Bonjour à tous-tes,

J’ai lu avec intérêt la plupart de vos commentaires sous mon dernier billet, et ça m’a donné le goût de poursuivre avec vous la discussion entamée la semaine dernière. Tenir un blogue peut être utile pour réfléchir collectivement sur des enjeux, et je suis bien contente de pouvoir le faire avec vous!

Certains m’écrivent que j’ai raison d’être en colère et de mettre en doute le capitalisme. Mais vous vous demandez comment en venir à bout.

Honnêtement ? Je n’ai pas de réponse toute faite à cette énorme question. Ça fait bien longtemps que je ne crois plus au Grand Soir. Ce à quoi je crois ? Aux milliers d’initiatives citoyennes qui fleurissent au Québec. Aux coopératives. Aux projets d’agriculture soutenue par la communauté. Aux services mis sur pied par des centaines d’organismes communautaires. Je crois à des services publics universels, gratuits, accessibles également à tout le monde. Je me réjouis des Forums sociaux qui se multiplient aux quatre coins de la planète et réunissent des millions de personnes engagées dans leurs communautés.

Mais je pense aussi que cela ne suffira pas pour assurer à chaque être humain, au Québec et ailleurs, un revenu décent, une vie digne, des réseaux sociaux intéressants, un environnement sain. Il faut plus. Une action politique décidée, courageuse, cohérente. Une fiscalité juste et équitable. Des politiciens-nes qui soutiennent le développement d’une économie verte et d’entreprises respectueuses des droits des travailleuses et des travailleurs. Des gouvernements qui travaillent pour les intérêts de la majorité et non qui se font les complices des riches et des puissants.

Est-ce rêver en couleur ? Non, surtout si on évite de tomber dans les solutions simplistes. Si on tire des leçons des erreurs du passé. Et, pour moi, la Russie stalinienne fut plus qu’une erreur : une catastrophe humaine et économique.

Oui, à mes yeux, la remise en question du capitalisme est une nécessité. Faisons-le avec les gens en les mobilisant dans des projets porteurs d’espoir. Demandons-nous si une certaine décroissance est souhaitable et possible. Réfléchissons à nos choix environnementaux. Cherchons ensemble comment renouveler la démocratie. Demandons-nous quel rôle nous voulons donner à l’État dans l’organisation de la société.

De grandes questions, n’est-ce pas ?

Plus simplement, des réponses possibles à des questions bien concrètes :

-Comment retrouver des emplois dans la forêt ? Certainement pas en continuant de subventionner l’industrie forestière et en la laissant piller nos forêts. Je propose plutôt que les villes et villages concernés se donnent des plans sur 20 ans ! Qu’on encourage le développement de coopératives pour une gestion ordonnée de la ressource forestière. Et pour tout de suite, que des moyens soient fournis aux travailleurs qui ont perdu leur emploi pour se recycler ou pour assurer aux plus âgés une retraite convenable.

-Devrait-on imposer un salaire maximum ? À mon avis, oui et ça presse, entre autres parce que l’écart de revenus entre les plus riches et les plus pauvres ne cesse de s’accroître ! D’ailleurs, à votre avis, quel devrait être ce maximum?

-Est-il raisonnable que l’État nous oblige à payer des impôts ? Oui, bien sûr ! Après tout, c’est avec nos impôts que l’État ouvre des hôpitaux, des écoles, des centres d’emploi. C’est avec nos impôts qu’il assure du transport en commun, des Centres à la petite enfance, le recyclage de nos déchets. On a besoin de ces services et on les veut pour tout le monde, sans distinction.

Encore une fois, merci de m’écrire. Continuons les discussions !

Votre point de vue (50 commentaires)

  1. Stéphane Magnan
    Vendredi 8 mai 2009 à 14 h 29

    Bonnes réponses (et questions!) aux interventions des défendeurs du capitalisme et de la droite politique.

    Ce sont des pièges auxquels nous tentons d’échapper, sans oublier personne dans le processus: une voix progressiste et humanitaire. On est loin de la « loi » du marché qui ne rapportent qu’aux bien-nantis et qui ignorent tout bonnement ceux qui n’ont pas les moyens d’y participer. Dans les paramètres de cette « loi » d’un monde sauvage, il n’y a pas de place pour le débat et la remise en question.

    Bravo pour votre blog, un endroit de réflexion et de débat!

  2. D
    Vendredi 8 mai 2009 à 16 h 28

    Devrait-on imposer un salaire maximum?
    >> Non
    Devrait-on imposer un salaire minimum?
    >> Non. Arreter de manipuler les forces du marche qui ne font qu’appauvrir tout le monde.
    « -Est-il raisonnable que l’État nous oblige à payer des impôts ? »
    >> Non, 1. l’Etat n’a pas l’autorite morale de prendre/voler l’argent des citoyens pour ensuite leur 2. enlever leur liberte de choisir les services auxquels ils veulent avoir acces. 3. En fixant artificiellement le prix des services offent par les monopoles d’etat, les lois du marche qui resulte en malinvestissement, en bulles de toute sorte et finalement en un appauvrissement general. Exemple: Le gouvernement veut forcer les entrepreneurs a construire des logements sociaux qui seront louer a faible cout. A cause que les couts de locations ne seront pas assez eleve, les entrepreneurs refusent de participer parce qu’il n’y a aucune motivation de profit. Resultat, il y a moins de logements de construits, creant une rarete et faisant ainsi monter les couts pour tout le monde et rendant par le fait meme impossible aux pauvres de louer. En voulant modifier les tendances naturelles du marche vous amplifier le probleme que vous tentez a la base de regler. Evidemment les socialistes ont une vision courtermiste des choses et veulent des logements pour tout le monde tout de suite. Ils ne comprennent pas qu’a long terme ils nuisent a tout le monde. Aux locataires qui doivent payer de plus en plus cher. Aux entrepreneurs maintenant prives de profits qui pourraient eventuellement reinvestir, etc. Notons que dans un systeme de concurence libre la marge de profit tend vers zero. La recherche de profit n’est donc pas un probleme en tant que tel.

  3. D
    Vendredi 8 mai 2009 à 16 h 29

    correction a mon commentaire precedent:
    les lois du marche sont manipules ce qui resulte en malinvestissement (mots manquants)

  4. D
    Vendredi 8 mai 2009 à 16 h 47

    « On est loin de la “loi” du marché qui ne rapportent qu’aux bien-nantis et qui ignorent tout bonnement ceux qui n’ont pas les moyens d’y participer. »

    Ce que vous ne semblez pas comprendre ce que le capitalisme pure rapporte a tout le monde, aux pauvres comme aux riches. L’erreur que vous faites est de croire que notre systeme actuel est du capitalisme pure ou du libre marche. Le systeme actuel est extremement reglemente par l’etat. Le nombre de reglementations n’a jamais cesse d’augmenter. Les manipulateurs veulent vous faire croire que W. Bush a dereglemente alors qu’il a en fait reglemente le marché. Regardez les donnees, les lois passes sous Bush.

  5. darksid_1
    Vendredi 8 mai 2009 à 18 h 38

    @Françoise David

    « Qu’on encourage le développement de coopératives pour une gestion ordonnée de la ressource forestière. »

    Je pense que c’est une très bonne idée, mais on devrait aussi favoriser le mouvement coopératif en général: habitions, alimentaire, etc.

    « -Devrait-on imposer un salaire maximum ? À mon avis, oui et ça presse, entre autres parce que l’écart de revenus entre les plus riches et les plus pauvres ne cesse de s’accroître ! D’ailleurs, à votre avis, quel devrait être ce maximum? »

    Je pense qu’un revenu maximum serait une bonne chose, le revenu maximal devrait être proportionnel au revenu moyeen de la population.

    « Les manipulateurs veulent vous faire croire que W. Bush a dereglemente alors qu’il a en fait reglemente le marché. Regardez les donnees, les lois passes sous Bush. »

    les quels?

  6. D
    Vendredi 8 mai 2009 à 20 h 38

    @ darksid_1

    « les quels? »

    Référez-vous au Federal Register. Aux États-Unis, le « Federal Register » est un document qui regroupe l’ensemble des régulations adoptées par le gouvernement américain.

    L’économie américaine a connu une brève période de déréglementation sous Reagan, mais le niveau de réglementation a été augmenté par les présidents qui ont suivi.

    C’est sous le règne de George W. Bush que le niveau de réglementation a été le plus élevé depuis 1940. Durant les 8 ans de sa présidence, le « Federal Register » a compté en moyenne 76 000 pages/milliard de dollars de PIB.

    Voyez aussi:
    http://wc.wustl.edu/09-regulator/index.html

    Plus spécifiquement relié à la crise des prêts hypothécaires, les réglementations suivantes ont été introduites ou modifiées sous Clinton:
    - Equal Credit Opportunity Act
    - Fair Housing Act
    - Community Reinvestment Act.
    - The National Homeownership Strategy

  7. Jimmy St-Gelais
    Vendredi 8 mai 2009 à 21 h 17

    Bonjour madame David,

    Félicitation pour votre blogue!

    Je désire vous informer qu’un nouveau blogue collectif de gauche a vu le jour. Il s’agit de Voix de Gauche qui regroupe 6 auteurs à tendance progressiste.

    http://voixdegauche.qc.ca/

    Nous vous invitons à contribuer sur VDG par vos billets et vos commentaires. Ils seront toujours les bienvenus.

    Au plaisir,

    Jimmy St-Gelais, coordonnateur de VDG

  8. darksid_1
    Vendredi 8 mai 2009 à 22 h 09

    Le document pdf sur le site dit seulement que le budget des « economic regulatory agencies » des agences de régulation économique.

    C’est ben beau, mais s’il n’ont pas de lois qui leur permettent d’agir ça sert pas à grand chose.

    Oui le budget de Bush a augmenté, mais il a baissé les impôts en même temps.

  9. darksid_1
    Vendredi 8 mai 2009 à 22 h 46

    Le document pdf sur le site dit seulement que le budget des “economic regulatory agencies” des agences de régulation économique a été augmenté.

  10. Myriam St-Denis Lisée
    Vendredi 8 mai 2009 à 23 h 53

    Moi j’aime énormment ce billet, je trouve qu’il résume bien quelques idées logiques et réalistes pour diminuer la pauvreté à la grandeur du Québec.

    Je suis pour un salaire maximum, mais je ne saurais pas à combien le fixer. Je fais partie de la catégorie « pauvres » à cause que j’ai choisi un métier dans le communautaire, avec des ados dans un foyer de groupe. Je ne sais donc pas qu’est-ce qu’un bon salaire, ni un gros salaire, ni celui qui serait excessif, à comparé aux autres.

    Je trouve dommage que les initiatives novatrices soient rabaissées et ridiculisées, constamment remises en cause. Je pense que c’est par un combiné de bonnes solutions qu’on arrivera à faire un Québec égalitaire et respectueux autant des individus que de l’environnement (qui est en passant nécessaire à la vie humaine). Alors il faut les essayer, les solutions : on peut pas vraiment en juger avant.

    Et enfin pour les impôts, bien qu’idéalistement je serais plus pour un impôt volontaire, dans le système actuel je crois qu’il est quand même primordial que chacun paie ses impôts, pour ne pas que toute la charge retombe uniquement sur ceux qui choisissent de payer.

    Merci à vous Mme David pour ce vent de fraîcheur! Je me dis souvent que je ne comprends rien à la politique, mais là non seulement je comprends, mais je trouve ça logique et viable! Merci de parler dans un langage compréhensible pour tout le monde!

  11. Stéphane Magnan
    Samedi 9 mai 2009 à 12 h 33

    Monsieur « D », auriez vous le courage de vous nommer?

    Pour citer André Pratte dans son article de ce matin :

    « Pourquoi tant de blogueurs tiennent-ils à cacher leur identité? Sans doute le recours au pseudonyme permet-il plus de licence. Lovequeen18 peut insulter, inventer, écrire sans se soucier de l’orthographe. On gagne en cacophonie, pas en démocratie. »

    Loin de vouloir vous insulter, mais je connais le travail des « spin-doctors ».

    Merci.

  12. Danièle Bourassa
    Samedi 9 mai 2009 à 16 h 48

    Bonjour Mme David,

    Je suis d’accord avec vous que c’est dans nos actions quotidiennes que tout se construit. Tout de même, dans notre pays libre, les contradictions se côtoient. L’entreprise est libre de fabriquer ce qu’elle veut. Des autos ou des vélos. Des skis de fond ou des ski doo. Des pommes avec ou sans pesticides. Lorsqu’un produit est reconnu dommageable pour la santé, on interdit son utilisation sur certains territoires de la planète mais jamais sa fabrication.

    Les contradictions s’anicrochent aussi dans le monde des idées. La justice sociale, la solidarité, le partage s’opposent aux idées que la justice sociale est une occulte chimère qui ne relève pas de l’ordre de la nature, la responsabilité individuelle comme unique mode de survie, la propriété privée de biens collectifs est un droit inaliénable, etc…

    L’État est devenu avec le temps et la croissance des populations une entité abstraite et lointaine à laquelle on ne se sent pas liée. On a perdu de vue à quoi il sert. Pourtant l’État c’est nous, la communauté, les gens de mon quartier, mes collègues de travail, mes voisins, ma famille, mes amis, les gens que je croise au resto, au marché ou au cinéma.

    Et nous qu’est-ce-qu’on veut? On veut être bien dans la vie. Pour certains c’est faire vite beaucoup d’argent, se promener en ski doo, jouer au hockey jusqu’en été, manger des pommes bien lustrées après un hamburger fait avec du boeuf qui a grandi 2 fois plus vite que nature. Pour d’autres c’est vivre avec les rythmes de la planète; la modifier sans la détruire; c’est vouloir que l’infirmière, le PDG, l’agriculteur, le joueur de hockey, la dentiste, le trieur de matières recyclables, l’artiste, le maçon, le retraité, le délinquant, les chats, les abeilles, les érables et les marguerites aient accès à l’eau potable. Comment on concilie tout ce beau monde? Par la démocratie? le droit? la politique? la loi du plus fort? l’économie? la dictature? la guerre? la solidarité? la souveraineté? la religion? On sépare la terre en deux?

    En tout cas en tant qu’être humain, chacun choisi la manière de vivre qui convient le mieux à sa vision du monde. Moi j’ai choisi les mouvements qui pratiquent la solidarité, le partage, le respect des autres et de la planète. Concrètement, à tous les jours, des millions de personnes vivent et pratiquent ces valeurs dans leur quotidien….on est p-e rendu plus loin qu’on le pense, mais pas aussi vite qu’on le voudrait.

    Les solutions autant pratiques qu’idéologiques sont là depuis des années. Elles émergent de partout: Centres de recherches, groupes communautaires, front commun syndicaux, comités de vigilance citoyenne, OSBL, groupes de certification écologique, d’investisseurs responsables, etc…mais elles ne sont pas encore établies à la grandeur de la planète.

    Exemple: la voiture électrique qui a roulé aux USA dans les années 90. Pourquoi ne roule-t-on pas encore avec? Intérêts financiers de propriétaires de puits de pétrole? de fabricants d’autos? de vendeurs de pièces? d’investisseurs?

    Et nous consommateurs, on arrête d’acheter des autos propulsées au carburant fossile? des pommes cirées? du boeuf shooté aux hormones? du bois de forêt non écogérée? du made in China? On arrête d’utiliser l’eau pour transporter nos déchets industriels, domestiques et agricoles?

    En tant qu’électeurs, on pense à gauche on vote à droite?….excepté la gau-gauche naïve, granola, contemplative et romantique à saveur marxiste-stalinienne-léniniste comme se plait à la ridiculiser le grand historien Normand Lester.

    Il faut tasser du pouvoir ceux qui en ont trop. Ceux qui détruisent la planète et les peuples. Ces gens de pouvoir ne sont pas aptes à voir le bon sens, ils n’ont pas besoin d’arguments ou de preuves, ils ont le pouvoir et les armes. Ici dans nos pays à tendance démocratique, cessons de voter pour eux, continuons ce qui est déjà commencé et essayons d’être heureux sans pilules…

    Pour ce qui est du salaire minimum, statistiques Canada a établi à $35000/an après impôt le seuil de pauvreté pour une famille de 4 personnes pour l’année 2007. Alors je suis en faveur d’un salaire minimum de $20/hre. $20 x 40 hres x 52 = $41600…..bien nanti vous croyez?

    Je ne crois pas qu’il y ait un si grand écart d’humanité entre 2 personnes qui justifie les écarts démesurés de salaire entre elles. Alors salaire maximum: $100000/an, le surplus va à la communauté. Ceux qui ne sont pas contents de donner ce surplus, qu’ils restent à la maison pour s’occuper des enfants, d’un parent handicapé, malade ou qu’ils s’impliquent dans leur communauté.

    Sur ce bonne fête des mères…

  13. D
    Dimanche 10 mai 2009 à 02 h 27

    @ Stéphane Magnan

    Mon vrai nom c’est Mélanie Gagnon. Non attendez, c’est Michel Tremblay. Qu’est-ce que ça change que je donne mon véritable nom ou un pseudonyme?

  14. Serge Leclerc (alias Sergio de Rosemont )
    Dimanche 10 mai 2009 à 10 h 41

    @ D

    « Mon vrai nom c’est Mélanie Gagnon. Non attendez, c’est Michel Tremblay. Qu’est-ce que ça change que je donne mon véritable nom ou un pseudonyme? »
    Ca change qu’en indiquant votre vrai nom votre vraie identité que vous démontrez le courage de vos convictions, donc en indiquant votre vrai identité vous trouvez à accorder plus de crédibilité à vos arguments !

    Dites-moi de quoi avez-vous peur ? Que crayez-vous tant ?
    Que de vos ptits z’amis de la de-draite voient que vous participez ici
    à nos débats ? Ou est-ce que vous êtes quelqu’un de connu côté politique ou autre et que votre nom nous indiquerait votre idéologie ?

    Où est le courage de vos conviction ? Dites-moi !

  15. D
    Dimanche 10 mai 2009 à 13 h 28

    Un fait reste un fait qu’il soit amené par quelqu’un sous un pseudonyme ou non. C’est bizarre que personne ne cherche à trouver l’identité de darksid_1. C’est juste que lorsque je lis des choses comme votre manifeste, je crois qu’il est important de rétablir la vérité.

    http://www.youtube.com/watch?v=RijpW3oxUHE

  16. D
    Dimanche 10 mai 2009 à 13 h 42

    Ce que Françoise David et Québec Solidaire en général fait c’est profiter du manque d’éducation et de la précarité de certaines personnes pour manipuler leurs opinions pour faire passer un agenda politique qui à long terme est essentiellement la raison pourquoi il y a de plus en plus de gens pauvres. Plus de pauvres = plus de votes pour Québec Solidaire… le but premier de toute formation politique étant de se faire élire.

  17. Darwin
    Dimanche 10 mai 2009 à 13 h 49

    @ D et aux autres

    Encore un libertarien qui, pour répandre sa bonne parole, tente de monopoliser (oui, il n’y a pas que de la concurrence parfaite et de l’échange dans le capitalisme !) les débats dans un forum de gauche ! Au risque d’entrer dans son jeu, je vais me servir de ses affirmations gratuites pour tenter de déboulonner certains mythes sur le capitalisme et l’économie de marché (autre marque de commerce utilisée par les ultralibéraux).

    Monsieur D se pose des questions sur les connaissances des membres de Québec solidaire en économie. D’accord, parlons économie ! Comme il le dit, le capitalisme est basé sur ce qu’il appelle la «loi de l’offre et de la demande» ou, selon son humeur, la «loi du marché». Or sait-il que cette «loi» repose sur des postulats irréalistes ? En effet, pour fonctionner, cette «loi» exige que tous les agents (demandeurs et offreurs) agissent toujours comme des êtres rationnels économiquement, c’est-à-dire comme des «homo oeconomicus». Cela veut dire, par exemple, qu’avant d’acheter un bien, un consommateur doit avoir comparé l’utilité qu’il retirera de cet achat avec l’utilité qu’il retirerait de tout autre achat de même prix ! Dans le monde réel, qui fait cela, et le fait tout le temps ?

    Sait-il que, même selon ses promoteurs, la «loi de l’offre et de la demande» ne fonctionne de façon optimale qu’en situation de concurrence parfaite ? Sait-il que la concurrence parfaite doit respecter cinq conditions qui ne s’observent nulle part sur la Terre (homogénéité, atomicité, transparence parfaite de l’information, libre entrée sur le marché et parfaite mobilité des facteurs) ?

    Cela ne veut pas dire que l’offre et la demande n’existent pas et que les offreurs et demandeurs ne cherchent pas à maximiser leur utilité, même avec leur rationalité limitée. Cela veut dire que l’économie ne fonctionne absolument pas de façon aussi mécanique et linéaire que les ultralibéraux de l’Institut économique de Montréal (IEDM, et non IDM ou IEM) et autres Heritage Foundation ou Fraser Institute tentent de le faire croire à la population.

    Sait-il également que, comme s’il n’y avait pas déjà assez de postulats et conditions irréalistes, pour que cette «loi» fonctionne, on doit accepter l’hypothèse de l’utilité marginale constante de la monnaie ? Cela veut dire qu’un dollar supplémentaire apporte la même utilité à un milliardaire qu’à un itinérant. Or, c’est cette absurdité qui explique en bonne partie l’affirmation de D que le capitalisme ne vise pas à solutionner les inégalités sociales (là, nous sommes d’accord !), puisque, avec cette hypothèse surréaliste, le capitalisme n’a aucun intérêt à le faire ! C’est aussi pourquoi il est essentiel de dépasser, ou de réformer, encadrer, surveiller, domestiquer, le capitalisme. Même sans tenir compte des valeurs de solidarité et de compassion pourtant essentielles à l’équité dans nos sociétés, la lutte contre les inégalités sociales est aussi une façon pour la société de maximiser l’utilité et le bien-être économique (à défaut de rechercher la maximisation du bonheur, mais ça, c’est une autre histoire), puisque l’utilité marginale de la monnaie est manifestement beaucoup plus élevée pour un «pauvre» que pour un riche.

    Encore plus étrange, a-t-il déjà remarqué que les indicateurs économiques du capitalisme, comme le produit intérieur brut (PIB), ne quantifient que les revenus et dépenses, mais pas le … capital ? Lorsqu’un producteur extrait du pétrole de la terre (ou de l’or, de l’uranium, etc.), on comptabilise ses revenus et dépenses (même ses «retombées économiques»), mais on ne soustrait pas la valeur du pétrole qu’il a retiré du capital de la terre. Pourtant, après son passage, il en reste moins, et un jour plus du tout ! On ne soustrait pas non plus la diminution du capital initial d’air et d’eau de qualité dont l’être humain, la flore et les autres êtres vivants ont besoin pour subsister.

    En conséquence, je trouve tout à fait rationnelle l’approche de Québec solidaire. On peut bien sûr ne pas partager ses valeurs ou questionner les moyens qu’il propose pour atteindre ses objectifs, mais on ne peut l’accuser de ne rien comprendre comme le fait D.

    Je ne reviendrai pas sur toutes ses autres affirmations, certaines idéologiques (cela se discute difficilement), d’autres erronées, sauf une. Il affirme que la crise des banques a été causée par la réglementation gouvernementale. Comme il n’est pas le premier à colporter ce mensonge, que le manifeste n’aborde pas cette question directement et que la répétition d’un mensonge se transforme trop souvent en vérité, je crois important de clarifier la question. Il est vrai que, aux États-Unis et au Canada, les activités des banques sont réglementées. Mais, aux États-Unis, les institutions financières qui ne reçoivent pas de dépôt ont été écartées de la réglementation. Qu’ont fait les banques ? Elles ont créé des filiales qui ne reçoivent pas de dépôt et peuvent agir à leur guise, en prêtant jusqu’à 30 fois la valeur de leurs actifs (ratio qui est réglementé pour les banques). Ce sont aussi ces institutions non réglementées qui ont accordé le plus de deuxièmes hypothèques risquées à des consommateurs en leur affirmant que le prix des maisons ne pouvait pas baisser. Quant à affirmer que les banques ont été forcées de prêter de l’argent aux pauvres, c’est tellement surréaliste que cela ne mérite pas de réplique. Empêcher la discrimination basée sur le statut social est une chose, mais n’a rien à voir à une obligation de prêt.

    Mais revenons aux questions de Françoise David et aux propositions du manifeste. Danièle Bourassa, tout comme le manifeste, voudrait baser le niveau du salaire minimum sur le seuil de faible revenu (Statistique Canada ne publie pas de seuil de pauvreté et répète à chaque mise à jour que les seuils de faible revenu ne sont pas des seuils de pauvreté).

    Le seuil de faible revenu est un bien mauvais indicateur de la pauvreté, ne s’applique pas aux individus et diffère selon la taille des ménages et la grosseur de la communauté. Il ne peut donc servir de base équitable à l’établissement du niveau du salaire minimum :

    -mauvais indicateur de la pauvreté : le seuil de faible revenu est établi en fonction de la taille de la communauté où on vit à partir des données des villes canadiennes de même taille. Par exemple, le seuil pour Montréal surestime la prévalence du faible revenu puisqu’il tient compte des coûts de logement beaucoup plus élevés dans les villes canadiennes de même taille (Toronto, Vancouver, Calgary, etc.), et la sous-estime dans les villes canadiennes en raison du coût du logement moins élevé au Québec. Il serait en plus étrange qu’un parti indépendantiste utilise un indicateur basé en majorité sur la situation qui prévaut à l’extérieur de son pays. La mesure du panier de consommateur est un bien meilleur indicateur, car il tient compte du coût réel d’un même panier de consommation dans toutes les localités.

    - ne s’applique pas aux individus et diffère selon la taille des ménages et la grosseur de la communauté : le seuil de faible revenu varie en fonction de la taille d’un ménage et de la taille des localités. Cela veut-il dire que le salaire minimum varierait de la même façon ? Une personne vivant seule aurait un salaire minimum plus élevé qu’une personne vivant avec d’autres personnes qui travaillent ? Comme le seuil de faible revenu est établi sur une base annuelle, cela veut-il dire que le salaire minimum (horaire) varierait en fonction du nombre d’heures travaillées ? En fait, les mesures fiscales (crédits remboursables, remboursement de la TPS et la TVQ, allocations, etc.) sont beaucoup plus efficaces et équitables pour tenir compte des situations particulières des familles et des ménages que le niveau du salaire minimum.

    Il serait de loin préférable d’assujettir le niveau du salaire minimum à une proportion préétablie du salaire horaire moyen. Comme ce salaire horaire moyen gravite actuellement autour de 20 $ ou 21 $, une proportion de 50 % à 55 %, voire de 60 % (quoique à ce niveau ce serait dangereux de freiner la création de ces emplois et même d’en détruire) permettrait de bien atteindre les objectifs de relèvement du salaire minimum.

    Darwin = Mario Jodoin

  18. Serge Leclerc (alias Sergio de Rosemont )
    Dimanche 10 mai 2009 à 13 h 58

    @D

    « Un fait reste un fait qu’il soit amené par quelqu’un sous un pseudonyme ou non. C’est bizarre que personne ne cherche à trouver l’identité de darksid_1. C’est juste que lorsque je lis des choses comme votre manifeste, je crois qu’il est important de rétablir la vérité.»

    J’y avais pensée mais j’en ai pas parlé car j’ai un doute que tu le sois aussi « Même façon de formuler »

    Tout ce que t’es en train de prouver n’est qu’un manque de courage en tes convictions !

  19. Darwin
    Dimanche 10 mai 2009 à 17 h 26

    L’idée d’un salaire maximum est séduisante, mais difficilement applicable à moins de négocier cette mesure sur le plan international. Encore là, s’appliquerait-il aussi aux travailleurs autonomes ? Si oui, comment ? Sinon, ne serait-ce pas inéquitable ? La solution serait plutôt que la société récupère une grande partie des revenus hors normes par un impôt très élevé, comme celui qu’Obama a voulu instaurer aux dirigeants des sociétés qui reçoivent de l’aide de l’État (90 % des revenus excédant 500 000 $ par an). Encore là, cela prendrait une entente internationale ou, à tout le moins nord-américaine pour éviter l’exode des riches et de leurs revenus. Et quel joueur de hockey accepterait de jouer pour le Canadien dans ces conditions :-) .

    On pourrait tout de même interdire l’octroi d’options d’achat aux dirigeants d’entreprises. En effet, ces options représentent un incitatif pour ces dirigeants à privilégier les profits à court terme (voire à frauder, comme de nombreux l’ont fait) pour faire hausser temporairement la valeur des actions, hausse que ces dirigeants utilisent pour vendre leurs options avec des profits pharamineux, souvent au détriment des autres actionnaires, dont les caisses de retraite.

    Mario Jodoin

  20. Stéphane Magnan
    Dimanche 10 mai 2009 à 21 h 14

    @D

    Cela change ce que tout le monde a soulevé, le manque de courage en vos convictions.

    Ce qui me touche la dedans, c’est que vous ne semblez éprouver aucune empathie pour ceux qui souffrent de ce système, alors que l’écart entre les pauvres et les riches s’agrandit, et que le système n’encourage que l’accroissement de cet écart. C’est facile de dire quand on a des sous « État, ne touche pas à mes dollars » et de condamner l’état providence qui essaie de pallier aux inégalités.

    Le but de la vie n’est pas de s’enrichir mais de s’épanouir et d’exploiter son plein potentiel, mais ce potentiel est freiné par les limites socioéconomiques qu’entraîne ce capitalisme. Laissé à lui-seul, il fait régner en roi l’avidité et la corruption au détriment de l’humain, sachez-le!

    Encore une fois bravo Françoise pour ton billet et cet espace de débat!

  21. Rémi Régis
    Lundi 11 mai 2009 à 00 h 47

    Dans le billet précédent, j’avais écris un commentaire au sujet du système éco sociétal et voici de quoi il s’agit en gros:

    L’Écosociétalisme est :
    - Un système économique adapté aux exigences éthiques du Sociétalisme.
    - Un outil monétaire - l’Écomonétarisme - qui, substitué au système actuel, modifie la nature même de la monnaie et le circuit monétaire.

    L’Écosociétalisme permet d’obtenir :
    -Plus de confort pour tous
    -Plus de services
    -Moins de consommation d’énergie
    -Moins d’utilisation de matières premières
    -Moins de production de déchets

    -L’Écosociétalisme instaure, en tant qu’outil de gestion équilibrée des ressources:

    -L’impossibilité d’accumulation individuelle de capital productif ou financier (accumulation toujours effectuée au détriment des autres)

    -Des revenus fonctions de l’apport sociétal de chaque acteur (avec un seuil permettant la satisfaction des besoins fondamentaux)

    -Des comptabilités nationales basées sur des indices de « Satisfaction Individuelle et Collective » (et non plus sur un « Produit Intérieur »)

    Plus d’info ici: http://fr.ekopedia.org/Écosociétalisme

  22. Danièle Bourassa
    Lundi 11 mai 2009 à 13 h 02

    @ Darwin alias Mario Jodoin,

    D’abord merci pour cette petite leçon sur l’économie.

    Vous terminez en disant: Il serait de loin préférable d’assujettir le niveau du salaire minimum à une proportion préétablie du salaire horaire moyen. Comme ce salaire horaire moyen gravite actuellement autour de 20 $ ou 21 $, une proportion de 50 % à 55 %, voire de 60 % (quoique à ce niveau ce serait dangereux de freiner la création de ces emplois et même d’en détruire) permettrait de bien atteindre les objectifs de relèvement du salaire minimum.

    Je ne comprends pas tout à fait votre proposition du salaire minimum. Ce que j’en comprends, c’est que selon notre lieu de résidence, la taille de notre famille et notre nombre d’heures travaillées, nous aurions entre 50 et 60% de $20/hre?….si oui, c’est presqu’au niveau du salaire minimum actuel….ça fait des budgets serrés bouclés par des organismes charitables à la fin du mois….

    L’équité c’est que tout le monde aient accès aux biens. À partir du moment où cet accès est possible via le salaire qu’on retire d’un travail, on exclut 3 personnes sur 4. Donc peu importe la richesse créée dans notre pays, si on ne travaille pas ou si on travaille au salaire minimum, ça fait beaucoup de monde qui n’a pas accès à grand chose……à moins d’une refonte totale de notre système fiscal.

  23. Julien Royal
    Lundi 11 mai 2009 à 15 h 19

    Je peux comprendre certaines personnes de ne pas vouloir payer les taxes et impôts lorsque l’on peut voir comment nos gouvernements corrompus utilisent l’argent des contribuables. Les scandales qui émergent au Québec dans les médias rendent les gens peu enclins à voter pour des hausse d’impôts. Avant tout, détrônons les bureaucrates corrompus qui nous gouvernent.

  24. Darwin
    Lundi 11 mai 2009 à 18 h 43

    @ Danièle Bourassa 

    Je suis bien content que ma petit leçon d’économie vous ait plu. La propagande des néolibéraux qui laissent penser qu’il n’y a qu’une théorie en économie, la leur, est tellement efficace que bien des gens, surtout de gauche, en sont venus à critiquer l’économie plutôt que la théorie néolibérale.

    Au sujet du salaire minimum, je n’ai peut-être pas été assez clair. C’est la proposition du manifeste, un salaire minimum basé sur le seuil de faible revenu (page 33), qui entraînerait un niveau du salaire minimum différent selon la taille des localités et le nombre de personnes par ménage. Il n’existe en effet pas seulement un seuil, mais… 35 (voir par exemple http://www.statcan.gc.ca/pub/75f0002m/75f0002m2007004-fra.pdf) ! Ils sont différents selon 5 tailles de localité (1 rurale et 4 urbaines) et 7 types de ménage (de 1 à 7 personnes par ménage). On les calcule en plus avant et après impôt (ce qui fait 70 seuils…). En plus, il y a 3 mesures de faible revenu. Et aucun de ces seuils et mesures n’est spécifique au Québec…

    Avec la proposition que j’ai faite, il n’y en aurait qu’un. Quant au niveau du salaire moyen qu’il faudrait adopter, c’est bien sûr discutable. À 55 % du salaire moyen de 21 $ de l’heure (21 $ est le salaire moyen au Québec en 2008, 20 $ était celui de 2007), le salaire minimum passerait tout de même de 9,00 $ de l’heure à 11,55 $, ce qui correspond à une hausse de 28 % et s’approche des revendications de bien des groupes sociaux. À 60 %, cela ferait 12,60 $, une hausse de 40 %. Est-ce assez ? Ce n’est jamais assez, mais cela dépend énormément de la situation familiale, de ses obligations, du nombre d’heures travaillées, du nombre de travailleurs dans le ménage, etc. C’est pourquoi je mentionnais que les mesures fiscales (crédits remboursables, remboursement de la TPS et la TVQ, allocations, etc.) sont plus efficaces pour pouvoir tenir compte de toutes ces particularités. En plus des mesures fiscales, les dépenses publiques peuvent aussi aider les ménages à faible revenu : garderies, faibles droits de scolarité, diminution des coûts du transport en commun (urbain et interurbain), etc.

    Je sais bien que les gens de gauche n’aiment pas se faire dire qu’un salaire minimum «trop élevé» peut entraîner des effets négatifs (moi-même, je n’aime pas cela…), mais c’est quand même indéniable. On peut toujours prétendre qu’être réaliste, c’est demander l’impossible, mais je crois qu’un programme politique doit être un choix parmi toutes les choses qu’on voudrait faire et non une liste de revendications visant un monde idéal.

    À 55 % (ou 60 %…), la proposition que je fais excède de loin le niveau que Pierre Fortin, professeur d’économie de l’UQAM très médiatisé, met de l’avant. Il prétend en effet que lorsqu’il dépasse 47 % du salaire moyen, le niveau du salaire minimum entraîne des pertes d’emplois. Si cela fut peut-être vrai dans le passé, je crois que ce n’est plus le cas. D’une part, la grande majorité des emplois au salaire minimum se retrouvent dans les services, principalement dans le commerce de détail et la restauration. Ces secteurs ne sont absolument pas vulnérables à la concurrence des pays à bas salaires (il serait étonnant qu’on aille en Chine prendre un café parce que c’est moins cher…). D’autre part, les employeurs de ces secteurs se plaignent actuellement d’éprouver de grandes difficultés de recrutement. Ils disent en plus ne pas pouvoir augmenter leurs salaires si la concurrence (les autres commerces et restaurants) ne le fait pas. Comme elle s’appliquerait à tous, une hausse du salaire minimum ne poserait pas ce problème potentiel. En plus, un salaire minimum plus élevé pourrait inciter beaucoup de gens qui ne travaillent pas ou qui trouvent que cela ne vaut pas la peine avec un salaire minimum à 9,00 $ de l’heure à accepter ce type d’emploi. Le principal effet négatif serait l’incitation au décrochage scolaire, pour lequel il faudrait prendre des mesures (par exemple, certaines régions ont obtenu l’appui des employeurs pour éviter l’embauche de jeunes sur les heures d’ouverture des écoles et pour limiter les heures de travail).

    Le fait qu’on passe graduellement d’un marché du travail où on manque d’emplois à un marché du travail où on manque de main-d’oeuvre change complètement la donne, par rapport à ce qu’on pouvait observer dans les années utilisées par Pierre Fortin pour faire ses calculs. À quel point ? À quel niveau les désavantages d’un salaire minimum trop élevé dépasseraient ses avantages ? Comme une telle situation ne s’est jamais produite, c’est impossible à évaluer avec un minimum de précision. La science économique, contrairement aux prétentions des néolibéraux, n’est pas une science exacte. Il faut donc être prudent, mais pas trop !

    @ Julien Royal

    Face aux milliers de milliards $ disparus ou détournés par les magouilles des institutions financières, des Bernard Madoff et autres Vincent Lacroix, les petits scandales politiques, qui sont en passant plus souvent qu’autrement orchestrés par des intérêts privés, ne font absolument pas le poids ! Dans la corruption, le privé est nettement plus efficace !

    Mario Jodoin

  25. Danièle Bourassa
    Mardi 12 mai 2009 à 12 h 06

    @ Darwin alias Mario Jodoin

    « Le fait qu’on passe graduellement d’un marché du travail où on manque d’emplois à un marché du travail où on manque de main-d’oeuvre change complètement la donne »

    Le secteur industriel a largement profité des progrès technologiques pour produire plus avec moins de main-d’oeuvre. Alors le surplus de richesse créée devrait profiter aux travailleurs et l’ensemble de la communauté.

  26. Richard Langelier
    Mercredi 13 mai 2009 à 21 h 35

    Bonjour Françoise,
    Je sais bien que toi, tu ne crois plus au grand soir, ni au tout-à-l’État. Par contre, le ton du manifeste m’a semblé être un retour à la diabolisation de l’entreprise privée. Est-ce que Québec solidaire remet en question le capitalisme sauvage, le capitalisme régulé dans les pays scandinaves?

    Si on impose un salaire maximum, il faudrait aussi interdire à Céline Dion de vendre des disques le 1er mars. Un palier d’imposition provincial de 29 % qui s’ajoute à celui du fédéral de 29% me semble suffisant. (J’ai appris lors de la campagne électorale que Québec solidaire faisait débuter ce palier à 85 000$. Je préférerais 26% à 112 500$ et à 29% à 150 000$). Il y a sûrement des crédits d’impôt qui ne sont pas justifiés. Cependant, soyons prudents! Lorsque Gilles Carle et Claude Léveillée étaient à la maison, ils avaient droit à un crédit d’impôt pour les frais encourus pour l’embauche de personnel qualifié pour leurs soins corporels. Je ne propose évidemment pas de faire disparaître ce crédit d’impôt.

    Lorsqu’une société fixe le niveau du salaire minimum, elle fixe, entre autres, le coût du travail non qualifié (exigeant un diplôme d’études secondaires sans qualification professionnelle). Elle choisit, en quelque sorte, le nombre d’emplois de cette sorte. Une société qui considérerait que le travail de plongeur dans un restaurant devrait être robotisé n’aurait qu’à fixer le niveau du salaire minimum à 15$ l’heure. Personnellement, je suis pour la robotisation des tâches répétitives. Par contre, sur un lit d’hôpital, je n’aimerais pas qu’un robot m’apporte mon repas. Il y a un débat de société important à faire : jusqu’où robotiser? Qu’arrivera-t-il des personnes qui ne peuvent dépasser ce niveau d’études? (la question est peut-être mal posée, si quelqu’un plus habile que moi en informatique, veut créer un blogue, il me ferait plaisir d’y participer. Si cette personne a terminé ses études en 2e secondaire, cela signifierait que…). Il n’y a aucun théorème ni expérience en laboratoire pour fixer le niveau du salaire minimum.

    Que Romain Gary ait obtenu un 2e Goncourt sous le pseudonyme d’Émile Ajar, constitue tout un exploit. «J’me parle tu seul quand Jean Narrache», d’Émile Coderre n’est pas piqué des vers non plus (cf Wikipedia, puisque je ne sais comment mettre en bleu).

    Richard Langelier

  27. Françoise David
    Jeudi 14 mai 2009 à 13 h 03

    @ darksid_1

    Sur les coops: oui on doit en avoir dans plein de secteurs et c’est déjà le cas: organismes culturels, coops funéraires, cafés, etc.

    Salaire maximum: ça demande réflexion. Certains gagnent actuellement des millions. On pourrait au moins viser les centaines de mille. On s’arrête où?

    C’est à discuter…

  28. Françoise David
    Jeudi 14 mai 2009 à 13 h 05

    @ Mario Jodoin/Darwin

    Voilà des idées intéressantes. Nous avons une commission sur l’économie à qui je vais transférer vos propos. Merci!

  29. Serge-Étienne Parent
    Vendredi 15 mai 2009 à 18 h 22

    Le capitalisme est inefficace, inéquitable et, transformé en système politique, est antidémocratique. Les économies de planification centrale (communistes) ne sont guère mieux. Au-delà du faux dilemme qui oppose capitalisme et communisme, on retrouve dans la littérature tout un éventail de systèmes économiques, certains farfelus, d’autres sérieux. J’ai récemment été séduit par l’économie participative, un système conçu avec rigueur pour mettre de l’avant de manière efficiente les valeurs d’équité, d’auto-gestion, de solidarité et de variété. Pour en savoir davantage, je vous suggère ce court article de Normand Baillargeon.
    http://www.ababord.org/spip.php?article549

    Pour aller plus en profondeur (anglais),
    http://www.zcommunications.org/znet/topics/parecon

  30. Danièle Bourassa
    Samedi 16 mai 2009 à 17 h 01

    @Richard Langelier

    le salaire minimum ne devrait pas être basé sur le degré de scolarité, de compétances, de responsabilités, de complexité et le reste. Il devrait être basé sur ce qu’on a besoin pour se loger, se nourrir, se vêtir et se transporter, c’est-à-dire se maintenir un peu plus que la tête hors de l’eau et sans trop de soucis pour le lendemain.

    Pour moi, un trieur de matières recyclables ou un producteur de brocoli est beaucoup plus utile à la société qu’un joueur de hockey. Pourtant le joueur de hockey fait en un an ce que jamais les deux autres ne feront de toute leur vie de travail.

  31. Richard Langelier
    Samedi 16 mai 2009 à 21 h 46

    @ Danièle Bourassa
    Les groupes canadiens qui militent pour une hausse du salaire minimum se basent sur le seuil de faible revenu établi par Statistiques-Canada pour une personne seule habitant une ville canadienne de 500 000 habitants et plus. Comme Mario Jodoin, je considère que c’est délicat de se baser sur le coût de la vie à Edmonton, Calgary, Vancouver, Toronto (Montréal fait baisser la moyenne). Cependant, puisque c’est le gouvernement fédéral qui négocie les traités commerciaux, je puis comprendre que ces groupes fassent une demande pour l’ensemble du Canada pour éviter que les provinces tentent d’utiliser des normes de travail trop basses pour attirer les entreprises. Quoi qu’il en soit, je suis à l’aise avec une proposition de l’ordre 22 000$ par année pour une personne travaillant 40 heures par semaine.

    Je n’ai pas étudié par désir d’ascension sociale. Jusqu’à maintenant il est convenu qu’une personne qui étudie jusqu’à 22 ans reçoive plus que celle qui a commencé à recevoir un salaire à 18 ans, à 29 ans encore plus. Est-ce qu’on efface tout pour appliquer le principe: «à chacun selon ses besoins, de chacun selon ses capacités»? Je rejoins Mario Jodoin qui utilise une méthode qui s’apparente au Salaire minimum de croissance français (le SMIC).

    Tout comme les taxes sur le capital et taxes sur la masse salariale, le niveau de salaire minimum est un outil pour fixer le niveau de robotisation dans une société.

    Richard Langelier

  32. Alexandre Lacoste
    Dimanche 17 mai 2009 à 02 h 41

    « Dossier chaud », l’expression est faible. S’attaquer aux compagnies minières c’est s’attaquer au coté obscure de la force. Je m’incline devant votre courage.
    Quant au salaire maximum, il ne devrait pas excéder de plus de trois fois le salaire minimum.

  33. Danièle Bourassa
    Lundi 18 mai 2009 à 09 h 17

    @ Richard Langelier

    Vous dites: Est-ce qu’on efface tout pour appliquer le principe: «à chacun selon ses besoins, de chacun selon ses capacités»?

    Je réponds oui à votre question. Le salaire minimum devrait être basé sur ce que ça coûte pour vivre dignement. Qu’il soit ajusté, par un procédé fiscal en fonction du lieu où on habite ou du nombre de personnes qui travaillent dans une famille, c’est OK. Mais il y a des besoins qui sont irréductibles: un logement salubre, de la nourriture saine, des vêtements chauds en hiver, etc…

    Qu’une pomme coûte 5 cents ou $1 je m’en fous. Ce qui est important est d’y avoir accès et ici en Amérique du nord c’est par un salaire. À $22000/an, on est pas solvable pour emprunter pour une maison, il n’y a pas de place pour les imprévus, il n’y a pas de quoi épargner pour nos vieux jours et pour les jeunes, ça retarde les projets de fonder une famille.

    Admettons que toutes les job plates soient robotisées, comme vous semblez le préconiser, comment verriez-vous à ce que tout le monde ait ce qu’il a de besoin pour vivre?

    Je ne parle pas évidement de celui qui a besoin d’un hélicoptère, d’un yatch de 75′ ou d’un hummer. Je n’ai vraiment pas de solution pour lui et il est à des années-lumières de mes préoccupations.

    @ Alexandre Lacoste

    Vous dites: Quant au salaire maximum, il ne devrait pas excéder de plus de trois fois le salaire minimum

    Je suis daccord avec vous.

  34. Richard Langelier
    Lundi 18 mai 2009 à 10 h 58

    @ Danièle Bourassa
    J’y vais dans le désordre. En théorie, je suis pour la robotisation des tâches répétitives. En pratique, y aura-t-il 2 catégories de citoyens : ceux qui auront un emploi avec avantages marginaux (assurances collectives, régimes de retraite, etc.) et les autres? D’ailleurs mon opposition viscérale au revenu de citoyenneté provient de cette crainte. Dans la Rome antique, il y avait le proletarius, de proles le clan. C’était la catégorie de citoyens la plus basse (les esclaves n’étant pas citoyens). Il était convenu qu’ils ne servaient qu’à la reproduction du clan. On lui accordait du pain et des jeux. À moins de faire pousser l’argent dans les arbres, il me semble impossible d’avoir à la fois un revenu de citoyenneté dont le montant serait important, de financer des emplois de qualité dans les secteurs où la demande n’est pas solvable, de construire écologiquement des logements sociaux, etc.

    J’aurais préféré que les collectifs de Québec solidaire soient des collectifs de réflexion sur des sujets comme celui-ci. Des membres lisent la documentation sur un sujet, sans date butoir. Ils font part de leurs réflexions au webmestre qui publie leurs textes sur l’intranet. Si quelqu’un de plus habile que moi en informatique, veut lancer un blogue sur le sujet de la robotisation, je participerais activement.

    Je relis régulièrement La critique du programme de Gotha de Marx. La conclusion: «à chacun selon ses besoins, de chacun selon ses capacités»? me plaît toujours. Le problème, c’est que les partis communistes la présentent aux électeurs depuis plus d’un siècle et ils obtiennent 75 votes par circonscription, ce qui n’aide aucunement les personnes à faible revenu.

    @ Alexandre Lacoste

    «Quant au salaire maximum, il ne devrait pas excéder de plus de trois fois le salaire minimum».

    Puisque Québec solidaire propose 22 000$ par année, est-ce que cela signifie 66 000$ ou 88 000$ par année? Fallait-il dire aux professeurs de l’UQAM: «si vous voulez que ceux d’entre vous qui ont des études postdoctorales touchent plus de 88 000$ par année, nous ne vous appuyons plus. Si certains l’ont déjà, faites la grève pour une baisse».

    Chaque année, le Centre canadien de politiques alternatives propose un budget alternatif validé par une firme indépendante. Ce sont des propositions très modérées, comme le déplacement d’une partie des budgets militaires vers des programmes sociaux. J’ai sans doute mal vieilli, mais j’ai abandonné l’égalitarisme plat et j’aimerais avoir une influence sur la réalité en présentant des solutions relativement modérées. Dans la gauche politique québécoise, ce semble «mission impossible»

    Richard Langelier

  35. Mario Jodoin
    Lundi 18 mai 2009 à 13 h 44

    @Richard Langelier

    Nous semblons partager une lecture assez semblable de la question des salaires minimum et maximum, si ce n’est du côté des niveaux (je crois possible de hausser graduellement le salaire minimum à un peu plus de 11,00$ de l’heure, soit le 22 000 $ par an avec 40 heures par semaine et 50 semaines par an que vous suggérez) et, dans une moindre mesure, des moyens. J’ai toutefois un peu plus de difficulté à vous suivre du côté de la question de la robotisation et des emplois non spécialisés.

    En 2008, entre 75 % et 80 % des emplois non spécialisés se retrouvaient dans la vente et les services, moins de 10 % dans le secteur manufacturier, environ 7 ou 8 % dans les métiers (construction et transport, surtout) et encore moins dans le secteur primaire. Or, le secteur qui a été le plus touché par ce que vous appelez la robotisation est le secteur manufacturier. Les emplois non spécialisés qu’on y trouvent encore sont très difficiles à robotiser, sinon, on le ferait.

    Dans la vente et les services, où on retrouve la grande majorité de des emplois non spécialisés, c’est presque impossible de robotiser les tâches. Dans l’exemple que vous prenez, les plongeurs utilisent déjà des machines pour laver et essuyer (ou plutôt assécher) la vaisselle. Il reste à acheminer la vaisselle près des machines, à jeter les restes, à rincer la vaisselle, à la placer dans les lave-vaisselle, à les vider et à ranger la vaisselle pour une prochaine utilisation. Rien de tout cela n’est facile à robotiser, surtout quand on considère que les restaurants sont en général de petits établissements.

    Il en est de même pour la grande majorité des professions non spécialisées de la vente et des services (sauf peut-être les caissiers de magasin, bien que les caisses automatiques ne soient pas pour l’instant très populaires auprès des consommateurs). Cela devient plus évident quand on examine la nature des professions non spécialisées qui comptent le plus de travailleurs : préposés à l’entretien ménager (on a tenté d’en embaucher moins dans les hôpitaux et cela a entraîné une hausse des maladies nosocomiales…), serveurs au comptoir et aides cuisiniers, concierges, commis d’épicerie, gardiens de sécurité, etc. Contrairement à ce qu’on pourrait penser, le taux de croissance de l’emploi dans ces professions est d’ailleurs au moins égale à la moyenne (et même un peu supérieure) depuis le début des années 2000.

    Si l’emploi y augmente plus rapidement que la moyenne, c’est l’inverse du côté de l’offre de main-d’oeuvre. En fait, avec le rehaussement de la scolarité des Québécois et encore plus des immigrants, les employeurs éprouvent de plus en plus de difficulté à recruter du personnel dans ces professions. Ces professions sont d’ailleurs celles où les Albertains (qui vivaient une situation de plein emploi avant la récession) font venir le plus de travailleurs étrangers temporaires (allo, économie du savoir…).

    C’est d’ailleurs en raison de ce manque de main-d’oeuvre non spécialisé que j’affirmais dans un envoi précédent qu’on peut se permettre de hausser le salaire minimum à un niveau plus élevé (par rapport au salaire moyen) qu’auparavant sans risquer de détruire ces emplois.

    Je ne suis pas contre la robotisation des tâches répétitives, bien au contraire. Mais, je ne la crois tout simplement pas réalisable à moyen terme pour la très grande majorité des emplois non spécialisés. Je ne vois donc pas le salaire minimum comme « un outil pour fixer le niveau de robotisation dans une société », mais plutôt comme un outil de cohésion sociale, de répartition équitable des revenus (jumelé à des mesures fiscales pour tenir compte des situations familiales et personnelles différentes) et de limite à l’arbitraire patronal et à la précarisation des emplois.

  36. Richard Langelier
    Lundi 18 mai 2009 à 22 h 09

    @ Mario Jodoin

    Vous m’avez convaincu (lorsque je me fais «boucher» intelligemment, je lève mon chapeau).
    Je reviens par la bande pour tenter de faire progresser la connaissance et présenter des solutions de rechange crédibles à l’hyperlibéralisme économique. Dre Marie-France Raynault et Dr Richard Lessard étaient allés en Suède pour les études préparatoires à la rédaction du projet de loi 112 que le gouvernement péquiste a intitulé : «loi pour contrer la pauvreté et l’exclusion sociale». Marie-France Raynault avait remarqué qu’il y avait beaucoup de cafétérias. «La mentalité, c’est que si tu veux te faire servir à ta table, tu paies». Les mentalités, ça ne se change pas par décret et je ne veux pas faire disparaître les petits restaurants. Si les TPS et TVQ étaient éliminées pour les repas de moins de 15$, les employés à pourboire pourraient recevoir le même salaire minimum que les autres. Le consommateur paie le repas de 10$, 11,25$. Le restaurateur toucherait dorénavant 11,25$. Quant aux restaurateurs qui servent des repas de plus de 15$, ils peuvent payer ce salaire minimum. Si l’augmentation est refilée au consommateur, ce dernier est capable de payer. Il faudrait évidemment une entente fédérale-provinciale ou la souveraineté.

    Richard Langelier

  37. Lia Trandafir
    Lundi 18 mai 2009 à 22 h 34

    Bonsoir Françoise,
    J’ai reçu, je pense totalement par accident, une invitation à votre débat : Un an après la publication du rapport Bouchard-Taylor, le Québec intègre-t-il mieux les personnes immigrantes?
    C’est suite à cette invitation que je vous adresse la parole, en me demandant que savent-ils, vos conferenciers, sur le sujet de l’immigration et, plus important, que font-ils pour mieux les intègrer?
    Je connais le sujet - grâce à mon expérience personnelle et à mon projet de recheche dans le cadre du programme MBA de l’UQAM. Et je peux te donner la réponse : RIEN. Et personne ne le fait, malheureusement.
    Lia

  38. D
    Mardi 19 mai 2009 à 10 h 44

    @ Stéphane Magnan

    « Ce qui me touche la dedans, c’est que vous ne semblez éprouver aucune empathie pour ceux qui souffrent de ce système, alors que l’écart entre les pauvres et les riches s’agrandit, et que le système n’encourage que l’accroissement de cet écart. »

    >> Ce qui me touche, c’est que vous ne semblez eprouvez aucun empathie pour les gens surtout les pauvres qui souffrent des interventions etatiques.

  39. Mario Jodoin
    Mercredi 20 mai 2009 à 18 h 17

    @Richard Langelier

    C’est à mon tour de faire preuve d’humilité… Par acquit de conscience, j’ai vérifié une nouvelle fois les données sur le salaire moyen. Le salaire moyen était finalement de 20,00 $ de l’heure en 2008 (19,35 $ en 2007) et non de 21,00 $. Ce dernier salaire était celui des employés à temps plein seulement. La proportion que je favorisais dans mes propos précédents pour l’établissement du salaire minimum, soit 55 %, donnerait donc 11,00 $ de l’heure, soit l’équivalent de ce que vous suggérez (22 000 $ par année). On se rencontre donc assez parfaitement … sur ce sujet !

    Je partage moins votre suggestion d’éliminer la TPS et la TVQ pour les repas de moins de 15,00 $. Ce système est bien compliqué, ouvre la porte à l’évasion fiscale chez les restaurateurs (en divisant un repas plus cher en plusieurs repas de moins de 15 $) et enlèverait une certaine marge de manoeuvre aux gouvernements pour adopter des mesures progressistes.

    Ce système me fait d’ailleurs penser au projet de la ministre de la culture d’éliminer la TVQ sur les produits culturels québécois (personne ne s’entend sur la définition qu’on pourrait donner à cela), alors que même les intervenants de ce milieu rejettent cette mesure en suggérant plutôt à la ministre de consacrer l’équivalent du manque à gagner qui en résulterait à des subventions ciblées dans ce secteur !

  40. Richard Langelier
    Vendredi 22 mai 2009 à 23 h 14

    @ Mario Jodoin
    Je n’ai jamais espéré remporter un prix Nobel d’économie [1] en présentant une suggestion pour procurer aux employés à pourboires le même salaire minimum qu’aux autres. Mes scrupules sont peut-être ridicules, mais j’ai l’impression que de petits restaurants indépendants feraient faillite si demain matin, le salaire minimum horaire passait à 11$.

    [1] Ce prix est accordé par la Banque nationale de Suède plutôt que par la fondation Nobel. C’est le seul prix accordé en sciences sociales. Évidemment, une carrière intellectuelle consacrée à étude comparative des œuvres de Marx, Weber et Durkheim, ce n’est pas de la science. Découvrir des effets levier pour s’assurer de gagner à la Bourse, postuler que l’État c’est le problème, ça c’est de la science!

    Richard Langelier

  41. Mario Jodoin
    Samedi 23 mai 2009 à 08 h 51

    @Richard Langelier

    Prix de la Banque de Suède en mémoire d’Alfred Nobel

    Ce prix, très contesté, récompense en effet trop souvent des économistes de droite, qui accordent plus d’importance aux mathématiques qu’à l’aspect social de l’économie. Par exemple, Friedrich Hayek, le père (ou un des pères) du néolibéralisme, et une dizaine d’économistes de l’école de Chicago, berceau du monétarisme associé lui-aussi au néolibéralisme, en sont des lauréats. Il a par contre récompensé quelques économistes pour moi plus intéressants, dont Joseph Stiglitz en 2001, l’économiste humaniste Amartya Sen (connu entre autres pour la conception de l’indice de développement humain de l’ONU) et, l’an dernier, le très libéral (dans le sens états-unien du terme) Paul Krugman (son livre «L’Amérique que nous voulons», paru l’an dernier en français, explique brillamment l’évolution des inégalités de revenu aux États-Unis depuis le début du XXième siècle). Je suis un lecteur assidu de ses chroniques depuis une dizaine d’années et de son blog depuis qu’il existe.

    Salaire minimum et petits restaurants

    Comme le salaire minimum s’appliquerait à tous les restaurants, il n’avantagerait ni les petits, ni les grands restaurants (en fait, il désavantagerait plus les grands, voir plus loin). Il entraînerait bien sûr une hausse des prix de tous les restaurants. De combien ? Pour cela, il faudrait connaître la proportion des dépenses des restaurants qui est consacrée au employés au salaire minimum ou à des taux de salaires avoisinant. En effet, la hausse du salaire minimum n’aurait aucun impact direct sur le coût du loyer, de l’énergie, du matériel, des aliments et des autres dépenses des reataurants. Par exemple, si ces salaires représentent 20 % des coûts totaux, la hausse de 22 % du salaire minimum (de 9,00 $ à 11,00 $, qui pourrait être étalée sur deux ou trois ans) entraînerait une hausse de 4,4 % des coûts totaux, et en conséquence (pour conserver la même marge de profit) une hausse de même ampleur des prix. Une hausse de 4 ou 5 % des prix des repas ferait-elle baisser la clientèle ? Je ne le crois pas. Cette toucherait en outre davantage les consommateurs aux revenus plus élevés qui vont plus souvent au restaurant que les consommateurs aux revenus plus faibles. Historiquement, les petites hausses de prix ont eu peu d’impact sur la fréquentation des restaurants, beaucoup moins que le climat économique et que l’évolution sociale (présence accrue des deux conjoints sur le marché du travail, par exemple).

    Par ailleurs, beaucoup de petits restaurants sont des entreprises familiales ou sont gérés par des associés (travailleurs autonomes) qui ont proportionnellement moins d’employés au salaire minimum que les chaines qui n’ont que des employés salariés (au salaire minimum ou à un salaire avoisinant). La hausse du salaire minimum toucherait donc davantage McDo et St-Hubert que les petits restaurants indépendants.

  42. Richard Langelier
    Samedi 23 mai 2009 à 20 h 21

    @ Mario Jodoin
    Depuis le 1er mai 2009, le salaire minimum est de 8$/l’heure pour les salariés au pourboire alors que le taux général est de 9$/l’heure http://www.cnt.gouv.qc.ca/salaire-paie-et-travail/salaire/ .Une progression graduelle (disons sur une période de 2 ou 3 ans) vers le salaire minimum égal à celui que nous proposons ne devrait pas causer de faillites. Nous pourrions débattre de la pertinence d’un pourcentage du salaire médian plutôt que moyen comme critère, mais je ne crois pas que ce soit le but de ce blogue.

    Les économistes Joseph Stiglitz, Amartya Sen et Paul Krugman utilisent évidemment les mathématiques comme outils. Ils savent cependant en reconnaître les limites.

    Dans mon cours d’introduction à l’économétrie, le professeur Louis Phaneuf nous citait souvent l’étude Fortin-Phaneuf «Why is the unemployment rate so high in Canada?». L’une des variables explicatives était la générosité du programme d’assurance-chômage. Or le taux de chômage officiel décrit le chômage de très courte durée (à l’époque Stat-can considérait qu’après 4 mois, un chômeur n’était plus un chercheur d’emploi). Il va de soi que plus il faut de semaines de cotisations pour avoir droit à l’assurance-chômage, plus les personnes vont supporter les mauvaises conditions de travail, moins elles ont de semaines de prestations, plus elles vont accepter les emplois aux conditions de travail médiocres. Pour le professeur Phaneuf, trouver un paramètre pour une variable explicative comme la générosité du programme d’assurance-chômage, en utilisant les moindres carrés ordinaires, c’était ça faire de la science économique.

    Richard Langelier

  43. Mario Jodoin
    Samedi 23 mai 2009 à 22 h 25

    @Richard Langelier

    Je meurs d’envie de poursuivre cet échange, mais comme il tourne au dialogue et commence à s’éloigner du thème, je m’abstiendrai. Je vous laisse donc le dernier mot :-) .

    Nous nous reprendrons sûrement sur un autre sujet, ou sur le même s’il devient un thème !

    Merci !

  44. Mario Jodoin
    Mardi 23 juin 2009 à 18 h 15

    Salaire minimum

    Statistique Canada a publié de matin une étude qui apporte de l’eau au moulin aux revendications et aux parties du programme de Québec solidaire portant sur la hausse du salaire minimum. Cette étude montre en effet que la prévalence des faibles salaires est deux fois moins élevée en Australie qu’au Canada, deux pays ayant de nombreux points en commun : population de même ordre de grandeur (22 millions par rapport à 33 au Canada), taux d’immigration semblable, structure industrielle similaire (avec une importance similaire des ressources naturelles), etc.

    Après avoir examiné plusieurs caractéristiques qui pourraient expliquer la différence énorme dans la prévalence des faibles salaires (syndicalisation, structure industrielle, etc.), l’étude conclut qu’un seul facteur est déterminant : le salaire minimum en Australie équivaut 13 $ canadien de l’heure ! Pourtant, les taux d’activité et de chômage y sont semblables.

    L’Australie est toutefois une île et le salaire minimum y est le même partout, tandis que l’économie du Québec est intégrée à un marché nord-américain bien différent. Cela dit, cette étude permet de contredire efficacement le discours des économistes orthodoxes pour qui le salaire minimum doit demeurer très faible pour protéger les bas salariés eux-mêmes…

    Différences internationales dans le travail peu rémunéré
    résumé à :
    http://www.statcan.gc.ca/daily-quotidien/090623/be090623a-fra.htm et
    Étude complète (10 pages), en html au
    http://www.statcan.gc.ca/pub/75-001-x/2009106/article/10894-fra.htm
    ou en pdf au
    http://www.statcan.gc.ca/pub/75-001-x/2009106/pdf/10894-fra.pdf

  45. Frederic
    Mercredi 16 septembre 2009 à 17 h 38

    Darwin ou Mario Jodoin a ecrit plus haut « Monsieur D se pose des questions sur les connaissances des membres de Québec solidaire en économie. D’accord, parlons économie ! Comme il le dit, le capitalisme est basé sur ce qu’il appelle la «loi de l’offre et de la demande» ou, selon son humeur, la «loi du marché». Or sait-il que cette «loi» repose sur des postulats irréalistes ? En effet, pour fonctionner, cette «loi» exige que tous les agents (demandeurs et offreurs) agissent toujours comme des êtres rationnels économiquement, c’est-à-dire comme des «homo oeconomicus». Cela veut dire, par exemple, qu’avant d’acheter un bien, un consommateur doit avoir comparé l’utilité qu’il retirera de cet achat avec l’utilité qu’il retirerait de tout autre achat de même prix ! Dans le monde réel, qui fait cela, et le fait tout le temps ? »

    ——-

    La loi de l’offre et la demande est une loi macro-économique et non une loi « capitaliste ». C’est une loi immuable qui date des premiers échanges commerciaux au temps des sumériens. Le capitaliste de laissez faire quant a lui est une société où les droits individuels sont pleinement respectés et où toute propriété est privée. Nous n’avons jamais connu le capitalisme. Ce que nous connaissons présentement est un mélange de capitalismes et d’intervention gouvernementale. Ce sont les sociétés qui ont le plus de capitalisme qui sont les plus prospères.

    La reconnaissance des droits individuels, absente chez Québec Solidaire (qui fait plutôt la promotion des droits collectifs au mépris de l’individu), entraîne forcement la proscription de toute contraintes venant de l’état ainsi que son intrusion dans les relations entre individus. Essentiellement, dans le capitalisme, les droits de l’individu ne peuvent être viole par la force ou par la collectivité et aucune personne ne peut utiliser la contrainte ou la force ou la contrainte envers autre personne. La seule fonction de l’état, c’est de protéger les droits des individus tout en les protégeant aussi contre la fraude et la violence.

    En somme, Le capitalisme idéal c’est la séparation totale de l’économie de l’état et ces, pour les mêmes raisons qu’existe la séparation de la religion et de l’état. C’est aussi le seul système social base sur la reconnaissance des droits individuels. C’est le seul système qui banni la force ou la contrainte de l’état dans les relations entre individus. Par sa nature, le capitalisme, est le seul système fondamentalement oppose à la guerre.

    On peut facilement observer la création de paradoxes au sujet du capitalisme. On dit que le capitalisme est un système basé sur l’égoïsme (qui dans mon sens du terme, l’égoïsme est une vertu) alors que c’est le seul système qui amene les gens à vivre dans de grands pays a s’unir et coopérer paisiblement dans la prospérité alors que les collectivistes, les socialistes et les internationalistes de tous acabits séparent le monde en tribus balkanisées.

    On dit que le capitalisme est bas sur la cupidité alors que c’est le seul système qui augmente le niveau de vie des citoyens les plus pauvres à un niveau qu’aucun système collectiviste n’a pu atteindre ou concevoir. (Rappelez-vous de l’URSS et du bloc de l ’est) Lorsque le mur de Berlin est tombe, il y a vingt ans les gens se ruaient et s’enfuyaient de Berlin-Est et s’effondraient d’émotion devant l’abondance des supermarchés et des magasins de Berlin ouest.

    On qualifie le capitalisme de cruel alors que c’est le seul système qui a apporté le progrès et le bien général. Les jeunes aujourd’hui ne peuvent même pas concevoir ce que c’est que de vivre dans une société où c’est les employeurs qui cognent a votre porte pour vous proposer de l’emploi.
    LA fierté la dignité, l’estime de soi sont des qualités dénigrées dans les systèmes de gauche, pas dans le capitalisme.

  46. Mario Jodoin
    Jeudi 17 septembre 2009 à 20 h 04

    @ Frédéric (ou Frederic)

    Je n’ai jamais deviné à quelle confession libertarienne appartient D, mais, pour vous, j’opterais pour le minarchisme (ou le régalianisme ?).

    Je n’ai pas l’intention d’argumenter sur le fond de votre commentaire, j’ai déjà donné avec D (et d’autres ailleurs). Nos désaccords reposent sur nos valeurs, manifestement irréconciliables. Étant tous les deux convaincus, nous n’argumenterions que pour un éventuel lecteur, sans aucune possibilité de parler le même langage. Mais je ne peux résister à souligner le caractère religieux de votre texte, farci d’affirmations énoncées comme une révélation et des nombreuses contradictions qu’il contient.

    L’aspect religieux de votre texte se démarque en plus en donnant au terme capitaliste un sens différent de celui compris par tous et en affirmant qu’il n’a jamais existé. Là, vous êtes en bonne compagnie, rejoignant les marxistes purs qui disent la même chose, soit que le vrai communisme n’a jamais existé. Et tout cela est vrai, tant pour le communisme pur que pour le capitalisme livresque. Avec ses conditions irréalistes, il est clair que le capitalisme tel que présenté dans les livres (qu’ils soient d’inspiration néoclassique ou d’obédience autrichienne) n’existe pas et n’existera jamais. L’inexistence de l’expérience d’un système permet bien sûr de l’idéaliser et de lui attribuer des mérites impossibles à contredire sur des faits. Comme le religieux qui accuse l’athée de ne pouvoir prouver l’inexistence de Dieu…

    Et vous ne craignez pas les contradictions ! Après avoir affirmé que «Nous n’avons jamais connu le capitalisme», vous n’hésitez pas à chanter ses louanges et ses bienfaits ! Par exemple :

    «Par sa nature, le capitalisme, est le seul système fondamentalement oppose à la guerre.»
    «On dit que le capitalisme est bas sur la cupidité alors que c’est le seul système qui augmente le niveau de vie.»
    «On qualifie le capitalisme de cruel alors que c’est le seul système qui a apporté le progrès et le bien général.»

    Comment peut-il avoir fait tout cela si nous ne l’avons jamais connu ? Pour éviter les attaques contre le capitalisme, il est en effet bien pratique de prétendre que les formes que nous avons expérimentées ne sont pas les «vraies», mais, de grâce (je vous en prie…), soyez cohérent et ne parlez pas de ses réalisations !

  47. Richard Langelier
    Vendredi 18 septembre 2009 à 18 h 26

    Dans « Le capitalisme utopique », Pierre Rosanvallon soutient que le concept de marché tel qu’il se forme au 18e siècle s’oppose aux théories du contrat social. Ce capitalisme qui nous conduirait à la vie rêvée des anges veut remplacer le débat politique par des lois présentées comme naturelles qui existeraient depuis toujours.

    Les concepts sont des outils que nous utilisons pour interpréter la réalité, pour imaginer une société meilleure, etc. Je vais tenter d’utiliser le concept « capitalisme » à bon escient, en restant conscient des limites de cet outil. J’oppose le capitalisme sauvage dont la logique du profit maximum conduit à faire travailler les femmes enceintes et les enfants dans les mines au capitalisme régulé, comme cela se fait dans les pays scandinaves. Dans ce capitalisme régulé, la propriété des entreprises reste majoritairement privée, mais les programmes sociaux permettent un équilibre intéressant entre les droits des individus et ceux de la collectivité. Je déplore que Québec solidaire ne se soit pas défini clairement social-démocrate, au nom de l’unité de la gauche. Je sais maintenant que je devrai annuler mon vote jusqu’à la fin de mes jours. On me dira que c’est moins tragique que l’ablation de la prostate et je serai d’accord, sauf qu’il aurait été intéressant de présenter aux électeurs des solutions de rechange crédibles, chiffrées au besoin, à l’hyperlibéralisme économique.

    Puisque ma position est connue, je fais la promesse d’ivrogne de ne plus utiliser ce blogue pour dénigrer Québec solidaire. Si la modératrice le permet, j’ajouterai mon grain de sel aux textes de Françoise et aux commentaires qu’ils suscitent, pour le plaisir de l’esprit.

    Richard Langelier

  48. Mario Jodoin
    Vendredi 18 septembre 2009 à 23 h 24

    @ Richard Langelier

    «Si la modératrice le permet, j’ajouterai mon grain de sel»

    Si elle a laissé passer les commentaires de D et de Frederic, les vôtres devraient aussi passer le test !

    Quant à la non-utilisation du terme «social-démocrate», cela ne me dérange pas vraiment. C’est plus le contenu du programme qui m’intéresse. Et vous aussi, j’en suis convaincu !

  49. Richard Langelier
    Vendredi 11 décembre 2009 à 22 h 00

    @ Mario Jodoin
    J’ai assisté, hier soir, au lancement du chantier sur le renouvellement de la social-démocratie. Bien sûr, le terme est plurivoque, Lucien Bouchard a même parlé de néo-social-démocratie pour décrire le virage à droite du gouvernement péquiste, sous sa gouverne. Je persiste à croire que si Québec solidaire avait affirmé clairement que la social-démocratie a donné de meilleurs résultats que le socialisme, les membres qui croient à la Déclaration de principes, au rôle du secteur communautaire et de l’entreprise privée n’auraient pas eu à subir le discours de ceux qui sont encore à la recherche du vrai socialisme.

    Comme l’exprimait Gilles Gagné, la social-démocratie de l’après-guerre en était une de marée montante. La croissance exponentielle a donné des profits et des augmentations de salaire qui ont permis de créer des programmes sociaux. Les limites écologiques de cette croissance sautent aux yeux maintenant.

    Les conseillers de François Mitterand avaient misé sur la relance par la consommation. Il y a eu redistribution du pouvoir d’achat. Les ménages français ont acheté des téléviseurs et des magnétoscopes japonais, des produits allemands, etc. Il y a eu relance en France, mais l’effet multiplicateur a été moindre que celui prévu par les conseillers de Mitterand. Je crois qu’il ne faut pas hésiter à affirmer que la redistribution du pouvoir d’achat est aussi une question éthique. À l’époque du socialisme scientifique et de l’orthodoxie keynésienne, il fallait refouler cette dimension.

    Pour réaliser une social-démocratie dans le cadre d’un développement viable, il faudra changer les habitudes de consommation, certes, mais de qui? Demandera-t-on à la personne assistée sociale qui n’a pas gagné la loterie médicale (le diagnostic a été « simple angoisse plutôt qu’angoisse passagère ou mieux angoisse majeure ») d’acheter du jambon sans nitrates avec son chèque de 550$ par mois? Blâmera-t-on le couple qui utilise deux autos parce qu’aller reconduire un enfant à la garderie, l’autre à l’école, le conjoint au travail, se rendre au travail, puis défaire la chaîne le soir, avec une seule auto parce que le transport en commun urbain est inefficace? Demandera-t-on à la personne qui vit à l’extérieur des grandes villes d’utiliser le transport en commun?

    Depuis Paul Sauvé, le gouvernement provincial du Québec a instauré de bons programmes sociaux, malgré une productivité moindre que celle de ses voisins, tant qu’il a résisté au dada « le contribuable québécois est le plus imposé en Amérique du Nord ». Cet individu statistique a servi de leitmotiv aux gouvernements Bouchard-Landry puis Charest. Il faut revenir à l’esprit de la Révolution tranquille. Plusieurs sondages indiquent qu’une majorité de Québécois adhèrent toujours à ces programmes sociaux. La solution de rechange au discours de l’individu statistique ne me semble surtout pas d’adhérer au discours des lecteurs des Contes du prof Lauzon.

    Malheureusement, Québec solidaire promettait la gratuité scolaire et le remplacement complet des prêts par des bourses, avec un budget de gouvernement provincial. Alors avec un cadre financier improvisé, Québec solidaire proposait lors des élections de 2008, pour l’impôt des particuliers:
    - 16% pour la première tranche de 37500$
    - 20% pour la tranche de 37500$ à 75000$
    - 24% pour la tranche de 75000$ à 85000$
    - 29% en haut de 85000$.

    Nous les membres l’avons appris sur l’Intranet.

    Oui, le programme de Québec solidaire m’intéresse plus que l’étiquette, malheureusement les engagements électoraux embrassent le populisme, à mon avis.

  50. Mario Jodoin
    Samedi 12 décembre 2009 à 12 h 00

    @ Richard Langelier

    «J’ai assisté, hier soir, au lancement du chantier sur le renouvellement de la démocratie.»

    J’en lu un entrefilet dans le Devoir à ce sujet. J’ai tenté de voir sur le site de l’Institut de recherche en économique contemporaine s’il y avait plus de détails, mais ai plutôt constaté que leur site était un peu à l’abandon (le communiqué le plus récent date de 2007 et le dernier document de 2005, voir http://www.irec.net/communiques.php3 ).

    «Nous les membres l’avons appris sur l’Intranet. »
    «malheureusement les engagements électoraux embrassent le populisme, à mon avis.»

    C’est pourquoi les prochaines étapes de la réalisation du programme de QS seront si importantes. Là, il y aura des débats ! Sur quoi cela débouchera ? Difficile, voire impossible à prévoir. Je préfère être là pour en débattre…

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