire aveuglément au chef qui affirme que ce sont là, les conditions gagnantes? Je trouve cela absolument très déprimant.

    L’Iran
    J’hésite toujours à prendre position sur la politique internationale. Je lis très peu l’anglais et aucune autre langue seconde. J’écoute avec un vif intérêt les géopoliticiens au Réseau de l’information [1]. J’ai pourtant toujours de la difficulté à distinguer Proche, Moyen et Extrême-Orient… Dany Laferrière a refusé de commenter les dernières élections haïtiennes:
    - quelqu’un qui est parti d’Haïti depuis plus de 20 ans, qui jette de la nourriture ne peut juger le choix de personnes habitant des bidonvilles à Port-au-Prince.
    Par contre, je réclame le scrutin proportionnel parce que je veux que la multiplicité des points de vue soit représentée à l’Assemblée nationale et à la Chambre des Communes. Tout indique ici qu’il s’agit d’une fraude électorale.

    Lorsqu’on voit des peuples se lever, ça donne des envies, oui, mais en présentant des solutions de rechange réalistes et crédibles, chiffrées au besoin, à l’hyperlibéralisme économique. En attendant que ce soit possible à l’intérieur de Québec solidaire, je retourne à la lecture de «Hannah Arendt contre Marx ?» d’Arno Münster.

    [1] Ma mère me disait que j’étais sur le bout de ma chaise lorsque j’écoutais René Lévesque à Point de mire. Mes souvenirs sont plus précis à propos de Judith Jasmin. Est-ce que mon allergie viscérale au Parti québécois a provoqué cette amnésie?
    Je suis obligé de me réjouir des sondages favorisant Ignatieff parce que Harper veut nous imposer une télévision au goût de Karl-Pierre Péladeau.
    Par ailleurs, j’ai bien apprécié «Considérations sur le malheur arabe» de Samir Kassir et les livres de Georges Corm sur le Moyen-Orient.

    Richard Langelier

  9. Desroches Yvon
    Lundi 22 juin 2009 à 21 h 15

    L’idée d’établir notre constitution. Pourriez-vous nous tracer les grandes lignes ou votre approches du contenu? SVP.

    Merci

  10. RickDeckard
    Mardi 23 juin 2009 à 09 h 59

    Il faut faire attention a la desinformation que les medias occidentaux(naifs, paresseux ou complices) nous servent

    Rappelez vous l’Operation Ajax des annees 50 où les Britaniques et la CIA ont orchestres un coup d’etat pour remplacer Mossadeq elu par le dictateur Shah. A l’epoque aucun media ne clamait en primeur « operation Ajax est un Succes! » ou « Comme prevu, la foule dupe soupconne Mossadeq des attentats terroristes en fait commis par des agents recrute par Kermit Roosevelt! ».

    Hors depuis que l’Iran a annoce qu’elle transigerait le petrole en devise autre que le petrodollar americain, elle a ete inclue dans l’axe du mal (Axis of Evil) contrairement a un multitudes d’autre pays comme l’Arabie Saoudite plus retrograde et pour lesquels personne ne fait de cas qu’il n’y aie pas la moindre election.

    Donc l’Iran fait l’objet de divers operations de destabilisations qui vont du support pour des groupes terroristes (MEK) qui tuent des civils iraniens a la destabilisation politique via la « National Endowment for Democracy » (nom orwellien pour un organisme dont le but est d’interferer dans les elections de pays clefs cible par Washington). Evidemment les agents de la CIA se rendent pas sur place avec un macaron « CIA » d’ou l’interet de ces organismes bidons. Les revolutions de couleur ont des partisants locaux bien sur, mais sont finances, supportes par les services secrets de l’Otan et les medias en font les ‘bons’. Les Britaniques ont mis sur pieds la chaine BBC en Farsi par pur altruisme.
    K Timmermen a parle d’une Revolution Verte « avant » l’election (tout etait pret, couleur, rumeur de faude, reseaux pour declancher des manifs, etc)
    Alors maintenant US/UK/Israel ont un pretexte de plus pour sevir ou employer ‘l’option militaire’ pour liberer le bon peuple d’Iran a coup de bombes.

  11. Sylvie Provost
    Mardi 23 juin 2009 à 10 h 29

    Vous parlez d’élections libres et transparentes en Iran… On n’a même pas eu droit à un référendum (des?) transparent au Québec… Si on se fait tromper au Canada (supposément LE pays démocratique par excellence), à quoi doit-on s’attendre de l’Iran? Les étatsuniens fomentent depuis longtemps pour préparer la guerre contre l’Iran. Ça viendra bien tôt ou tard… Ils mettent des pions en place pour légitimer cette guerre… Je ne serai pas surprise le jour où je lirai aux nouvelles que la guerre est déclarée, ou que les étatsuniens vont intervenir en Iran… Un jour, ce sera la Chine qui agira comme les étatsuniens. Ils deviennent une grande puissance…

  12. D
    Vendredi 26 juin 2009 à 09 h 55

    Mme David,
    « C’est du commerce local pratiqué par des Québécois-ses « 

    ­- Pourquoi devrait-on encouragé le commerce local plutôt que le commerce extérieur? Pourquoi faudrait-il préférer un / UNE entrepreneur /ENTREPRENEURE québécois / QUÉBÉCOISE à un / UNE entrepreneur /ENTREPRENEURE américain / AMÉRICAINE. Vous faites une distinction uniquement basée sur la nationalité. Ça frôle le racime selon moi. Remarquez aussi qu’après avoir encouragé les gens à consommer sur la scène locale, vous ne semblez pas avoir de problème à utiliser la coercition pour prendre leur salaire pour l’utiliser comme aide international. Il existe une solution à la rationnalitsation que vous êtes probablement en train de faire dans votre tête: la globalisation.

  13. D
    Vendredi 26 juin 2009 à 09 h 56

    globalisation = mondialisation (excusez mon franglais)

  14. Françoise David
    Vendredi 26 juin 2009 à 14 h 09

    @ Yvon Desrochers

    Bonjour,

    Le contenu d’une constitution devrait être élaboré par une constituante, c’est-à-dire une assemblée élue par la population. Cela dit, il est certain qu’une constitution doit contenir les valeurs qui fondent notre société et les institutions politiques qui nous gouvernent. Québec solidaire a des idées sur ces questions mais nous ne serons pas seuls à en débattre.

  15. Françoise David
    Vendredi 26 juin 2009 à 14 h 10

    @ Sylvie Provost

    Oui, notre peuple doit avoir confiance en soi. Tellement confiance qu’il peut accepter que les anglos fêtent la St-Jean avec les francos et chantent quelques chansons en anglais. J’étais présente au parc Pélican pour le deuxième band. Le chanteur s’est adressé à la foule en français et on a rigolé car il chantait surtout avec des onomatopées. Difficile de savoir en quelle langue c’était!

  16. Françoise David
    Vendredi 26 juin 2009 à 14 h 10

    @ Alexandre Lacoste

    Le peuple iranien est très politisé, très éduqué, et souhaite un régime démocratique. Il veut que les vrais résultats des élections soient reconnus car il apparaît évident qu’il y a eu fraude. Moussavi? Ce n’est pas un homme de gauche ni un véritable défenseur de la laïcité. Mais il promet des réformes et c’est ce que le peuple souhaite. Ce serait une première brèche dans le pouvoir dictatorial des mollahs.
    Il faut appuyer les iraniens!

  17. Rick Deckard
    Lundi 29 juin 2009 à 11 h 21

     » Il veut que les vrais résultats des élections soient reconnus car il apparaît évident qu’il y a eu fraude.  »

    Mais un sondage independant rapporté par Reuters et mené 3 semaines avant les election, donnait une avance de 2 contre 1 a Amadinajad !

    http://www.reuters.com/article/topNews/idUSTRE55E3RO20090615

    Si la grande majorite des iraniens supportent Amadinejad (malgre sont impopularite aupres des iraniens vivant a l’etranger et d’une partie de l’electorat iranien sur place) quest-ce que « il faut appuyer les iraniens » veut-dire?

    De plus cette « apparence » evidente de fraude, lorsque l’on tiens compte des sondages et des campagnes de destabilisations visant a change le regime:

    http://www.newyorker.com/reporting/2008/07/07/080707fa_fact_hersh

    , semble en toute probabilite etre elle meme etre une fraude(desinformation).

    Enfin, il faut etre egalement un peu critique et lucide face a la « mediatisation »(instrumentalisation) elle-meme des droits humains et de la democratie, les projecteurs sont frequement pointé à fond sur les regimes qui resistes ou sont non-allignes a Washington/Londre, et rarement pointé sur leurs alliés (ex:Arabie Saoudite, etc). L’Iran subie des represailles economiques alors que l’Arabie Saoudite qui est plus retrograde et clairement moins democratique n’en n’a aucune (au contraire).

  18. Richard Langelier
    Mardi 30 juin 2009 à 19 h 55

    Au sujet de l’Iran, ma voisine et néanmoins amie [1] a fait une analyse sur http://www.pressegauche.org/spip.php?article3772.

    Le pot-pourri porte aussi sur le goût de se lever devant les injustices qui se passent au Québec.
    Est-ce que les commentateurs de ce blogue qui généralement s’intéressent au réalisme des solutions de rechange à l’hyperlibéralisme économique acceptent que :
    - lors des élections de 2007, Québec solidaire ait proposé : « [l’]augmentation du nombre de paliers d’imposition pour les particuliers [rapporterait] 1,15 G$ » sans plus de précision?
    - que lors des élections de 2008, Québec solidaire ait proposé : « ajouter un palier d’imposition pour les particuliers [rapporterait] 1,3 G$ ». Qu’il était normal que les membres apprissent par les médias que ce serait 29% pour les contribuables déclarant 85 000 $ et plus.

    En 2008, le 1er palier d’imposition était de 16% pour le revenu imposable de 37 500 $ ou moins.
    Le 2e était de 20% pour le revenu imposable de 37 500 $ sans excéder 75 000 $.
    Le 3e était de 24%pour la tranche dépassant 75 000 $.
    Québec solidaire proposait que la tranche dépassant 85 000 $ soit imposée à 29 %.
    Il ne me semble pas normal qu’un contribuable soit considéré membre de l’«overclass» à 85 000 $.
    De plus, Québec solidaire proposait que le plafond provincial des REER soit de 10 000 $. Par contre, Québec solidaire acceptait que les REER collectifs dépassent ce montant. Par exemple, un professionnel du gouvernement du Québec qui gagne 80 000 $ reçoit aussi 11 200 $ comme contribution à son régime de retraite. Ces 1 200 $ ne sont pas imposés, ni les dividendes que les placements qu’ils rapportent, année après année. Il en va de même pour les professeurs d’université, les professionnels des autres niveaux de gouvernement. Québec solidaire considère acceptable que le cadre de la fonction publique qui gagne 140 000 $ par année reçoive une contribution de 13 voire 14 000 $ par année qui ne s’ajoute pas à son revenu imposable.

    Ma voisine et néanmoins amie a sans doute raison, je fais une critique de droite de Québec solidaire.

    Sur ce sujet
    http://economieautrement.org/
    http://www.oikosblogue.coop/?p=332
    http://www.iris-recherche.qc.ca/publications/la_crise_des_finances_publiques.

    [1] Je pense qu’elle pense que je fais des critiques de droite de Québec solidaire alors qu’elle en ferait des critiques de gauche. Le terme a peut-être perdu sa valeur opératoire depuis que les monarchistes se sont placés à la droite du président d’assemblée de la Constituante de 1791 en France, alors que les républicains se sont placés à sa gauche. Certains journalistes ont même prétendu que les jeunes bloquistes qui demandaient que le gouvernement québécois redonne à Parizeau la limousine et le chauffeur pour qu’il fasse la promotion de la souveraineté, représentaient la gauche du mouvement souverainiste. J’en ai perdu mon latin, mais je persiste à me définir de gauche. Ce n’est pas facile, être vieux!

    Richard Langelier

  19. Mario Jodoin
    Mercredi 1 juillet 2009 à 15 h 32

    @ Richard Langelier

    RÉER :

    Personnellement, j’appuie sans réserve la proposition de Québec solidaire de faire diminuer le plafond déductible des RÉER. Le principe de base qui justifie de rendre déductibles d’impôt des contributions à un RÉER est d’assurer une retraite décente au plus grand nombre de citoyens. Par contre, au delà d’un certain niveau, les citoyens qui déposent de l’argent dans un RÉER ne le font pas pour se préparer une retraite décente, mais bien pour bénéficier d’un abri fiscal.

    À ce sujet, je vous invite à lire un texte publié par Statistique Canada en février 2008 intitulé «Placements dans les RÉER» accessible au http://www.statcan.gc.ca/pub/75-001-x/2008102/article/10520-fra.htm. On y voit entre autre que seulement 35 % des familles du premier quintile selon la valeur nette de leurs actifs possèdent un RÉER ou un régime de pension d’employeur (RPE) et que la médiane de la valeur de ce placement est de 4 000 $, tandis que 92 % des familles du quintile supérieur en possèdent un et que la médiane de la valeur de ce placement est de 250 000 $. Il est donc clair que la partie supérieure des placements déductibles ne sert qu’à faire payer moins d’impôt par les plus riches et n’a qu’un lien bien ténu avec la nécessité d’épargner pour vivre sa retraite de façon décente.

    Cela dit, le problème d’application que vous soulevez pour les haut salariés est tout à fait réel et pertinent. J’avais d’ailleurs soulevé ce point dans les commentaires que j’ai envoyés à QS après la sortie du Manifeste. Voici ce que j’avais écris :

    « (…) Il faudrait par contre prévoir que ce plafond s’applique aussi au «facteur d’équivalence» des régimes complémentaires de retraite, sinon les haut salariés qui bénéficient de ces régimes auraient un avantage inéquitable sur les salariés sans régime de ce type et sur les travailleurs autonomes. Cela pourrait se faire en obligeant à verser l’excédent du 10 000 $ en facteur d’équivalence dans un compte de retraite non déductible. Il faudrait aussi prévoir l’indexation de ce 10 000 $.»

    Donc, oui, il y a un problème d’application, mais il y a aussi des solutions.

    Au plaisir…

  20. Richard Langelier
    Mercredi 1 juillet 2009 à 21 h 53

    @ Mario Jodoin

    Nous sommes d’accord sur le principe, d’autant plus que le plafond fédéral demeurerait le même (20 000 $ depuis le dernier budget Flaherty, si ma mémoire est encore bonne), ce qui équivaudrait, grosso modo à un plafond de 14 000 $ s’il y avait un seul niveau de gouvernement.

    Il y aurait un débat intéressant à faire sur les programmes sociaux financés par capitalisation. À court terme, je vois difficilement comment on pourrait y échapper. Malheureusement dans la gauche québécoise, on présente encore les détenteurs de capitaux comme l’entrepreneur du 19e siècle fumant le gros cigare. Bien sûr, il y a de grosses fortunes, mais quiconque a cotisé au Régime des rentes du Québec, à l’assurance automobile possède des actions dans Barrick Gold. Ce sont les dividendes des obligations, actions, papiers commerciaux qui financent mon chèque de Régime des rentes de 60 $ par mois, que j’ai dû demander à 60 ans puisque je suis sur l’aide sociale, ce qui réduit mon chèque d’autant. Dans une assemblée locale de Québec solidaire, j’avais proposé que les premiers 2400 $ par année ne réduisent pas le chèque d’aide sociale. Ce fut amendé par: «revoir l’ensemble des mesures qui réduisent le chèque d’aide sociale». Le congrès a opté pour l’abolition de ces mesures. Un accidenté du travail ou de la route qui reçoit 30 000 $ par année aurait droit à l’aide sociale alors que la personne qui gagne le même montant par le travail n’y aurait pas droit.

    Je ne veux pas transformer ce blogue en dialogue, mais il me semble que la rigueur intellectuelle s’impose si nous voulons qu’il y ait plus de justice dans la société. Or il me semble qu’il y a de grosses failles dans les deux cadres financiers présentés par Québec solidaire.

    Richard Langelier

  21. Mario Jodoin
    Mercredi 1 juillet 2009 à 22 h 35

    @ Richard Langelier

    Je suis trop nouveau à Québec solidaire pour connaître à fond les «deux cadres financiers». Jusqu’à maintenant, je me suis surtout attardé au contenu du manifeste. Dans l’ensemble, il me semble aller dans la bonne direction, même si j’ai envoyé des commentaires suggérant des modifications à plusieurs points qu’il serait trop long ici de présenter.

    «Le congrès a opté pour l’abolition de ces mesures. »

    Le parti est jeune et, si j’ai bien compris, tente actuellement de mieux définir son programme. Dans un des premiers commentaires que j’ai envoyé dans ce blogue (le 24ème de http://www.francoisedavid.com/2009/05/concretement-que-peut-on-faire/ ), j’ai écrit : «On peut toujours prétendre qu’être réaliste, c’est demander l’impossible, mais je crois qu’un programme politique doit être un choix parmi toutes les choses qu’on voudrait faire et non une liste de revendications visant un monde idéal. ». J’ai l’impression que vos reproches vont dans ce sens.

    Je trouve comme vous que la résolution que vous citez, même si elle part d’un idéal compréhensible, débouche sur un manque d’équité. Mais, par rapport à la situation qu’on observait il y a quelques années, où les partis et organismes de gauche se fragmentaient et refusaient tout compromis sur leurs positions pures et dures (ça me rappelle une faction d’un autre parti…), je pense que Québec solidaire est capable d’évoluer et de se diriger vers un programme plus cohérent qui recevra l’adhésion d’une part plus grande partie de la population, sans pour autant trahir ses positions fondamentales de justice et de solidarité. Je crois aussi que pour y arriver, c’est préférable d’y travailler de l’intérieur que de l’extérieur.

    Au plaisir !

  22. Richard Langelier
    Jeudi 2 juillet 2009 à 00 h 59

    @ Mario Jodoin

    Je vais tenter de faire un commentaire bref et acceptable pour le modérateur. J’ai été membre, entre autres, des comités «Économie et mondialisation», «Finances publiques, dette et vieillissement de la population» du mouvement Option citoyenne. J’ai exprimé ma dissidence sur le premier rapport de la commission «Économie et lutte à la pauvreté» de Québec solidaire. Il n’y avait aucun chiffre et on proposait de nationaliser la forêt québécoise. Or, les 10% de cette forêt qui sont privés sont les érablières et les boisés où des personnes y gagnent leur vie. Un gouvernement solidaire leur aurait dit: «vous postulerez pour devenir bûcheron fonctionnaire sur votre ancien boisé» [1]. Par la suite, les membres de cette commission ont proposé d’accroître les recettes du gouvernement de la province de Québec de 59 milliards $, alors que cette année-là, le budget du Québec était de 57 milliards $. J’ai bien évidemment exprimé ma dissidence. Les responsables des autres commissions thématiques et les membres du comité de coordination national ont mis cette proposition de côté. Les assemblées locales et le congrès se sont faits sans chiffres. Jean Charest a déclenché les élections et le premier cadre financier a été présenté. Je n’ai qu’un baccalauréat en économie et je me suis toujours plus intéressé au contexte historique où sont apparues les théories économiques qu’à la recherche de lois d’airain qui constitueraient «la science économique». Je serais prêt à travailler 5 jours par semaine sur la commission «Économie et lutte à la pauvreté» (sauf pendant la période de vélo). Malheureusement, mes neurones ne peuvent supporter le discours de résumés de résumés des Contes du prof Lauzon qui y sévit. J’ai toujours ma carte de membre, mais je ne peux embrasser votre optimisme.

    [1] La Domtar avait des terrains sur le mont Orford et la Kruger en possède en Mauricie. Québec solidaire aurait gaspillé un de ses 25 engagements électoraux pour acheter ces terrains.

    Richard Langelier

  23. Mario Jodoin
    Jeudi 2 juillet 2009 à 18 h 19

    @ Richard Langelier

    «je ne peux embrasser votre optimisme.»

    Je ne suis pas vraiment optimiste. J’ai toujours eu des attentes modestes, donc ai évité les grosses déceptions. C’est encore le cas. De même, j’ai toujours cru que c’est en essayant qu’on a une chance de réussir, aussi faible soit-elle. Quant on n’essaye pas, on est certain de rater notre coup !

    «Je n’ai qu’un baccalauréat en économie.»

    Selon moi, les principales qualités en économie sont la curiosité intellectuelle, les capacités d’analyse et l’humilité face à cette science humaine si inexacte… Quant à la scolarité… J’ai déjà lu des études de profs d’université avec des erreurs d’économie 101, comme mélanger la croissance du PIB et la croissance du PIB par habitant. Il y a aussi ceux qui pensent qu’analyser, c’est faire des règles de trois, appliquant la devise du fameux ceteris paribus (toute chose étant égale par ailleurs), alors qu’on sait très bien que rien, ou presque, n’est égal par ailleurs, surtout ces temps-ci ! Alors, la scolarité…

  24. Stéphanie B.
    Jeudi 2 juillet 2009 à 23 h 59

    J’aimerais qu’en tant que peuple, nous nous levions pour l’éducation. Je lis vos engagements avec ravissement. Des propositions telles que la réduction du nombre d’élèves par classe et des mesures de soutien aux nouveaux enseignants me semblent pressantes pour un système en crise.

    Par contre, je suis étonnée de lire votre proposition de réviser l’approche par compétences et d’évaluer les connaissances. Je me pose alors certaines questions auxquelles vous pourrez peut-être me répondre. Quelles seront les connaissances que nous enseignerons? Qui les choisira? Comment développer l’esprit critique des jeunes en leur présentant comme vérité absolue ces « connaissances », qui ne sont somme toute que des constructions sociales?

    « Une tête bien fait vaut mieux qu’une tête bien pleine » disait Montaigne.

  25. Christian Lévesque
    Dimanche 5 juillet 2009 à 19 h 11
  26. Christian Lévesque
    Lundi 6 juillet 2009 à 21 h 19
  27. Richard Langelier
    Jeudi 9 juillet 2009 à 18 h 22

    @ Mario Jodoin
    En roulant cet après-midi, j’ai eu un flash (accepté par Antidote RX) :
    Le contribuable qui a droit à 20 000 $ de contribution à un REER actuellement n’aurait droit qu’à 10 000 $ au provincial, selon la proposition de Québec solidaire, ce qui équivaudrait à 15 000 $ aux deux niveaux de gouvernement (ou s’il n’y avait qu’un niveau de gouvernement).
    Le contribuable qui a droit à 12 000 $ … n’aurait droit qu’à 10 000 $ au provincial, ce qui équivaudrait à 11 000 $. J’ai éprouvé un certain scrupule, sans doute parce que l’activité physique provoque un afflux sanguin dans l’hémisphère gauche du cerveau, siège des émotions.

    Dans le cadre financier de Québec solidaire, cette réduction du plafond des REER rapporterait 300 M$. Si ce plafond s’appliquait aussi au « facteur d’équivalence » des régimes complémentaires de retraite, ce montant serait encore plus important. Pour les chômeurs de très longue durée (découragés), il y a un gisement d’emplois dans le service aux personnes, tout particulièrement dans le secteur communautaire. Supposons qu’avec un financement accru de la part d’un gouvernement solidaire, les organismes communautaires offrent des emplois entre 21 000 $ par année (ce qui est proposé comme salaire minimum) et 35 000 $ par année. Disons que chaque emploi coûte 20 000 $ de plus que l’aide sociale. Pour chaque 200 M$, on a 10 000 emplois si mon « stone » de cycliste ne me joue pas de tours.

    Alors oui, ce qu’offre ce plafond est intéressant, mais est-ce une façon équitable pour accroître les revenus du gouvernement de la province de Québec? Évidemment, ce serait plus simple avec un seul niveau de gouvernement ou avec un gouvernement de gauche au provincial et au fédéral.

    Richard Langelier

  28. Mario Jodoin
    Jeudi 9 juillet 2009 à 20 h 42

    @ Richard Langelier

    La pratique du cyclisme permet sans contredit de maintenir une bonne forme physique, mais apporte aussi une injection salutaire de dopamine !

    «J’ai éprouvé un certain scrupule »

    J’ai beau relire votre texte, je ne comprends pas vos scrupules. Comme je l’ai écrit plus haut (commentaire 19), je considère que passé un certain niveau, « les citoyens qui déposent de l’argent dans un RÉER ne le font pas pour se préparer une retraite décente, mais bien pour bénéficier d’un abri fiscal ». Est-ce que le plafond serait plus équitable à 12 000 $ qu’à 10 000 $ ? Ça se discute… Mais avec le plafond à 10 000 $, une personne peut cotiser jusqu’à un revenu de plus de 55 500 $, et même, si elle n’a pas utilisé toutes ses maximums antérieurs, elle peut cotiser davantage. Avec le plafond à 12 000 $, le revenu admissible passerait à 66 666 $ (un chiffre pas mal trop diabolique pour moi…). Et rien n’empêche cette personne d’épargner davantage pour sa retraite, si elle le juge opportun, mais ce ne sera pas cette fois aux frais des autres citoyens…

    Et ce n’est pas tout. Une personne qui gagne 30 000 $ ne voit pas seulement son plafond de cotisation être limité à 5 400 $ (30 000 * 18 %) et ne doit pas seulement s’imposer des sacrifices drôlement plus importants que la personne qui gagne plus pour y avoir droit, mais bénéficiera d’une diminution d’impôt moins importante. En effet, une personne gagnant par exemple 150 000 $ par an bénéficie d’une déduction de 53 % , soit 29 % au fédéral et 24 % au provincial, pour une baisse d’impôt totale de 10 600 $, tandis que le contribuable gagnant 30 000 $ par an ne bénéficie que d’une diminution de 31 %, soit 15 % au fédéral et 16 % au provincial, pour une baisse d’impôt maximale de… 1674 $ ! Avec les fonds de travailleurs, cela devient encore plus indécent, la personne gagnant par exemple 150 000 $ par an bénéficie pour le 5 000 $ qu’elle a droit d’y «investir» d’une réduction totale de 83 % d’impôt (53 % plus 30 %) ! Son «placement» de 5 000 $ ne lui coûte donc que 850 $ ! Cela représente un cadeau de 4 150 $ de l’État pour … pourquoi déjà ? Ah oui, pour lui permettre une retraite décente… Ben voyons…

    Le point que vous soulevez à propos du financement des groupes communautaires (auparavant groupes populaires, maintenant entreprises d’économie sociale, parfois aussi sociale et solidaire…) me semble tout à fait pertinent. C’est d’ailleurs un sujet qui me titillait dans le manifeste «Pour sortir de la crise : dépasser le capitalisme ?». Dans les commentaires que j’ai envoyés à QS sur ce manifeste, j’ai écrit : «Si beaucoup de ces organismes et entreprises ont été créés par des regroupements de citoyens et méritent tout à fait d’être appuyés par l’État, d’autres n’ont été implantés que pour servir de sous-traitants aux services gouvernementaux et ont entraîné la précarisation de nombreux postes, occupés très majoritairement par des femmes.»

    Je tiens à souligner que je suis tout à fait d’accord pour encourager le développement d’une économie plurielle dont l’économie sociale est une dimension essentielle. Mais, ne nous le cachons pas : quand Lucien Bouchard a accepté d’encourager le financement de l’économie sociale, il en a profité pour sous-traiter à ce secteur une partie des services auparavant de la responsabilité du secteur public.

    Votre suggestion vient donc tout à fait à point. Je crois en effet qu’une partie des sommes mentionnées dans le Manifeste pour financer l’économie sociale devrait servir à améliorer les conditions de travail des personnes qui y travaillent. Il en resterait suffisamment pour développer de nouveaux services.

    Et en plus, le fait que ces améliorations proviendraient d’une diminution des avantages que le système fiscal actuel accorde aux plus nantis me convient tout à fait !

    Ne lâchez surtout pas le cyclisme !

  29. Richard Langelier
    Vendredi 10 juillet 2009 à 10 h 52

    @ Mario Jodoin

    Je voulais donner un exemple de situations paradoxales dans lesquelles un gouvernement de gauche provincial se retrouverait, s’il y avait toujours un gouvernement fédéral de droite. Le contribuable qui aurait droit de cotiser 20 000 $ au fédéral et 10 000 $ au provincial aurait l’équivalent d’un plafond de 15 000 $ alors que celui qui aurait droit à 12 000 $ au fédéral et 10 000 $ au provincial aurait l’équivalent d’un plafond de 11 000 $. Je ne prétends pas que ce contribuable « fait pitié », ni qu’il vaudrait mieux attendre que le Québec soit souverain avant de modifier le plafond. Je laisse ce refrain aux ténors péquistes.

    Au sujet des organismes communautaires :
    Si un service d’aide à d’ex-patients psychiatriques était organisé par le CLSC, le local serait fermé après les heures d’ouverture du CLSC. Si une commission scolaire organisait un service pour décrocheurs, les jeunes n’y iraient pas, ils sont incapables de voir les murs d’une école. Les travailleurs des organismes communautaires devraient avoir des conditions de travail semblables à celles des travailleurs du secteur public et des travailleurs du secteur privé syndiqué. Doit-on pour autant dire à un chômeur découragé : « Nous n’avons pas les 50 000 $ que tu recevrais si tu enseignais dans une école avec ton baccalauréat, tu dois « moisir » sur l’aide sociale » ?

    Richard Langelier

  30. Mario Jodoin
    Vendredi 10 juillet 2009 à 18 h 24

    @ Richard Langelier

    «Les travailleurs des organismes communautaires devraient avoir des conditions de travail semblables à celles des travailleurs du secteur public et des travailleurs du secteur privé syndiqué.»

    C’était bien le sens de mon commentaire précédent : des conditions de travail pas nécessairement identiques (avec des horaires plus flexibles, par exemple), mais semblables.

    La présence des entreprises d’économie sociale ne permet pas seulement d’offrir des services avec des horaires mieux adaptés à la demande, comme vous le dites. Leur principal avantage est d’être plus près des personnes à qui elles offrent des services, bref d’offrir des services de proximité. Par exemple, lorsque les instances gouvernementales ont commencé dans les années 1980 à sous-traiter le counselling d’emploi à des organismes d’employabilité, les services se sont grandement améliorés : personnel mieux formé, services adaptés aux différents besoins (femmes, jeunes, travailleurs âgés, immigrants, personnes handicapées, ex-détenus, etc.), relation de confiance plus élevée, etc.

    Il n’en demeure pas moins que d’autres services, où les entreprises d’économie sociale présentent les mêmes avantages, se démarquent par contre par un fort roulement de personnel dû aux conditions de travail inadéquates. Les bénéficiaires de ces services, des personnes souvent craintives et démunies, se plaignent d’ailleurs souvent du changement trop fréquent des travailleurs qui leurs offrent des services. L’amélioration des conditions de travail de ces employés permettrait donc à la fois de contrer l’inéquité liée à la précarité de leur emploi et à améliorer la qualité du service.

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